mercredi 30 mai 2018

La fille automate – Paolo Bacigalupi


Après avoir découvert Paolo Bacigalupi par le biais de son cycle jeunesse et son anticipation terrifiante sur la gestion de l'eau aux USA, j'ai décidé de passer au niveau supérieur avec La fille automate, roman encensé et récompensé par de nombreux prix mais dont la complexité m’effrayait. Pas toujours facile de rentrer dedans mais à l'image de Water Knife, c'est une excellente anticipation qui sonne trop juste pour ne pas être crédible.

La fille automate nous projette dans un futur où la montée des eaux menace de nombreux pays, et où la génétique est le nerf de la guerre pour produire des semences résistantes aux maladies. Dans une Thaïlande qui lutte pour conserver son indépendance face à des multinationales avides de pouvoir et envieuses de sa banque de semences, nous allons suivre les pas de différents personnages dont la fameuse fille automate du titre.

J’ai commencé cette lecture peu après avoir lu l’avis de l’ami Baroona, et je dois dire que j’ai un peu été hantée par sa comparaison avec Ian McDonald. Il faut dire qu’elle semble inévitable tant les univers des deux auteurs se ressemblent. Ils ont tous les deux le goût des mondes complexes et visionnaires où s’entrecroisent le destin de personnages pour mettre en scène un pays qu’on ne connaît pas forcément bien.

Tant de complexité, ce n’était peut-être pas l’idéal en une période où je m’endors sur mes lectures, si bien que j’ai lutté pour rentrer dans ce roman et en venir à bout. Je blâme la fatigue, mais j’ai aussi trouvé que le roman était paradoxalement trop court (que 600 pages !) pour la multitude des personnages qu’il met en scène, si bien que j’avais presque un goût de trop peu en arrivant à la fin.

Ceci dit, bien que je ne l’ai sans doute pas apprécié à sa juste valeur, La fille automate a laissé des traces en moi, tant l’univers mis en scène semble crédible par bien des aspects, surtout sur la question des semences uniformisées qui menacent la diversité des cultures et les fragilisent en cas de maladie.

Pour la petite anecdote, alors que je lisais ce roman, j’ai entendu parler à la radio de la maladie du Dragon jaune qui menaçait les clémentines de Corse. J’ai immédiatement pensé à La fille automate, rien d’anormal. Le plus surprenant c’est que Monsieur Vert, qui a lu ce roman il y a presque un an, y a pensé aussi. Comme quoi c’est un texte qui marque !

D’autres avis : Baroona, Gromovar, Lorhkan, Tigger Lilly

17 commentaires:

shaya a dit…

Un jour, je finirai ce livre ! Ou alors, peut-être qu'il faudrait tester avec Water Knife pour voir si ça passe mieux. (Merci Mini-Vert pour l'article !)

Alfred LePingouin a dit…

Le livre ne m'avait pas trop plu parce qu'il prenait 400 pages pour poser son univers (riche et complexe !) pour envoyer l'élément déclencheur (la mort du policier) en cent pages et conclure super vite ensuite. J'avais l'impression de lire une belle intro à quelque chose, pas une histoire complète. Et c'est plutôt frustrant.
J'ai bien envie de lire autre chose de l'auteur, mais ce roman je n'ai pas compris l'engouement autour

Miroirs SF a dit…

Je n'ai toujours pas lu de Paolo Bacigalupi, et me tâte souvent à lire ce roman-là. Ton avis en demi-teinte ne m'aide cependant pas à me lancer ^^. Je suis devenu exigeant sur le nombre de pages : pour 600 pages, je veux être certain que ça me plaira. Je le laisse de côté pour l'instant.

NB : je viens de lire les deux commentaires précédents, qui me refroidissent encore plus ^^

Vert a dit…

@Shaya
Water Knife est plus facile d'accès à mon avis, un bon moyen de commencer ^^

Vert a dit…

@Alfred LePingouin
Je pense que c'est l'univers qui fait son charme -comme les romans de Ian McDonald), mais c'est vrai que l'histoire peine à démarrer, ça a pas aidé dans mon cas.

Vert a dit…

@Miroirs SF
Si tu veux pas prendre de risques jette plutôt un oeil à Water Knife, l'univers est plus accessible et l'histoire beaucoup plus prenante. Pour ma part c'est surtout mon recueil de nouvelles qui me fait de l'oeil maintenant.

Acr0 a dit…

Je n'ai pas encore lu la plume de Paolo Bacigalupi... alors que ce titre et d'autres sont dans ma liste d'envies. Peut-être un jour serai-je plus motivée que maintenant ? ;)

Vert a dit…

@Acr0
Ou alors tu attends LE titre que tu auras vraiment envie de lire ^^

Alys a dit…

Pas lu, mais je suis ravie de lire ton avis :) :)

Le chien critique a dit…

Comme Baroona, je confonds souvent avec McDonald. La seule différence, c'est que je me souviens de l'intrigue du dernier, les livres de Paolo quittent vite ma mémoire.

Baroona a dit…

Oh merde, navré de t'avoir hanté. =X
Je comprends bien ton ressenti en tout cas. J'ai eu la chance d'être pris dedans, mais c'est facile de ne pas l'être. Content de voir que tu en gardes tout de même du positif. ^^

Vert a dit…

@Alys
T'as prévu d'en lire un jour ?

Vert a dit…

@Le chien critique
J'ai été bien marquée par Water Knife pour ma part (ça fait un Bacigalupi sur trois, c'est pas mal xD)

Vert a dit…

@Baroona
C'est sans doute parce que tu avais très bien su le caractériser ^^

Alys a dit…

Oui mais non – c'est-à-dire que j'achèterai sûrement un truc d'occasion de lui le jour où j'en trouverai, mais que je n'en ai jamais vu et que j'ai l'impression que ça n'arrivera peut-être jamais. (Et ce n'est pas assez prioritaire pour me l'acheter neuf. ^^)

Tigger Lilly a dit…

Un roman qui fait date pour la SF selon moi. Il est vrai que le bouquin est très prise de tête. Au début je ne comprenais rien. Je me rappelle avoir relu les premières pages après avoir fini le bouquin tout de suite ça allait mieux. L'auteur n'explique pas son univers, il le pose là, mais du coup faut accepter de s'immerger progressivement. Des fois ça passe pas très bien malheureusement (j'avais eu ce problème avec La maison des derviches par exemple).

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Ca dépend de notre état d'esprit quand on le lit je pense (et de la concentration disponible ^^)