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vendredi 30 avril 2010

Iron Man 2 - Jon Favreau


Lorsque je suis allée voir Iron Man premier du nom au cinéma, j’avoue que je ne savais pas trop ce que j’allais voir. Ca a été une sacrée surprise de découvrir un film qui déménage, drôle, plutôt chouette visuellement. Et ne parlons même pas de Robert Downey Jr qui est excellent dans ce rôle de super-héros atypique. Difficile donc de ne pas attendre la suite avec impatience.

Iron Man 2 reprend là où le film précédent s’arrêtait, continue, et aborde les conséquences. Voilà pour le scénario. Niveau intrigue, on est loin de la complexité d’un Dark Knight, et pourtant, cela n’empêche pas d’avoir un film qui enchaine péripéties et rebondissements sans qu’on ne s’y ennuie jamais.

Il faut dire qu’en révélant son identité secrète (je vous ai spoilé la fin du 1, pardon), Tony Stark s’attire les convoitises de l’armée américaine et d’un fabriquant d’arme concurrent, qui voudraient bien avoir la même armure top classe chez eux. Et comme si ça ne suffisait pas, il traine aussi quelques problèmes personnels.

Tony Stark (toujours joué par un Robert Downey Jr. au sommet de sa forme) est un personnage rafraichissant : plutôt imbu de lui-même, pas franchement doué dans ses relations avec autrui, tête brûlée, ne possédant pas une once de sagesse ou de bon sens (mais soutient tout de même qu’il est la personne la plus sage pour utiliser son armure !)… La liste est longue, mais il est surtout humain. Tellement humain qu’il en est parfois exaspérant, au point qu’on lui collerait presque des baffes. Et ça, c’est chouette.

Face à lui, il y a pour le coup un vrai méchant, incarné par un Mickey Rourke en pleine forme. J’ai eu une petite pensée pour le DRH de la Flander’s Company, qui l’aurait embauché de suite, si ce n’est qu’il n’a aucun super pouvoir. Imaginez un peu, un type qui soigne son entrée, qui ne révèle jamais rien de son plan dans de longs monologues… y’a pas à dire, il est superbe !

Les seconds rôles ne sont pas en reste (ah Pepper et ses talons aiguille), et les amateurs de comics seront ravis de voir défiler d’autres personnages de l’univers Marvel : Nick Fury toujours campé par Mace Wind… pardon Samuel L. Jackson, et la Veuve noire par Scarlett Johansson. Continuez comme ça, je vais bientôt pouvoir identifier clairement tous les héros du comic de 1602 !

Avec tout ce beau monde, on a beaucoup de personnages, et ce sont leurs échanges (notamment lorsque tout le monde s’y entend pour faire la gueule à Tony Stark) qui font tout l’intérêt du film qui comporte finalement assez peu de baston sinon sur le final (en toute beauté, cela va de soi).

Visuellement, on en prend plein les yeux. Comme dans le premier, tout le rendu armure / gadget / matériel informatique high tech est superbe, et comme dirait mon voisin de cinéma, « je veux son garage ! ». Parce qu’à coté, construire une porte des étoiles jetable au sous-sol de la maison de Samantha Carter, ça fait petit joueur.

Bon certes, il y a ce scénario pas très travaillé et une pratique de la physique pas des plus réalistes, mais on s’amuse tout au long des deux heures, on rigole, sans que ce soit pour autant uniquement une comédie, lorsqu’on évoque notamment les relations tumultueuses de Tony avec son père (et avec le reste du monde en fait). Du coup, on en redemande !

Et surtout, n’oubliez pas de rester jusqu’à la fin du générique (comme dans le 1), c’est de bon augure pour le futur film Avengers.

mercredi 28 avril 2010

Lire du Star Wars – 2ème partie


Comme promis, après les romans, voilà ma petite sélection de comics. Je m’y suis mise plus tardivement qu’aux romans, tout simplement parce qu’ils étaient peu voir pas traduits en France… jusqu’à ce que Delcourt s’y intéresse. Depuis, il y en a tellement qui sortent qu’il faut faire un choix sous peine d’exploser son budget et de faire craquer ses étagères. Et le choix est rude, parce que Star Wars se prête si bien (mieux même) à ce support qu'on aimerait tout avoir.

Voilà ma petite sélection de favoris. Pour le coup je ne vous mets pas les correspondances VO parce que c’est un sacré foutoir. La série Rebéllion française intègre par exemple des numéros de Empire (qui n’a pas d’équivalent francophone), pareil pour Rogue Squadron… je vous renvoie au site SWU pour vous y retrouvez.

Chevaliers de l’Ancienne Republique


6 tomes actuellement

Au début, la série m’intéressait car elle touche de près au jeu vidéo Knights of the Old Republic (Kotor pour les intimes, auquel je n’avais même pas joué à l’époque) et donc à l’histoire très ancienne de Star Wars, à savoir 4000 ans avant l’épisode IV.

J’ai été bluffée, tout simplement. On suit les pas de Zayne, un padawan pas très doué, qui se retrouve accusé du meurtre de ses camarades, en pleine guerre contre les mandaloriens. Je ne vous en dit pas plus, mais on ne s’ennuie jamais dans cette série passionnante qui multiplie et les intrigues, ainsi que les retournements de situation.

On n’a pas juste deux groupes qui s’affrontent, mais bien trois, quatre, voir cinq qui se battent entre eux. Et puis, on a une galerie de personnages qui vaut le détour : Zayne, bien sûr, mais que serait-il sans ses échanges avec cette fripouille de Gryph notamment. Cerise sur le gâteau, on croise également quelques personnages du jeu vidéo, et on voit se dérouler les évènements qui vont nous y amener… un délice donc.

Jedi


7 tomes actuellement

…Mais ce sont surtout les trois premiers qui nous intéressent : La Mémoire de Quinlan Vos, les Démons de Quinlan Vos et Rite de passage. Ils suivent les traces d’un Jedi nommé… Quinlan Vos, ça vous surprend ? Il dispose de pouvoirs particuliers (il voit des souvenirs en touchant des objets), mais surtout, il a perdu la mémoire, et flirte régulièrement avec le coté obscur.

Et tout le monde aime ce genre de vaurien. L’intrigue est plutôt sympa, sur un bon vieux duel lumière/obscurité, bien qu’il soit ici surtout intérieur. La galerie de personnages vaut également le détour, avec des Jedi intéressants, sans parler de l’inénarrable Villie que je vous laisse découvrir. Par ailleurs, ça vous permet de partir sur de bonnes bases pour…

Clone Wars


10 tomes (série terminée)

C’est la première série qui m’a fait vraiment aimer les comics Star Wars, ainsi que la période Nouvelle trilogie. En dix tomes, elle couvre les évènements de la fin de l’Attaque des Clones à la fin de La Revanche des Siths. On y croise les personnages des films (Anakin et Obi-Wan), mais aussi de l’univers étendu (dont Quinlan Vos et sa bande qui sont au centre de pas mal d’histoires).

Il y en a pour tout les goûts : petits et grands récits, ton dramatique ou plus léger, des grandes batailles et des passages plus intimistes, et on découvre un peu plus les personnalités de Jedi qui ne faisaient que de la figuration dans les films. Très très bonne série, et le fait qu’elle soit calée entre deux épisodes la rend facile à démarrer.

Rébellion


6 tomes actuellement

J’avance par ordre chronologique pour en arriver à Rébellion, qui, ça ne vous surprendra pas, se déroule après l’épisode IV. Je n’ai lu que les quatre premiers, mais ils valent vraiment le coup. Le premier, Jusqu'au dernier ! en effet se déroule… chez les impériaux, et suit les pas d’un lieutenant de l’infanterie, Janek, ancien ami de Luke Skywalker. Le point de vue inhabituel est très intéressant.

Le deuxième tome, Echos du Passé parle de Luke, qui découvre que tout le monde n’a pas forcément de bons souvenirs d’Anakin Skywalker en visitant une planète qui a beaucoup souffert de la guerre des clones. Et dans les tomes suivants (Du mauvais coté et Mon frère, mon ennemi), voilà que les deux amis se rencontrent, alors que tout les oppose. Cela donne une histoire très intéressante, et plutôt poignante.

X-Wing Rogue Squadron


7 tomes actuellement

Difficile de ne pas redire pour cette série ce que je disais pour les romans X-Wings. La période est la même à peu de choses, les personnages également (avec quelques apparitions de Luke dans le tome 1, Rogue Leader), et on retrouve Stackpole au scénario pour la plupart des tomes.

C’est une série riche en rebondissements et en répliques qui fusent, à la fois sérieuse et rigolote, du moins pour les cinq premiers tomes que j’ai lu. Le tome 2, Darklighter, vaut particulièrement le détour : il suit les pas de Biggs Darklighter jusqu’à la fin de l’épisode IV, et se révèle très émouvant.

Legacy


6 tomes actuellement

Et faisons un grand bond dans le futur avec cette série qui se déroule 140 ans après l’épisode IV. On peut enfin dire adieu à Luke, Leia et compagnie, à l’exception de quelques spectres, et passer à une nouvelle génération. L’idée de base n’est pas hyper originale : on a une fois de plus un affrontement entre Jedi et Sith, mais les frontières sont brouillées. On se bat surtout entre l’empereur Roan Fel, dirigeant légitime de l’Empire, et Dark Krayt, qui en a pris les rênes.

Et les Jedi dans tout ça ? Annihilés, une fois n’est pas coutume. Outre le coté sympathique d’une histoire bien plus tardive qui s’amuse à exploiter des évènements pas encore clairement explicités dans les romans (l’empire de Roan Fel, le destin des Yuuzhan Vong…), on appréciera le Skywalker nouveau qui renouvelle bien le genre. Ce cher Cade, puisque c’est son prénom, est devenu pirate après la destruction du temple Jedi. Il refuse d’utiliser la Force en dépit de ses talents particuliers, et est complètement accro aux bâtons de la mort (qui lui évitent de ressentir la Force)

Bref, c’est une histoire aux tonalités plutôt sombres, et en matière de héros soumis aux conflits intérieurs, Cade fait passer Anakin Skywalker pour un ado difficile (ce qu’il est, après tout ^^).

Infinities


3 tomes (série terminée)

Pour conclure, sortons du terrain du canon pour nous pencher sur une série au concept sympathique, celui des univers alternatifs. Pour chaque épisode de l’ancienne trilogie, voilà qu’on joue à « Et si ? ». Et si Luke avait raté son coup dans l’épisode IV ? Et si Luke était mort sur Hoth dans l’épisode V ? Et si le sauvetage de Han ne s’était pas bien déroulé dans l’épisode VI ?

A partir de ce point de départ, trois histoires fort intéressantes. Je n’ai guère envie de vous en dévoiler les tenants et les aboutissants, mais les deux premiers sont vraiment chouettes, avec l’inclusion de quelques références à la nouvelle trilogie. Le Retour du Jedi alternatif suit lui trop son modèle, ce qui le rang un peu moins intéressant.

Et les autres ?

Comme pour les romans, ceci n’est qu’une sélection absolument pas exhaustive. J’ai laissé de coté la série de Légendes des Jedi parce que j’ai toujours eu du mal avec son coté archaïque (en dessin comme en scénario). Cependant, les derniers tomes ont l’air plus intéressants, et ils posent quand même certaines bases… Pareil pour la série Coté Obscur qui se compose de récits indépendants dont la qualité est très variable. Et un cycle comme l’Empire des ténèbres a une importance énorme dans l’univers étendu, mais n’en reste pas moins une daube.

Il existe également une revue, Star Wars la saga en BD qui propose des récits plus ou moins longs et plus ou moins intéressants. Tous ne sont pas à lire, mais il faut reconnaitre que certains sont fort sympathiques, alors si vous connaissez quelqu’un qui a la collection, n'hésitez pas à feuilleter.

Je me rends compte que j’ai presque toujours présenter les comics du point de vue du scénario sans penser au dessin. C’est une omission volontaire parce que j’avoue y prêter assez peu attention. Dans la sélection que je donne, à l’exception de quelques tomes de Rogue Squadron au dessin un peu vieillot, le reste est tout à fait actuel et bien fichu (comparé à des horreurs comme l’Empire des ténèbres). Y’en a pour tous les goûts, y compris avec surcharge d’effets photoshop.

Comme dirait ce cher Obi-Wan, tout est une question de point de vue… D’ailleurs, si vous voulez une autre liste de lecture, SWU propose un dossier assez similaire plus didactique. Si vous êtes sages, je ferais peut-être une troisième partie sur les fanfictions. A condition que j’ai assez de matière…

lundi 26 avril 2010

Quand Luke Skywalker rencontre Jules Verne


Vendredi soir, avec Spocky, je suis allée au Grand Rex profiter d’une projection de l’Empire contre-attaque dans le cadre du festival Jules Verne, qui célébrait les trente ans du film en présence de Mark Hamill.


Evidemment, une heure avant l’ouverture des portes, la file d’attente était bien longue, vu que les places n’étaient pas numérotées. Mais entre la distribution de prospectus, la vente de produits dérivés (on aurait préféré des sandwichs !), le défilé des gens en costume (Dark Vador himself est venu poser juste sous mon nez) et le passage des caméras de télé (« Et quand on passe vous pouvez faire coucou… » «  C’est cela oui vous voulez pas un salut vulcain aussi ? »), il n’y avait de quoi ne pas s’ennuyer.


Une fois installées bien confortablement aux balcons (à déconseiller aux gens sensibles au vertige, on a une vue plongeante sur la salle), après une nouvelle attente (mise à profit pour partir en quête de nourriture), on voit passer quelques petits films sont projetés (présentation du festival, hommage à G. Lucas, message de Christopher Lee), R2 et C3PO qui défilent sur scène en mode épisode IV, et un spectacle de combat au sabrolaser qui rend très bien en photo…


Et puis, après un petit discours des organisateurs, plaisantant sur le fait que les Skywalker et les volcans ne font pas bon ménage (oui, on a faillit ne pas le voir notre Luke), Mark Hamill est monté sur scène sous des tonnerres d’applaudissement, pour recevoir son Jules Verne Legendary Award.

J’ai été surprise par le personnage, sympathique, drôle et surtout humain. Ce qualificatif peut sembler absurde, mais c’est le premier qui m’est venu à l’esprit alors qu’il évoquait son rapport à Star Wars (pour lui ce n’est pas grave qu’il n’ait pas fait d’autre « grand » film, vu tout le monde l’aime bien où qu’il aille vu qu’il est Luke) et son admiration pour Alec Guiness.

On s’amusera de sa méconnaissance totale des films (« c’est dans quel épisode qu’on voit Jabba »), qu’il n’a pas revus depuis 30 ans, et de son talent d’imitateur. Ses imitations d’Alec Guiness et Harrisson Ford étaient tout simplement bluffantes (on comprend pourquoi c’est un très bon doubleur).



Ensuite, le film. Pour moi, c’était comme Noël en avance. Imaginez un peu, je n’ai jamais vu l’ancienne trilogie Star Wars au cinéma (uniquement les nouveaux), et l’Empire contre-attaque est juste mon préféré. C’est simple, j’ai dû passé la moitié du film avec un sourire stupide de pure béatitude plaqué sur le visage.

La version projetée était celle de 97 (avec quelques poussières), ce qui veut dire que l’Empereur est incarné par une femme maquillée en vert avec des yeux de chimpanzé en surimpression, et que Luke crie en tombant. Ca m’avait presque manqué ! Cerise sur le gâteau, le film était en VO, par contre, je me demande qui s’est chargé des sous-titres, parce que lire un sous-titre où Yoda parle de la face obscure de la Force, voilà qui fait peur...

Difficile de dire toute l’émotion à revoir ce film. On y trouve tout ce qui fait Star Wars, avec une tonalité plus dramatique. On a des batailles spatiales (enfin plutôt une bataille terrestre et des courses-poursuites dans l’espace), des combats au sabrolaser, des paysages exotiques, des créatures étranges, des révélations, des enseignements Jedi, des robots détraqués, un Han Solo au sommet de sa forme…

La liste est longue, et je ne vais pas vous ennuyer avec, mais voir ce film sur grand écran était un délice. Les applaudissements lors de THE scène valaient également leur pesant d’or, voilà bien longtemps que je n’avais pas vu ça au cinéma. J’espère que le festival Jules Verne fêtera les 30 ans du Retour du Jedi en 2013 !

samedi 24 avril 2010

Kick-Ass - Matthew Vaughn


En attendant Iron-Man 2 (*bave*), on peut toujours se consoler avec Kick-Ass, film délirant mettant en scène un super-héros sans super pouvoirs, sans super gadgets, qui n’est d’ailleurs ni super riche, ni super sexy… mais vous êtes sûrs que c’est un super-héros ?

Tiré du comic éponyme, Kick-Ass suit les pas de Dave, un lycéen comme les autres, du genre à se fondre dans la masse. Avec une allure de hobbit géant à lunettes, il n’est ni sportif, ni particulièrement brillant en cours, ni drôle. Non, c’est juste un binoclard qui aime lire des comics avec ses potes et fantasmer sur sa prof d’anglais. Son seul pouvoir serait d’être « invisible aux yeux des filles ».

Jusqu’au jour où il décide de devenir un super-héros, comme ça. Il commande une combinaison de plongée sur Internet, s’entraine à poser devant sa glace, part chercher les méchants et… se fait tabasser. Il s’en sort avec moult chirurgie et une certaine insensibilité à la douleur, si bien que la fois suivant, il se fait tabasser… mais s’en sort, et le voilà sur Youtube, acclamé comme un héros. Après quoi, vous verrez, mais soyez rassurés, il y a aura des filles, de la baston, des costumes ridicules, et encore de la baston.

Dès les premières minutes, le film s’impose comme une sorte d’immense pastiche des films de super-héros à tous les niveaux : costumes, musique, dialogues, voir même des scènes entières… Spiderman particulièrement se retrouve ainsi parodié. Dave joue au narrateur et raconte son histoire en voix off, non sans une certaine ironie dans certains de ses propos. Plus tard, on le verra s’entrainer à sauter entre deux immeubles, dessiner son costume sur un cahier, ou méditer sur un « pas de pouvoir, pas de responsabilité ».

Le résultat est très drôle, parce que le modèle type du super-héros actuel est complètement détourné : le personnage n’a subi aucun traumatisme qui l’a poussé à prendre le costume, ses collègues ne sont confrontés à aucun dilemme moral (je doute qu’ils sachent ce que c’est), on assiste juste à un enchainement presque improbable d’évènements.

Les répliques fusent, de même que les retournements de situation imprévus. Certes, il y a quelques passages confus pas très compréhensibles, mais ça ne gâche rien au film qui s’offre quelques belles scènes de baston où les balles ricochent, les coups pleuvent, et le sang gicle. Vous voilà prévenu.

Kick-Ass est un très bon divertissement qui ravira les fans de super-héros, et peut-être même ceux qui ne le sont pas vu son talent à tourner en dérision le sujet (et tant d’autres). Décidément, le réalisateur qui s’est chargé de Stardust (oui il fallait le caser ^^) sait y faire pour produire des films drôles et divertissants.

jeudi 22 avril 2010

Les neuf princes d’Ambre – Roger Zelazny


1. Les Neuf Princes d'Ambre
2. Les Fusils d'Avalon
3. Le Signe de la licorne
4. La Main d'Oberon
5. Les Cours du chaos
6. Les Atouts de la vengeance
7. Le Sang d'Ambre
8. Le Signe du chaos
9. Chevalier des ombres
10. Prince du chaos

Terriens, terriennes, on vous ment ! Nous ne sommes pas le centre de l’Univers, juste un vulgaire reflet. Merci à M. Zelazny de nous avoir révélé la vérité !

C’est sur un bien étrange postulat que repose Les neuf princes d’Ambre, cycle de fantasy en dix volumes. Il n’existe qu’un seul monde réel, le royaume d’Ambre, autour duquel on trouve des Ombres, des mondes parallèles qui ne sont que des reflets d’Ambre, de moins en moins fidèles en fonction de l’éloignement.

La Terre (ou l’Ombre-Terre, comme on l’appelle dans cette série), est une Ombre plutôt éloignée, et c’est là que l’histoire commence (ou plutôt, qu’elle prend le lecteur à son bord). Dans un hôpital américain, un blessé se réveille, sans aucun souvenir de son passé. Et pour ne rien arranger, le personnel médical semble vouloir le garder endormi. Cela n’est pas du goût de notre héros, dont on découvre plus tard qu’il s’appelle Corwin. Il s’échappe et part à la recherche de la personne qui .l’a fait interné, à savoir sa sœur.

Non, nous ne sommes pas dans XIII mais bien dans un roman de fantasy. Corwin va en effet (re)découvrir qu’il est en prince d’Ambre, c'est-à-dire un des neuf fils du roi Obéron, le dirigeant d’Ambre. De ce fait, ce n’est pas un simple humain : il dispose d’un métabolisme et d’une longévité plus qu’enviables et de la capacité de se déplacer entre les Ombres.

Comme le roi Obéron a disparu sans laisser de traces, ni nommer de successeur, c’est une joyeuse ambiance de complots et manigances qui règne dans la famille, afin de déterminer qui va s’asseoir sur le trône. Corwin, lui, aimerait bien (ou plutôt aimera bien, quand il s’en sera souvenu !).

Ces quelques lignes ne font que brosser une bien piètre esquisse de cet univers ô combien fascinant. Imaginez un peu pouvoir vous rendre où vous voulez en fonction de vos désirs, voilà ce qu’est Ambre (entre autres). Aucun monde inventé ne lui arrive à la cheville, dans la mesure où tous font parti d’Ambre. Ne vous étonnez pas de passer par Avalon ou de croiser le Chapelier fou au détour d’un tome.

Dans cet univers d’infinies probabilités spatiotemporelles (parce qu’en plus le temps ne s’écoule pas de la même façon selon les lieux, de quoi donner la migraine à un physicien), Roger Zelazny déploie une incroyable intrigue de complots à la saveur assez particulière.

En effet, toute la série est une vaste histoire de famille, où frères et sœurs se battent joyeusement entre eux, s’alliant et se trahissant au gré des évènements. Tous les coups sont permis, que ce soit de manière directe (un petit duel par ci) ou indirecte (un assassinat déguisé par là). Mais assez étrangement, les protagonistes restent malgré tout une famille, comme le dit si bien Corwin dans Les fusils d’Avalon :

« Malgré nos haines extraordinaires et nos petites rancunes, nous autres, Ambriens, avons l’esprit de famille à un degré surprenant. Nous cherchons toujours à avoir des nouvelles les uns des autres, à connaitre la position de chacun dans un tableau toujours changeant. Une pause pour échanger des potins a sans doute arrêté plus d’un coup fatal entre nous. Je nous imagine parfois comme une bande de vieilles mégères vivant dans quelque chose qui tiendrait à la fois de la maison de repos et la course d’obstacle. »

L’histoire est racontée à la première personne, avec, vous l’aurez remarqué, un ton assez mordant. L’intrigue est déjà chouette, mais racontée par un des protagonistes avec parfois de sérieuses déviations (pour justifier ses actes notamment) et pas mal de sarcasme, cela donne un texte léger et passionnant. Une fois qu’on est dedans, difficile de le lâcher, d’autant plus que Zelazny sait cultiver les fins de chapitre et de romans diablement haletantes.

Les dix romans sont en fait divisés en deux cycles. Le premier, des Neuf princes d’Ambre aux Cours du Chaos, est narré par Corwin. Après presque un tome entier d’introduction bien nécessaire pour appréhender l’univers, on sera servi en matière de complots, de réunions de famille, et de grandes batailles, dans la grande tradition de la fantasy. Il prend une dimension presque mythique sur la fin.

Le deuxième cycle, des Atouts de la Vengeance au Prince du Chaos, passe la main à la génération suivante, dirons-nous. Le ton est différent, car le narrateur change. Il est beaucoup moins intéressé par la course au pouvoir, et beaucoup plus occupé à sauver sa peau. Cela donne une ambiance à la fois plus intimiste, et en même temps beaucoup plus vaste. Le ton est plus barré, et l’intrigue encore plus (voir trop) complexe, mais cela permet de renouveler l’univers.

L’ensemble forme à mon avis un des incontournable du genre. Je connais peu d’équivalents à l’univers incroyable d’Ambre (dont assez bizarrement le premier détail qui me revient est systématiquement ce restaurant servant le meilleur poisson de la ville dont nom et propriétaire changent très régulièrement).

Zelazny s’amuse grandement dans cet univers, avec une intrigue plutôt complexe (facile à oublier entre deux relectures) fort prenante, racontée avec efficacité et une pointe d’humour. Bref, c’est un pur plaisir à lire et à relire.

La série a été continuée après la mort de Zelazny par John Gregory Betancourt, avec le Prélude aux Princes d’Ambre (trois tomes), mais j’avoue n’en avoir guère entendu du bien. Et ce serait dommage de finir sur un goût amer.

Pour les férus de l'univers, il existe également une simili encyclopédie (l'univers d'Ambre, épuisé mais trouvable en occasion), un jeu de rôle sans dés, et le Tarot ou le jeu de la Marelle, tarot imitant celui des livres (dont je ne vous ai pas parlé mais qui fait parti des éléments clés de l’univers, au même titre que la Marelle). Malheureusement indisponible (ou très cher sur Internet), vous pouvez toujours jeter un œil à la version électronique de ce jeu de cartes.

Je l’indique parce que le Tarot a été dessiné par Florence Magnin, de même que les magnifiques couvertures de l’ancienne édition Présences du Futur que j'ai privilégié. Je m’étonne qu’ils ne les aient pas repris en Folio SF, parce que les couvertures collent vraiment aux bouquins et à l’univers (et en plus sur une étagère, les livres forment un paysage, j’avais plus revu ça depuis J’aime lire !). Si vous envisagez d'investir dans cette série, je ne saurais que trop vous recommander d'opter pour cette édition, qu'on trouve encore assez facilement.

mardi 20 avril 2010

Les nombreuses vies de Sherlock Holmes - André-François Ruaud & Xavier Mauméjean


Il est temps que j’en finisse avec Sherlock Holmes (on me souffle dans l’oreillette que j’ai encore L’instinct de l’équarisseur à lire, mais passons), et quel meilleur prétexte pour en fini qu’un ouvrage d’études, et, mieux encore, un ouvrage de la Bibliothèque rouge des Moutons Electriques ?

J’avais testé le concept des Nombreuses vies de… avec Harry Potter, mais le résultat ne m’avait qu’à moitié convaincu pour le petit sorcier bigleux qui est encore trop jeune pour avoir eu plusieurs vies. Sherlock Holmes, voilà autre chose.

Comme d’habitude, l’ouvrage s’ouvre sur une biographie qui s’amuse à rassembler récits « canoniques » (signés Conan Doyle), récits « apocryphes » et évènements historiques (comme la vie de Augusta Holmès, compositeur de musique présentée ici comme une cousine de Sherlock Holmes !). Elle se lit… comme une biographie d’homme célèbre, et elle permet en plus de remettre en ordre des récits qui se lisent dans le désordre en général.

Et il faut reconnaitre que la conclusion vaut son pesant de cacahouètes : « The Times déclarait en 1957 que, puisque aucune nécrologie n’était à ce jour parue, Sherlock Holmes doit toujours être vivant ».

Suite à cette longue biographie, vient une petite chronologie (qui encore une fois peut être fort utile pour les auteurs de fanfictions) et des études sur des sujets variés : les divers « rivaux » du détective (le nombre de pastiches est inimaginable), des théories (qui est vraiment Mary Morstan), des enquêtes (la possible inspiration par Conan Doyle du personnage de Maximilien Heller), etc. Tous ces textes viennent agréablement enrichir la lecture, d’autant plus qu’ils portent sur des sujets très diversifiés.

L’ouvrage se conclue sur quelques nouvelles holmiennes fort intéressantes. Certaines imitent tellement bien le style de l’œuvre originelle (notamment celle de Michel Pagel), qu’on croirait presque avoir un texte de Conan Doyle sous le nez. Ce qui révèle parfois quelques surprises : rencontres avec des personnages historiques, twist final…

Je suis donc sortie très satisfaite de ce Nombreuses Vies… Il est agréable à lire (la biographie est un régal), passionnant, et donne envie de poursuivre sa lecture… un article présente en effet le synopsis complet d’un roman qui explique certains mystères de la série en y ajoutant entre autres une histoire de voyage dans le temps. Hélas jamais traduit en français, ça fait diablement envie !

En complément, et comme il était rangé juste à coté, j’ai aussi lu le Découvertes Gallimard sur le sujet : Enquête sur Sherlock Holmes de Bernard Oudin


Beaucoup d’images (le Bibliothèque Rouge est abondamment illustré, mais il faut reconnaitre qu’il ne fait pas le poids face à un Découvertes Gallimard en couleur), un bon tour d’horizon du personnage des écrits de Sherlock Holmes aux sociétés holmiennes en passant par les adaptations en film… c’est également une très bonne lecture, avec en prime assez d’infos pour faire un pèlerinage autour du personnage.

Qu'on ne vienne plus me dire qu'il faut être fou pour jouer au Quidditch. Se costumer, reconstituer des scènes, faire un pèlerinage sur les lieux du mythe, débattre de théories fantasques… ça ne date pas d’hier, mais bien de Sherlock Holmes (entre autres…).

lundi 12 avril 2010

Lire du Star Wars - 1ère partie

L’autre jour, dans une conversation msn, Spocky a voulu savoir ce qu’il y avait de bien à lire dans l’univers des livres Star Wars, qui compte une bonne centaine de romans (sans compter ceux non traduits), sans parler des comics. On comprendra facilement que l’on puisse s’y égarer, surtout que tout n’est pas à lire.

Du coup j’ai dépoussiéré un article de mon ancien blog pour répondre à sa question. Ne lisant plus de livres Star Wars depuis deux ans (ce qui ne va pas durer maintenant que je m'y suis replongée !), il ne prend pas en compte les dernières sorties, mais les essentiels sont là à mon avis.

La croisade noire du Jedi Fou (Thrawn Trilogy) – Timothy Zahn


1. L’Héritier de l’Empire (Heir to the Empire)
2. La Bataille des Jedi (Dark Force Rising)
3. L’Ultime Commandement (The Last Command)

Si on fait exception de quelques horreurs parues dans les années 80, on peut considérer cette trilogie comme les premiers vrais romans de l’univers étendu de SW. Se déroulant 5 ans après le Retour du Jedi, on y retrouve nos héros favoris (Luke, Leia, Han, etc.) aux prises avec un nouvel ennemi, le grand amiral Thrawn, bien décidé à reconquérir la galaxie au nom de l’Empire.

Ces trois romans peuvent quasiment être considérés comme des épisodes 7, 8, et 9 vu leur qualité. C’est un ensemble cohérent, avec une très bonne intrigue à fils multiples, qui sait très bien reprendre l’univers des films et y ajouter plus d’épaisseur. Autant dire que c’est un régal à lire.

Et comment parler de cette série sans évoquer le Grand Amiral Thrawn, sans doute un des méchants les plus charismatiques de tout Star Wars, d’autant plus qu’il est beaucoup plus subtil que ce qu’on nous sert d’ordinaire (ex n°1 : l’Empereur). Les nouveaux personnages et mondes qui font leur apparition vont d’ailleurs devenir des éléments récurrents des autres romans. Le nom de Coruscant, capitale de la République puis de l’Empire, provient de cette série (George ayant juste modifié la prononciation).

Bref, c’est LA série à lire, et même si certains éléments sont désormais en contradiction avec la nouvelle trilogie de films, il est difficile de ne pas accrocher à l’intrigue diablement prenante. Un vrai Star Wars en livre.

Les X-Wings – Michael A. Stackpole & Aaron Allston


1. L'Escadron Rogue (Rogue Squadron)
2. Le Jeu de la Mort (Wedge's Gamble)
3. Un Piège Nommé Krytos (The Krytos Trap)
4. La Guerre du Bacta (The Bacta War)
5. L'Escadron Spectre (Wraith Squadron)
6. Le Poing d'Acier (Iron Fist)
7. Aux Commandes : Yan Solo ! (Solo Command)
8. La Vengeance d'Isard (Isard's Revenge)
9. Les Chasseurs Stellaires d'Adumar (Starfighters of Adumar)

Autre série, autre genre. Si la trilogie de Thrawn permet de suivre les pas des héros habituels, les X-Wings s’intéresse plutôt aux personnages secondaires, voir à des inconnus complets. 9 tomes ont été écrits, mais ce sont surtout les 7 premiers qui valent le détour.

La série se passe après le retour du Jedi, mais avant la trilogie pré-cité. On y croise Wedge Antilles et quelques autres pilotes apparus dans les films, tandis que les stars se contentent de faire de la figuration (un peu de Leia par ci, une apparition de Luke, et vaguement un fond de Solo dans les derniers tomes). Mais qu'est ce donc que ces histoires ?

Et bien les tomes 1 à 4 parlent de l'escadron Rogue (vous savez, formé par Luke après la bataille de Yavin avec les meilleurs pilotes de l'Alliance, on le voit même se faire décimer dans l’épisode 5...) lancés dans une bataille pour la conquête de Coruscant, puis contre une vilaine Ysanne Isard qui s’amuse à envoyer des virus et à bloquer les réserves de bacta.

Les 5, 6 & 7 s’intéressent aux Spectres, autre escadron cette fois-ci tout nouveau tout frais, et sérieusement déviant dans son genre puisque ses membres ont été recrutés moins pour leurs talents de pilotes que leurs autres capacités (infiltration, fabrication de bombe…). Du coup, on les retrouve à… non je préfère ne pas raconter, c’est le genre de roman qu’on lit dans un état d’ahurissement total à se demander ce qu’il vont pouvoir inventer après.

Quant aux deux derniers, ils reviennent à nos amis Rogues. Le 8 est franchement dispensable, et le 9 je ne m’en rappelle plus, donc je n’en dirais rien !

Dans tous les cas, on se retrouve face à des petits nouveaux, et contrairement à ce qu’on pourrait croire c’est délicieux et hyper prenant. C’est une série plus légère, avec beaucoup d’humour (surtout chez les Spectres), mais il y a aussi de très bonnes intrigues : des complots, des batailles épiques, la prise de Coruscant par les rebelles… on ne s’y ennuie jamais, et à quelque part on est très proche de l’essence des vieux films où on a trois pequenots qui s’en prennent au méchant Empire.

Les Ombres de l’Empire (Shadows of the Empire) – Steve Perry


Un roman solo, pour changer. C’est un des rares dans une licence de livres chez qui la loi de la série prime, et c’est accessoirement une perle rare. Les Ombres de l’Empire est un chainon manquant, puisqu’il se déroule entre l’Empire Contre-attaque et le Retour du Jedi. Mieux, il commence à la fin du premier et s’arrête au début du deuxième.

Ce n’était pas forcément un exercice facile, mais l’auteur le réussit avec brio. Il comble parfaitement les trous, notamment en ce qui concerne l’évolution de Luke qui passe d’apprenti peu sûr de lui à vrai Jedi au fil des pages (on le voit notamment construire son nouveau sabre).

L’intrigue suit les pas de nos héros qui courent après Boba Fett pour libérer Han Solo, et qui croisent la route d’une organisation criminelle qui pourrait les aider dans leur lutte contre l’Empire, le Soleil Noir. Enfin, si leurs intentions sont sincères… Le rythme est assez haletant, les nouveaux personnages sont plutôt intéressants (Dash Rendar en guise de simili Han Solo, le Prince Xizor, Guri l’androïde)… c’est court, mais rondement mené.

La trilogie Yan Solo (The Han Solo Trilogy) – Ann C. Crispin


Le coup du paradis (The Paradise Snare)
Le Gambit du Hutt (The Hutt Gambit)
L’Aube de la Rébellion (Rebel Dawn)

Pour combler le manque de ceux qui sont fans de Han Solo, les Ombres de l’Empire ne sont pas recommandés, par contre, il y a cette trilogie (à ne pas confondre avec les Aventures de Han Solo, une daube infâme). Celle-ci porte sur la jeunesse de notre vaurien favori : ses premiers amours, sa rencontre avec Chewbacca, son amitié avec Lando, comment il a obtenu le Faucon Millenium, ou encore comment il a fini par se mettre Jabba à dos.

On y croise pas mal de têtes connus de la pègre (Jabba, Boba Fett et autres chasseurs de prime), et on visite surtout les bas-fonds de Star Wars, façon cantina de Mos Eisley. On découvrir avec plaisir la jeunesse du personnage, et le tout s’inscrit parfaitement dans l’univers, alors pourquoi se priver ?

Le Nouvel Ordre Jedi (New Jedi Order) – Nombreux auteurs


22 romans, je vous renvoie à la fiche du site SWU pour plus de détails

Certainement la série choc de tout l’univers de Star Wars, qui a sérieusement marqué les esprits à l’époque de sa parution. Maintenant, sa spécificité est devenue classique, mais imaginez un peu : 25 ans après l'épisode 4, de nouveaux aliens débarquent dans la galaxie, super forts, terrifiants, avec une culture d’inspiration aztèque basée sur la scarification et la douleur, avec des vaisseaux organiques… ces terrifiants Yuuzhan Vong sont en plus non perceptibles dans la Force ! Et oui, ça fait mal pour les Jedi !

Ce qui frappe, ce n’est pas un énième méchant encore plus méchant et puissant que les autres, mais la raclée des premiers tomes. Les morts pleuvent, y compris des personnages capitaux, alors que la dernière mort frappante dans SW était encore celle de Obi-wan Kenobi ! Les Jedi traversent une phase de remise en question pas piquée des hannetons, et honnêtement, à lire les six premiers tomes, on se demande vraiment qui sera en vie à la fin, et qui va gagner aussi !

Point de Rupture (Shatterpoint) – Matthew Stover


Autre choc en matière de Star Wars, Point de Rupture, raconte une mission de Mace Windu pour retrouver sur sa planète natale son ancienne padawan. Ouvrir ce livre, c’est sortir des sentiers balisés de SW, s’aventurer en terrain inconnu, celui de l’introspection personnelle, celui de l’obscurité, de l’interrogation, de la remise en question (la vraie remise en question intelligente, pas sur une bête histoire de parents maléfiques ou de passage du coté obscur…)

Ce roman s’intéresse à Mace Windu (mais si, vous savez, Samuel L Jackson !), le maître Jedi qui dans les films qui a un sabre violet et… c’est à peu près tout ! Et bien accrochez vous, car la vérité est ailleurs, enfin dans ce livre. Un maître Jedi au vrai sens du terme, avec sa puissance, ses qualités, ses interrogations, le tout jeté dans un champ de bataille monstrueux… Ca se dévore littéralement, on apprécie grandement les petites incursions dans l’esprit du Maître via son journal intime qui font tout le charme du bouquin. Et en plus ce n’est pas dur à suivre, il faut juste avoir vu les épisodes 1&2.

L’auteur a également la novélisation de l’épisode 3, fait qui mérite d’être mentionné car le livre compense amplement les faiblesses du film, et se révèle même bien plus intéressant sur certains points. Une narration originale (parfois à la 2e personne du singulier) et une remise dans le contexte pas négligeable (avec des références BD, livres et dessins animés), fait qu’on est presque déçu quand on voit le film !

Le fantôme de Tatooine (Tatooine Ghost) – Troy Denning


Autre genre, ce livre porte sur Han et Leia juste après leur mariage, qui partent en voyage sur Tatooine pour retrouver un tableau qui dissimule la clé d'un code de l'Alliance... là dessus Leia se retrouve confronté à son passé et à ses angoisses, puisqu’il s’agit là de la planète natale de son père.

Beaucoup plus centré sur une seule intrigue au lieu de multiples histoires et points de vue, ce qui est rare pour du SW, c’est aussi un des 1ers romans à intégrer des éléments de la prélogie... un bon numéro, plus calme et introspectif. Le changement n’est pas désagréable.

Vous l’aurez compris, les romans SW ce n’est pas non plus de la grande littérature (après tout c’est purement commercial et les traductions assez abominables n'aident pas), mais quand on apprécie l’univers, il y a quelques séries qui se lisent bien, et des noms qu’on recroise ailleurs sur des « vrais » romans. Si jamais l’envie vous prend d’en lire un (on les trouve ponctuellement en bibliothèque, dans le commerce c’est plus aléatoire), n’hésitez pas à me faire signe, je serais curieuse d’avoir l’avis de gens qui ne vont pas au cinéma déguisés en Princesse Leia ^^.

Cependant je vous avoue que plus ça va, plus je préfère les comics, qui est un format plus adapté à l’univers. Je vous en aurais bien parlé mais vu la taille de cet article, ce sera pour une prochaine fois, ils méritent une section à part de toute façon !

mercredi 7 avril 2010

Au guet ! – Terry Pratchett


Cela fait bien quelques années que je n’ai pas lu de roman de Terry Pratchett. Les Annales du Disque-Monde ont beau être une série très connue dans le domaine de la fantasy, mes lectures remontent au lycée, et je finis toujours par repousser la reprise de cette série aux calendes grecques. Heureusement, le Cercle d’Atuan m’a donné un bon prétexte pour me plonger dedans.

C’est Tortoise, notre éminente spécialiste de Pratchett (on ne peut pas tous être spécialiste ès-Gaiman ;) qui a proposé Au Guet ! parmi les nombreux volumes, vu qu’apparemment il n’est pas utile de commencer par le numéro 1. J’avais déjà lu quelques romans sur Rincevent et sur la Mort, mais je n’avais pas encore mis le nez ceux portant sur le Guet, dont ce titre est le premier.

Dans la grande et folle ville d’Ankh-Morpork, le Guet est là pour assurer la sécurité… enfin, vu son faible effectif (quatre personnes en comptant Carotte, le nouveau venu), et la dangerosité de la ville qui fait qu’ils ont tout intérêt à « courir lentement », ils sont plutôt là pour faire joli dans le décor. Mais ils vont avoir l’occasion de faire preuve de leurs capacités et de leur valeur alors qu’une bande d’illuminés invoque un dragon en ville pour pouvoir y prendre le pouvoir.

Ca ne surprendra personne si je dis que Au guet ! est autant une lecture drôle qu’une drôle de lecture. On rit beaucoup, mais pas que, et ça je ne m’y attendais pas forcément.

Parlons d’abord de l’humour. Pratchett le manie sous toutes ses formes : jeux de mots, ironie, parodie, références diverses et variés, dialogues de fondus, il y en a pour tous les goûts. J’ai personnellement beaucoup apprécié la naïveté de Carotte qui donne lieu à de sacrés quiproquo, ainsi que la vision de la vie par le Patricien, complètement à l’opposé du spectre.

Et puis le bibliothécaire de l’Université invisible, bien sûr. Je pense qu’aucune personne travaillant en bibliothèque ou centre de documentation ne peut rester de marbre face à cet anthropoïde.

Mais comme je le disais, Au Guet ! ne se résume pas à des bonnes blagues (par ailleurs superbement rendues par le traducteur qui doit à mon avis suer sans et eau pour retranscrire les jeux de mots avec autant de talent…). Les personnages sont drôles, mais aussi attachants, comme Vimaire. Il y a une réelle intrigue avec du suspens, des rebondissements et des surprises imprévues.

Et puis, il y a une très bonne écriture. C’est l’élément marquant de ce roman. Il arrive que l’humour cache la pauvreté de l’écriture, mais ce n’est pas du tout le cas ici, bien au contraire. L’écriture de Pratchett est riche et intelligente. Les descriptions sont bourrées d’ironie, mais aussi incroyablement visuelles. Les dialogues sont peaufinés, le vocabulaire riche...

Ce gars pourrait écrire des choses ultra sérieuses sur la famine en Irlande (toute référence avec une nouvelle de Fabrice Colin étant purement fortuite) et le faire avec autant de brio. Je n’y avais jamais prêté plus attention que cela dans mes précédents Pratchett, mais il a une vraie plume.

Ca a été un plaisir donc de redécouvrir ainsi Pratchett. Même si fondamentalement ce n’est pas mon genre de livre (c’est contradictoire mais j’aime assez peu les choses humoristiques bien que j’en écrive beaucoup), il faut reconnaitre que c’est prenant, bien écrit, et qu’on avance dans l’histoire le sourire aux lèvres.

Ptêtre bien que je m’y remettrais, un de ces quatre, ne serait-ce que pour avoir la suite des aventures de Carotte. « La prochaine fois il va nous ramener le patron de la guilde des Assassins sous prétexte qu'ils tuent des gens. »

Avis des autres Atuaniens : Acr0, Arutha, Olya, Sherryn, Spocky, Tortoise, Zahlya

lundi 5 avril 2010

L’épouse de bois – Terri Windling


Lorsque j’ai commencé à chanter ma joie à l’idée de pouvoir lire un roman de Terri Windling (auquel j’emprunte actuellement la couverture en guise d’avatar), on m’a demandé qui était cette personne. Il est vrai que si on ne met pas le nez dans l’histoire de la fantasy, il y a peu de chance de la connaitre, alors qu'il s'agit d'une anthologiste et éditeur de renom.

Il faut dire qu’on a assez peu de traces en France : une anthologie sur les contes de fées, Blanche Neige, rouge sang, alors qu’elle en a dirigé des dizaines ; quelques études publiées de ci et de là, notamment dans les Nombreuses vies d’Harry Potter (et autres ouvrages des Moutons électriques, tiens donc). Bref, pas grand-chose, mais cette grande dame a fort peu écrit, tout au plus quelques nouvelles et romans dont celui-ci.

L’épouse de bois, sous la très belle couverture signée Brian Froud, est une histoire étrange, très proche de la fantasy urbaine, à ceci près qu’elle se déroule en plein désert de l’Arizona. L’héroïne principale, Maggie Black, est à la fois écrivaine et journaliste. Elle entretient depuis très longtemps une correspondance avec un poète, David Cooper.

Alors qu’il vient de mourir dans des circonstances fort étranges (il a été retrouvé noyé dans le lit d’une rivière asséchée), voilà que Maggie se retrouve héritière de sa maison située dans les montagnes. Elle décide donc de s’y installer pour y écrire sa biographie. Arrivée là-bas, elle se rend vite compte que la mort du poète n’est pas la seule chose étrange aux alentours…

L’Epouse de bois est un roman envoutant, dans lequel on plonge à corps perdu, non pas pour l’intrigue haletante, mais surtout pour l’univers à la fois féérique et terre à terre. C’est en cela qu’il ressemble à de la fantasy urbaine, dans la proximité qu'il entretient entre monde imaginaire et vie de tous les jours. Il y a quelque chose de la forêt des Mythmagos de Robert Holdstock et du Dieu dans l’ombre de Megan Linholm dans ce roman, qui a cependant une personnalité bien à lui qui vaut le détour.

Pour commencer, l’Epouse de bois est une mise en abîme intéressante. Il est inspiré de la peinture de Brian Froud qui lui sert de couverture (la couverture précède le livre donc), qui elle-même apparait dans l’histoire comme une source d’inspiration pour une des œuvres de David Cooper, elle-même nommée l’Epouse de bois.

La frontière entre faits réels et imaginaire est assez floue, car bien que les personnages mis en scène soient purement fictifs, certains sont intégrés à des cercles artistiques bien réels, principalement le courant surréaliste, à tel point qu’on en vient à s’interroger sur ce qui est fictif et ce qui ne l'est pas. D’autant plus que l’auteur (la vraie), Terri Windling, partage sa vie entre l'Arizona et l'Angleterre, comme Maggie Black.

L’histoire parle beaucoup des artistes, qu’ils soient peintres, sculpteurs ou écrivains. Du mouvement surréaliste, beaucoup, mais aussi de l’artiste qui est en chacun de nous. Tous les protagonistes de l’histoire, à leur façon, sont des artistes. Certains l’assument, certains en souffrent, certains l’ignorent… les multiples interrogations sur l’acte de création sont très intéressantes.

Le texte est ponctuée d’extraits de poèmes, certains tirés de l'œuvre de nombreux poètes (dont Pablo Neruda pour beaucoup), et d'autres, ceux de David Cooper, créés par Terri Windling. Je suis loin d’être passionnée par la poésie, mais je dois reconnaitre que par petites touches, parsemé au gré des pages, cela donne une saveur particulière à l’histoire.

Je me rends compte que je n’ai qu’à peine évoqué la partie fantasy à proprement parler. Il est assez difficile de la décrire, mais elle se révèle fascinante. Il y a quelque chose des fééries britanniques dans son fonctionnement, avec les pactes, les dialogues étranges, et certaines entités (à l’image de la couverture), mais le tout a été métamorphosé par le lieu, l’Arizona, ce qui donne un bestiaire tout autre (coyotes, cactus…) qui évolue dans un décor qu’on croise rarement dans les romans.

L’épouse de bois est donc une véritable invitation au voyage, complètement en marge de la production traditionnelle. Il n’y pas de quête ou de grand méchant, pas de suspense haletant, pas de grande magie, sinon un peu de folklore. C’est un roman tout en subtilité, où tout est évoqué par petites touches.

Il s’offre le luxe, dans cette atmosphère de rêve éveillé, de parler autant de choses irrationnelles que rationnelles : il parle beaucoup d’amour, d’amitié et autres relations entre les gens, et plus largement de la vie, des choix qu’on fait. On suit les pas de Maggie avec autant de fascination quand elle découvre l’univers mystérieux des montagnes que quand elle discute vie de couple avec une de ses voisines.

Vous l’aurez sûrement compris, je suis tombée amoureuse de ce roman, dont la lecture a été un pur moment d’enchantement. C’est une œuvre à part, avec un ton particulier et un univers personnel. Difficile, une fois fermé ce livre envoûtant, de ne pas avoir envie de visiter l’Arizona, pour espérer apercevoir une de ses étranges créatures, ou même ses protagonistes humains, tous très attachants. C’est donc un pur coup de cœur que je vous recommande chaudement.