Après avoir lu l’excellente Quête onirique de Vellitt Boe, j'ai voulu remonter à la source de l'inspiration de Kij Johnson. Je me suis donc penchée sur La quête onirique de Kadath l'inconnue, un court roman de H. P. Lovecraft. L’occasion pour moi de découvrir un peu cet auteur et son univers des Contrées du Rêve.
Écrite dans les années 20 et publiée après la mort de l’auteur dans les années 40, La quête onirique de Kadath l'inconnue est une longue novella (ou un court roman à vous de voir) où l’on suit les pas de Randolph Carter, un homme venu du monde de l’éveil (le nôtre donc) qui est hanté par une vision, celle de la Cité des Dieux anciens des Contrées du Rêve.
Il est prêt à tout pour atteindre ce lieu, y compris accéder à la terrifiante forteresse de Kadath l’inconnue. Sa quête va donc l’emmener d’un bout à l’autre des Contrées du rêve, avec moult rencontres et moult péripéties (et des chats !).
Lire La quête onirique de Kadath l'inconnue, c’est remonter aux sources de la fantasy, tant ce texte a un parfum de vieille école (normal vu quand il a été écrit) avec son récit plutôt court qui multiplie les rebondissements et les lieux visités avec des descriptions plutôt foisonnantes.
C’est donc un texte intéressant à lire pour découvrir cet univers étonnant, plein de magie mais aussi plein de créatures horribles (spoiler : les dieux ne sont vraiment pas sympas dans les Contrées du rêve).
Cependant je l’ai trouvé un peu frustrant : il est en effet difficile de s’attacher au personnage principal dont on sait finalement peu de choses (j’ignore si on en apprend plus dans d’autres textes), et ce Randolph Carter m’a exaspéré avec son obstination à poursuivre sa quête quelque soit le coût à payer (pour lui ou pour les autres).
Ceci dit, mon jugement assez sévère a sans doute grandement influencé par ma lecture de La quête onirique de Vellitt Boe, qui se pose vraiment comme une sorte de pendant féminin, plus respectueux et plus raisonnable de La quête onirique de Kadath l’inconnue.
Bien qu’un peu exaspérant parfois, La quête onirique de Kadath l’inconnue est un texte qui mérite le coup d’œil, ne serait-ce que pour compléter sa connaissance des classiques de la fantasy et faire la connaissance des Contrées du Rêve de Lovecraft. Gardez cependant à l’esprit que c’est de la fantasy à l’ancienne, avec ses qualités (c’est court) et ses défauts (c’est court !)
À force de voir des chroniques du livre de K. Johnson, je me demandais si je n'avais pas lu l'histoire originelle.
RépondreSupprimerCet article et une vérification le confirme : j'ai lu "La quête orinique...", mais sous le nom "À la recherche de Kadath" dans le recueil "Démons et merveilles".
Ce recueil présentant les aventures de Randolph Carte en 5 textes (dont "La quête" est le 4ème), il m'a paru un peu longuet.
Je crois que j'aime Lovecraft par petites doses, en fait ^^. Le lire sur plus de 300p, ça a été parfois pénible. Surtout qu'effectivement le côté "je mène ma quête, je réclame de l'aide et je me fous du sort de ceux qui me prête assistance" du héros est crispant.
Enfin bref, merci pour ton article qui me donne encore plus envie de lire le livre de K. Johnson.
@Systia
SupprimerEffectivement la novella a été publiée sous deux titres différents en français. Cinq aventures de Randolph Carter, je ne suis pas sûre d'y survivre xD.
Je te souhaite une bonne découverte du roman de Kij Johnson du coup ^^
Les cinq textes tournent toujours autour de sa quête (ses souvenirs d'enfance quand il a fait des séjours dans les contrées du rêve, ses préparatifs, etc). Du coup ça fait comme une seule grosse histoire.
SupprimerC'est super de lire une critique qui fait la comparaison. Je n'ai pas l'intention de lire Lovecraft, et j'ai l'impression que finalement, je ne perdrais pas tant que cela à m'en passer.
RépondreSupprimerMerci!
@lutin82
SupprimerC'est rigolo de comparer mais ce n'est pas forcément indispensable (par contre les fans de Lovecraft doivent apprécier le jeu des références)
J'en garde un souvenir tellement terriblement confus que je me demande, à te lire, si je ne confonds pas avec un autre texte de Lovecraft. Il me semblait que c'était la quête droguée de Kaddath l'impalpable quoi. Il faut que je relise ce texte. :D
RépondreSupprimer@Alys
SupprimerSi ça peut te rassurer je me suis assez souvent endormie sur ce bouquin tellement c'était onirique :D
Lol =D
SupprimerAh bah maintenant que j'ai relu ce texte, je confirme que mon souvenir était le bon, c'est bien "la quête droguée de Kaddath l'impalpable" :D Tu l'as beaucoup plus apprécié que moi.
Supprimer@Alys
SupprimerJ'ai une certaine tolérance pour les vieux textes ^^
Tiens un Lovecraft que j'avais lu étant ado et auquel j'avais rien compris :p Il est toujours prévu que je réessaye :p
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerJe sais pas si y'a tant de choses que ça à comprendre, j'ai surtout eu l'impression d'une longue suite de péripéties (avec cette sensation bizarre qu'il manque le début d'ailleurs xD)
Je ne me souviens pas de ce point en particulier mais cette remarque sur l'absence du début me rappelle fortement la remarque de Di Caprio dans Inception: dans un rêve, tu ne sais jamais comment tu es arrivé là où tu es... Ce qui serait pertinent dans les contrées du rêve. :p
Supprimer@Alys
SupprimerC'est pas faux ^^
Lu à l'adolescence, mais m'en souviens plus... Une piqûre de rappel s'impose avant la lecture du Kij Johnson !
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerCa peut-être utile mais ce n'est pas indispensable non plus ^^
C'est très exubérant en fait comme récit, il faut une incroyable imagination pour sortir un truc pareil. Ceci dit, j'avais trouvé ça un peu indigeste, avec cette multitude de descriptions et absolument aucun dialogue pour aérer.
RépondreSupprimerMais maintenant que je connais un peu mieux le style de l'auteur (ce texte était ma première lecture de Lovecraft), je pense le relire sous peu, histoire de mieux saisir les références avec le texte de Kij Johnson.
Et dans le recueil des Contrées du Rêve (que j'ai trouvé très bon d'ailleurs, les autres récits étant plus courts et donc plus digestes, mais comme dit plus haut je crois que Lovecraft s'apprécie mieux à petites doses), les autres textes se rapportant à Randolph Carter sont très intéressants : "Le témoignage de Randolph Carter" et "La clé d'argent". Sauf "À travers les portes de la clé d'argent", nettement moins réussi.
@Lorhkan
SupprimerCa ne me surprend pas que Lovecraft soit plus digeste sur le format court. Je jetterais peut-être un oeil aux autres textes un jour ^^.
Je n'ai toujours pas essayé Lovecraft. Tu me le conseillerais pour une première découverte de cet auteur ? Ou tu aurais en tête un autre roman ?
RépondreSupprimer@Miroirs SF
SupprimerVu que c'est pratiquement mon premier Lovecraft je ne suis pas la meilleure conseillère dans le domaine ^^. On m'a conseillé Le cauchemar d'Innsmouth et L'Appel de Cthulhu quand j'ai posé la même question (plus celui-là mais c'est parce que la quête de Vellitt Boe est directement liée à ce texte).
Ca marche ! Merci à toi
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