Cette neuvième saison m’évoque de plus en plus les vieilles saisons des années 60 (et le pantalon de Twelve, qui ressemble beaucoup à ceux de One et Two, n’aide pas !). La multiplication des histoires en deux parties rappelle un peu le format serial de l’époque, et voilà qu’en plus l’alternance futur/passé semble respecté : après avoir visité une base sous-marine dans notre futur proche, nous voilà renvoyés au temps des Vikings ! Comme d’habitude, les spoilers sont au rendez-vous…
Après une introduction spatiale, nos héros atterrissent donc au Moyen-Âge, où ils sont capturés et embarqués (sans TARDIS et avec des sonic glasses en piteux état) par des Vikings. Forcément ceux-ci portent des casques à cornes, mais mis à part cet énorme cliché le reste m’a semblé plutôt correct (après, je ne suis pas experte).
Le Doctor cherche à s’en sortir en se faisant passer pour un dieu (avec un yo-yo !), mais il n’avait pas prévu c’est que quelqu’un ferait de bien meilleures imitations que lui :
(d’ailleurs on se croirait franchement dans Monty Python sacré Graal !)
Le faux dieu fait débarquer ses guerriers aliens en armure, qui embarquent tous les hommes forts du village et… je vous donne dans le mille, Clara qui s’est un peu trop fait remarquée, ainsi que sa copine de trente secondes avant (Ashildr, jouée par une Maisie Williams en grande forme) en essayant de se libérer de ses fers.
Et c’est un peu à cause d’elle que l’épisode ne trouve pas sa conclusion en cinq minutes, puisqu’au lieu de laisser Clara négocier leur libération à elles-deux en jouant sur la menace du Doctor, Ashildr… disons que ce n’est pas l’interprète de Arya Stark pour rien !
« I am a Viking. Ashildr, daughter of Einarr. You have mocked our gods. Killed our warriors. And we will crush you on the field of battle. »
Et voilà le Doctor coincé entre des Vikings trop bornés pour fuir (alors que tous les guerriers du village sont morts) et une armée d’aliens cruels et dévastateurs… c’est le grand classique, et bien qu’il se refuse d’abord à les aider (sous prétexte que ça bouleverserait l’Histoire), il finit par s’y mettre, car il ne supporte pas d’entendre des bébés pleurer (joli renvoi à The Beast Below).
La séance d’entraînement qui suit n’est guère concluante, heureusement le Doctor, encouragé par Clara (qui dans cet épisode retrouve son rôle boussole morale au Doctor) finit par improviser un plan à base d’anguilles électriques et de monstres de bois, après une jolie discussion avec Ashildr.
« I've always been different. All my life, I've known that. The girls all thought I was a boy, the boys all said I was "just a girl". My head is always full of stories. I know I'm strange. Everyone knows I'm strange. But, here, I am loved. You tell me to run to save my life. I tell you that leaving thisplace would be death itself. »
Un personnage féminin drôlement mis en avant et un titre d’épisode qui pointe vers la mort d’une jeune fille, à ce stade on ne doute plus vraiment qu’elle ne va pas faire long feu…
Bref la « bataille » est rapide. En jouant des illusions et de l’électricité, le Doctor n’a aucun mal à maîtriser les méchants. Même la résolution est à l’ancienne mode, sauf qu’en prime il joue sur la réputation des guerriers et menace de balancer des vidéos sur le Youtube galactique. Ça c’est moderne !
Sauf qu’on est loin de la fin (d’un épisode en deux parties), du coup on se doute bien que l’histoire ne va pas finir aussi bien que cela.
Le décès d’Ashildr pèse en effet lourdement sur la conscience du Doctor, qui voit son plan où tout le monde survit sérieusement entaché, ce qui l’amène à une bonne séance d’introspection fort intéressante et fort référencée.
« I'm so sick of losing. You didn't lose. You saved the town. I don't mean the war. I'll lose any war you like. I'm sick of losing people. Look at you, with your eyes, and your never-giving-up, and your anger, and your... kindness. One day... the memory of that will hurt so much that I won't be able to breathe, and I'll do what I always do. I'll get in my box and I'll run and I'll run, in case all the pain ever catches up -- and every place I go, it will be there. »
Voilà qui évoque des souvenirs des anciens Doctors, cette difficulté à accepter la mort, et justement, c’est l’occasion d’un flash-back bienvenu qui vient éclairer pourquoi Twelve a adopté le visage d’un romain de Pompéi de la saison 4.
« I know where I got this face, and I know what it's for. […] To remind me. To hold me to the mark. I'm the Doctor, and I save people. And if anyone happens to be listening, and you've got any kind of a problem with that, to hell with you ! »
A la fin de la saison précédente, j’avais lu une analyse qui mettait en avant le fait que ce nouveau Doctor ne mette pas juste un ou deux épisodes à se « trouver », mais une saison entière. Mais c’est assez marrant de voir qu’en fait il se cherche encore, et qu’il avait encore bien besoin d’élucider le mystère de son visage.
Je trouve plutôt chouette le fait d’avoir gardé pour plus tard cet élément, d’autant plus qu’il s’intègre vraiment dans la problématique de l’épisode (et à n’en point douter dans celle du suivant).
En effet il décide de ramener à la vie Ashildr par le biais d’une sorte de puce de soin. Belle initiative, à ceci près qu’il la rend ainsi immortelle. Après avoir passé l’épisode précédent à condamner le Roi Pêcheur qui volait aux gens leur mort, voilà qu’il se met à faire exactement la même chose.
Pour le coup le flask-back avec Ten tombe vraiment à pic, parce qu’on retrouve un peu avec Ashildr la problématique de Waters of Mars. D’ailleurs j'ai même trouvé un petit air de ressemblance dans la musique quand le Doctor prononce ses dernières paroles.
« But Ashildr isn't just human any more. There's a little piece of alien inside her, so in a way, she's... In a way... she's a hybrid. »
(fil rouge de la saison, nous revoilà !)
Ceci dit je ne m’inquiète pas trop pour Ashildr, il suffit qu’elle croise la route de Captain Jack Harkness et ils feront un duo d’enfer ! (ou alors elle va plus simplement revenir casser les pieds au Doctor comme le laisse à penser le To be continued…).
Plutôt classique dans son intrigue (mais encore une fois, cela fait du bien), The girl who died se révèle un épisode fort intéressant. C’est un des rares épisodes en deux parties dont la première partie pourrait tenir lieu de stand-alone, et il soulève des problématiques intéressantes autour du personnage du Doctor. Certes rien de révolutionnaire, mais cela fait toujours plaisir de le voir confronté à une crise existentielle !
Là pour moi c'est plus crédible comme fil rouge de saison. Et puis on ne fait pas intervenir Arya Stark pour rien.
RépondreSupprimer@Fánaríë
RépondreSupprimerTout à fait elle n'aurait pas été très convaincante au second plan ^^.