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dimanche 25 août 2019

Nous qui n’existons pas – Mélanie Fazi


Habituée aux ouvrages originaux de la maison d’édition Dystopia, j’avais été intriguée ce texte de Mélanie Fazi dès l’annonce de sa parution l’année dernière, autant pour le sujet que pour le format. Et en même temps j’avais un peu peur de passer à côté (autant pour le sujet que pour le format, non je ne suis pas du tout pleine de contradictions), avant de me plonger enfin dedans cet été.

Jusque-là, je connaissais Mélanie Fazi pour ses romans et nouvelles (lisez ses recueils de nouvelles d’ailleurs), ses traductions (enfin ça c’est surtout Monsieur, grand fan de Brandon Sanderson qui pourrait en parler) et pour le recueil de nouvelles de Lisa Tuttle qu’elle a dirigé (ce qui m’a d’ailleurs permis de découvrir cette excellente autrice américaine, lisez-le aussi d’ailleurs !).

Avec Nous qui n’existons pas, elle nous propose quelque chose de différent, de plus intime, puisque ce texte (qui prolonge un billet publié sur son blog en 2017 sous le titre Vivre sans étiquette) nous parle de ses difficultés à s’intégrer dans une société où la recherche de l’âme sœur et la vie en couple représentent la normalité lorsqu’on ne se retrouve pas dans ce modèle de vie et qu'on n'est tout simplement pas intéressé par la recherche d'un ou d'une partenaire.

Étant moi-même en couple (et avec enfant, le comble de la « normalité »), j’avais un peu peur de passer à côté de ce livre et ne pas me sentir concernée par son sujet. Mais pourtant, dès les premières lignes, j'ai été touchée par ce mélange de récit et d'auto-analyse qui parle avec brio de la différence, de la difficulté à accepter sa différence et à la faire accepter par les autres.

Mélanie Fazi dit des choses très justes sur la façon dont on peut souffrir lorsqu’on ne rentre dans aucune case. Je me suis surprise à me retrouver dans certaines réflexions et à les associer immédiatement à des expériences personnelles. Ce livre m’a aussi fait réfléchir sur la manière dont on traite (mal) la différence, parfois même sans s’en rendre compte.

Nous qui n’existons pas est donc un très joli texte doté d’une portée universelle qui donne envie de le faire découvrir à son entourage. J'espère qu’il sera suivi par d'autres.

Infos utiles : Nous qui n’existons pas est une non-fiction de Mélanie Fazi parue aux éditions Dystopia en 2018. La couverture et les illustrations sont signées Stéphane Perger. Léo Henry signe la postface. 123 pages. Et il y a un texte sur la quatrième de couverture, j'en suis encore choquée !
Disponible gratuitement au format numérique à partir d'octobre 2019

15 commentaires:

  1. Oui c'était très bien. Je crois même en avoir tiré quelques enseignements dans ma manière de regarder les autres.

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    1. @Alys
      Oui moi aussi, ça fait réfléchir à plein de points de vue ce livre.

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  2. J'ai lu Mélanie Fazi, elle a une très jolie plume et ta chronique me donne envie de découvrir ce texte...

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    1. @Maêlle Thaemiss
      Il faut, en plus il est dispo en numérique gratuitement à partir d'octobre : https://www.dystopia.fr/a/melanie-fazi/nous-qui-n-existons-pas_numerique

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  3. Il me fait un peu peur aussi, surtout pour sa forme, mais je le tenterai si j'en ai l'occasion, ça ne peut que faire du bien.

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    1. @Baroona
      Tu pourras le lire en numérique à partir d'octobre, plus d'excuse ^^

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    2. Même pas l'excuse de "je ne lis pas en numérique" ? Bon, j'essayerai alors. =X

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    3. @Baroona
      Et les nouvelles du Bélial', tu les imprimes pour les lire ? ;p

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    4. Bah oui. Ce n'est pas le but ? Tout le monde ne fait pas ça ? =O
      (sérieusement, la réponse est dans la question, une nouvelle n'est pas un roman ; mais j'essayerai, promis !)

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  4. Ce texte est superbe <3 Et vu que l'autrice parlait sur FB d'écriture non-fiction, peut-être bien que tu as été entendue !

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  5. Lu et apprécié. Et je suis d'accord avec toi, que l'on soit concerné ou non par ce que Mélanie Fazi vit/a vécu, on se laisse toucher par les mots, et on se prend à se dire, tiens j'ai déjà ressenti ça.
    Une très belle écriture en plus.
    (j'ai aussi lu Ainsi naissent les fantômes, super!)

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  6. Oui c'est un très beau texte, universel. Il gagne à être lu par tout le monde, pour plus de compréhension de l'autre.

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    1. @Tigger Lilly
      Oui j'espère que la version numérique lui donnera un second souffle.

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