mardi 16 avril 2013

Poney-Dragon - Michel Jeury


Des fois sur le Cercle d’Atuan, on a des moments d’errance : on voit passer un bouquin avec un titre rigolo ou un concept délirant, et s’encourageant mutuellement, on est persuadé d’avoir déniché un petit chef d’œuvre et on s’empresse de le lire. Bon malheureusement on se fait assez systématiquement avoir quand on fait ça, mais on ne va pas s’arrêter pour autant, après tout qui sait si on ne dénichera pas un jour un vrai chef d’œuvre comme ça ?

Poney-Dragon nous avait donc attiré l’œil pour deux raison : le titre, plus qu’intriguant tout de même, et le prix, on l’a pratiquement tous acquis pour un euro lors de la dernière opération promotion Bragelonne sur son offre numérique. En plus ça avait l’air de parler dans le voyage dans le temps, comment résister ?

En fait Poney-Dragon ne parle pas tant de voyages dans le temps que de voyages dans la destinée. Le protagoniste principal, Vincent, vit dans une Europe futuriste de 2010 et a la capacité de se projeter dans son propre futur, où il fait partie de la garde rapproché d’un terrible dictateur, Joseph Poney.

(oui vous avez bien lu, il s’appelle réellement Joseph Poney. Enfin c’est un pseudonyme comme Staline, mais tout de même, c’est un peu comme si Bill le poney du Seigneur des Anneaux se révélait être l’allié de Sauron, ça semble assez absurde)

Il est un peu difficile de développer l’intrigue plus que cela, car l’histoire est assez confuse, et même arrivée à la fin, je suis loin d’avoir tout compris. Il semblerait que Vincent participe à un programme d’une fondation scientifique, et que le but soit d’empêcher la montée au pouvoir de ce tyran, mais en parallèle, on dirait bien que les informations qu’il ramène servent à préparer l’arrivée du dictateur…

C’est un peu tout le problème de Poney-Dragon, c’est un texte hyper dense, avec des informations dans tous les sens, des lignes narratives complètement laissées en plan, si bien qu’on a bien du mal à se retrouver. C’est d’ailleurs là que j’ai vu toute la limite du numérique pour la lecture de textes longs. Oh certes, on peut faire des recherches pour retrouver un mot précis, mais tentez donc de feuilletez les dernières pages pour se remettre dans le bain…

C’est un peu dommage, parce que l’idée de base, étudier l’inversion de causalité, est très intéressante, et la conclusion (assez politique, mais dans une veine qui m’a bien plu) est plutôt chouette.

Mais le livre est trop touffu pour qu’il soit agréable à lire (même si finalement je me suis surprise à bien accrocher sur le dernier tiers). Je me demande si ce n’était pas une nouvelle à la base qui aurait été « gonflée » pour en tirer un roman, ce qui expliquerait la multiplication des intrigues pour pas grand-chose. Une chose est sûre, Poney-Dragon aurait certainement gagné en clarté sur un format plus court (ou plus long, quoique je craindrais un peu de ne plus rien retrouver)

Bref, vous l’aurez compris, en dépit de son titre alléchant, Poney-Dragon n’est pas une lecture mémorable. Je me disais que ce serait une bonne occasion de découvrir Michel Jeury, mais il s’avère que non. Enfin, à défaut, ça m’aura permis de voir les limites de la lecture en numérique, c’est toujours cela de pris !

Avis des autres atuaniens : Euphemia, Lhisbei, Lune, Tigger Lilly

CITRIQ

6 commentaires:

  1. C'est sûr qu'un titre comme ça ne peut être qu'intriguant. Dommage pour le fond :/

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  2. Ce fut encore une belle tentative. On y arrivera.

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  3. Heureusement que je ne me suis pas laissée appâter par le titre aguicheur.

    J'ai eu le nez fin pour le coup :D

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  4. @Acr0
    On a pas perdu trop d'argent, ça va ^^

    @Lune
    La prochaine fois :D

    @Olya
    Tu as bien fait, je pense que tu aurais même pas passé le premier chapitre !

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  5. "on voit passer un bouquin avec un titre rigolo ou un concept délirant, et s’encourageant mutuellement, on est persuadé d’avoir déniché un petit chef d’œuvre et on s’empresse de le lire. Bon malheureusement on se fait assez systématiquement avoir quand on fait ça, "

    Je ne vois pas du tout de quel autre titre tu veux parler :D

    Pour Bill, ça sent la théorie du complot ... Pauvre poney. Comme si Tolkien ne le faisait pas suffisamment souffrir.

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  6. @Tigger Lilly
    Moi non plus je ne sais pas de quel ouvrage je parle, j'ai dû oublié à cause de l'alcool :P

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