Doctor Who – Revolution of the Daleks

Après dix mois d’absence dans notre monde et dans la série, le Doctor a fait un petit retour avec le traditionnel épisode spécial de fin d’année (qui est désormais un épisode spécial de début d’année). Au programme : des daleks, du compagnonnage et probablement quelques spoilers de ma part (en même temps vu comment la BBC a divulgâché la moitié des éléments de l’épisode, je risque de ne pas vous apprendre grand-chose).

L’épisode commence là où s’était arrêté l’épisode du Nouvel An de 2019, avec un cadavre de Dalek à mettre aux archives. Forcément, quelqu’un décide de le récupérer pour l’étudier. Franchement, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

Pendant ce temps, Yaz, Ryan et Graham sont sans nouvelles du Doctor depuis dix mois. Qu’à cela ne tienne, ils ont décidé de veiller eux-mêmes sur la planète Terre, et essayent de mener l’enquête lorsqu’ils entendent parler de daleks et que cela implique un homme d’affaires crapuleux qu’ils connaissent bien.

Et toujours pendant ce temps, le Docteur est en prison. Depuis beaucoup de temps. Heureusement Captain Jack Harkness arrive à la rescousse pour la sortir de là. Vive Jack, c’est clairement l’atout numéro un de cet épisode.

Doctor Who est une série qui se fait rare en ce moment, et comme j’y suis très attachée je préfère ne pas trop me focaliser sur le négatif alors évacuons tout de suite la partie qui pose problème : l’intrigue.

Je sais qu’un certain nombre de phénomènes étranges (aussi connus sous le nom de « ta gueule c’est magique) permettent de justifier que toute la Terre ne tremble pas en permanence à l’idée d’être envahie par les extra-terrestres (bien que cela se produise à intervalles réguliers), mais tout de même : à quel moment un premier ministre arrive à proposer des drones en forme de Daleks sans que personne ne réagisse ?

Je sais qu’il est compliqué pour une telle série de maintenir une vraie continuité, et qu’il est sans doute difficile de faire du neuf sur le sujet des Daleks, mais tout de même, la suspension de l’incrédulité n’a pas fonctionné sur ce point-là.

Mais j’ai passé outre, parce que cet épisode arrive à faire ce qui a manqué pendant pratiquement toute la dernière saison : il prend le temps de s’occuper des compagnons. Les actuels comme ceux du passé (enfin celui du passé, mais clairement Jack se pose ici en porte-parole de tous ceux qui ont précédé la « famille » actuelle du Doctor).

D’ailleurs parlons -en de Jack. Autant son retour dans Fugitive of the Judoon m’avait un peu déçu car le personnage m’avait semblé un peu en roue libre, autant là on retrouve le vrai Captain Jack, à savoir ce baroudeur qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui flirte à la moindre occasion, mais qui porte aussi le poids de son immortalité et des horreurs qui hantent son passé.

John Barrowman réussit vraiment à reprendre toutes les nuances du personnage et franchement on en redemande. Mais pas trop non plus. Personnellement j’aime bien l’idée que ce personnage continue à pointer son nez de temps à autre, comme pour lier entre eux tous les Doctors de la nouvelle série.

Côté compagnons actuels, on est sur deux directions différentes. D’un côté nous avons Yaz qui veut coute que coute rester avec le Doctor. Cela donne lieu à une conversation avec Jack où elle fait bien comprendre son point de vue. Et les réponses de Jack sont juste <3 <3 <3. Il essaye de rester positif et en même temps on sent toute sa douleur derrière.

De l’autre côté, nous avons Ryan. Lui, il fait le choix de Martha, en quelque sorte (le côté amour non partagé en moins). Il a aimé son voyage avec le Doctor, cela l’a clairement fait grandir, mais maintenant il a envie de vivre ses propres aventures et de rentrer chez lui.

Je trouve superbe qu’il fasse ce choix et que Graham l’accompagne. Trop souvent, les compagnons se séparent du Doctor de façon tragique (avec un effet de surenchère parfois). On manque clairement de ces personnages qui partent de leur plein gré, sans pathos… un peu comme au tout début de la série.

Le dernier point important de cet épisode, c’est le Doctor, forcément. Tandis que les compagnons peinent à gérer son absence, elle essaye d’intégrer les révélations de la dernière saison. Et son long séjour en prison ne l’a pas vraiment aidée à les accepter. Clairement, on est loin de l’incarnation guillerette de la saison 11, plutôt sur une sorte de froide colère… très dixième Docteur en fait.

J’aime bien le fait que ce soit Ryan qui aborde le sujet avec elle. Et en même temps c’est un peu inquiétant de se dire qu’avec son départ, le Doctor perd peut-être la personne avec laquelle elle était le plus à l’aise pour parler de ses états d’âme. 

 

 

Voilà pour ce Revolution of the Daleks qui n’a rien de révolutionnaire dans son intrigue, mais qui vient compenser le manque de temps consacré aux compagnons dans la saison précédente. Et par les temps qui courent, on ne va pas dire non à ce genre de sucrerie.

Je suis curieuse de ce que donnera la prochaine saison. Le passage de trois à deux compagnons devrait simplifier les dynamiques. Les révélations sur le Doctor ouvrent également pas mal de possibilité (sans aucune obligation d’en faire un élément central de l’intrigue).

Par contre on part sur une série réduite (8 épisodes seulement) et il faut croiser les doigts que la situation actuelle ne vienne pas encore bouleverser tout ça… affaire à suivre comme toujours !

Infos utiles : Revolution of the Daleks est un épisode spécial de nouvel an de Doctor Who. Diffusé le 1er janvier 2021, il a été écrit par Chris Chibnall et réalisé par Lee Haven Jones. 1h10 environ.

D’autres avis : Yoda Bor, Zakath Nath