En terminant ma relecture du Hobbit au format audio en décembre dernier, je ne pensais pas que je repartirai si vite que cela en Terre du Milieu, mais ce voyage s’est imposé de lui-même en ce début d’année pour contrer la morosité. J’aurais pu me contenter d’un article lorsque j’aurais terminé la trilogie, mais comme j’avais déjà pas mal de choses à dire, c’est parti pour un premier compte rendu.
Est-ce que je vais vous présenter Le Seigneur des Anneaux ? Rapidement et pour la forme, alors. Après le succès du Hobbit, l’éditeur du roman demanda à son auteur d’en écrire une suite. Tolkien aurait bien publié son Silmarillion à la place, mais c’est finalement Le Seigneur des Anneaux qui finit par être publié. S’il est bien une suite dans les faits, il s’éloigne assez rapidement du ton enfantin et léger des aventures de Bilbo.Nous voilà quelques décennies après la bataille des Cinq Armées, alors que Bilbo s’apprête à fêter son cent-onzième anniversaire avec panache et éclat. Il en profite pour quitter le Comté, laissant à son neveu Frodo sa demeure et son anneau magique, qui va se révéler bien plus important qu’on aurait pu le penser, au point de pousser Frodo à quitter également le Comté pour un long voyage.
L’histoire commence un peu pareil (même si elle implique moins de nains et plus de hobbits), mais rapidement on comprend qu’on ne joue pas sur le même tableau, dès que Frodo fait sa première rencontre avec un cavalier noir, et que même une simple randonnée dans le Comté se teinte de peur.
Le détour dans la Vieille Forêt n’est pas piqué des hannetons non plus (en dépit de la présence de ce gai luron de Tom Bombadil), et ne parlons même pas de la suite. D’ailleurs j’avais complètement oublié (sans doute parce que j’ai beaucoup les images des films de Peter Jackson en tête) que les héros voyageaient de nuit pendant une bonne partie du roman parce qu’ils craignent d’être repérés.
Faisons simple : j’ai adoré relire ce livre. Je vous confirmerais cela une fois Le Retour du Roi relu, mais je crois bien que ce premier volume du Seigneur des Anneaux est mon préféré. J’adore son côté complètement atypique : il démarre quand même par un immense prologue qui ne parle pratiquement que des Hobbits (et qui dure pratiquement une heure au format audio), et c’est à la fois improbable comme entrée en matière… mais c’est logique dans son contexte de publication, presque 20 ans après le Hobbit.
J’aime bien le fait que l’histoire mette trois plombes à démarrer (la sensation d’urgence est quelque chose de très relatif quand on voit que Frodo reste vingt ans peinard au début!), la rencontre absurde avec Tom Bombadil (s’il n’avait pas été là l’histoire aurait vite été bouclée), l’arrivée à Brie, la fuite avec Aragorn, le Conseil d’Elrond si long et si riche d’informations et le périple de la Communauté ensuite, bien mouvementé aussi...
Il y a des livres qu’on lit à 12-13 ans et où on entretient la nostalgie à chaque relecture. Ce n’est pas du tout le cas du Seigneur des Anneaux, où chaque relecture apporte son lot de nouvelles découvertes.
Pour cette relecture, j'ai été frappée de voir à quel point il était facile de faire résonner ce livre avec l'actualité, sans doute parce qu'il parle de choses assez universelles telles que l'inquiétude de voir l'ombre grandir et la peur de perdre son univers (ou pire, de le voir se transformer).
Très tôt, les personnages sont au bord du gouffre, mais le roman met aussi en avant la nécessité d'agir, l'espoir d'un jour meilleur, la force des liens (y compris entre des personnes qui n’avaient aucun point commun), et c'est ce qui rend ce livre réconfortant : Frodo est minuscule face à la menace de Sauron, mais il accepte cette responsabilité et est prêt à la porter tout au bout. Et il n’est pas seul (Sam <3).
C’est donc une relecture qui m’a fait beaucoup de bien, d’autant plus que Thierry Janssen, le narrauteur, livre une performance excellente : il arrive à donner des voix très différentes à chaque personnage et est aussi à l’aise pour déclamer des poèmes que pour lire les interminables descriptions. Ça a d’ailleurs été une bien agréable surprise que de découvrir que ces longs passages que j’avais parfois la flemme de lire étaient passionnants à écouter, fourmillants de détails et parfois emprunts d’un ton très poétique.
Allez, on continue la route vers les Deux Tours ?
Infos utiles : La Fraternité de l’Anneau (The Fellowship of the Ring) est un roman de J.R.R. Tolkien paru en VO en 1954. J’ai écouté la version audio éditée chez Audiolib en 2018, lue par Thierry Janssen, à partir de la nouvelle traduction de Daniel Lauzon sortie en 2014. 20h52.
Et comme pour Le Hobbit, je vous renvoie aussi à ma relecture en VO en 2010, et à ma découverte de la nouvelle traduction en 2014
"Tolkien aurait bien publié son Silmarillion à la place" : vu tout ce qui a été publié sur Tolkien, je suis presque étonné que personne n'ait jamais écrit une uchronie où "Le Silmarillion" est publié avant "Le Seigneur des Anneaux", je suis sûr que ça ouvre énormément de possibilités.
RépondreSupprimer@Baroona
SupprimerC'est pas tout à fait ça mais j'avais lu Le commando des immortels il y a longtemps : https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=2146572027
Entièrement d’accord avec ta chronique. J’ai aperçu la version audio sur les rayons de la bibliothèque.
RépondreSupprimerC’est vrai que relire Tolkien fait du bien, il nous montre comment lutter contre nos dragons intérieurs, même des causes sans espoirs peuvent s’affronter.Il nous invite à porter un autre regard sur ce monde. Si je me souviens bien, le monde peut être sauvé par les gens humbles. Son regard n’est jamais naïf.
Il y aurait tellement à dire Bonne suite avec l’auteur.
@Melvin
SupprimerOui c'est vraiment une lecture qui fait du bien ^^
Trop bien ! Je ferai ça un jour, le relire en audio.
RépondreSupprimer