dimanche 14 février 2010

Sherlock Holmes – Guy Ritchie


A force de contempler les deux têtes d’affiche dans le métro, j’ai fini par aller voir au cinéma à quoi ressemblait ce Sherlock Holmes. Robert Downey Jr dans le rôle titre, Jude Law en Watson, Hans Zimmer à la musique… plutôt intéressant n’est-ce pas ?

Le film s’ouvre sur l’arrestation de Sir Blackwood, un meurtrier fou versé dans la magie noir. Il s’avère qu’il s’agit de la dernière enquête menée par le célèbre duo Holmes et Watson, puisque Watson, en pleine histoire d’amour, s’apprête en effet à déménager de Baker Street et laisser son vieux pote (qui ne l’accepte pas bien sûr) gérer ses affaires tout seul. Sauf que Blackwood, récemment exécuté, semble être sorti de sa tombe, ce qui pousse Holmes et Watson à reprendre l’affaire pour la conclure correctement cette fois-ci.

Pendant une bonne partie du film, je me suis demandée le lien entre ce Sherlock Holmes et les écrits d’Arthur Conan Doyle tant le personnage joué par Robert Downey Jr semblait loin de celui qu’on connait par les multiples adaptations (j’avais en tête le Chien de Baskerville avec Peter Cushing et Christopher Lee).

Mais après avoir mis le nez dans Une étude en rouge (la première des aventures de Sherlock Holmes), je me rend compte que ce film au contraire est revenu aux sources du personnage sur pas mal de choses, en déterrant ses manies (de fumeur invétéré), ses hobbies (le violon) et son coté carrément excentrique limite savant fou (qui passe son temps à empoisonner les chiens pour tester ses hypothèses).

Oui Holmes est un génie (expert criminologue avec de très grandes connaissances en sciences et en combat à mains nues), et comme tout génie qui se respecte, il a quelques araignées au plafond. Complètement excentrique, il est de plus doté d’un égo à la hauteur de son intellect qui fait qu’il ne supporte pas d’être roulé dans la farine, ou qu’un mystère lui échappe.

Voilà comment apparait le personnage à l’écran, et il faut reconnaitre que qu’il est aussi délicieux dans ses crises de folies (où on le voit jouer du violon à des insectes !) que dans ses crises d’intelligence (quand il calcule ses coups dans les scènes d’action, ou quand il élucide une énigme).

Watson n’est pas en reste : bien plus intelligent que ce qu’on a l’habitude de voir, il est le compagnon de toutes les enquêtes, veille sur son partenaire qui a toujours le chic pour se coller dans des situations improbables, et n’a pas son pareil pour le remettre à sa place de temps en temps.

Bref cela donne un duo drôle mais efficace quand il s’agit d’élucider un mystère (le film a des airs de buddie-movie). Parlons-en d’ailleurs, de cette énigme. Je la trouvais très loin de Sherlock Holmes dans ses débuts, jusqu’à sa résolution où l’on réalise que le ton est juste, finalement.

C’est un peu le problème du film, il ne s’aborde bien qu’avec du recul et des références. Ca a été un véritable plaisir de fouiner sur le net et de comprendre les allusions planquées, mais c'est après le film, ça !

Globalement, il y a de bons passages, des répliques qui font mouche et des trouvailles visuelles sympathiques (comme le bourdonnement du cerveau de Holmes quand on le lâche dans un lieu public). L’atmosphère du Londres de la fin du XIXe est très bien rendue (décors, costumes…), et les acteurs sont à fond dans leur rôle.

Mais la réalisation est trop tape à l’œil pour mon goût, avec beaucoup (trop) d’action. Je n’ai rien contre une ou deux scènes, cela modernise un peu le mythe, mais parfois on a l’impression de s’éloigner carrément du sujet, à savoir le mystère à élucider.

D’ailleurs c’est du détail, mais j’ai trouvé dommage qu’au niveau de l’énigme, le scénario ne s’avance pas plus en terrain steampunk. Sans vous en dévoiler plus, je trouve qu’il flirte avec le genre, et il aurait gagné à plonger carrément dedans. Dommage, peut-être pour la suite si elle existe.

Bref, je n’ai passé un mauvais moment, mais ce n’était pas non plus un moment exceptionnel. Je pense qu’il est peut-être un peu plus intéressant pour ceux qui connaissent mieux Sherlock Holmes. En tout cas, il a une musique sympathique.

Sans révolutionner le genre, la bande-originale de Hans Zimmer s’écoute agréablement (faites vous plaisir avec Psychological Recovery… 6 months, 18 minutes de pur Zimmer) et s’accorde bien à l’ambiance du film. On retrouve des grands morceaux héroïques à la Gladiator comme il sait si bien les faire, mais aussi des choses un peu plus folles et légères très proches de ce qu’il avait fait pour Les associés. Le tout avec quelques violons pour coller au personnage.

Bref, vu que ça fait bien deux ans que je n’avais pas acheté de BO de lui, je suis assez contente de le retrouver, et pour ça, le film valait le détour. Ainsi que pour Robert Downey Jr (comme dirait ma consoeur Olya, c’est un film pour se rincer l’œil) et Jude Law (selon vos goûts).

Et pour accroitre votre culture aussi. A force de lire des choses sur Internet, ça donne envie de lire les romans et nouvelles d’origine. J’ai attaqué Une étude en rouge, et je viens d’apprendre des choses sur la nouvelle de Gaiman une étude en vert, notamment une quantité de références qui m’avaient échappées… bref, il faut vraiment que je me plonge dans Conan Doyle !

8 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d'accord pour le côté tape-à-l'œil qui m'a aussi gêné alors que j'ai aimé le reste. Ce n'est pas tant le trop plein d'action que la façon dont c'est filmé qui me gêne d'ailleurs. C'est du cinéma bling-bling :-)

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  2. C'est tout à fait l'idée que je m'en fais, mais j'irais bien le voir quand même si je peux (ce qui m'étonnerait fort, m'enfin je vais tenter). Je pense que c'est à voir en gardant en tête que c'est une libre adaptation (un peu comme les HP), plutôt que de chercher l'ambiance comme avec le Chien des Baskerville...
    La relation entre Holmes et Watson a l'air beaucoup plus creusée (et osée?) que dans l'original et ça serait pas pour me déplaire, en plus du côté loufoque de Holmes qui a toujours été ce qui me plaisait le plus dans les livres...

    (pour les analyses livres/films, je te conseille les billets de The Bursar, ici et , elle a vraiment fait ça bien)

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  3. Rien a voir, mais je suis bien déçut que M. GAIMAN n'est pas poursuivi son idée d'une étude en vert ! Si tu te met à lire du Doyle, tu me diras si ça vire un peu steampunk par moment, ça pourrait être un argument pour m'y mettre ça ^^

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  4. @Isil
    Merci pour le terme de cinéma "bling-bling", ça qualifie tout à fait la chose ^^

    @Tortoise
    Merci pour les liens, c'est fort intéressant en effet (même si je viens de me faire à moitié spoiler ma lecture xD).

    @Grishka
    Pour le moment ça m'étonnerait que ça vire franchement steampunk (dans l'idée, parce que chronologiquement parlant de toute façon c'est impossible :P), mais en survolant la préface j'ai relevé le nom de Jules Verne, ce qui peut être assez prometteur.
    En tout cas ça se lit bien.

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  5. oups, pardon pour le mi-spoilage!!

    Une étude en vert et le steampunk m'intéressent beaucoup aussi :P Et tu m'as donné envie de relire Une étude en rouge, le week-end prochain où je rentrerai chez mes parents ^^

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  6. Je n'ai pas vu ce film mais je trouve space l'idée de coller Jude Law en Watson. Quant à Sherlock, idem, sa tête ne colle pas du tout avec le profil d'aigle, très sec, que j'ai dans la tête ;).
    On verra quand il sortira en vidéo.

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  7. C'est l'avantage (le seul) d'aller voir le film sans rien connaitre à SH. J'avoue, je trouve le bouquin vachement plus intéressant en collant la tête des acteurs aux deux personnages (comment ça je suis irrécupérable ? xD)

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  8. Vu hier et beaucoup aimé. J'ai trouvé ça bien écrit et assez drôle. Visuellement je trouve qu'il y a de grandes choses et la musique est très bonne.

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