mardi 13 janvier 2009

Le Nouveau cabinet des fées – Louis Batissier


Et pour en finir avec la série des cadeaux de Noël (pas bien longue mais qui traîne en longueur), voilà mon deuxième paquet culturel de sous le sapin, un des petits derniers nés des Moutons Electriques, le Nouveau Cabinet des Fées.

Il s’agit en fait d’un livre de contes du XIXe siècle plus édité depuis… le XIXe, inconnu à la BNF (enfin ceci dit on trouve deux des contes dans d’autres publications), richement illustré de gravures, et le tout réédité chez les Moutons, donc pas de quoi se priver.

D’ailleurs comme toujours, encore un ouvrage magnifique à feuilleter, beau papier, super boulot de vernis sélectifs sur la couverture, beaucoup d’illustrations… on aura beau me dire qu’un livre est fait pour être lu et non caressé, n’empêche que….

Et le contenu ? Nous avons donc une préface moderne, la préface de l’auteur, cinq contes et un glossaire, moderne lui aussi. Passons sur la première préface qui revient sur la genèse de l’ouvrage… la préface de Louis Batissier est très intéressante, puisqu’elle disserte allègrement sur les contes, les fées, le surnaturel, le folklore, avec un passage très pertinent sur le fait que la Science a fait disparaître tout ce petit monde (ce qui est assez marrant venant d’un archéologue, plutôt un homme de science en général).

(Vous excuserez au passage l'imprécision totale de mes propos, mon exemplaire repose au calme chez mon père, je travaille donc de mémoire sur un livre fini il y a bien quatre jours ^^)

Les contes sont intéressants, pas tant pour leur trame que pour leur univers. Globalement, c’est cinq fois la même histoire (exception faites des deux derniers, qui s’en détachent un peu) : un prince, une princesse, beaux, riches et intelligents, destinés à se marier, sous la protection de fées, qui traversent des épreuves avant de se trouver enfin. De ce coté là, pas de quoi est surpris donc.

C’est plutôt l’univers qui est intéressant, riche en références mythologiques, en êtres féeriques en tout genres, et en manifestations magiques diverses et variées. Batissier possède, à n’en point douter, une sacrée culture dans ce domaine, ainsi qu’une bonne imagination. A cela on peut rajouter quelques idées assez originales (Bellinette ou la Jeune Vieille sort des sentiers battus dans les idées d’enchantements), et moult gravures à regarder…

Ces contes sont loin d’arriver au niveau de ceux de Grimm ou d’Andersen : ils sont un peu trop lisses et conformes au bon goût pour cela. Je m’interroge même sur les morales : dans pas mal des contes, les héros n’apprennent jamais de leurs erreurs, ce qui je trouve est assez paradoxal (ou alors je confond avec le roman d‘apprentissage). Mais ils offrent un aperçu intéressant d’une littérature française presque de fantasy au XIXe (je crois pas qu’on en ait beaucoup d’exemples en France), d’autant plus que si on pourrait croire ce recueil destiné à des enfants (vu les héros), le public visé est bien adulte…

A la fin se trouve un glossaire fort intéressant, sort de dictionnaire mythologico-féerique qui fait prendre conscience de la quantité de références laissées par l’auteur, et se révèle aussi une lecture fort sympathique en stand-alone (faudra que je pense à investir dans un dico féerique un jour, quoique qu’en agrégeant tous les glossaires de mes bouquins, j’aurais déjà de la matière…).

Bref un ouvrage intéressant à lire, d’autant plus que la consultation est agréable. Encore un bon choix éditorial, menfin c’est pas comme si on pouvait y trouver à redire aux Moutons Electriques de ce coté là….

Juste le détail qui tue pour l’ancienne élève en Métiers du Livre que je suis, c’est les problèmes de mise en page (ça change des coquilles ceci-dit) : table des matières fausses, numéro de page coupé, etc. Ca ne gêne pas particulièrement à la lecture (sauf quand on veut savoir combien de pages il nous reste à lire et qu’on commence à se croire folle), mais bon, c’est un peu ballot…

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