Voilà déjà quelques temps que je voulais lire ce roman, parce que j’avais bien aimé Chien du heaume et parce que je garde toujours une certaine affection pour les textes de fantasy arthurienne. Mais jusqu’à maintenant à chaque fois je commençais ma lecture, je n’arrivais pas à rentrer dans cette langue très travaillée propre à l’auteure. Après ma lecture du Dernier souffle, j’avais au contraire envie d’une écriture bien chiadé, autant dire que Mordred est tombé à point nommé de ma PàL !
Dans la version la plus courante de l’histoire du roi Arthur, Mordred est le fils illégitime qu’Arthur a eu avec sa sœur Morgane (ou Morgause). Bien qu’il ne soit guère apprécié de ses confrères chevaliers, il est nommé régent du royaume en l’absence du roi. Il en profite pour s’approprier le pouvoir et la reine Guenièvre. Arthur et Mordred finissent par s’affronter sur le champ de bataille et se tuent mutuellement.
Comme vous pouvez le voir, le personnage de Mordred ne rentre pas vraiment dans la catégorie « joyeux drille », il peut donc sembler surprenant d’écrire un roman de son point de vue. C’est pourtant ce que fait Justine Niogret en nous faisant suivre les pas d’un Mordred grièvement blessé et cloué au lit, dont les souvenirs remontent petit à petit à la surface.
Mordred est un récit étrange à lire. Il est extrêmement court (alors que les romans de fantasy arthuriennes tendant à s’étaler sur plusieurs tomes) et repose pour beaucoup sur les non-dits, laissant au lecteur le soin de combler certains trous ou certains faits jamais clairement explicités.
Son autre particularité, c’est de brosser un portrait assez inattendu du personnage Mordred. Sans en faire un héros tout blanc, le roman lui donne un passé qui justifie son caractère solitaire et assez renfermé.
Le tout est écrit avec une langue plutôt riche, très travaillé, où l’on sent bien que chaque phrase a été ciselée. Cela peut être usant à la longue mais le roman est trop court pour qu’on ait le temps de s’en lasser, et cela concourt également à donner au portrait du personnage une teinte de héros romantique.
Mordred est donc un très joli texte qui permet de revisiter de façon originale l’histoire du roi Arthur de façon brève et très agréable à lire. Je ne sais pas s’il me restera longtemps en mémoire, mais je vous conseille d’y jeter un œil si vous êtes férus des légendes arthuriennes.
« Il faut une victime à toute histoire. Il faut l’argent d’un miroir éteint pour que certains parviennent à voir leur visage. Une chandelle sans nom pour que les scarabées dansent. À tout héros, il faut son reflet. Un perdant, pour que d’autres gagnent. »
D'autres avis : BlackWolf, Cachou, Cornwall, Doris, Gromovar, Julien, Lhisbei, Lorhkan, Lune, Mes imaginaires, Tigger Lilly, Xapur
J'avais lu plein de chroniques positives lors de sa sortie. Je me l'étais noté et puis bien sûr je ne l'ai jamais lu. Merci pour le rappel.
RépondreSupprimerNon, je ne crois pas que cela me convienne. Je l'ai repéré déjà mais pour de la fantasy arthurienne, je le trouve pas assez dans la veine de ce j'attends.
RépondreSupprimerUne lecture que j'avais trouvée agréable et intéressante, je m'en souviens cela dit assez peu.
RépondreSupprimerUn excellent souvenir de lecture <3
RépondreSupprimerJ'ai rigolé derrière mon écran, car j'étais en train de marquer le même commentaire qu'Alys (et presque mot pour mot). Donc pour mon commentaire = voir celui d'Alys ;)
RépondreSupprimerJe l'avais beaucoup apprécié.
RépondreSupprimer@Acro: On a tous le même problème :D
RépondreSupprimerCelui-ci il m'embête un peu, je ne m'en souviens presque pas alors que j'aime bien la légende arthurienne... Ce n'est pas mon préféré de l'auteur!
RépondreSupprimer@Acr0 & Alys
RépondreSupprimerSi je ne l'avais pas eu en stock je l'aurais sûrement oublié aussi (je n'ose imaginer tous les livres qu'on oublie comme ça mais y'en a tellement qui sortent chaque mois...)
@lutin82
Dans ce cas inutile de s'acharner en effet. Tu as déjà lu quelque chose de cette auteure ?
@Tigger Lilly & Shaya
C'est une lecture qui s'efface vite (je m'en suis rendue compte en écrivant ma chronique 1 semaine après...)
@Lune
Tout à fait (même si j'en ai déjà des souvenirs plus flous que de Chien du Heaume, bizarrement).
@Xapur
C'est un joli texte (et original en plus)
Je n'ai jamais tenté de lire du Justine Niogret, à part une nouvelle que je n'ai pas particulièrement aimé.
RépondreSupprimerMais le thème arthurien de ce bouquin pourrait me plaire je pense :)
Dis moi Vert, est-ce que ce Mordred, ce personnage se parlait beaucoup à lui-même ? J'essaye de comprendre le démon intérieur d'un autre personnage qu'il appelle Mordred justement. Peut-être que ?
RépondreSupprimer@Elessar
RépondreSupprimerCa pourra changer l'image que tu as de l'histoire arthurienne en plus ^^
@Dup
Pas que je sache (celui du roman est juste particulièrement introspectif), mais comme c'est la figure du traitre à la base ça peut être un bon nom pour un démon intérieur ^^.
Vraiment une très chouette lecture pour ma part.
RépondreSupprimerJ'avais eu un peu de mal avec ce roman qui se base uniquement sur les personnages sans proposer de cadre (hormis celui de la légende arturienne, mais cela reste au second plan).
RépondreSupprimerUn peu trop "éthéré" pour moi. :)
J'avais nettement préféré "Chien du heaume" et "Mordre le bouclier".
@Julien
RépondreSupprimerPour moi aussi :)
@Lorhkan
Effectivement il y a beaucoup de non-dits dans ce roman, faut utiliser ses propres connaissances pour boucher les trous