La première fois que j’ai lu les Chroniques martiennes, je devrais être au lycée. Je me souviens que j’avais découvert ce titre dans Je bouquine (où dans chaque numéro on avait le droit à un extrait en BD de roman, beaucoup de grands classiques, mais aussi de la SF, puisque c’est ainsi que j’ai découvert Asimov).
A l’époque, j’avalais les textes sans vraiment prendre le temps de m’arrêter dessus, plus pour l’histoire que les idées qui pouvaient s’y développer. Et pourtant, Chroniques martiennes m’avait beaucoup marqué.
Du coup j’avais envie de remettre le nez dedans avec un œil un peu plus affûté depuis longtemps, cela m’a donc bien arrangé lorsqu’on s’est lancé dans un mois thématique Bradbury sur le Cercle d’Atuan (j’en ai aussi profité pour relire Fahrenheit 451 dans la foulée d’ailleurs).
Comme son titre l’indique, Chroniques martiennes n’est pas un roman, mais un recueil de nouvelles plus ou moins longues (d’une à trente pages) tournant autour de la planète rouge. Organisées de façon chronologique, elles nous racontent l’arrivée des premiers terriens, les rencontres avec les martiens, la colonisation progressive…
Tous les textes ne se valent pas (j’avoue que les micro-nouvelles d’une page m’ont pratiquement laissé de marbre), mais ils forment ensemble une histoire de la planète Mars, certes complètement fantaisiste, mais assez incroyable à lire.
Je ne vais pas faire l’inventaire détaillé de la petite trentaine de textes, mais sachez qu’on y trouve de tout, et d'abord une certaine poésie dans la Mars qu’évoque Ray Bradbury, surtout dans les premières nouvelles avec les martiens.
Mais il montre vite qu’il sait aussi écrire des textes non dénués d’humour (surtout dans leur chute). En tout cas j’apprécie toujours autant l’ironie de la nouvelle Les hommes de la Terre (ou pourquoi les premières rencontres avec les martiens n’ont pas été facile), ou encore celle des Villes muettes (où la solitude est parfois une bonne chose !).
Tout n’est pas drôle, certains textes sont plutôt tristes (surtout sur la fin, comme Viendront de douces pluies), voir presque noirs, comme Usher II dans lequel Fahrenheit 451 semble en gestation.
Et puis il y a des textes touchants, voire émouvants, comme La rencontre (avec sa petite touche de fantastique), Les ballons de feu (un texte assez unique sur la religion), ou le Pique-nique dans un million d’années qui conclut le recueil.
Même si certaines nouvelles semblent désuètes, certaines, plus de soixante ans après, semblent encore tout à fait actuelles. Du coup, Chroniques martiennes reste un ouvrage qui me touche beaucoup, sans doute grâce à son mélange étrange des genres, et le portrait par petites touches de Mars (et de l’humanité finalement), qu’il donne à voir.
Comme tous ces livres qui vous affectent trop, ma chronique est loin d’être à la hauteur, mais pour faire simple, Chroniques martiennes n’est pas juste un de ces classiques parfois rébarbatifs qu’on lit pour connaitre, mais un très beau texte (enfin des très beaux textes) qui se redécouvre à chaque fois avec grand plaisir.
J'ai vraiment adoré ma lecture, même les micro-nouvelles, qui en disent plus qu'on ne le croit !
RépondreSupprimerTout à fait, c'est pas toujours aussi facile de l'appréhender ^^
SupprimerGros coup de coeur pour moi ! :)
RépondreSupprimerEt moi donc :)
SupprimerC'est une lecture qui date du siècle dernier pour moi, j'avais beaucoup aimé à l'époque.
RépondreSupprimerMais ça fait bizarre de se dire qu'on a dépassé les dates d'une bonne partie des nouvelles. La colonisation commençait bien avec le début du 21ième siècle, non ?
Ca démarre en 2030 dans mon édition, mais je crois qu'il a harmonisé les dates (donc ça varie peut-être entre les éditions). Mais c'est pratiquement demain en effet :)
SupprimerJ'ai bien des dates début 2000 en fait, mais d'après wikipédia je viens de voir que cela dépendait de l'édition :
RépondreSupprimerLes dates allant de 1999 à 2026 concernent l'édition de 1954, celles de 2030 à 2057, l'édition révisée de 1997.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chroniques_martiennes#Contenu
Je ne comprends pas pourquoi ?
Bon je crois wiki sur parole parce que mon bouquin est à 600 km, et que je ne peux pas vérifier de visu.
J'imagine qu'en 1997, l'idée d'aller sur Mars en 1999 devait paraitre risible. Y'a pas de préface à la nouvelle édition dans mon exemplaire, donc je ne peux qu'imaginer la raison...
SupprimerPersonnellement, les nouvelles qui m'ont perdue sont celles qui ont pris un bon coup de vieux. Que ce soit la place des femmes ou des noirs, mouai ...
RépondreSupprimerMais bon, je crois de toute façon que les classiques de SF ne sont pas forcément fait pour moi ^^ Ou en tout cas, au format nouvelles. On a vu ce que ça avait donné avec Simak :D
Non mais faut que tu arrêtes de lire des vieux textes, je crois que c'est pas ton truc :D
SupprimerEnorme souvenir de lecture pour moi. J'ai adoré!
RépondreSupprimerOn est deux alors (et sûrement beaucoup plus ^^)
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