
C’est marrant, la toute première fois que j’ai lu Le Seigneur des Anneaux, j’ai passé trois semaines sur le tome 1 et un week-end sur les tomes 2 et 3. Et c’est un peu toujours le cas. Je prends toujours mon temps en commençant, et j’accélère ensuite, comme si l’urgence qui touchait les héros m’affectait moi aussi. Toujours est-il qu’à peine un mois après l’avoir commencé, j’ai déjà terminé le deuxième tome !
Nous avions laissé notre Fraternité en voie de séparation à la fin du tome 1, et nous la retrouvons définitivement séparée dans ce volume, puisque le livre III est consacré aux aventures de Merry, Pippin, Aragorn, Legolas et Gimli au Rohan, et le livre IV suit exclusivement Frodo et Sam en route vers le Mordor.Plus personne n’écrit des livres comme ça aujourd’hui, c’est un peu frustrant comme procédé de tout balancer sans alterner, surtout si on a une partie qu’on préfère à l’autre. Ceci dit c’est bien maîtrisé, quand on connaît bien l’intrigue, on voit les petits passages où les évènements sont liés (genre le passage d’un Nazgül).
On commence donc avec le Rohan, et j’ai retrouvé avec grand plaisir toute cette partie, avec les héros séparés qui finissent par tous se retrouver (pour mieux se séparer). J’aime bien la première rencontre avec Eomer (un personnage qui est loyal sans être con, c’est agréable), leurs échanges sont tellement improbables et respectueux.
On suit en parallèle les pérégrinations de Merry et Pippin, un poil plus ennuyeuses à mon humble avis, même si je reste une grande fan des Ents qui nous invitent sans cesse à ne pas prendre de décision hâtive. Et il y a le retour de Gandalf ce qui fait toujours plaisir, j’aime bien la façon dont il s’affirme parfois limite comme chef de guerre, tout en restant très accessible.
Il y aurait beaucoup de choses à dire, mais je m’arrêterais juste sur l’amitié entre Legolas et Gimli qui fait chaud au cœur, même quand elle prend des formes improbables comme comparer leur nombre de tués. Ça fait partie des grandes forces de ce livre, de mettre en scène des personnes que tout oppose qui finissent par se respecter et tisser des liens en dépit de leurs différences.
Le livre IV est un peu moins réjouissant, Frodo galère et on ne peut pas dire que la figure de Gollum soit très rassurante. Heureusement que Sam est là pour cuire ses lapins et que Faramir finit par pointer le bout de son nez. Il est un peu trop parfait Faramir, je comprends que sa personnalité ait été modifiée un peu dans les films, mais dans le livre cela fait du bien de le rencontrer.
Cela permet de souffler un peu avant les derniers chapitres où on bascule franchement dans l’horreur une fois qu’on arrive dans le tunnel de Cirith Ungol. Et vu la conclusion de ce livre, on ne peut que se jeter sur la suite.
Assez logiquement, Les Deux Tours s’inscrit dans la continuité de La Fraternité de l’Anneau, c’est une relecture qui fait du bien. Il faut aimer sa narration assez lente, ses longues descriptions et ses récits rapportés (qui sont bien plus agréables au format audio), mais quand on est dedans on y trouve plein de passages très forts et des choses qui résonnent avec beaucoup de justesse.
Allez, en avant pour le tome 3 !
Infos utiles : Les Deux Tours (The Two Towers) est un roman de J.R.R. Tolkien paru en VO en 1954. J’ai écouté la version audio éditée chez Audiolib en 2018, lue par Thierry Janssen, à partir de la nouvelle traduction de Daniel Lauzon sortie en 2015. 18h08.
Pour compléter cet article, je vous renvoie aussi à ma relecture en VO en 2010, et à ma découverte de la nouvelle traduction en 2014.
"Plus personne n’écrit des livres comme ça aujourd’hui" : ça me fait penser au Livre des Martyrs de Steven Erikson où, si j'ai bien compris, certains tomes se déroulent un peu en parallèle. Est-ce que "Les Deux Tours" auraient pu être "La Première Tour" et "La Seconde Tour" ? ^^
RépondreSupprimer@Baroona
SupprimerEt j'avais oublié GRR Martin où ses tomes 4 et 5 se déroulent en parallèle (mais y'a beaucoup de points de vue ça ne rend pas pareil).
Dieu! Voilà.
RépondreSupprimerAh, moi j'adore Faramir. Je le trouve parfait dans sa perfection. C'est parfait qu'il soit parfait, tu vois. (Mais un peu tragique, tout de même !)
@Alys
SupprimerAh s'il avait pris la route à la place de Boromir, l'histoire aurait été différente...
Tolkien <3 Bon objectivité 0, les récits longs comme ça, j'adore mais tu le sais déjà. C'est très chouette aussi d'avoir des récits avec des amitiés comme celle du SDA.
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerComme s'il fallait avoir de l'objectivité au sujet de Tolkien !