Ponctuellement, je continue à explorer l’univers de Clive Barker. Je ne savais pas trop par quoi continuer après le voleur d’éternité et Abarat, vu que tous prenaient la forme de cycle à nombreux volumes uniquement dispo en grand format à la bibliothèque… et puis, Folio SF a réédité le Royaume des Devins, dont le nom m’était familier. Du coup, je suis partie pour 900 pages d’aventure… autant pour la tentative d’éviter les pavés !
« Rien ne commence jamais.
Il n’existe aucun instant initial ; aucun mot ni aucun endroit d’où cette histoire ni aucune autre ne puisse jaillir. (…)
Il doit donc être arbitraire, l’endroit où nous choisirons de nous embarquer. »
Ainsi commence le premier chapitre du Royaume des Devins, qui choisit d’aborder l’histoire par le cas de Cal Mooney, petit fils de poète, qui ouvre la porte du pigeonnier et voit s’envoler un de ses pigeons. Ensuite, tout devient complexe. Il croise la route d’un tapis magnifique, sujet de toutes les convoitises, gardé par une vieille femme, Mimi, désormais au seuil de la mort à l’hôpital. Du coup, elle a appelé sa petite-fille, Suzanna, qui ne comprend pas bien ce qu’elle vient faire là. Mais elle croise la route de Cal, mais également de la sinistre Immacolata, accompagnée de ses sœurs mortes et de Shadwell le Vendeur.
Tout tourne autour de la Devinité (ou le Royaume des Devins, si vous préférez), qui rassemble tous les sorciers, magiciens et autres êtres étranges, et qui, pour fuir un adversaire invincible, le Fléau, s’est dissimulé -petites parcelles de terrains et personnes-, sous la forme d’un tapis, la Fugue. Un magnifique tapis, sujet de toutes les convoitises.
Vous êtes perdus ? Je ne suis pas sûre qu’il soit possible de résumer ce livre, ou même d’en donner un aperçu digne de ce nom. Il n’est d’ailleurs pas aussi facile à lire que les œuvres jeunesse de Clive Barker, mais il mérite qu’on s’accroche aux cent voir deux cents premières pages.
Le début en effet éclaire très vite pourquoi on qualifie Clive Barker sur la 4e de couverture de « grand maitre de l’horreur et du fantastique contemporain ». Oui, ce type sait vraiment écrire de l’horreur. Je suis en général relativement peu sensible au genre, mais je vous avoue que certains passages au début du livre m’ont donné la nausée, et que certains personnages (Immacolata, Shadwell, Hobart) m’ont presque filé carrément la chair de poule. Ils sont juste flippants, et il n’est pas toujours facile d’expliquer pourquoi.
Le roman bascule ceci dit assez vite dans la fantasy (tout en gardant un soupçon horrifique), avec la découverte de la Fugue, véritable petit Pays des Merveilles qui ne laisse pas indifférent. Clive Barker nous fait visiter au gré d’une intrigue, qui comme dans Abarat est parfois juste un prétexte à voir les choses.
L’histoire est classique, mais elle sait se faire envoûtante car elle fait cohabiter le monde « réel », plus proche du lecteur, où se déroule une bonne partie de l’intrigue, et les enchantements (les extases, devrais-je dire plutôt) de la Fugue, les archétypes de la fantasy (quand un des protagonistes décide qu’il veut régner sur la Fugue façon grand méchant maléfique) et des choses plus en subtilité.
Les deux héros principaux sont plutôt attachants, occupés à se chercher eux-mêmes sans trop savoir ce qu’ils sont. J’ai surtout beaucoup aimé suivre Cal Mooney, étrange personnage un peu perdu dont les humeurs sont vite contagieuses : on sera fasciné comme lui par la Fugue, on ressentira un manque amer lorsqu’elle disparaitra à nos yeux, et on sera prêt à tout pour la retrouver.
Le roman est un peu long ceci dit, surtout qu’on a l’impression de revenir zéro à quelques reprises. J’avoue avoir eu du mal à certains passages et m’être parfois mélangée les pinceaux entre les personnages, vu que je n’ai pas lu le livre d’une traite. Mais ça reste une lecture fascinante, qui donne envie de lire encore autre chose de l’auteur, surtout que le Royaume des Devins n’est « qu’un » de ses premiers romans…
Depuis le temps que je songe à lire cet auteur. C'est peut-être l'occasion.
RépondreSupprimerPour commencer avec cet auteur tu me conseillerai quel ouvrage ?
RépondreSupprimerSi ça continue je vais en proposer un au Cercle ;)
RépondreSupprimerDe tout ce que j'ai lu, je commencerais par Abarat, certes orienté jeunesse (quoique...) mais très riche. Et c'est pas souvent qu'on a l'occasion de lire un livre de poche illustré en plus.
Bon par contre c'est un cadeau empoisonné, le cycle n'est toujours pas terminé ^^.
roh... ;o) Tu n'as pas un petit One shot ? Une nouvelle saga serait vraiment tout sauf raisonnable.
RépondreSupprimerBah il a écrit beaucoup de séries, ceci dit je les ai pas tous lu (je lorgne sur Imagica notamment).
RépondreSupprimerTu peux tenter le Royaume des Devins, c'est pas mon favori et il est énorme, mais c'est un OS et il est tout à fait représentatif de l'auteur (et plus facile à trouver que l'autre que j'ai lu, le Voleur d'éternité)
Mais je l'ai Imajica ! J'avais oublié que c'était de lui. Quel bourrin ! ;o)
RépondreSupprimerEn même temps j'ai attaqué Chroniques des années noires et c'est tellement prenant que je ne sais pas si je vais lire autre chose.
clive barker étant un artiste complet, ecrivain, dramaturge, peintre, realisateur etc... là o^il excelle c'est la litterature certes pour débuté rien ne vaut abarat mais pour les vieux comme moi plus de 30 ans les livres de sang ( contes macabres des années 80 ) vous entrouvres les portes de la folie. mais pour ceux qui adorent la magie je vous conseil imajica qui vous fera voyager dans divers monde parallèle.
RépondreSupprimerJ'étais assez intéressée par Imajica mais la taille du machin (d'autant plus qu'à la bibliothèque ils ne l'ont qu'en grand format) me démotive un peu xD
RépondreSupprimer