En cette fin d’année, je me cherchais une nouvelle lecture audio pour faire suite au soporifique tome 4 de Fondation. Comme j’avais bien aimé Blackwater en début d’année, j’ai porté mon choix sur le « nouveau » roman de Michael McDowell, qui promettait une histoire plus dynamique que je n’allais pas mettre quatre mois à écouter. Et je ne me suis pas trompée à son sujet !
Publié en 1980, soit trois ans avant la série Blackwater, Les aiguilles d’or nous emmène à New York à la fin du XIXe siècle. Dans cette ville où se côtoient, à quelques rues d’écart, des notables et des miséreux sans un sou, un conflit va peu à peu naître entre deux clans : d’un côté les Stallworth, une famille « respectable » menée par le grand-père, juge cruel déterminé à éradiquer la criminalité et de l’autre les Shanks, une famille de criminels en tous genres.Difficile de ne pas comparer ce roman à Blackwater, et effectivement il y a de nombreuses similitudes : on retrouve les mêmes histoires de famille savamment orchestrées, la peinture très juste d’un lieu et d’une époque, le ton très addictif et la belle galerie de personnages.
Mais Les aiguilles d’or est aussi assez différent : l’action se situe dans une immense cité (très différente de Perdido), sur une période beaucoup plus courte (un an seulement) et si l’horreur est au rendez-vous dans certains passages, le fantastique est lui complètement absent.
J’ai beaucoup aimé ce roman : j’ai apprécié la représentation de l’époque avec la critique sociale qui s’invite discrètement en fond et j’ai adoré les personnages bien trempés (notamment Lena la noire, quel personnage !), la tension grandissante entre les deux familles et le feu d’artifice de la deuxième partie, dont je ne saurais dire s’il est horrible ou jouissif (sans doute un peu des deux).
Je crois que je l’ai même plus apprécié que Blackwater, sans doute parce qu’il est plus dense, plus condensé et du coup plus intense.
La version papier de ce roman est un très bel objet qui fait envie, mais j’avoue être tomber sous le charme de la version audio. Damien Witecka, que j’avais déjà adoré pour sa lecture de Ubik, fait un travail formidable pour donner corps aux personnages et rendre le texte encore plus vivant et haletant. J’aime beaucoup notamment comment il fait ressortir avec sa voix le caractère sensationnel des articles de presse. Bref c’est grandiose.
Vous l’aurez donc compris, moi qui cherchais une lecture audio prenante, j’ai été servie. Les aiguilles d’or aura été écouté en quelques semaines à peine. Si vous avez aimé Blackwater, vous devriez passer un excellent moment avec ce roman, et sinon c'est une occasion de faire connaissance avec l'auteur sur une histoire qui tient en un seul tome. C'est une chouette lecture en tout cas !
Infos utiles : Les aiguilles d’or (Gilded Needles) est un roman de Michael McDowell sorti en 1980 en VO et en 2023 en VF aux éditions Monsieur Toussaint Louverture. Traduction de Jean Szlamowicz. Couverture de Pedro Oyarbide. 520 pages.
D’autres avis : Un dernier livre avant la fin du monde, Mademoiselle lit, Parlons fiction, Quoi de neuf sur ma pile
Oh. C'est un peu "les qualités de "Blackwater" sans les défauts", ça donne carrément envie.
RépondreSupprimer"l’horreur est au rendez-vous dans certains passages" : sur une échelle de violence, on est sur quel barreau ?
J'ai adoré cette lecture de mon côté, bien qu'elle ne fût pas en version audio. On retrouve la narration très efficace de Michael McDowell qui nous plonge tout de suite dans son univers sombre. J'ai hâte de découvrir les prochains romans qui seront traduits de l'auteur 😊
RépondreSupprimerGénial! J'ai vu les affiches dans le métro et je me suis demandé ce que ça pouvait donner, si c'était aussi similaire que la couverture dans la droite lignée des autres peut le laisser penser, etc. Merci pour ces infos!!
RépondreSupprimerPour Baroona : un barreau cassé sinon c'est pas de l'horreur. (Connais-tu la nouvelle de Stephen King qui s'appelle Le dernier barreau de l'échelle ?)
RépondreSupprimerCa a l'air vraiment chouette, je ferais sans doute mieux de le lire en audio je le lirais plus vite, mais bon ce livre est trop joli et comme je suis d'une faiblesse superficielle, il faudra que j'arrive à lui faire une petite place dans mes lectures papier.
Cool, le fait que ça soit un one-shot pourrait bien me convenir, je note, merci ^^
RépondreSupprimerSuper, je n'avais pas mis mon nez du tout dans ce bouquin ni dans les différentes chroniques jusqu'ici, parce que Blackwater justement ne m'a pas du tout convaincue. Maintenant, si ça a les qualités de la série sans ses défauts, je suis prête à revoir ma position et à envisager de me pencher sur ce roman. Un jour :D
RépondreSupprimer@Baroona
RépondreSupprimerHonnêtement c'est difficile à mesurer, en audio ma sensibilité a tendance à être disproportionnée 😅.
@Parlons fiction
Je suis curieuse de lire ses prochains romans également.
@Alys
Y'a pas d'élément fantastique mais sinon y'a pas mal de similarités.
@Tigger Lilly
Ou tu achètes la version papier pour faire joli et tu écoutes la version audio (j'ai un peu fait ça vu que je l'ai acheté pour l'offrir ensuite 😁)
@Shaya
C'est pratique les histoires en un seul tome.
@Zoé
L'avantage c'est que tu t'engages que sur un seul livre cette fois-ci 😄
Damien Witeka, je l’ai découvert avec « Conte de fées » … et sans lui je ne serais pas allée au bout de ce pavé qui m’a déçue ! C’est effectivement un narrateur d’exception (et, comme ma médiathèque l’a, je le laisserai me lire « Ubik » :) ).
RépondreSupprimer@Brize
RépondreSupprimerOui c'est lui aussi qui a fait Anatèm, si je n'étais pas venue à bout de la version papier j'aurais testé en audio je pense