Cela m’aura pris pas moins de trois ans, mais ça y’est, je suis venue à bout d’une saison supplémentaire de la vieille série Doctor Who. J’étais plus performante que cela avant mais que voulez-vous, quand vous devez choisir entre lancer Netflix et regarder la reconstitution crachotante d’un épisode en noir et blanc… Comme toujours les spoilers sont probablement de mise, mais soit vous avez déjà tout vu parce que vous êtes plus accro que moi, soit vous n’avez pas prévu de le faire donc pas de souci à vous faire !
Cette saison 6 s’inscrit dans la continuité des précédentes (on retrouve la fine équipe du 2e Doctor, de Jamie et de Zoé) mais marque aussi la fin d’une époque : c’est la dernière saison de Patrick Troughton (snif), la dernière saison en noir et blanc (moins snif) et la dernière saison avec des épisodes manquants (hip hip hip hourra !).
Si j’ai eu un peu de mal à avancer, c’est que les schémas scénaristiques se répètent un peu trop souvent au cours de cette saison, avec beaucoup de bases assiégées et de robots maléfiques. Comme les histoires ont tendance à s’étirer (avec 5-6 épisodes par serial en moyenne), forcément on finit par trouver le temps long, surtout lorsqu’on tombe sur une reconstitution.
Heureusement, on trouve quand même quelques histoires bien prenantes, et on savoure l’univers qui se met en place : après les Daleks et les Cybermen, la saison 6 se conclut sur des révélations sur l’origine du Doctor. Aujourd’hui, tout cela peut sembler banal mais pour l’époque, c’est tout un univers qui s’est ouvert d’un coup ! Voyons d’ailleurs cela dans le détail…
La saison commence avec The Dominators où Doctor arrive en compagnie de Zoé et de Jamie sur une planète de pacifistes. Tout irait pour le mieux, si on n’y trouvait pas des traces de radioactivité dues à une bombe atomique et des vilains aliens conquérants et leurs « terrifiants » robots, les quarks.
Si j’ai apprécié la débrouillardise de Zoé et de Jamie (sans parler des scènes en contre-plongée où on se demande si on va finir par voir sous son kilt !), l’intrigue un peu mollassonne ne m’a pas vraiment convaincu, pas plus que les robots aux cris stridents qui sont loin d’arriver à la cheville des Daleks.
Heureusement, The Mind Robber est nettement plus intéressant. Pourtant cela ne commençait pas très bien avec un premier épisode est à peu près aussi bizzare que The Edge of Destruction (mais vu qu’il s’agit plus ou moins d’un épisode de remplissage, on lui pardonne).
La suite est complètement fantasque et absolument délicieuse lorsque le Doctor et ses compagnons se retrouvent dans un monde peuplé de personnages de fictions où tout est permis, y compris remplacer un acteur malade par une doublure pas du tout ressemblante et le justifier dans le scénario !
(c’est un aspect que j’adore dans ces vieux Doctor Who : les épisodes étant écrits un peu au fil de l’eau, les histoires doivent sans cesse s’adapter aux vacances ou autres absences des acteurs !)
On revient ensuite sur Terre et à Londres avec The Invasion, une histoire qui prend le temps de s’étaler en huit épisodes. C’est un peu long du coup mais cette histoire d’invasion est plutôt sympathique et m’a surprise par son dynamisme et ses idées parfois surprenantes (en pleine guerre froide, on va chercher une fusée en Russie !).
On y retrouve en passant de vieilles connaissances (je ne donnerais pas le nom pour vous laisser hésiter entre deux possibilités) tout en posant quelques éléments fondateurs de Doctor Who : UNIT fait son apparition, et le Colonel Letridge-Stewart est enfin passé Brigadier !
Je n’ai pas gardé de grands souvenirs de The Krotons, un serial que j’ai eu la bonne idée de visionner sur presque un an. L’intrigue est un peu banale (encore une planète où les humains sont terrorisés par de vils aliens, robotiques avec ça !) et on trouve le temps long bien que l’histoire tienne en quatre épisodes ! D’ailleurs j’ai fait une très longue pause dans mon visionnage après cet épisode.
J’ai cependant repris cet été avec The Seeds of Death et je n’aurais espéré meilleure histoire pour me remettre dans le bain. On pourrait discuter sans aucun doute de la cohérence de l’univers, mais j’avoue avoir bien apprécié cette vision du futur où la téléportation est devenu l’unique système de transport, ce qui pose de gros problèmes lorsque le système tombe en panne et que le centre de contrôle est… sur la Lune !
Ce serial est plein de bonnes idées, et c’est une bonne occasion de voir des personnages féminins qui se défendent (comme Kelly, qui a conçu le T-Mat). A regarder néanmoins avec beaucoup d’indulgence par rapport au niveau actuel des effets spéciaux : je vous avoue qu’entre les Ice Warriors qui parlent moins comme des reptiles que comme des siths asthmatiques et les fameux seeds of death qui ressemblent à du bain moussant, le résultat est kitsch… mais terriblement drôle !
L’avant dernier serial de cette saison, The Space Pirates, a été le plus difficile à regarder. C’est la toute dernière histoire incomplète (un épisode sur six existe encore) et malgré son titre plein de promesse, l’histoire est loin d’être passionnante, ce qui rend le visionnage des reconstitutions vraiment laborieux (j’ai fini par lire des résumés pour être sûre d’avoir tout compris).
C’est vraiment dommage parce que l’intrigue des pirates qui attaquent des stations spatiales dans l’espace avait du potentiel, sans parler des vues de vaisseaux spatiaux (le peu qui a survécu est drôlement impressionnant pour une série télé de l’époque). Mais le rythme est affreusement lent et le Doctor et ses compagnons sont plus des passagers que de réels acteurs dans cette aventure, ce qui n’aide pas.
La saison se termine sur The War Games, qui heureusement fait oublier la mauvaise histoire précédente. C’est le dernier serial du deuxième Doctor (et de ses deux compagnons également), et on sent que les moyens étaient là pour offrir un grand final : l’histoire est ambitieuse (sur dix épisodes), avec de nombreux personnages et décors.
On croit d’abord faire une visite dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale, mais on se rend vite compte que l’histoire est bien plus complexe que cela, et que l’endroit où ont débarqué le Doctor et ses compagnons a tout du terrain d’expérimentation. Et quand on commence à entendre parler de voyages dans le temps et de « SIDRAT », difficile de ne pas trépigner !
The War Games, c’est le serial où les Time Lords font enfin une apparition sous leur vrai nom (après les mini-apparitions du Monk dans les saisons 3 et 4) et où on a l’impression que la mythologie se met en place définitivement, alors qu’on découvre d’où vient le Doctor. Il ne manque guère que le Master (le War Chief de cet épisode pourrait s’en approcher mais ce n’est pas lui) et tous les éléments seront en place !
Le tout dernier épisode se termine avec la régénération du Doctor (bien que le terme ne soit pas encore employé), et c’est sans savoir quel visage va-t-il prendre que l’on conclut cette saison et qu’on referme l’époque du deuxième Doctor, non sans une petite pointe de tristesse.
Si j’ai beaucoup aimé les premières saisons avec William Hartnell (très différent des Doctors d’aujourd’hui… et pas tant que cela en fait), je crois que j’ai encore plus aimé le Doctor de Patrick Troughton qui réussit à renouveler le genre et à introduire un grain de folie supplémentaire, une propension à vouloir sauver le monde plus affirmée et une plus grande empathie envers ses compagnons.
D’ailleurs je tiens à saluer en passant le personnage de Jamie McCrimmon, qui je crois détient le record de longévité pour un compagnon masculin. Aujourd’hui les scénaristes n’osent plus mettre en scène des compagnons qui ne sont pas de notre époque, et pourtant ils pourraient retenter l’aventure : rien de tel qu’un écossais du XVIIIe siècle en kilt pour ajouter une bonne dose de décalage à un univers déjà bien barré !
Voilà pour cette saison, voilà pour le deuxième Doctor et voilà pour l’époque noir et blanc de la série. J’aimerais bien poursuivre avec les aventures en couleur du troisième Doctor, mais je me garde bien d’annoncer dans combien de temps sera publié le prochain compte rendu !
Les autres saisons de Doctor Who Classic : Saison 1 - Saison 2 - Saison 3 - Saison 4 - Saison 5 - The Movie (1996, 8e Doctor) (soit pas moins de 254 épisodes vus, c'est bien plus que les saisons actuelles !)
D’autres avis : Allez faire un tour sur l’excellent site Classical Gallifrey, dont les comptes rendus (en anglais) très détaillés de chaque épisode ont considérablement enrichi mon visionnage (et à qui j’ai aussi emprunté quelques captures d’écran, mille excuses !).
Il faudra vraiment que je me regarde tout ça. J'avais commencé les premiers épisodes mais la qualité de l'image a de quoi refroidir les ardeurs.
RépondreSupprimerEt comme je ne suis pas un seigneur du temps quasi immortel, difficile de trouver le temps.
@Le chien critique
SupprimerC'est tout le problème, trouver le temps !
Après je pense que tous les épisodes ne sont pas à voir, mais je me garderais bien de te proposer une sélection, c'est trop dur de choisir ! (d'autant plus que certains épisodes sont parfois très ennuyeux mais importants quand même)
J'avais beaucoup aimé The Mind Robbers!
RépondreSupprimerPour The Seeds of Death, je crois qu'il n'y a que dans Doctor Who que l'on peut voir une invasion extra-terrestre déraper en soirée mousse.
@Zakath Nath
SupprimerEffectivement j'ai rarement vu ça ailleurs xD
Moi je lis les comptes-rendus et j'aimerai bien regarder ça un jour ! Le temps que ça arrive, j'ai le temps d'oublier !
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerDe toute façon c'est pas comme si les révélations étaient la force de ces vieilles saisons (malgré le fait que tous les épisodes se terminent en cliffhanger !)