Après avoir découvert en début d’année la plume de Robert Jackson Bennett par
le biais de son roman
American Elsewhere, nos chemins se recroisent à nouveau en cette fin d’année par le biais d’une
novella, publiée comme il se doit dans la collection Une heure-lumière.
J’aurais difficilement pu choisir une meilleure période pour lire ce texte qui a trouvé une résonance toute particulière dans le contexte des élections présidentielles aux États-Unis. En effet, Vigilance nous fait visiter ce pays dans une version futuriste qui exacerbe ses travers actuels.
Vigilance est le nom d’une émission de télé-réalité dont le concept est simple : il organise et met en scène des tueries de masse comme des shows. Il rassemble une audience phénoménale et met en avant la nécessité d’être vigilant (et armé !), toujours prêt à se défendre face à une attaque.
Cette novella est une lecture glaçante, qui n’a aucun mal à appuyer là où cela fait mal. Bien sûr l’éternelle question de la détention d’armes à feu se pose, mais c’est aussi toute la mécanique médiatique de captation des audiences qui est abordée via le point de vue de l’organisateur de l’émission (un personnage désagréable au possible d’ailleurs).
Ce n’est clairement pas une lecture qui remonte le moral, mais c’est là où le format court est un avantage : c’est percutant, et on ne reste pas trop longtemps enfermé à l’intérieur. Il n’y a guère que la fin que je n’ai pas vraiment appréciée, mais je ne suis pas sûre de savoir quelle fin aurait pu être satisfaisante sur ce type de récit.
Vigilance est donc une novella très réussie, un pur texte de SF à la fois très prenant dans son déroulement et frappant dans son propos. Gardez juste à l’esprit de le lire dans de bonnes conditions, car c’est un texte un peu trop proche de la réalité pour qu’on reste totalement de marbre face aux horreurs qu’il met en scène.
Infos utiles : Vigilance est une novella de Robert Jackson Bennett parue en 2019 en VO et en 2020 en VF aux éditions du Bélial’, dans la collection Une heure-lumière. Traduction de Gilles Goullet. Couverture d’Aurélien Police. 164 p.
D’autres avis : Au pays des Cave Trolls, Le culte d’Apophis, L’épaule d’Orion, Les lectures de Xapur, Les lectures du Maki, Lorhkan et les mauvais genres, Quoi de neuf sur ma pile
Beau choix de période pour cette lecture, un peu d'angoisse sur l'angoisse, c'est ça qu'on appelle combattre le mal par le mal ? ^^
RépondreSupprimerIl n'y aura en tout cas pas besoin de me mettre une arme sous le nez pour que je la lise un jour.
@Baroona
SupprimerContrairement à ce qu'on pourrait penser, des fois fois ça marche mieux qu'un feel-good book ^^
L'un des meilleurs opus de la collection. J'ai adoré cet univers et la réflexion qui s'y rapporte.
RépondreSupprimer@Yogo
SupprimerJe pense pas que c'est celui qui me restera le plus en tête, mais effectivement il est efficace ^^
Brrrr, à lire sous un plaid.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerAu chaud, chez soi, et loin des gens de manière générale ^^
Je suis encore traumatisée par le billet de Lorhkan, je ne lirai clairement jamais ce texte XD
RépondreSupprimer@Alys
SupprimerJe peux comprendre ^^
Sa lecture est prévue un jour pas trop lointain (espérons-le !)
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerTu vas voir, ça réchauffe le coeur... ou pas xD
Très clairement une grosse claque pour moi. Je l'ai lu sous apnée, complètement halluciné par ce que l'auteur me présentait.
RépondreSupprimerAu moment des élections présidentielles US, le récit m'est revenu en tête, et ça m'a fortement rappelé les raisons que Bennett présentait pour justifier ce qu'il montre ensuite dans le texte. Froid dans le dos...
Un des tous meilleurs titres de la collection.
@Lorhkan
SupprimerOui il tape là où ça fait mal c'est sûr. C'est pas mon favori dans toute la collection ceci dit, mais les goûts et les couleurs, toussa...