Après une (trop) longue année d’interruption, Doctor Who est de retour à la télévision. J’en suis comme vous vous en doutez ravie, bien qu’un peu mélancolique par avance : cette dixième saison est la dernière pour Steven Moffat comme pour Peter Capaldi, c’est un peu la fin d’une ère, ce qui comme toujours est à la fois un bien et un mal. Mais il est encore trop tôt pour faire des pronostics pour la suite, alors penchons-nous plutôt sur cet épisode, tout en spoiler bien sûr !
A la fin de la saison 9, nous avions laissé le Doctor bien solitaire après le départ de Clara (dont il a oublié l’existence) et sa dernière rencontre avec River Song (qui a passé sa dernière soirée avec lui). Il a depuis fait alliance avec Nardole, un ancien compagnon de River Song.
Pour cette nouvelle saison nous le retrouvons professeur dans une université. Pour une fois il ne semble pas occupé à enquêter sur une quelconque invasion alien vu qu’il est là depuis 70 ans. C’est assez étrange de le trouver aussi posé, en même temps cela fait ressortir son côté « grand-père », c’est une facette moins mise en avant du personnage. Il est occupé à garder quelque chose… jusqu’à qu’une rencontre avec la pétillante Bill Potts vienne mettre un peu de nouveauté dans son quotidien.
Nous voilà donc partie pour un traditionnel épisode d’introduction d’un nouveau compagnon, l’occasion donc de réviser les bases de la série. D’où d’ailleurs un titre à double sens plutôt bien trouvé, avec son « pilote » qui fait autant référence au « monstre de la semaine » qu’au premier épisode d’une série télé réalisé pour vendre la série à un diffuseur.
L’exercice pourrait être fastidieux, mais Moffat s’en sort à merveille : The Pilot contient tous les éléments nécessaires pour commencer la série comme si on ne l’avait jamais vu, mais s’amuse à introduire les clichés à sa façon sans oublier quelques jolies références, comme les photos sur le bureau :
Si River Song est facile à reconnaître, la jeune fille en noir et blanc l’est un peu moins. Il s’agit de Susan, petite fille du Doctor et première de ses compagnes de voyage. Le Doctor l’a abandonné assez tôt sur Terre pour qu’elle puisse filer le parfait amour avec un charmant humain et l’a un peu oublié depuis, mais son nom ressort tout de même occasionnellement (et je n’ose imaginer la tarte qu’elle va coller à son grand-père lorsqu’ils se recroiseront).
Fermons la parenthèse références pour nous pencher sur la nouvelle héroïne de la série, Bill Potts. Elle sort un peu du même moule que Rose Tyler, avec son travail pas très exaltant et son petit train-train quotidien, mais se distingue par sa curiosité et son incroyable peps.
Dès sa première apparition, je l’ai adorée. Elle est vive, charmante, avec un joli sens de la réplique et une belle sensibilité. Elle n’a pas (pour le moment) l’autoritarisme de Clara qui finissait par devenir usant et je trouve qu’elle apporte un chouette vent de fraîcheur.
Accessoirement comme elle préfère les filles, elle devrait nous éviter l’habituelle histoire impossible avec le Doctor qui est un écueil presque inévitable de toutes les saisons et qui est un archétype usé jusqu’à la trame. D’ailleurs j’aime bien le fait que leur rencontre se construise à l’origine sur une relation enseignant/étudiant plutôt que sur une rencontre improbable.
- Why do you keep coming to my lectures ?- Because I like them. Everybody likes them, they're amazing. Why me ?- Why you what ?- Plenty of people come to your lectures that aren't supposed to. Why pick on me ?- Well, I noticed you.- Yeah, but why ?- Well, most people when don't understand something, they frown. You... smile.
Ce qui est chouette dans cet épisode, c’est que le mystère alien au cœur de l’épisode mêle habilement l’effrayant (on sursaute une ou deux fois) et l’humain, dans son commencement comme dans son dénouement. Et du coup rétrospectivement on se rend compte qu’il s’agit d’une histoire gentillette où personne ne meurt (sauf quelques figurants lors du passage avec les Daleks !).
L’épisode déborde d’ailleurs de très jolies scènes très humaines, comme le passage de Noël où Bill offre un tapis au Doctor, qui lui offre en retour des photos de sa mère qu’elle n’a pas connue (il y a peut-être un mystère là-derrière, on verra bien). Cette alliance subtile des genres et des registres me rappelle pourquoi j’adore cette série qui sait émerveiller et émouvoir en même temps.
Après une petite course-poursuite sympathique à travers le temps et l’espace, l’affaire se résout… par la parole (un pur épisode de Doctor Who). On découvre en passant que Bill sait se défendre verbalement, notamment lorsqu’elle réussit à convaincre le Doctor de ne pas lui effacer la mémoire (avec un joli travail sur la musique quand le thème de Clara s’invite dans la séquence).
Il n’en faut pas plus pour convaincre le Doctor de rempiler dans l’aventure. Il abandonne le mystérieux « vault » qu’il avait promis de garder pour partir à l’aventure avec Bill. Que contient ce coffre, à qui avait-il promis de le garder, voilà quelques questions qui pourraient être le fil rouge de cette saison, à moins que les origines de Bill interviennent également (j’ai déjà vu quelques théories sur Internet à ce sujet).
Voilà pour ce chouette épisode de reprise qui nous remet doucement dans le bain tout en introduisant une compagne qui promet. L’intrigue ne casse certes pas trois pattes à un canard mais The Pilot déborde de chouettes petits moments. Peter Capaldi est comme toujours au top, et il forme un joli trio avec Matt Lucas dans le rôle de Nardole et Pearl Mackie très convaincante dans le rôle de Bill. Affaire à suivre la semaine prochaine, j’en salive d’avance !
J'ai lu une partie de ton billet et ça m'a donné envie de voir l'épisode. Je me dis que c'est bon signe. (je suis un peu blasée de la série).
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerC'est le but ;)
Pour le moment je trouve ces débuts plutôt frais (rien de révolutionnaire mais un retour aux sources plutôt bienvenu)