Ça y’est je l’ai enfin lu ! C’était un des plus vieux livres de ma Pile à Lire, je ne savais même plus pourquoi je l’avais acheté et j’en étais à envisager de le faire disparaître discrètement. Je l’ai finalement lu au bon moment puisque je l’ai dévoré et apprécié assez pour en faire la chronique (contrairement à maintes lectures d’octobre chroniquées sous forme de brèves).
Des larmes sous la pluie, comme son titre très référencé l’indique, tire son inspiration dans le film Blade Runner pour proposer un polar dans un futur proche où Bruna une détective techo-humaine (une réplicante quoi) mène l’enquête sur de mystérieux meurtres commis par d’autres techno-humains, tout en faisant face à la fatalité de sa courte espérance de vie dans un contexte bien sympathique d’exacerbation des tensions entre humains et techno-humains.
J’ai beaucoup aimé l’univers, qui semble en effet un décalque de Blade Runner (le film, et peut-être le roman mais ne l’ayant jamais lu je suis mal placée pour comparer) mais transposé à Madrid, avec beaucoup de développements sur la fabrication des réplicants et leur durée de vie et sur l’histoire des tensions entre humains et techno-humains. Sans parler des aliens. Et du capitalisme poussé à l’extrême au point de faire payer l’air pur. Et j’ai oublié l’ours polaire. Bref c’est passionnant à découvrir, d’autant plus que l’autrice distille petit à petit les informations.
L’enquête menée par Bruna Husky est très prenante car on comprend assez vite qu’il y a des enjeux politiques derrière ces meurtres, et on va de rebondissement en rebondissement. Il y a certes quelques grosses ficelles (personnellement je suis nulle en polar et y’a des évidences qui m’ont sauté aux yeux alors que Bruna ne captait rien !) mais rien qui n’empêche d’être entrainé dans l’histoire, et il y a un propos sur les manipulations des masses qui sonne hélas un peu trop juste à l’heure actuelle.
J’ai aussi bien aimé la complexité du personnage de Bruna, à laquelle on finit par s’attacher. À travers elle, on ne peut que s’interroger sur ce qui fait notre identité, mais aussi sur l’acceptation de la mort (la nôtre et celles de nos proches, Bruna étant hantée autant par l’imminence de son décès que par la mort de son ancien compagnon).
Des larmes sous la pluie est donc un roman à l’univers très riche qui se lit avec grand plaisir. Je l’ai commencé un peu comme pour m’en débarrasser, et je me retrouve à avoir envie de lire la suite, c’est malin !
Infos utiles : Des larmes sous la pluie (Lágrimas en la lluvia) est un roman de Rosa Montero paru en 2011 en VO et en 2013 en VF aux éditions Métailié. Traduction de Myriam Chirousse. 416 p.
D’autres avis : 233°C, Cats, books & rock’n’roll, Le chien critique, Le dragon galactique, Les lectures du Maki
Se débarrasser des anciens livres de sa PAL pour les refourguer dans la PAL des autres, mais quelle indignité !
RépondreSupprimerAn les éditions Métaili,é une valeur sûre, on n'est pas souvent déçu par leurs ouvrages !
RépondreSupprimerMerci pour la chronique, j'irai sans doute voir, d'autant que j'adore BLade Runner.
Ouf, on est passé à deux doigts du drame et de la non-lecture de ce roman. 😱 Tu sais depuis combien d'années il traînait là ?
RépondreSupprimerAllez, y'a plus qu'à enchaîner maintenant. 👀