Après le feu d’artifice des deux premiers épisodes, Doctor Who revient à une formule beaucoup plus sage cette semaine. Sans doute trop sage même. Mais si la réalisation finale laisse à désirer, les ingrédients sont intéressants, alors voyons tout cela en détail, avec des spoilers évidemment.
Le synopsis de l’épisode pourrait être un titre de vidéo YouTube : « Le Docteur prend des vacances, ça tourne mal ».
C’est un grand classique de l’univers Doctor Who. Des fois je trouve que ça tourne même moins mal quand le Docteur et ses compagnons se jettent volontairement dans les ennuis. L’exemple le plus marquant de vacances foirées (dans mon palmarès personnel en tout cas) est l’épisode Midnight (saison 4) où le Doctor ne passe vraiment pas loin d'une mort définitive lors d'une visite touristique. Avec des simples humains.
Orphan 55 s’appuie également sur un autre grand classique de Doctor Who : le scénario de la base assiégée (c’est même un très grand classique de l’ère du deuxième Docteur, c’est dire à quel point c’est classique !). Ici la base est un spa luxueux menacé par des monstres peu sympathiques, les Dregs. Soit.
Pour pimenter l’intrigue, on ajoute une petite galerie de personnages pour créer de l’interaction : un couple de petits vieux sur le point de se marier au bout de quarante-sept ans de vie commune, une femme dont on a dû mal à déterminer si elle fait office de service de sécurité ou de PDG, une jeune femme que Ryan va essayer maladroitement de draguer, une femme-chat et un père et son fils dotés de superbes perruques vertes (tiens mais c’est Roger de His Dark Materials !).
Et là-dessus vient se greffer un message qui nous met en accusation sur la nécessité de prendre soin de sa planète. Tout à fait normal, c’est du pur Doctor Who.
Sur le papier, les ingrédients sont plutôt excellents. Et j’étais plutôt enthousiaste en début d’épisode. J’ai même globalement passé un bon moment devant (oui je suis très bon public, et alors ?).
Mais je me suis tout de même rendue compte que quelque chose clochait quand les personnages ont commencé à mourir sans que cela ne déclenche la moindre émotion. Il faut dire que l’histoire ne nous donne guère le temps de faire connaissance avec eux, et ceux qui ont la chance de voir leur parcours développé ne brillent pas par leur cohérence (n’est-ce pas Bella ?).
C’est un peu triste parce que les personnages secondaires, c’est peu le ciment de Doctor Who. Bien sûr c’est une série télé avec des aliens et des voyages dans le temps, mais ce qui donne de l’épaisseur à ces histoires, bien plus que les effets spéciaux (qui étaient ridicules et inexistants au tout début d’ailleurs), ce sont les rencontres que fait le Docteur, qui contextualisent le lieu et l’époque. Cela créé un point d’ancrage de savoir par exemple que l’on a toujours un ado rebelle peu importe où l’on se rend !
Quant au message délivré par l’épisode, je suis un peu divisée. Il était intéressant de mettre en scène une planète détruite par ses habitants (la 55e de la catégorie d’ailleurs) et de révéler plus tard qu’il s’agissait de la Terre. Et d’utiliser le Docteur pour délivrer une solide volée de bois vert à ses actuels habitants.
Alors que l’Australie est littéralement en feu et que nous continuons à faire l’autruche face la question du changement climatique, une partie de moi a trouvé que la leçon était nécessaire et qu’on pouvait se permettre ce manque total de subtilité.
L’autre partie de moi ne peut s’empêcher de noter néanmoins que si Doctor Who est une série moralisatrice (dans le bon sens du terme), cela fonctionne parce qu’elle ne martèle pas forcément ses messages à coup de massue comme c’est le cas ici et laisse le spectateur faire son propre cheminement mental.
Orphan 55 n’est donc clairement pas un épisode qui marquera les esprits, d’autant plus qu’il ne tient pas la comparaison avec de nombreux épisodes exploitant les mêmes thématiques ou les mêmes schémas narratifs.
C’est dommage parce qu’à défaut d’être mémorable, Orphan 55 avait au moins les ingrédients pour être un épisode sympathique, mais il pêche vraiment dans sa réalisation. Espérons que les épisodes qui vont suivre seront un peu plus convaincants…
Infos utiles : Orphan 55 est le troisième épisode de la saison 12 de Doctor Who. Le scénario est signé Ed Hime et la réalisation Lee Haven Jones. Première diffusion en 2020. 46 min environ
Autres avis : Yoda Bor, Zakath Nath
Vous pouvez également lire les chroniques en VO des sites Den of the Geek et io9 ainsi qu’une analyse assez intéressante sur la réalisation du site Doctor Who TV.
Je ne lis pas tes avis, donc ne les commenterais plus jusqu'à ce que je rattrape mon retard dans le visionnage de cette saison.
RépondreSupprimerMais je reviendrais plus tard
@Le chien critique
SupprimerPasse quand tu veux, je serais ravie d'avoir ton retour aussi ^^
Un épisode merdique, incohérent, de grosses ficelles, avec un Docteur qui laisse tout le monde mourir sans que cela l'émeuve le moins du monde.
SupprimerLe message politique derrière est amené au forceps (à l'inverse de celui de l'épisode Praxeus).
Et puis cette fin...
@Le chien critique
SupprimerLes morts qui tombent comme des mouches, c'est vraiment l'aspect que je trouve le plus mal traité dans cette saison, on dirait que ça n'a aucune importance.
T'as pas trouvé la conclusion un peu bizarre ?
RépondreSupprimerLa Doc venait de trouver que les Dregs avaient besoin de gaz carbonique pour vivre et du coup je pensais qu'on allait plutôt aller vers une tentative de réconciliation puisque les humains avaient eux besoin de leur oxygène.
A la place, elle se barre et elle laisse tout le monde s'entre tuer, j'ai trouvé que ça ressemblait beaucoup à Arachnids de l'année dernière où elle laisse les araignées mourir de faim.
(et je suis pas sûre de beaucoup aimer l'idée de monde parallèle).
@Yoda Bor
SupprimerOui sur le coup j'étais persuadée aussi que cette découverte allait avoir son intérêt (parce qu'indirectement ça implique qu'effectivement les Dregs sont en train de réparer la planète qu'ils ont eux-même détruit). C'est comme s'ils savaient pas quoi faire de l'idée au final, dommage...
Oui, mais non. C'est même pas un épisode lambda, c'est un mauvais épisode lambda.
RépondreSupprimerJ'aime bien la remarque de Yoda Bor par contre. Je me suis tellement désintéressé de cet épisode que je n'y avais pas réfléchi, mais c'est vraiment une étonnante caractéristique de ce Docteur...
@Baroona
SupprimerEt encore dans le contexte de la saison 12 je trouve que ça a plus de sens qu'elle s'en fiche (enfin disons que ce qu'elle voit à la fin de l'épisode 2 peut parfaitement expliquer qu'elle soit un peu moins aimable que d'ordinaire).
Tu te doutes bien que j'ai absolument détesté cet épisode ! Pour moi, il est aussi mauvais que celui des araignées l'année dernière ! Une intrigue incohérente, des personnages secondaires inexistants, une conclusion super lourde et inutile... Pas de doutes, Chibnall s'est entouré de gens à son niveau pour espérer qu'on ne remarque pas ses intrigues stupides, l’inutilité des compagnons, etc. Hélas, il ne dépareille pas dans ce début de saison...
RépondreSupprimer@JainaXF
SupprimerAh non je ne suis pas d'accord, il était sympa celui des araignées si on oublie la fin incohérente. Enfin en tout cas j'en garde un pas trop mauvais souvenir ^^.
Pas accroché du tout à cet épisode qui était très moyen. Cette reprise est un peu difficile pour moi ^^
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerCa va mieux ensuite (enfin pour ceux que j'ai vus)