Il y a bien longtemps de ça (l’année dernière en fait), j’ai découvert une première aventure de Lasser, détective des dieux, dans le recueil Contes de villes et de fusées. J’avais adoré le mélange improbable et hilarant entre roman noir et dieux du Nil. J’ai donc été ravie d’apprendre la sortie de ce recueil d’aventures, et quand j’ai enfin pu me l’offrir, je l’ai dévoré d’une traite.
Jean-Philippe Lasser est un détective privé tout ce qu’il y a de plus classique (voyez donc la couverture), qui ne demande rien de mieux qu’à rester tranquille au bar de l’hôtel où il loge, à siroter son whisky. Seulement voilà, il faut bien payer la dite boisson, et donc résoudre des affaires de temps en temps.
Mais le problème de Lasser, c’est qu’il vit en Egypte, dans une version légèrement alternative où règne encore Pharaon, sous l’œil bien/mal-veillant du panthéon égyptien (Râ, Isis, confrères et consœurs qui se préférence se marient entre eux). Et que ce panthéon ne cesse de faire appel à lui pour retrouver untel son animal de compagnie, untelle le livre de Thôt, quand il ne s’agit pas d’éviter une guerre avec la Nubie, rien que ça ! Et comme le dit si bien Lasser :
« Accepter cette enquête allait bouleverser ma petite vie pénarde. Ou pire : me mettre en danger.Peut-être valait-il mieux décliner gentiment et renvoyer la dame chez elle – encore que, vu le personnage, je ne voyais pas trop comment m’y prendre »
On se retrouve donc avec un récit à la première personne par un héros faussement blasé, bref le pur stéréotype du détective privé, sauf que cela se greffe sur une Egypte alternative complètement dingue (mais étrangement fascinante) où les dieux collectionnent les voitures de luxe, et où l’on trouve un vrai Sphinx à Gizeh.
J’ai immédiatement accroché à ce cocktail détonnant, certes parce que j’adore ce genre de délire égyptomaniaque (très fin dans sa façon de détourner la mythologie), mais aussi parce que c’est un texte truffé d’humour.
Il y a le ton sarcastique de Lasser, bien sûr, mais aussi les péripéties assez improbables qui lui tombent dessus (et qui se répètent parfois, une enquête n’est jamais complète sans l’intervention de Seth !), les jeux de mots, les parodies (dont celle du chat botté que j’avais tant apprécié). Et au risque de me répéter, difficile de ne pas insister sur cet univers décalé, où les taureaux sacrés se reconvertissent parfois en barmen !
C’est extrêmement plaisant à lire et bien rythmé, bref c’est une lecture détente des plus agréables, un très bon divertissement (mais dans son sens le plus noble du terme, c'est-à-dire absolument pas bâclé ou simpliste, bien au contraire tout est extrêmement bien peaufiné pour en arriver à ce résultat).
Autant dire que je signe tout de suite pour la suite, Mariage à l’Egyptienne. Enfin je l’achèterais aux Imaginales, là je suis interdite d’achat (déjà celui-là j’ai fait une entorse).
A noter que certains de mes collègues blogueurs (Olya et BlackWolf pour ne pas les citer !) ont trouvé un petit côté répétitif aux histoires, c’est assez marrant parce que si je les ai constaté également, mais j’ai trouvé que ça faisait partie de l’exercice, de la parodie des histoires de détectives (avec la sempiternel introduction au bar de l’hôtel avec verre de whisky à la main), et ça m’a bien fait rire.
Ceci dit il est vrai que la forme de l’ouvrage est un peu étrange, ça ressemble à un roman (y’a une numérotation continue des chapitres), mais on se retrouve finalement avec un texte divisé en plusieurs parties, qui correspondent à autant d’enquêtes (dont la plupart sont des nouvelles précédemment parues sous d’autres titres). Du coup je ne savais pas trop comment classer ce livre, jusqu’à que les Imaginales me sauvent la vie.
En effet, Un privé sur le Nil est lauréat du prix Imaginales Nouvelles, donc si les Imaginales disent que c’est de la nouvelle, c’est que je peux le faire passer dans le JLNN. Ca me fera une participation de plus (niark !).
Bienvenue dans le club de ceux qui ont adorés cet ouvrage :)
RépondreSupprimerLe format nouvelle se ressent effectivement dans l'ouvrage.
RépondreSupprimerConcernant les éléments répétitifs, bah oui, certes, ça fait un clin d'oeil au cliché du détective privé, mais au bout d'un moment ça pèse.
Bon, j'ai vraiment adoré cette lecture, mais je trouvais dommage que tout le schéma narratif soit toujours le même pour chacune des nouvelles.
Bientôt le tome 2 en ta possession :D
Il doit faire partie de mes prochaines lectures, je suis sûr que son style et son univers me plairont.
RépondreSupprimerJ'avais en tout cas bien aimé la nouvelle parue sur Elbakin.
@Kissifrott
RépondreSupprimerJ'espère aimer tout autant la suite ^^
@Olya
Vivement que je l'ai en ma possession !
@Lorhkan
Faut pas hésiter, on passe un très bon moment.
Avant, j'avais fortement envie de le lire.
RépondreSupprimerMaintenant, j'ai très très fortement envie de le lire.
J'espère que tu vas finir par le lire du coup :P
RépondreSupprimerJe suis en train de le lire (et peut-être craquerai-je sur le tome 2 aux Imaginales)
RépondreSupprimerJe vais faire campagne pour te convaincre alors :D
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