Les éditions Dystopia continuent leur travail d’édition/réédition des écrits de Yves et Ada Rémy avec La maison du Cygne, roman de science-fiction publié en 1978 et lauréat du grand prix de l’imaginaire. L’occasion idéale pour (re)découvrir la plume toujours aussi charmante de ces deux auteurs lors d’une parenthèse onirique en grande partie au cœur du désert.
A une époque indéterminée, un homme part s’installer au cœur du désert en Afrique, où il remet en état un castel abandonné. Sa mission : élever vingt-cinq jeunes enfants, qui apprendront certes les connaissances classiques, mais aussi à maîtriser des dons très particuliers, afin de pouvoir à l’âge adulte faire face aux champions de la maison ennemie…
Tout cela est bien mystérieux n’est-ce pas ? C’est normal, et je n’en dis volontairement pas plus. La maison du Cygne est un texte qui emprunte les chemins très classiques du récit initiatique, mais il dégage une telle aura de mystère qu’il s’apprécie plus quand on découvre petit à petit les éléments (pas comme moi qui était à la soirée de lancement de l’ouvrage et qui en savait du coup un peu trop dès le départ !).
Nous voilà donc à suivre l’enfance de Passy, Giska, Ruben, Dmitri et des autres enfants, dans une ambiance orientalisante qui rappelle très souvent celle du roman Le Prophète et le Vizir. Ils vont grandir, apprendre et découvrir des tas de choses, jusqu’au plus mystérieux des mystères qui va permettre au lecteur de sortir du castel pour explorer un peu plus le monde.
Au début, on pourrait presque penser que La maison du Cygne relève du fantastique, un peu comme Les soldats de la mer. Cependant, on réalise assez vite que l’on nage en pleine science-fiction, mais une SF pas très technique qui préfère imaginer un futur et un univers plus grand qu’on ne pourrait le penser.
Ce que j’ai aimé dans ce roman, c’est avant tout l’écriture très poétique qui esquisse de belles ambiances souvent pleines de mystères. C’est bien simple, La maison du Cygne a tout de la parenthèse enchantée, tant on se laisse porter par les mots.
J’ai bien aimé également le parcours des enfants, qui reprend clairement le modèle du roman initiatique ou du conte sans pour autant faire dans la naïveté ou le manichéisme primaire (les deux camps s’opposent moins sur la question du bien et du mal que sur des valeurs de société). Cela se ressent d’autant plus dans la deuxième partie où les pérégrinations des personnages sont moins des aventures héroïques qu’un assortiment de pleines de rencontres improbables et de morceaux de vie.
Enfin, j’ai apprécié le fait que le roman pose des tonnes de questions sans donner toutes les réponses, laissant de nombreuses portes ouvertes. Cela contribue à renforcer l’atmosphère assez particulière du roman, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela n’a rien de frustrant.
Bref si vous aimez les romans avec de belles ambiances pleines de mystères, les jolis contes qui suivent des chemins classiques tout en proposant des paysages bien à eux et les belles écritures, La maison du Cygne est une lecture à ne pas rater. C’est un livre très agréable à lire et intemporel avec cela : il a beau avoir quarante ans, il ne fait vraiment pas son âge !
Lecture commune avec Tigger Lilly
232 p. |
Ok, je crois que tu m'as convaincu.
RépondreSupprimerBon j'ai encore "Les soldats de la mer" à lire aussi... :D
@Lorhkan
SupprimerEt le reste de l’œuvre d'Ursula Le Guin aussi ;p
Qui ça ? ;)
SupprimerJe sais que je dois les lire, ces Rémy. Par où conseillerais-tu de commencer? Je m'en vais l'avis de Tigger Lilly et lui poser la même question.
RépondreSupprimer@Alys
SupprimerEuh... tous xD
Sinon Le prophète et le vizir est chouette (et pas trop long). Les soldats de la mer c'est super joli aussi si tu aimes les nouvelles. Et Le Mont 84 c'est sympa si tu veux un gros roman d'aventure.
Comment ça je n'aide pas ?
Une très agréable lecture ^^
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerToutafé ^^
« Oh, mystérieux ce début d'intrigue. J'ai hâte de voir le prochain paragraphe pour avoir quelques infos supplémentaires. »
RépondreSupprimer*2 secondes plus tard, soit plus que le temps nécessaire pour lire cette phrase*
« Nooooooooon. »
Alléché je suis, ça a tout du bijou.
@Baroona
SupprimerC'est une jolie parenthèse très agréable à lire (et pour les résumés d'autres vont plus loin que moi ^^)
D'un côté, ça a l'air très sympathique, de l'autre, je n'avais pas accroché à celui que j 'avais tenté. A voir si je tente un nouvel essai, donc.
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerAu pire tu empruntes ^^
Je suis en train de travailler mon article sur ce bouquin justement, et à l'inverse de toi j'ai été plutôt déçu (ça me fend toujours le cœur de dire cela d'un texte édité chez Dystopia ^^). La première partie m'a un peu ennuyé, et la deuxième partie m'a déçu dans mon attente. Je n'attendais pas forcément de l'héroïsme ^^, mais en tout cas un contenu à la hauteur de toute l'attente qui était créée dans la première partie.
RépondreSupprimer@MiroirsSF
SupprimerJe compatis, moi aussi ça me fend le coeur quand je n'accroche pas à un bouquin de chez Dystopia ^^.
Si tu veux plus d'action Le Mont 84 était plus riche en péripéties dans mon souvenir (si tu ne l'as pas déjà lu).
Non je ne l'ai pas lu. Je note la référence, merci !
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