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mercredi 30 juillet 2014

Le peuples des rennes & Le frère du loup - Megan Lindholm


Lorsque j'ai commencé à préparer mon challenge préhistorique, c'était entre autres à cause de ces deux livres, qui m'ont laissé un excellent souvenir lors de leur première lecture il y a quelques années. Une relecture s'imposait donc, pour le plaisir de les chroniquer enfin.

Dans un lieu jamais clairement identifié (Europe ? Sibérie ?), à une époque où s'entrecroisent des cultures qui maîtrisent le bronze et d'autres qui semblent végéter à l'époque de la pierre taillée, nous suivons les pas de Tillu la guérisseuse, et de son étrange fils, Kerleu.

A l'heure actuelle, on aurait certainement diagnostiqué un retard ou une forme de handicap mental chez Kerleu, mais en pleine préhistoire, il passe surtout pour un étrange garçon qui effraye. Comme sa mère ne suit guère les traditions non plus (elle vit seule sans mari), ils vivent comme des parias, jusqu'à que Carp, le chaman de la tribu décide de prendre Kerleu comme apprenti.

Seulement Tillu n'apprécie guère la mauvaise influence qu'a Carp sur son fils (sans parler du fait qu'il a clairement des vues sur elle), et décide un soir de prendre le large avec Kerleu pour reprendre son éducation en main. Leur voyage va les amener à la rencontre du peuple des rennes, des éleveurs semi-nomades, peuplade au sein de laquelle ils pourront peut-être enfin s'intégrer...

Lorsqu'on a l'habitude des grandes épopées de fantasy de Robin Hobb (qui est le deuxième pseudonyme de Megan Lindholm pour ceux qui auraient une ère géologique de retard), il y a de quoi être surpris par cette déviation vers de la fiction historique presque dénuée de surnaturel (à part pour le versant chamanisme). Mais on a tellement peu d'informations sur ces époques préhistoriques qu'au travail de documentation se greffe sans nul doute beaucoup d'imagination sur la période, alors est-on si loin de ça d'un roman de fantasy sur le principe ?

Le peuple des rennes fonctionne un peu comme Le dieu dans l'ombre, sans doute parce qu'il partage la même figure de mère comme héroïne. Du coup soit on fusionne très vite avec Tillu, et on se retrouve à dévorer l'histoire, soit on n'accroche pas et la lecture doit être plus laborieuse. Évidemment moi je marche à fond, autant dire que les pages se tournent toutes seules.

Il faut dire qu'il en arrive des misères, aux héros de ces livres, et j'ai toujours beaucoup de peine pour Tillu, une soigneuse qui soulage les autres mais reste toujours en souffrance. Elle essaye d'élever tant bien que mal son fils étrange (passant par de nombreux moments de découragement, mais malgré tout elle baisse pas les bras alors que n'importe qui d'autre aurait abandonné l'enfant) et se coupe un peu du reste du monde dans ce but, si bien qu'elle a tendance à refuser le contact humain.

Vu les personnes et les problèmes auxquels elle est confronté, on la comprend un peu ! Il faudra bien attendre la toute fin pour que la vérité éclate au grand jour, que les méchants sont punis et que les gentils puissent vivre heureux. Oui pour le coup y'a pas énormément de nuances de gris dans les personnages, mais ce n'est pas très gênant car l'univers en lui-même est très fouillé pour apporter toutes les notes de couleur nécessaires.

Je ne sais pas à quel point l'auteure s'est basé sur des cultures dont on a des traces, mais je suis admirative du résultat : on a l'occasion d'évoquer trois cultures d'avancement technologique différent (la tribu vivant encore clairement à l'âge de pierre, le peuple des rennes qui pratique un élevage très néolithique et enfin les marchands du sud qui sont clairement plus avancés technologiquement vu qu'ils pratiquent le tissage et la fonte du bronze).

Pour chaque culture on a une foule de détails (alimentation, mode de vie, vêtements, coutumes et religion) et tout cela semble très réaliste. La seule chose qui me surprend toujours un peu, c'est la grande connaissance des plantes qui soignent, mais je sais qu'on pratiquait déjà une forme de médecine à ces époques (réduction de fracture, arrachage de dents), alors pourquoi pas ? Ce n'est pas comme si on risquait de trouver un jour des traces qui contredisent cette idée !

Que de qualités donc, pour cette petite duologie (qui pour une fois est une vraie duologie, pas un découpage dû à la traduction) qui nous fait voyager avec plaisir dans les temps lointains de la préhistoire. A lire de préférence pendant ses vacances, pour pouvoir dévorer l'histoire sans s'arrêter !


lundi 28 juillet 2014

Morwenna - Jo Walton

« Si vous aimez suffisamment les livres, les livres vous aimeront en retour. »
Forcément, lorsqu'on tombe sur ce genre d'extrait de livre, on ne peut qu'avoir envie de se jeter dessus, à fortiori quand tout le monde ou presque en chante les louanges. D'habitude, j'attends toujours un peu que l'effervescence retombe, mais pour Morwenna je n'ai juste pas pu résister.

Il faut dire que l'histoire est plus qu'alléchante : Morwenna, une adolescente qui vient de perdre sa soeur jumelle dans un terrible accident, est envoyée par son père dans une école privée. Ne rentrant pas vraiment le moule (elle est galloise, elle boite, et comble de l'horreur elle ignore le modèle de la voiture de son père ou le type de fourrure que porte sa mère !), Morwenna n'arrive pas vraiment à trouver sa place.

Ce qui ne la dérange pas plus que ça, elle a donc tout le temps nécessaire pour dévorer des romans de science-fiction, chercher des fées et tout faire pour combattre l'influence de sa mère sorcière.

Raconté à la première personne sous forme d'un journal, Morwenna est un roman auquel il est difficile de résister, pour la simple et bonne raison que la plupart de ses lecteurs ont été des Morwenna à un moment ou à autre. Dans mon cas, ayant connu l'internat au lycée, et la visite à la bibliothèque une fois par semaine pour me réapprovisionner en SF, je me retrouve un peu trop dans le personnage pour ne pas me fondre dans sa peau.

Jo Walton sait vraiment ce qu'elle fait, et elle arrive à travers ce journal à rendre compte avec brio de la fin de l'adolescence, cet entre-deux où on construit doucement l'adulte qu'on deviendra, tout en développant un sens unique de la prise de tête dans les relations avec autrui (famille, amis et petits amis...).

Le ton est d'autant plus véridique qu'on aborde le sujet sans une intrigue de grand méchant maléfique qui veut dominer le monde ou autre. Enfin si en fait, il y a bien les fées et la mère sorcière de Morwenna, mais on est dans un fantastique tellement doux qu'il laisse le lecteur assez libre d'y voir une réelle présence magique ou juste une façon particulière de voir le monde par les yeux de la narratrice.

On se concentre finalement beaucoup sur la vie de tous les jours : les cours, les relations avec les camarades de classe et la famille paternelle, et surtout les livres. Et c'est dans cet aspect que Morwenna sonne si juste. Ce roman est un merveilleux hommage à la lecture, au rôle qu'elle peut jouer dans notre vie, à la façon dont elle nous fait réfléchir, et comment on se construit parfois par rapport à elle.

C'est particulièrement frappant quand on est lecteur de SF, vu que Morwenna elle-même est une avide lectrice du genre et qu'on se retrouve, fait assez rare, à partager sa passion avec un héros littéraire (et ce genre d'opportunité se compte sur les doigts d'une main). Ceci dit sans même connaitre la moitié des titres évoquées, j'ai été touchée par ses comptes rendus de lecture, ce qui laisse à penser que même un non lecteur de SF appréciera cette déclaration d'amour aux livres et aux échanges entre lecteurs.

Morwenna est donc un très chouette roman, que j'ai trouvé très doux et agréable à la lecture, une sorte de madeleine de Proust qui a réveillé plein de souvenirs en moi, et qui m'a accessoirement donné plein d'idées de romans de SF à lire.

A la lecture j'ai nourri une petite déception, car le roman ne semblait pas à la hauteur du chef d'oeuvre dont on m'avait chanté les louanges. Mais rassurez-vous, une semaine après avoir terminé ma lecture, alors que je rédige ma chronique, c'est le plaisir de la lecture qui m'est revenu, pas la déception. Il faut juste voir ce livre non pas comme un roman exceptionnel, juste comme un texte extrêmement touchant quand on aime lire.

Et puis j'ai bien apprécié l'ironie du sort : c'est finalement un roman qui parle du plaisir de lire et de partager sur ses lectures qui montre à quel point fréquenter les blogs est certes très enrichissant, mais que parfois l'avis des autres suffit presque à vous gâcher une lecture !
« Il y a des choses affreuses dans le monde, c'est vrai, mais il y a aussi des livres magnifiques. Quand je serais grande, je voudrais écrire quelque chose que quelqu'un pourra lire assis sur un banc par une journée pas trop chaude et qui lui fera complètement oublier le lieu et l'heure. »

CITRIQ


jeudi 24 juillet 2014

Sandman intégrale 4 - Neil Gaiman


Et nous voilà arrivés à mi-chemin avec ce quatrième volume de Sandman (sur les sept que devrait compter cette nouvelle édition française). Je ne suis pas certaine que ce soit le milieu exact de la série en ce qui concerne la numérotation, mais en matière d'intrigue, il n'y a pas à douter, on a atteint le tournant de l'histoire.

Le tome 4 mélange, comme le précédent, des histoires courtes (qui formaient auparavant le volume Fables et réflexions) et une intrigue plus dense, celle de Vies brèves. Alors que j'avais trouvé le mélange étrange dans le tome 3, celui-ci est bien mieux passé cette fois-ci, sans doute parce que les histoires courtes sont moins nombreuses (trois seulement), et que l'une d'elle est en lien direct avec la grande intrigue, ce qui la met finalement beaucoup plus en valeur.

La peur de choir

Cette petite histoire porte sur un metteur en scène qui s'apprête à tout lâcher juste avant la première de sa pièce, et qui fait alors un rêve très étrange. Même si c'est un récit assez anecdoctique, je l'aime bien car il met bien en avant toute l'étrangeté des rêves qu'on faire, et offre une jolie mise en bouche avant la suite de l'histoire.

Le parlement des freux

L'histoire suivante continue à nous faire explorer le rêve, au travers d'une séance de thé et de contes chez Abel et Cain. L'ambiance est forcément étrange, et c'est assez délicieux de voir interagir les différents habitants du Rêve entre eux. J'aime aussi les différentes histoires racontées, certaines restant à l'esprit bien après la lecture.

Le chant d'Orphée

Après deux récits plutôt courts, on s'attaque à un texte plus consistant qui réécrit le mythe d'Orphée en l'intégrant à la mythologie Sandman, détaillant enfin l'histoire d'un personnage évoqué dans Calliope et au centre de l'histoire de Thermidor.

C'est assez marrant parce que la réécriture n'a rien d'extraordinaire en elle-même (même si c'est assez rigolo de croiser les Infinis à un mariage en Grèce antique), mais j'ai été frappée en relisant cette histoire par le rôle centrale qu'elle joue dans l'intrigue.

Du coup je trouve qu'il est bien plus agréable de la trouver dans le même tome et juste avant Vies brèves plutôt que séparée comme dans l'ancienne édition, tant elle permet de mesurer le chemin parcouru par le Rêve depuis l'histoire d'Orphée, tout en donnant le contexte nécessaire pour aborder le dernier acte de l'histoire.

Vies brèves

J'avais déjà eu l'occasion de chroniquer ce récit il y a quelques années de cela, et c'est assez marrant de voir à quel point j'ai toujours autant de mal à parler de cette aventure où le Rêve part en compagnie du Délire à la recherche de son frère disparu, Destruction. Il faut dire que c'est vraiment le début du dernier acte, après la lecture de cette histoire, il n'est juste plus possible de revenir en arrière (et ne parlons même pas d'abandonner la lecture).

J'aime beaucoup le fait que ce soit une histoire d'Infinis, où tous font au moins une apparition, ce qui donne l'occasion de leur découvrir tout plein de nuances (notamment lorsqu'on croise le Désespoir). Et il est difficile de résister au duo formé par le Rêve (extrèmement sérieux) et le Délire (tellement colorée et excentrique).

J'aime également leurs pérégrinations dans le monde réel et la belle galerie de personnages rencontrés (ou manqués de peu). Comme d'habitude, les petites histoires sont aussi intéressantes que la grande, et on savoure les appartés et flash-backs éventuels autant que le reste.

Bref c'est une superbe histoire comme on ne peut en lire que dans Sandman, et on relit ça avec le même plaisir que lors de la première lecture (d'autant plus qu'on en profite pour éclaircir certaines allusions au passage, vu qu'on a toutes les cartes en main).

Les bonus

De ce côté-ci on est plutôt gâté dans ce volume : de très belles galeries d'images, les habituels et très enrichissants entretiens avec l'auteur, et Comment ils se sont rencontrés, une petite histoire avec le Désir que je ne suis pas sûre d'avoir comprise (mais il doit me manquer quelques références culturelles).

Bref, comme d'habitude, on n'est pas volé sur la marchandise. Il ne me reste plus qu'à patienter jusqu'au volume suivant, qui arrivera très vite je l'espère !

CITRIQ

mardi 22 juillet 2014

Doctor Who Classic - Saison 5 (1967-68)


Ne me demandez pas comment j’ai accompli cet exploit, mais alors que visionner une saison me prend en moyenne un an (avec de très grosses pauses, certes), cette saison 5 de Doctor Who Classic est passée comme une lettre à la poste, en deux mois à peine !

Cela est probablement dû au fait que cette saison est nettement plus complète que la précédente, notamment grâce aux épisodes retrouvés en 2013. Sur 40 épisodes, 22 sont parvenus jusqu’à nous, ce qui permet de regarder des histoires à peu près complètes (sauf pour The Abominable Snowmen et les deux derniers serials de la saison).

Autre changement, j’ai également mis la main sur des reconstitutions de meilleure qualité (celles de Loose Cannon, avec plus de textes descriptifs et même quelques petites animations par ordinateur), ce qui rend nettement plus agréable le visionnage des épisodes perdus.

Ajoutez à ça un Doctor au top de sa forme (au risque de me répéter à maintes reprises, Patrick Troughton est juste génial), des compagnons bien pensés (Jamie est excellent, et Victoria a un joli character arc), et une belle galerie de monstres… vous comprendrez que cette saison soit passée comme une lettre à la poste ! Je regretterais juste que les histoires adoptent presque toutes le même schéma, mais vu qu’il fonctionne à merveille…

Comme d’habitude je ne ménage pas spécialement les spoilers dans mes comptes-rendus, après tout soit vous êtes fan jusqu’au-boutiste et vous avez déjà tout vu, soit vous ne regarderez jamais, cela ne devrait pas trop vous gêner !


Après avoir terminé la saison 4 sur les daleks, changeons de méchant récurrent avec The Tomb of the Cybermen, qui ouvre la saison. Cet épisode est déjà extraordinaire rien que pour le fait qu’il s’agit du tout premier serial complet du deuxième Doctor.

Et il est fort heureux qu’il ait été retrouvé entier, car c’est une excellente histoire de cybermen, avec un petit côté Indiana Jones, où le Doctor se joint à une expédition qui veut découvrir la tombe des derniers cybermen.

Certes les « méchants » côté humain ne sont pas des lumières, mais l'intérieur de la tombe, les énigmes, les premiers cybermats (complètement ridicules...), et une des premières fois que la série pointe du doigt à quel point le Doctor n'est pas humain (il a 450 ans !), tout ça vaut vraiment le détour.

Et surtout, c'est un vrai plaisir de voir ce deuxième Doctor à l'action : curieux, rusé, légèrement manipulateur... il forme un excellent duo comique avec Jamie (j'adore leur entrée dans la tombe), et sait aussi être très humain lorsqu'il discute avec Victoria.
Victoria : You probably can't remember your family.
The Doctor : Oh yes, I can when I want to. And that's the point, really. I have to really want to, to bring them back in front of my eyes. The rest of the time they... they sleep in my mind and I forget. And so will you. Oh yes, you will. You'll find there's so much else to think about. To remember. Our lives are different to anybody else's. That's the exciting thing, that nobody in the universe can do what we're doing.
Bref ce serial, c'est que du bonheur !


Après les cybermen, c’est au tour des yétis et du Tibet dans The Abominable Snowmen. Question exotisme on est plutôt bien servi dans ce serial, même s’il est difficile d’apprécier la reconstitution bien kitsch lorsqu’on n’a qu’un épisode sur six qui a survécu.

Cependant cette histoire n'est pas dénuée d'intérêt. Déjà, c'est une des premières fois qu'on visite un lieu où le Doctor s'est déjà rendu (il ramène aux moines une sorte de cloche sacrée), et on y voit également apparaitre la Great Intelligence (bien qu'elle ne soit pas nommée ainsi à ce moment-là).

C'est toujours un peu difficile de se faire un avis sur des reconstitutions, mais j'ai beaucoup aimé les seconds rôles (il y a très peu de vrai méchant machiavélique, beaucoup sont juste peu coopératifs au début), les séances d'hypnose, Victoria très débrouillarde, le duo Jamie-Doctor... bref c'est plutôt amusant, et les Yétis sont à mourir de rire tellement on dirait des nounours géants !


En enchainant sur The Ice Warriors, j’ai eu comme l’impression de revivre la deuxième partie de la saison 7, puisqu’après la Great Intelligence et les cybermen, nous voilà face aux ice warriors. Ils font leur première apparition (qui rappelle d’ailleurs un peu celle de Cold War, ils sont congelés dans un glacier !), alors que la Terre est en pleine nouvelle ère glaciaire provoquée par la disparition des végétaux (on passera sous silence la cohérence de l’ensemble, on a vu pire dans les blockbusters américains).

Ce qui est chouette dans ce serial, outre le fait qu’il est quasi complet (4 épisodes sur 6, et les deux manquants ont été reconstitués en animation), c’est que l’intrigue ne se limite pas à la confrontation Terriens/Ice warriors, mais offre une belle réflexion sur le rapport entre humain et machine : dans ce monde, on prend toutes les décisions en fonction d’un ordinateur central qui forcément offre le meilleur choix, le plus logique… sauf que ses décisions peuvent être faussées lorsque sa survie est en jeu. Les lois de la robotique d’Asimov ne sont pas loin….


Et puis il y a The Enemy of the World.

D’ordinaire je passé beaucoup de temps à me lamenter sur les pertes, avec The Enemy of the World, je ne peux que chanter ma joie, ce serial ayant été retrouvé l’année dernière, ce qui permet de l’admirer dans toute sa gloire (et il le mérite bien). Cette aventure qui se déroule en 2018 (un futur très lointain où l’on voyage en fusée et en hovercraft !) confronte le Doctor à son sosie, un mystérieux personnage qui cherche à contrôler la planète.

Ce serial est exceptionnel à tout point de vue : l’intrigue est excellente et pleine de surprise, les effets spéciaux sont soignés (pour l’époque hein) et surtout on ne peut qu’admirer la performance de Patrick Troughton, qui incarne deux personnages très différents avec brio. Ajoutez à cela plein de détails amusants (notamment l'introduction ou le fait qu'il s'agisse du seul serial de la saison où on voit Jamie porter un pantalon !), et on obtient un petit bijou, un des meilleurs épisodes des anciennes saisons à mon avis !


Avec The Web of Fear, deuxième serial retrouvé en 2013 (il ne lui manque plus que l’épisode 3), on retrouve la Great Intelligence et ses yétis dans le métro de Londres. C’est un des rares cas d’intrigue suivie (le méchant en veut au Doctor depuis l’épisode au Tibet), ce qui est plutôt rare dans ces saisons à part quand on croise daleks et cybermen (et encore ceux-là adoptent une chronologie bien plus décousue).

L’histoire est très dynamique, jouant sur l’invasion progressive du métro par un mystérieux champignon, tandis qu’une équipe de militaires et de scientifiques tentent d’enrayer la catastrophe par n’importe quel moyen. On court dans tous les sens, on cherche les traitres, les morts s’enchainent… on ne s’ennuie jamais !

A noter qu’on y voit apparaître pour la première fois le Brigadier Lethridge-Stewart (qui n’était que colonel à l’époque), militaire anglais dont la présence deviendra plus que récurrente par la suite (je crois qu’il reste encore aujourd’hui un des personnages secondaires ayant rencontré le plus d’incarnations du Doctor, c’est dire son importance).


Fury from the Deep nous ramène dans le monde très abstrait des reconstitutions, puisque qu’à part deux trois extraits vidéo, l’intégralité des six épisodes a disparu. Sur le coup j'avais presque oublié à quelque point c'était difficile à regarder. Je suis néanmoins venue à bout de cette histoire d'invasion d'algue verte (oui moi aussi j'adore quand les vieux épisodes de Doctor Who semblent rejoindre la réalité actuelle) dans une zone de raffinage du gaz naturel.

L'intrigue se traine un peu (surtout au milieu), et perd carrément de son charme en version audio, mais ce serial présente néanmoins deux points d'intérêt : déjà on y voit apparaitre pour la première fois le sonic screwdiver (qui sert à dévisser une vis, c'est limite inattendu tellement c’est commun), et surtout c'est la dernière histoire mettant en scène Victoria.

Et si je n'ai jamais vraiment accroché au personnage, je ne peux reconnaitre que sa fin est drôlement bien amenée, avec une vraie cohérence. J'en aurais presque versé des larmes (ce qui ne m'était pas arrivé depuis le départ de Barbara et de Ian), d'autant plus que pour une fois ce n'est pas expédié en 10 secondes en fin d'épisode. J'espère bien qu'un jour on aura l'occasion de voir ces très belles scènes d'adieu en vrai !


Enfin, cette saison se termine avec The Wheel In Space. Sur ce dernier serial, le Doctor retombe en quelques sortes sur ses pattes car après tout un ensemble d'histoires se déroulant sur la Terre, nous voilà de retour dans l'espace, avec les bons vieux cybermen qui cherchent à s'emparer d'une station spatiale.

Jusque là le schéma répétitif de la saison (tous les épisodes sont des « base under siege » à l'exception de Ennemy of the world) ne m'avait pas vraiment gêné mais The Wheel in Space est un peu l'histoire de trop, d'autant plus que son visionnage est laborieux (seuls deux épisodes intacts sur six).

Cependant j'ai quand même bien apprécié le côté aventure spatiale (tenues dignes de Star Trek, combinaisons spatiales, vaisseaux...), tellement rétro et fait avec peu de moyens (ah les météorites qui ressemblent à des boules de Noël !) que c'est charmant à regarder (du moins pour ce qui est parvenu jusqu'à nous).

Cet épisode marque aussi l'arrivée de Zoé à bord de Tardis, mais son embarquement se conclut tellement étrangement (avec le Doctor qui lui montre une vidéo de daleks à priori pour l'effrayer ou lui montrer ce qu'il l'attend) et abruptement qu'il est un peu dur de savoir si on est content de continuer la route avec elle ou non !


En tout cas cette saison ne fait que confirmer tout le bien que je pensais de Patrick Troughton. Plus j'avance dans ses saisons, plus je me rends compte qu'il a bien plus influencé les Doctor ultérieurs que William Hartnell (qui était déjà très bon).

Bien entendu il n'a pas fait ça tout seul, c'est toute la série qui évolue avec lui. Cela se voit avec la disparition complète des serials purement historiques (où qu'il tombe on retrouve une créature fantastique ou un alien), et le fait que le Doctor ne puisse plus faire un pas nulle part sans avoir à sauver le monde. Nous ne sommes même pas en 1970, et je m'étonne toujours de voir à quel point la recette n'a guère changé par rapport à la série qu'on regarde aujourd'hui.

Affaire à suivre avec la saison 6, et comme celle-ci est presque totalement complète (37 épisodes sur 44), je crois bien que le plus dur est derrière moi. Encore quelques efforts et j’en arrive même aux épisodes en couleur !

Merci aux cybermen, sans eux j'aurais fait une croix sur le space-op !

dimanche 20 juillet 2014

A storm of swords (A song of ice and fire 3) - George R. R. Martin


Petit à petit, je taille mon bout de chemin dans la gigantesque saga qu’est Le Trône de fer, avec au programme cette fois-ci le troisième tome, A storm of swords, qui ne compte qu’un gros millier de pages au compteur (si peu…). C’est énorme et pourtant, on ne voit pas le temps passer.

Comme vous vous en doutez, il devient un peu difficile de rédiger une chronique sans en passer par les spoilers. Pour le plaisir de l’exercice, je les aie cependant bannis en notes de bas de page, si bien que vous pouvez lire cette chronique sans risque… sauf si vous lisez les notes en question !

Si A clash of kings m’avait semblé un peu longuet, c’est tout le contraire de ce tome-là dans lequel on n’a guère le temps de s’ennuyer. On pourrait croire qu’après certains passages, les royaumes vont revenir au calme sauf que non, on avance à un rythme d’enfer jusqu’au dernier chapitre.

C’est un peu l’auteur avait passé tout le tome 2 à placer ses pions pour les massacrer joyeusement dans A storm of swords. Et question massacre, on est servi. Les morts ne manquent pas (généralement atroces, même quand on n’aime pas le personnage), à tel point qu’on pourrait s’imaginer que Westeros va être complètement dépeuplé avant la fin du livre… [1]

Mais il n’en est rien, puisque l’auteur trouve toujours des personnages pour passer sur le devant de la scène et prendre à leur tour prendre la parole, apportant des informations supplémentaires fort intéressantes sur des histoires qu’on pensait plus simples que ça [2].

C’est d’ailleurs assez marrant de se rendre compte qu’après plus de 2500 pages lues, on a encore de très nombreuses choses à apprendre. Certains faits restent toujours inexpliqués [3], et l’auteur insiste presque trop sur ce fait pour que ça n’ait aucune importance. Je ne serais pas surprise qu’on apprenne la vérité que bien tard dans l’histoire.

N’allez pas croire pour autant qu’on ne vit que de frustration de ne pas savoir, puisque quand on s’y attend le moins, G.R.R Martin se fend de quelques belles révélations [4] qui relancent la machine, surtout à la fin de l’histoire. A storm of swords est vraiment à tout point de vue un tome où on avance : on apprend des choses, certains personnages progressent à pas de géants [5], des situations qui stagnaient depuis bientôt deux tomes prennent fin [6].

En fait il se passe tellement de choses qu’on en oublie le découpage par point de vue qui est parfois si énervant [7]. Il faut dire que même si les intrigues sont multiples, de nombreux liens se tissent entre elles. Alors que le tome 2 donnait une impression de chacun dans son coin, on ressent bien plus dans ce livre là les conséquences que peut avoir une action dans un coin du continent sur le reste de Westeros [8].

Bref A storm of swords est une lecture fort chouette et hautement addictive, où G.R.R. Martin déploie tout son talent (de conteur d’épopée médiévale grandiose, certes, mais d’auteur machiavélique qui joue avec son lecteur, à n’en point douter). Je vais faire une pause le temps de digérer tout ça (et avancer la série accessoirement), mais nul doute que je reviendrais prochainement à la charge avec le tome 4 !


*** ATTENTION SPOILERS ***

[1] On pourrait croire qu’avec tous les mariages qui parsèment l’histoire, le repeuplement soit assuré sauf que vu comment finissent les mariages dans ce bouquin (limite celui de Tyrion et Sansa est celui qui se termine le mieux, c’est dire), ça me semble assez compromis !

[2] Mention spéciale à Jaime, dont les souvenirs offre une perspective très différente sur les raisons qui l’ont poussé à devenir le Kingslayer.

[3] L’assassinat raté de Bran revient encore une fois sur le devant de la scène, et si Tyrion comme Jaime ont leurs hypothèses sur le sujet, force est de constater qu’on a aucune certitude sur qui a tiré les ficelles sur le sujet.

[4] J’aime surtout tout ce qu’on découvre sur Petyr dans le dernier tiers de l’histoire. Je devrais assez logiquement détester le personnage, mais son génie calculateur force tout de même l’admiration !

[5] Notamment Daenerys dans sa guerre contre l’esclavage et Jon Snow dans sa difficile infiltration des wildlings, suivi par son retour sur le Mur. Pour le coup y’a une vraie progression dans les histoires, alors que jusque là ils végétaient souvent dans leur coin.

[6] Côté rois on peut d’ailleurs dire que le ménage a été radical ! A ce rythme, c’est à se demander si Daenerys ne pourra pas se pointer et monter sur le Trône de fer sans la moindre opposition, une fois qu’ils auront fini de s’entretuer.

[7] Surtout quand les personnages se ratent d’un cheveu, n’est-ce pas Bran et Jon ? Et ne parlons pas de Cathelyn et Arya, ça vaut mieux...

[8] A part pour Daenerys qui reste assez isolée dans son coin, bien que j’ai pratiquement applaudi des deux mains quand Ser Barristan a révélé son identité, après tout ça fait un moment qu’on l’avait perdu de vu celui-là.

CITRIQ

C'est même un sacré pavé, avec ses mille pages !

vendredi 18 juillet 2014

Saga (tomes 1-2) - Brian Vaughan & Fiona Staples


L’an dernier, j’avais beaucoup entendu parler de Saga, nouvelle série de comics de Brian Vaughan qui avait l’air d’être le nec plus ultra du space-opera. Il était donc assez logique (d’autant plus que j’ai apprécié Y le dernier homme) de finir par l’emprunter à la bibliothèque pour me faire mon propre avis.

Le problème, c’est qu’on m’avait tellement chanté les louanges de cette histoire que je me suis retrouvée dans cette affreuse situation où on est déçu juste parce qu’on ne sautille pas sur place à la lecture tellement c’est bon. Et pourtant c’est pas mal comme lecture !

Mais je m’avance un peu, commençons déjà par parler de l’histoire. Dans Saga, nous suivons les pas d’Alana et de Marko, un couple contre nature puisqu’ils appartiennent à des peuples ennemis depuis tellement de générations qu’ils en sont arrivés à délocaliser leur conflit sur d’autres planètes.

Forcément, leur relation ne plait pas à tout le monde (et même à personne), du coup une bonne partie de la galaxie est à leurs trousses, d’autant plus qu’ils ont osé en plus concevoir un enfant (l’histoire commence d’ailleurs sur l’accouchement d’Alana, on découvrira bien après l’histoire de leur rencontre).

Comme je le disais, je m’attendais à être époustouflée par ce comic (à l’image de Y le dernier homme), du coup j’ai été un peu déçue en lisant le premier tome. C’est finalement avec le tome 2 que j’ai abordé avec moins d’exigence (et sans passer par la case découverte de l’univers), que j’ai commencé à vraiment apprécier l’histoire.

Saga est en effet un space-opéra assez particulier, puisque son intrigue joue franchement la carte de l’amoûûûr, et pas forcément dans son aspect le plus guimauve. Non Brian Vaughan préfère nous balancer toutes les difficultés de la vie de couple, certes avec beaucoup d’humour mais pour le coup c’est vraiment délicieux, rafraichissant et pas nunuche pour deux sous.

L’univers dans lequel se déroule Saga se révèle plutôt riche : mercenaires impitoyables (ou presque), bordels galactiques, royautés robotiques, et même une touche de magie… on est vraiment dans le pur space-opera complètement décomplexé.

Bref sans être une révélation, Saga est une série qui se lit avec plaisir, plutôt drôle, assez adulte (ça peut sembler bon enfant mais y’a deux trois scènes pour lecteurs avertis comme on dit), qui fait parfois mouche sur certains sujets.

J’espère juste qu’avec un nom comme ça, on n’en prend pas pour une série de 25 tomes !

CITRIQ

mardi 15 juillet 2014

Terremer - Ursula K. Le Guin


Au mois de juin, le Cercle d’Atuan, forum de lectures communes de SFFF, fêtait ses cinq ans. Pour l’occasion, j’ai proposé de relire la toute première lecture du Cercle, Terremer (à la différence que cette fois-ci nous lisons l’ouvrage complet, pas juste Le sorcier de Terremer). Voilà donc une excellente occasion pour parler de cette œuvre de fantasy que j’ai lu et relu sans jamais prendre le temps de la chroniquer en détail.

Terremer est un univers de fantasy créé par Ursula Le Guin dans les années 60. C’est un monde insulaire où les cultures, les climats et même les croyances sont fort différents d’une île à une autre. Cependant la plupart des habitants partagent le même bagage de héros, légendes et chansons. Et bien sûr comme dans tout univers de fantasy qui se respecte, il y a de la magie, des sorciers et des dragons.

Ursula Le Guin a écrit un certain nombre de textes se déroulant dans cet univers : cinq romans et sept nouvelles. Les trois premiers romans (Le sorcier de Terremer, Les tombeaux d’Atuan et L’ultime rivage), chacun ne dépassant guère 200 pages, sont aujourd’hui réunis dans un volume unique, Terremer, dont je vais vous parler aujourd’hui.


Le sorcier de Terremer

Tout premier roman se déroulant dans l’univers de Terremer, Le sorcier de Terremer nous raconte l’histoire de Ged, un jeune garçon doté de grands pouvoirs, qui sera amené à devenir un des plus grands sorciers du monde. Mais lorsque l’histoire commence, ce n’est encore qu’un jeune enfant qui va devoir certes à pratiquer la magie, mais aussi à ne pas se laisser emporter par son orgueil.

Cette histoire peut sembler extrêmement simpliste à nos yeux d’aujourd’hui, car Le sorcier de Terremer reprend finalement la trame du roman d’apprentissage qu’on croise dans de nombreux romans de fantasy : enfant doté de pouvoirs, vieux mage plein de sagesse, école de magie, confrontation à un mal ancien… tous les ingrédients sont là (y compris les dragons !).

Cependant, il ne faut pas oublier que ce roman a été publié en 1968 (c’est un précurseur bien plus qu’un suiveur), et tant bien même son côté stéréotypé, je trouve qu’il conserve aujourd’hui une aura particulière.

C’est sans doute parce que ce roman est construit comme un conte, une épopée (avec un narrateur qui évoque parfois les réalisations ultérieures du héros), et dans ce cadre-là le côté « cliché » est parfaitement acceptable. Et puis c’est raconté par Ursula Le Guin, qui comme chacun le sait a une écriture magique, si bien que même les séquences de morale par des vieux mages sont fascinantes à lire.

Il faut savoir aussi que sous son apparence de récit initiatique classique, Le sorcier de Terremer est une première incursion dans un univers de fantasy qui mérite qu’on s’y arrête. Déjà il est peuplé exclusivement de gens de couleur (les seuls blonds aux yeux bleus sont les barbares kargues), ce qui bouscule carrément les conventions habituelles. Et surtout Ursula Le Guin trouve le temps, malgré le petit nombre de pages, d’avoir une approche presque ethnologique de son univers et de parler du mode de vie des habitants de chaque île qu’on visite.

Alors certes, aujourd’hui Le sorcier de Terremer ressemble à un concentré de fantasy (vu qu’il raconte en 200 pages ce que d’autres font en 1500), mais il conserve une aura particulière, grâce à son rythme calme, son univers travaillé, son histoire relativement dénuée de manichéisme, et son ton de conte auquel il est difficile de résister.


Les tombeaux d’Atuan

Ce deuxième roman se déroule quelques années après Le sorcier de Terremer, et nous emmène du côté de l’archipel kargue, que le premier roman avait à peine évoqué. Ged n’est point le héros dans cette histoire (bien qu’il y apparaisse). A la place on suit les pas de Tenar, jeune fille arrachée à sa famille à l’âge de six ans pour devenir La dévorée, prêtresse éternellement réincarnée des Innommables.

Alors que le précédent texte semblait assez classique dans son déroulement, Les tombeaux d’Atuan sort des sentiers battus en se penchant sur le quotidien monotone d’une prêtresse solitaire de dieux délaissés, dont la seule jouissance est d’être la seule à pouvoir parcourir les labyrinthes obscurs se trouvant sous les tombeaux de ses dieux.

Si Le sorcier de Terremer contenait une part de noirceur, il était assez facile de prendre ses distances avec elle. L’obscurité des Tombeaux d’Atuan est elle bien plus insidieuse. J’ai gardé de ma première lecture une sensation d’étouffement, et je me surprends à chaque relecture à sentir une angoisse dans ma poitrine.

Le chemin vers la lumière est d’ailleurs est long et difficile pour Tenar qui doit venir à bout d’années de conditionnement. Son personnage est d’ailleurs vraiment admirable. Cette jeune fille conditionnée depuis sa plus tendre enfance n’est pas encore tout à fait rentrée dans son rôle (ni dans l’âge adulte) si bien qu’elle passe par toute la gamme des émotions. C’est un des plus beaux personnages du cycle, je l’aime presque plus que Ged en fait (qui est pourtant Ze héros par excellence).

Du coup je ne vous surprendrais pas en déclarant qu’il s’agit de mon roman préféré de ce trio.


L’ultime rivage

Après une histoire centrée en un seul lieu, L’ultime rivage semble renouer avec Le sorcier de Terremer en nous faisant voyager une fois encore à travers toute la carte. Sauf que cette fois-ci, Ged est désormais archimage et prend le rôle du vieux sage (de quarante ans !), tandis que le poste d’adulte en devenir est occupé par un jeune homme, Arren, qui va l’accompagner dans sa quête pour élucider les raisons qui font que la magie du monde semble aller à vau-l’eau.

Si on fait le bilan de ce livre, on a donc affaire à trois romans dotés chacun d’une quête propre, toujours avec une figure de jeune homme/jeune femme en devenir (qui diffère à chaque fois), et avec la présence systématique d’un Ged, aux trois âges de la vie (enfant/adulte/vieillard). Cette structure a un côté très primitif, qui va de pair avec la structure narrative qui évoque plus les contes et les légendes d’antan que nos romans actuellement.

Mais je m’éloigne un peu du sujet. A vrai dire L’ultime rivage souffre un peu de se situer chronologiquement entre Les tombeaux d’Atuan et Tehanu (le roman suivant), qui sont tellement marquants qu’on a du mal à le remarquer au milieu.

Pourtant dans sa structure il est finalement assez similaire au Sorcier de Terremer, et il offre une belle ballade dans les contrées encore inexplorées de cet univers très maritime. Et il y a des dragons. Et on ne peut qu’apprécier une fois encore l’absence de grand méchant maléfique. On y parle certes de bien et de mal, mais surtout du rapport vie/mort.

Sans être aussi bon que les deux romans précédents, L’ultime rivage reste une lecture agréable, qui clôture tellement bien l’histoire que lire les autres textes n’est pas obligatoire (mais c’est recommandé, parce qu’Ursula Le Guin c’est très très bien).

Bon comme je suis en train d’attaquer ma troisième page Word, je vais peut-être m’arrêter là pour cette première incursion dans l’univers de Terremer (même si je pourrais certainement continuer à m’étaler). Ces trois romans peuvent sembler un peu datés par leur classicisme apparent, mais il serait dommage de passer à côté, tant la prose d’Ursula Le Guin est agréable à lire.

Avis des autres atuaniens : Baroona, Euphemia (1 - 2 - 3), Julien, Nathalie, Rose, Tigger Lilly

CITRIQ

Pour ses 700 et quelques pages

samedi 12 juillet 2014

Petit bilan béophile trimestriel (13)

Après un début d’année plutôt faste, nous voilà déjà au mois de juillet avec une bien maigre récolte de musiques quand je regarde mes derniers ajouts dans Itunes. Il faut croire que je ne fréquente plus assez les cinés, ou que ce que j’y entends n’était pas à mon goût…


The Amazing Spider-Man 2 – Hans Zimmer

Après un premier film doté d’une musique tout à fait honorable de James Horner, c’est Hans Zimmer qui prend la suite pour ce deuxième opus avec un résultat… ma foi très efficace dans le film, mais pas toujours facile à écouter tout seul tant on est parfois plus dans le bruit que dans la mélodie.

C’est un peu la limite de sa musique, cependant on trouve quand même quelques chouettes morceaux dans cet album. Il y a d’abord les différents thèmes d’Electro, le très « électrique » I'm Electro, mais aussi le très étrange My Enemy avec ses voix chuchotées. J’ai aussi beaucoup aimé le thème héroïque associé à Spider-Man (I'm Spider-Man dans sa version la plus héroïque, et repris parfois sous une forme plus intimiste comme dans You're my boy), certes classique mais qui s'écoute très bien.



Game of Thrones – Ramin Djawadi

Assez logiquement, j’ai accompagné mon visionnage de la première saison de la série de l’écoute de la BO. J’aime beaucoup le thème du générique, terriblement efficace, mais j’avoue par contre être un peu déçue par le reste de la BO, qui semble ne contenir que des variations de ce thème principal. J’espère que le répertoire s’enrichit un peu par la suite (je ne demande pas une richesse à la Doctor Who, mais je suis sûre qu’on peut trouver un juste milieu !). A voir si la saison 2 s'enrichit musicalement...



X-Men : Days of future past – John Ottman

Retour aux sources pour ce nouveau X-Men, puisque John Ottman qui compose la musique, après s’être chargé de celle X-Men 2. C’est une jolie manière de boucler la boucle (à l’image du film), et cette BO est exemplaire dans le domaine, se terminant sur une belle reprise du thème principal de X-Men 2 (au début et à la fin sur le Welcome Back / End Titles).

L’ensemble s’écoute avec beaucoup de plaisir (avec ou sans images), et j'ai bien aimé retrouver deux des chansons présentes dans le film à la fin de l'album. J'aurais un peu de mal à vous sortir un morceau emblématique, à part l'excellent Hope (Xavier's Theme), très joli thème intimiste absolument ravissant.

Et vous ? Quelques BO à me recommander ces derniers temps ?

jeudi 10 juillet 2014

Les cinq rubans d'or - Jack Vance


L’an dernier, ma participation du Défi Jack Vance m’a permis de récupérer Les cinq rubans d’or, roman d’aventure spatiale. L’été approchant, je me suis lancée à l’aventure pour découvrir ce que Jack Vance avait bien pu écrire en SF (puisque jusqu’à maintenant j’avais surtout exploré ses textes de fantasy).

Les cinq rubans d’or nous raconte l’histoire de Paddy Blackthorn, un baroudeur qui cherche à voler les secrets de l’ultrapropulsion. Par le biais d’une sacrée malchance qui se transforma en gros coup de chance, celui-ci se retrouve en possession de cinq rubans d’or qui indiquent où sont cachés les secrets de l’ultrapropulsion. En compagnie de Fay, agent de l’Agence terrienne, il va partir à leur recherche, alors que la galaxie entière est à leurs trousses.

Si vous cherchez un ouvrage richement détaillé et plein de réflexions, passez votre chemin ce court roman (ou cette grosse novella ?) n’est pas pour vous. Par contre, si vous avez envie d’un space-opera drôle et divertissant qui va à 100 à l’heure, alors n’attendez pas.

Il est en effet difficile de résister à Paddy, anti-héros haut en couleur, qui même s’il n’atteint pas le niveau de Cugel, en tient quand même une sacrée couche. Autant dire qu’avec Fay, demoiselle qui ne laisse vraiment pas marcher sur les pieds (fait impressionnant pour l’époque d’écriture), on se retrouve avec un duo explosif.

Leurs échanges sont généralement à mourir de rire (mais c’est aussi valable pour l’ensemble des dialogues du livre en fait), et leurs péripéties le sont tout autant (avec une mention spéciale pour l’épisode de la banque, grand moment de comédie).

Le tout a un côté feuilleton tout à fait délicieux, ce qui rend la lecture fort plaisante. Certes ce n’est certainement pas le roman du siècle, mais c’est léger et ça se lit avec plaisir, ce qui fait du bien de temps en temps !

CITRIQ

mardi 8 juillet 2014

[Rupestre fiction] Du chopper au biface...


Nous voilà à mi-chemin de ce challenge, il est donc temps de faire un nouveau bilan, et ma foi je ne suis pas mécontente des chiffres. Nous sommes désormais 14 participants (grâce à Dup qui a été inscrite de force s’est dévouée), et 13 chroniques ont été publiées (pour 9 participants actifs).

Ca peut paraitre ridicule, mais pour un challenge aussi underground, avoir déjà plus 50% d'inscrits qui participent, je ne suis pas peu fière ! J’espère que cela vous donne envie de continuer à explorer ce genre de littérature, et sinon ce n’est pas grave, je vais m’en occuper pour vous !

En attendant, voilà le récapitulatif du mois :

Alys
Asn83
Baroona
Cornwall
JainaXF
Lune
Lhisbei
  • Exode - Jean-Marc Ligny (nouvelle)
Tibéon
  • Les Croods - Chris Sanders & Kirk de Micco (film)
Vert

A dans un mois, d’ici là peut-être maitriserez-vous l’allumage de feu au silex !

dimanche 6 juillet 2014

Le monde, tous droits réservés - Claude Ecken


J’ai découvert Claude Ecken d’abord dans l’anthologie 2012 des Utopiales, puis par sa nouvelle En sa tour, Anabelle disponible gratuitement sur le site du Belial, et chaque rencontre a été un coup de cœur. Du coup j’étais bien contente de dénicher dans une caisse de Boulinier un exemplaire de ce recueil de nouvelles (certes tout abîmé, mais c’est bon signe autant de maltraitance !).

N’allons pas par quatre chemins, ce recueil, c’est une fois encore un gros coup de cœur. J’allais dire que ça faisait longtemps que je n’avais pas lu d’aussi bonnes nouvelles, mais en fait c’est complètement faux. Par contre ça faisait longtemps que je n’étais pas tombé sur un auteur aussi complet.

En général, quand on parle d’un auteur, on va mettre en avant son plus grand atout : un tel cisèle son écriture, un autre est un génie de l’intrigue. Claude Ecken, lui, semble savoir tout faire.

Il maitrise à merveille le format court (c’est facile à repérer, quand on termine une nouvelle souvent on pose le livre pour la journée), ses textes sont truffés d’idées intéressantes et de réflexions ô combien pertinentes, et il ne néglige ni l’aspect scientifique, ni l’aspect humain. Et en plus il varie les formes de narration, que demander de plus ? Autant dire que sur les treize nouvelles de ce recueil, il y a très peu qui ne m’ont pas touché.

Le monde, tous droits réservés, est la nouvelle qui ouvre le recueil (et lui donne son titre). C’est bien simple, c’est lourd, du très lourd. Dans un futur où l'information est copyrightée (on achète donc les droits d'exclusivité pour parler d'une catastrophe), Claude Ecken suit les pas d'un journaliste qui cherche à faire son trou dans le domaine. Ce qui m'a frappé, outre la pertinence et la justesse de la réflexion sur l'information et les médias, c'est à quel point ce texte est complet : il n'oublie ni l'intrigue (assez proche d'un thriller sur la fin), ni la réflexion, et c'est une nouvelle qu'on termine avec la tête qui bourdonne, mais aussi une incroyable sensation de satiété.

Vient ensuite Membres à part entière, où un homme qui marche sur ses deux jambes cherche à se faire une place dans un monde où le reste de l'humanité est atteint de paralysie et se déplace en fauteuil. Là encore, cette nouvelle est impressionnante, étudiant avec habilité les discriminations avec un humour noir délicieusement grinçant.

Edgar Lomb, une rétrospective nous fait découvrir dans un des pionniers de l'aventure spatiale, Edgar Lomb, connu pour avoir découvert moult mondes en se projetant à travers l'espace dans l'esprit de créatures extra-terrestres. Dans cette histoire, c'est surtout la forme qui m'a marqué, jouant la carte de la visite guidée virtuelle, une structure qui contribue à dynamiser un récit déjà fort intéressant en lui-même (et du coup la conclusion n’en est que plus impressionnante, un peu comme le clou de la visite).

Changement de format encore avec L'unique, qui nous emmène dans un monde où tous les enfants sont conçus sur catalogue, avec un génome parfait. Sauf Lucien, qui a été conçu « naturellement », et qui se retrouve en procès avec ses créateurs/parents. Alternant souvenirs et minutes du procès, L'unique est une nouvelle très intéressante, qui interroge avec talent la question de l'eugénisme, sans pour autant oublier l'aspect humain.

Avec Les déracinés, on explore un futur où l'on peut faire à peu près tout en végétal (lampes, frigos...) et où on tente même de « végétaliser » les hommes. La nouvelle est presque trop courte pour exploiter tout le potentiel de l'idée, mais j'ai beaucoup aimé comment on basculait soudainement de l'interrogation scientifique au drame humain.

Esprit d'équipe se déroule dans un monde où il est courant d'avoir plusieurs clones pour mener plusieurs vies en même temps. Je crois bien que c'est la première fois que je croise cette idée d'utiliser les clones non pas comme réserve d'organe, mais comme substitut, avec des périodes où les clones et l'original se retrouvent pour échanger leurs souvenirs. Chouette idée, qui offre une fois de plus une belle analyse de l'esprit humain.

Le texte qui m’a le moins parlé est Fantômes d'univers défunts, qui explore la question des univers parallèles, alternant avec discussions de physiques et étude des évolutions d'un groupe d'amis à travers le temps. J'ai bien apprécié certaines des idées, mais l’aspect scientifique un peu trop poussé a fait je n'ai jamais réussi à vraiment rentrer dans l'histoire.

Dans un univers de space-opera à peine évoqué, La Bête du recommencement suit les pas d’un homme qui envisage d'acheter une créature pour pouvoir effacer ses erreurs du passé. Le sujet est classique, mais là encore l'auteur fait preuve d'une sacrée finesse d'analyse, ce qui permet cette chouette conclusion.

Éclats lumineux du disque d'accrétion est un croisement improbable qui parle de trous noirs et d'un futur où les plus démunis sont parqués dans des cités où on s'arrange pour entretenir leur pauvreté, Avec Le monde, tous droits réservés, c’est ma nouvelle favorite du recueil, très intéressante dans ses idées comme dans son étrange narration qui alterne article sur les trous noirs et fragments de vie d'une de ces cités.

La dernière mort d'Alexis Wiejack raconte la vie d'un homme dans une société où la science a repoussé les limites de la mort, et où le suicide est considéré comme crime (et sujet à sanction). On nage dans l’absurde, et pourtant cette nouvelle est glaçante.

En sa tour, Annabelle est la nouvelle qui m'avait donné envie de lire ce recueil, et la relecture de ce texte s'est révélée tout aussi plaisante : En sa tour, Anabelle est un texte un peu à part, pas vraiment de la SF, très intime et terriblement touchant. Et en plus c’est gratuit, alors jetez-vous dessus.

L’avant dernière nouvelle, La fin du Big Bang est encore un mélange improbable, mettant en parallèle le Big Bang et la vie d'un enfant qui voit sans cesse le monde changer sous ses yeux, et qui détonne du coup dans la société. Et ça fonctionne à merveille, offrant une nouvelle certes avec un sacré arrière-plan scientifique pas forcément facile à comprendre, mais qui ne néglige pas du tout l'aspect humain, bien au contraire.

On termine avec Coda, Futurs scénarios, une série de scénarios brefs, à priori des parodies de grands titres de la SF (enfin pour ceux que j'ai reconnu). C'est assez absurde et je n'ai pas tout compris, mais ça offre une conclusion un peu légère à l'ensemble.

Bref vous l’aurez compris, Claude Ecken c’est très très bien, et il ne faut pas hésiter à plonger dans ses nouvelles, toutes extrêmement intéressantes. Je suis bien contente de voir Le Belial rééditer certains de ses romans en numérique, je vais pouvoir continuer à m’intéresser à son cas !

CITRIQ

vendredi 4 juillet 2014

Pour une poignée de challenges...

On a beau dire qu’on va se calmer sur les challenges, c’est un peu comme quand on met sa PàL au régime, on finit toujours par craquer. Ceci dit en ce moment je fais un peu fort, à tel point que j’ai fabriqué une colonne « challenges » sur mon blog pour ne pas oublier tous ceux auxquels je participe. En juillet, elle compte donc deux nouveaux arrivants.


Il y a d’abord le challenge Pavé de l’été organisé par Brize, dont le principe est assez simple : profiter des vacances pour lire des livres de plus de 600 pages avant le 7 octobre. Ca tombe à pic, je suis justement en train de finir Terremer de Ursula Le Guin (700 et quelques pages au compteur), et en parallèle je pars dans A storm of swords de G.R.R Martin (qui dépasse les 1000 pages), et qui sait si je ne fais pas enchainer sur les tomes suivants du Trône de Fer.

Bref il ne devrait pas être trop dur de l’alimenter, si vous voulez vous joindre à l’aventure, c’est par ici.



L’autre challenge, c’est Morwenna’s List, organisé par Cornwall suite à sa lecture du roman éponyme. Il s’agit de lire quelques uns des nombreux titres cités par l’héroïne. Comme je suis ambitieuse (et parce que ça me fait plaisir de me placer sous son patronage), je me suis inscrite en niveau Le Guin, il me faudra donc lire 9 ouvrages d’ici le 1er juillet 2015.

Vous trouverez toutes les infos (liste des ouvrages, niveaux, etc.) du côté de La prophétie des ânes.

J’ai déjà quelques idées de lecture en tête : La cité des illusions, L’autre côté du rêve et Le livre d’or d’Ursula Le Guin (vu qu’ils sont dans ma PàL) ; L’épée brisée de Poul Anderson vu que le Belial le réédite cet automne (sinon j’irais emprunté La patrouille du temps à la bibliothèque) ; L’oreille interne de Robert Silverberg (LC sur le Cercle d’Atuan cet été), et bien sûr Morwenna de Jo Walton (je vais même commencer là !)

Et comme je suis un peu fada, je me suis amusée à relever tous les livres que j’avais déjà lus avant même que Morwenna ne m’en parle :
(oui je sais, je me fais peur quand je sors une liste pareille, mais je vous rassure, il y en a nettement plus dans la liste de Morwenna que je n'ai pas lu !)

mercredi 2 juillet 2014

Recueil factice - Juin 2014

Le mois de juin aurait dû être plus calme, mais comme j’ai bien profité des rayons jeunesse et BD de la bibliothèque, voilà que mon bilan prend une fois encore des proportions gargantuesques. C’est plutôt calme dans les autres catégories, on ne peut pas être partout à la fois !

LIVRES


La décade de l’imaginaire : édition 2014

Lancelot (anthologie)

Le visiteur du futur – La meute : 1. Après l'heure c'est plus l'heure – Slimane Berhoun
Après une saison 4 brillante (voir plus bas), voilà que Le visiteur du futur change de support pour s’installer en livre numérique sous forme de roman-feuilleton. Le premier chapitre étant gratuit, j’ai tenté l’aventure. Comme souvent dans ce genre de cas, la transition n’est pas forcément facile, puisqu’on perd tout l’aspect visuel et que l’écriture reste assez basique. Néanmoins on retrouve bien l’ambiance, l’humour et les personnages. Selon le prix des chapitres suivants, je continuerais peut-être ma lecture.

Ceux qui sauront – Pierre Bordage

L’écho des cavernes ou comment l’homme de Cro-Magnon a inventé la grammaire – Pierre Davy

Fortunately, the milk… - Neil Gaiman & Chris Riddell
Je gardais ce Neil Gaiman en réserve en attendant qu’il nous écrive enfin un bon gros roman bien dense, mais j'ai fini par craquer et le lire. Certes il s’agit d’un texte très jeunesse, mais ce récit des péripéties alambiquées d’un père parti acheté du lait, qui implique pirates, vampires, dinosaures, aliens, voyages dans le temps et poneys est plutôt délicieux à lire. Et les illustrations de Chris Riddell collent merveilleusement bien au texte.

Marouflages – Sylvie Lainé

Planète d’exil (Le cycle de Hain 2) – Ursula Le Guin

Le regard brûlant des étoiles (A comme association 8) – Erik L’Homme
Cela faisait des lustres que je devais terminer de lire cette série (octobre 2012 me disent les archives). Du coup c’est avec des souvenirs assez flous que j’ai abordé ce dernier volet des aventures de Jasper, stagiaire de l’Association. C’est sans doute pour ça que je n’ai peut-être pas apprécié à leur juste valeur toutes ces révélations qui arrivent enfin vu que j’ai oublié plein de détails. Cependant j’ai encore une fois apprécié la balade, pleine d’inventivité, de péripéties et de jeux de mots de douteux, portée par Jasper, le héros, excellent personnage qui réussit à être un authentique ado sans être insupportable, faux ou caricatural.

Les maîtres des brisants (tomes 1-3) – Erik L'Homme

Phaenomen 2 : Plus près du secret & Phaenomen 3 : En des lieux obscurs – Erik L’Homme
Je n’avais pas vraiment prévu de terminer cette série, mais comme j’étais dans une période où je lisais tout ce qu’a écrit l’auteur, j’ai finalement replongé dans ce thriller jeunesse avec des enfants dotés de pouvoirs paranormaux. C’est probablement une question d’état d’esprit, mais en tout cas j’ai bien plus apprécié l’intrigue bien riche en complots en tout genre (des templiers et des ET, rien que ça !), et les personnages des enfants qui même si hors du commun, ont parfaitement conscience qu’ils ne peuvent pas tout faire (comme prendre l’avion seuls).
J’ai également noté que pour une fois les stéréotypes s’inversaient : les filles, dotés de pouvoirs « d’attaque » sont clairement les meneuses du groupe, tandis que les garçons sont cantonnés à des rôles presque subalternes avec leur mémoire et leur vision fabuleuse. Ca change !

L’enfant bleu – Jean-Marc Ligny

Liavek – Megan Lindholm et Steven Brust

A clash of kings (A song of ice and fire 2) – George R. R. Martin

Y, le dernier homme (tomes 3-6) - Brian K. Vaughan et Pia Guerra
Je poursuis doucement ma lecture de cette série avec les tomes 3 à 6 (qui correspondent aux intégrales 2 et 3 d’Urban Comics). J’ai été surprise d’être assez « larguée » à la reprise de la lecture, je crois qu’il faut vraiment enchaîner pour ne pas perdre le fil. Ce qui ne m’a pas empêché d’apprécier la lecture : ça bouge et ça déborde de bonnes idées. Cette série me fait parfois penser à Walking Dead, mais un peu comme une sorte d'anti-Walking Dead, qui vient avec son lot de méchants certes mais aussi une belle brochette de « gentils ». Et puis surtout on avance sans jamais tourner en rond. J'ai hâte de lire la suite !


FILMS


Edge of tomorrow - Doug Liman
Alors qu’il meurt en plein combat contre des méchants aliens, un soldat se retrouve doté du pouvoir étrange de pouvoir remonter le temps et revivre sans cesse la même journée. Je n’étais pas super enthousiaste à l’idée de voir ce film, mais j’ai fini par me laisser tenter, et j’en ressors avec une impression plutôt mitigée.
Si l’idée en elle-même est plutôt bien exploitée (et parlera à tous les joueurs de jeux vidéo), j’ai trouvé le film un peu longuet. Il faut dire que les multiples batailles ont fini par me coller la migraine, et toutes ces analogies aux deux premières guerres mondiales (Verdun, la Normandie, les deux fronts à l’Est et à l’Ouest, etc.) m'ont semblé un peu lourdingues. Néanmoins j’ai bien apprécié les vues d’un Paris dévasté. Bref ni un chef d’œuvre, ni un navet, je vous laisse vous faire votre propre opinion !

Full Metal Jacket – Stanley Kubrick
Encore un film culte que je n’avais jamais trouvé le temps de voir, qui porte sur la guerre du Viêt-Nam. Stanley Kubrick est un réalisateur que j’aurais adoré étudier en cours, car chacun de ses films s’impose à moi comme un chef d’œuvre, et pourtant j’ai toujours du mal à mettre le doigt sur ce qui me donne cette impression, d’autant plus que ce n’est jamais pour la même raison. Dans ce film-là, je crois que c’est les dialogues, absolument extraordinaires, qui portent tout le film (et je l’ai vu en VF, ça en dit long sur la qualité de la traduction). En tout cas comme tout film de Kubrick (jusqu’à maintenant il n’y a guère que 2001 qui m’ait ennuyé, mais j’avais lu le livre il faut dire), ça valait la peine de le voir !

The Homesman – Tommy Lee Jones
Mary Bee Cuddy, célibataire autoritaire cherchant à se marier avant qu’il ne soit trop tard, fait équipe avec un homme, George Briggs, un vaurien qu’elle vient de sauver de la pendaison pour conduire dans l’Iowa trois femmes ayant sombré dans la folie.
Ce film est très beau visuellement (les grandes étendues de l’Ouest américain, ça marche à tous les coups) mais très dur dans les thématiques qu’il aborde. S’il n’y avait pas la présence de Briggs pour faire un peu d’humour, on sombrerait très vite dans la névrose, avec ces trois femmes apathiques ayant sombré dans la folie, et le personnage très fort de Mary Bee (je ne vois pas Hilary Swank souvent au cinéma, mais à chaque fois elle a de ces rôles !). Et pourtant, même s’il n’est pas facile, The Homesman est un film à voir.

L'Île de Giovanni – Mizuho Nishikubo
Ce film d’animation suit le destin de deux enfants vivant sur une île japonaise, qui à la fin de la 2e guerre mondiale est envahie par l’URSS. J’avais un peu peur d’un film aussi sinistre que Le tombeau des lucioles, mais si le sujet de L’île de Giovanni n’est guère plus joyeux, la construction du récit (qui alterne entre réel et séquences à bord du train de la voie lactée) rend le film moins sinistre. L’animation est très jolie (avec des décors très détaillées qui s’opposent à des personnages étrangement très stylisés), et j’ai aussi beaucoup aimé l’immersion linguistique (on oscille entre le russe et le japonais, bref on voit du pays !).


SERIES TELE


Le visiteur du futur – Saison 4 : Néo-Versailles
Cette excellente web-série française sur les voyages dans le temps ne nous fait pas faux bond pour cette ultime saison qui clôture la série en apothéose. Scénario bien rythmé qui déborde de bonnes idées, personnages très travaillés, toujours de l’humour, une ambiance digne de Fallout dans Néo-Versailles… Enumérer toutes les qualités de cette série prendrait du temps, du coup allez plutôt la regarder !

(et sinon j’approche de la fin de la saison 5 de Doctor Who Classic, youhouh !)


EXPOSITIONS


Les archives du rêve à l’Orangerie
Il s’agit d’une exposition composée exclusivement de dessins du XIXe et du début du XXe siècle. On a pas souvent l’occasion de voir des dessins exposés (ce sont des œuvres fragiles), c’est donc un vrai plaisir de pouvoir admirer toutes ces œuvres parfois très élaborées techniquement, et qui témoignent de tout le talent d’artistes célèbres ou méconnus. Bref, c’est un régal !

Henri Cartier-Bresson au Centre Pompidou
Cette rétrospective offre une très belle plongée dans l’œuvre de ce photographe de génie, qui a vraiment un regard particulier sur le monde. J’ai aimé découvrir ses débuts dans la peinture puis dans la photographie, ses œuvres de l’époque surréaliste, ses très nombreux reportages qui couvrent toute l’actualité de 1945 à 1970 dans le monde, avant de revenir au dessin à la fin de sa vie. Un très chouette parcours, mais comme l’exposition est déjà terminée, je ne peux guère vous envoyer la découvrir !

Martial Raysse au Centre Pompidou
Je connaissais vaguement cet artiste pour avoir étudié ses œuvres des années 60 au lycée, et comme le billet du musée me permettait de faire les deux expos, j’en ai profité pour me rafraichir la mémoire. J’y ai découvert un artiste plein de surprises : après ses premières œuvres très colorées qui évoquent le pop art (rien d’anormal vu qu’il se rattache au nouveau réalisme, même époque), il passe par une période de créations... vraiment bizarres qui ne m’ont pas parlé, avant de finalement revenir à la grande peinture réaliste, colorée et parfois très monumentale. Cela valait de faire un tour, même en coup de vent !

Voilà pour ce mois encore bien rempli. La bonne nouvelle c’est que vu que j’ai un déménagement à préparer, que j’ai commencé le tome 3 du Trône de Fer, et que j’ai replongé Mass Effect 2, le mois de juillet devrait être plus calme !
(dit-elle alors qu’elle planifie des articles jusqu’au 14 juillet)