Début mars, j’ai traversé une période où la moindre lecture un poil déprimante me collait le bourdon. J’ai donc regardé ce que je pourrais trouver de positif dans ma Pile à Lire, ce qui m’a poussé à sortir ce roman de David Brin qui y végétait depuis trop longtemps. Je n’aurais sans doute pas trouvé mieux pour me remonter le moral !
Exploitant le grand cliché de la SF qu’est le premier contact, Existence nous projette dans un futur proche où l’humanité s’adapte comme elle peut au changement climatique. Dans ce contexte, la capture en orbite d’un objet d’origine extra-terrestre va provoquer de sérieux remous, surtout lorsque l’objet communique un message plein d’espoir à la Terre.
Le phénomène est suivi de nombreux points de vue, de celui de l’astronaute qui découvre l’objet à celui d’un Chinois qui essaye de survivre en vendant ses trouvailles issues de villas engloutis sur la côte, en passant entre autres par une journaliste qui maîtrise parfaitement les nouvelles technologies de l’information, de la réalité augmentée à la pratique de l’intelligence collective en réseau.
On découvre ainsi une planète Terre où les inégalités n’ont jamais été aussi fortes et qui semble par moment au bord de l’effondrement, tout en ayant visiblement survécu à des crises qui auraient pu la détruire. Il est étonnant, ce futur imaginé par David Brin : très riche, très crédible sur certains aspects, inquiétant forcément… mais pas complètement déprimant non plus.
La façon dont il imagine le premier contact entre la Terre et des extra-terrestres est intéressante également : il a fait le choix de respecter la longueur des trajets dans l’espace et construit tout son système autour, tout en prenant un parti pris intéressant autour du paradoxe de Fermi.
Que ce soit pour la rencontre avec les aliens ou pour ce futur bouillonnant d’idées, Existence est un roman captivant. J’ai eu grand plaisir à le lire, d’autant plus qu’il s’en dégage une vision du monde globalement positive (ou en tout cas pas totalement négative) qui fait du bien à lire.
J’ai juste été déstabilisée par le dernier quart du bouquin, qui démarre après une ellipse énorme où l’on a du mal à raccrocher des morceaux, au point que j’ai eu l’impression qu’on avait sabré une partie du roman. L’auteur indique dans sa postface que cette partie du roman reprend notamment une nouvelle de 1986 (Les dipneustes), je me demande s’il n’a pas eu un peu de mal à lier les deux.
Si on laisse de côté ce moment de flottement, largement compensé par la vision de notre avenir proposée, Existence est une superbe lecture, passionnante, bouillonnante d’idées, du genre à faire réfléchir dans tous les sens tout en nous mettant des étoiles plein les yeux. Et il y a des dauphins (David Brin oblige !). Peut-être ce roman est-il même trop optimiste, mais par les temps qui courent, c’est une lecture qui ne fait pas de mal, bien au contraire !
Infos utiles : Existence (même titre en VO) est un roman de David Brin paru en VO en 2012 et en VF en 2016 chez Bragelonne. Traduction de Claude Mamier. Couverture de de Yohann Schepacz. 670 pages environ.
D’autres avis : L’affaire Herbefol, Les lectures de Xapur, Les lectures du Maki, Quoi de neuf sur ma pile ?, Reflets de mes lectures
670 pages |
Oh ! j'adore les récits de premier contact ! Je retiens celui-ci ^^
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerC'est un bon pavé pour l'été ^^
Merci pour cette critique. Ce livre fait envie, malgré les dauphins... :)
RépondreSupprimerJ'ajoute dans ma wishlist
@PapaOurs
SupprimerIls n'ont pas un rôle trop important non plus, ça permet surtout à l'auteur de faire un clin d'oeil à son cycle de l'Elevation.
Dans mon esprit j'associe David Brin à Hard-SF et donc a quelque chose que je n'ai absolument pas envie de lire. C'est plus light ici ? En tout cas tout cet espoir me donne envie de lui laisser le bénéfice du doute. ^^
RépondreSupprimer@Baroona
SupprimerOui c'est vrai qu'il a une étiquette hard SF mais je le trouve accessible. J'aurais même pas classé spontanément ce roman dans cette catégorie c'est dire (même si la postface montre qu'il a voulu être rigoureux sur certaines questions).
Super. Ça peut m'intéresser. C'est quoi le truc avec les dauphins? (Oui, je peux chercher sur Google, mais je préfère que ce soit toi qui me l'expliques...)
RépondreSupprimer@Alys
SupprimerDans son cycle de l'élévation tu as des dauphins "élevés" pour atteindre un plus grand niveau d'intelligence. On en croise vite fait les prémices dans ce roman-là ^^
Il faut que je lise David Brin ! Tu conseilles de commencer par celui-ci ou par le cycle Élévation ?
RépondreSupprimer@Ksidra
SupprimerJ'ai jamais lu le cycle d'Elevation en entier donc difficile à dire. Petite préférence pour celui-là personnellement mais si tu veux une ambiance plus space-op Elevation te plaira plus.
J'adore David Brin, il faudra donc que je lise ce roman un jour ou l'autre !
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerC'est même étonnant que tu ne l'aies pas déjà lu ^^
Vendu
RépondreSupprimer@Le chien critique
SupprimerPlus qu'à l'acheter ;)
J'avais envie de dire oui mais cette histoire d'ellipse... ça me met un frein mental.
RépondreSupprimerJ'aime pas me sentir embarquée par une histoire et puis boum dans le dernier tiers, tout capote.
@Itenarasa
SupprimerJe comprends ça m'a frustré un peu même si le reste est très bon.