lundi 16 janvier 2017

Le dernier souffle (trilogie) – Fiona McIntosh


La fantasy bien ronflante n’est pas (plus en fait) un genre que j’affectionne particulièrement, mais je fais parfois des exceptions à la règle lorsque certains titres croisent mon chemin. Cette trilogie, La dernier souffle, m’a été donnée par mon cousin qui l’avait beaucoup aimé. Même si les signes extérieurs m’inquiétaient un peu, je me devais donc d’y jeter un œil, ne serait-ce que pour me faire mon propre avis.


Me voilà donc partie dans un monde imaginaire médiévalisant (carte à l’appui) où deux royaumes, Morgravia et Briavel, se font la guerre depuis des siècles. Wyl Thirsk, fils du général des armées de Morgravia, est destiné à reprendre le rôle de son père, mais ce n’est pas du goût du futur roi, le cruel Celimus, qui cherche à le briser par tous les moyens. Mais le despote en devenir ignore que Wyl a hérité d’un don magique, le Dernier Souffle.

Héros courageux, despote sanguinaire, magie mystérieuse et une petite dose de prophétie saupoudrée là-dessus, tous les ingrédients sont là pour fournir une aventure de fantasy tout ce qu’il y a de plus classique. Il y a des voyages, des combats à l’épée, des complots, des enlèvements, des histoires d’amour, des assassinats, des créatures magiques et des barbares qui menacent la frontière nord.

Autant dire que votre appréciation de ce cycle (qui semble puiser son inspiration chez Robin Hobb et chez George R. R. Martin) risque de dépendre du nombre de cycles de fantasy que vous avez lu, et de vos exigences dans le domaine.

En effet à part l’histoire du Dernier souffle, il n’y a pas de réelle originalité dans cette histoire qui a tendance à multiplier les intrigues et les retournements de situations pour remplir trois volumes. J’ai eu dès le départ l’impression que deux (voire un gros) livres auraient largement suffit pour exploiter l’idée de façon intéressante.

Par ailleurs, l’ouvrage n’est pas exempt de défauts, à commencer par les personnages qui sont souvent très manichéens, comme le héros, Wyl Thirsk, un authentique « loyal con » qu’on a parfois envie de secouer. Son antagoniste, Celimus, ne vaut pas mieux : il ne manque guère que le rire machiavélique pour compléter le tableau du grand méchant.

J’ai aussi trouvé l’écriture pas forcément extraordinaire, avec une alternance de tons (de l’ultra-violence à la guimauve absolue) déstabilisante et une insistance sur la beauté des personnages qui m’a souvent fait soupirer (pauvre héros qui la malchance d’être trapu et roux quand il pourrait être grand et blond !).

Du coup à moins d’avoir un bon sens du second degré (comme moi !), Le dernier souffle est à réserver à des lecteurs novices en fantasy, ou en tout cas pas trop regardants sur l’écriture et les clichés.

C’est un peu dommage parce qu’il y avait moyen de faire quelque chose d’intéressant avec le concept de base et sur la fin j’ai apprécié que l’auteur commence à vraiment « s’amuser » avec. Comme je n’aime pas spoiler je vous laisse surligner la suite pour en savoir plus.

Le Dernier Souffle est en fait un don qui fait que lorsque Wyl meurt, il prend possession du corps de son assassin. Dans le tome 2, il récupère ainsi le corps d’une femme ce qui évidemment le trouble beaucoup. Il a du mal à accepter la place qu’on attribue aux femmes dans la société… surtout lorsqu’il s’apprête à être marié contre son gré. Le sujet n’est pas traité sans maladresses mais j’ai eu l’impression que l’auteur a voulu essayer de faire quelque chose sur la place de la femme, c’était intéressant.

Pour la petite anecdote, je me demandais bien comment j’allais pouvoir lire ces trois énormes pavés de 500 pages quand la bibliothèque numérique de la ville de Paris est venue à mon secours : le livre électronique a considérablement facilité ma lecture (si on omet la disparition des espaces entre les paragraphes parfois). Pour ce genre de pavé, le numérique c’est drôlement pratique !

D'autres avis : A demi-mot, Bouchon des bois, Critic, Ptitetrolle (tome 1 - tomes 2 & 3), Shaya (tome 1 - tomes 2 & 3)

7 commentaires:

  1. Un titre ronflant, pour le Dernier souffle, il fallait y penser!! Ha!ha!ha!

    Tu as pointé toutes les craintes que j'avais quant à cette fin de cylce. J'avais lu le premier sans être emballée. Comme tu dis, notre appréciation dépend surtout du nombre de livres de ce genre lus et de nos attentes.
    Sans doute, en ai-je beaucoup trop lu pour m'y lancer.

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  2. Personnages stéréotypes (le héros con loyal... I can't... I just can't!)... je passe! Je ne lis plus beaucoup de fantasy alors je les choisis!

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  3. Purée quel courage d'avoir lu toute la trilogie O_O

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  4. Lu aussi il y a quelques années, c'était passé assez bien, le don du héros me plaisait en fait, je crois ^^

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  5. @lutin82
    C'est complètement involontaire comme jeu de mots en fait xD.

    @Karine
    C'est la meilleure attitude, y'a des très chouettes cycles de fantasy mais faut les sélectionner ^^

    @Tigger Lilly
    J'étais en vacances, ça passait tout seul en fait (c'est pour ça que je peux pas dire que c'est abominable sinon je l'aurais pas lu si vite ^^).

    @Shaya
    Le don est sympa en effet, la mise en scène m'a moins convaincue... mais y'a quelques années j'aurais sans doute marché à fond dedans.

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  6. Moui, bon, je pense que ça ne sera pas une priorité ^^
    Un jour peut-être, si j'ai vidé ma pàl quoi XD

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  7. @Elessar
    Tout à fait, ne va surtout pas en faire une priorité !

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