Et voilà, c’est déjà la fin, à plus d’un titre : avec cette première partie d’un épisode double, on attaque l’avant dernière histoire de Moffat et l’avant-dernière histoire de Capaldi, après quoi il ne nous restera que l’épisode de Noël pour pleurer. Et le moins qu’on puisse dire avec Word Enough and Time, c’est que cela commence très fort… Spoilers, vous ne serez pas surpris…
D’ailleurs en parlant de spoilers… je ne vous cache pas que j’ai été un peu déçue par la BBC quant à la promotion de cet épisode. D’habitude les titres comme les trailers (version anglaise en tout cas) arrivent à merveille à donner à voir sans trop en dire, et parfois même à nous induire en erreur.
Dans le cas de cet épisode, c’est tout le contraire. Il y a deux révélations, et elles étaient toutes les deux dans les trailers (ceux de la saison même), ce qui gâche le plaisir de la découverte. Dommage pour un épisode qui construit une bonne partie de son atmosphère justement sur le mystère. Je sais que les infos avaient fuité mais étais-ce la peine de bâtir toute la promo dessus ?
Maintenant que cela est dit, parlons plutôt de l’épisode à proprement parler, qui commence plutôt fort avec un Doctor qui régénère tout seul sur la banquise… avant qu’on retourne dans son passé après le générique. Le ton est donné : c’est bien sa dernière histoire. Mais elle risque d’être longue si je me fie à sa coupe de cheveux fort différente dans cette scène de la suite de l’épisode.
Et on démarre donc avec un vaisseau-monde face à un trou noir. Très jolie vue, à croire qu’ils ont cramé tout le budget effets spéciaux dans cet épisode. Et vu qu’il est en mauvaise posture, devinez qui débarque à son bord ?
« Hello ! I'm Doctor Who ! And these are my plucky assistants... Thing One and the Other One. »
Sacrée Missy, la voilà embarquée dans un jeu de rôle pour prouver sa bonne foi. On sent qu’elle a quelques progrès à faire :
« …and these are my disposables... Exposition and... Comic Relief. »
Mais j’aime bien les petites anecdotes qu’elle case en passant :
- Nobody knows the Doctor's real name.- I do, because I grew up with him, and his real name is Doctor Who. Chose it himself, you know, trying to sound mysterious. Then he dropped the Who when he realised it was a tiny bit on the nose.
Je vous laisse méditer là-dessus, difficile de savoir si Steven Moffat joue jusqu’au bout son rôle de troll ou s’il se moque gentiment de la série (probablement les deux à la fois). Après quoi on quitte le registre de l’humour pour passer aux choses sérieuses.
Mine de rien c’est violent ce tir dans la poitrine. Certes on se doute bien qu’elle ne va pas mourir tout de suite (enfin avant la fin de l’épisode quoi), mais tout de même. Le choc est d’autant plus violent qu’on enchaîne sans transition sur un flashback.
- Why do you want to do this ?- She's my friend. She's my oldest friend in the universe. […] She's the only person that I've ever met who's even remotely like me.[…]- Are you having an emotion ?
Superbe scène avec la petite musique un peu gallifreyenne de Murray Gold qui se réinvite dans le fond, tandis que Capaldi est très émouvant dans sa retenue. Et la scène qui suit ne l’est pas moins, lorsque le Doctor raconte son passé avec le Master.
- So promise me one thing, yeah ? Promise you won't get me killed.- I'm sorry. I can't promise you that.[…]- You'll try and keep me alive ?- Within reason.- Thanks, mate !
Et le flashback se termine en fondu avec la situation présente, ce qui rend ce dialogue encore plus triste.
Après quoi une bande de médecins à la voix très métallique vient chercher Bill, et les deux intrigues se séparent, donnant l’occasion à Moffat d’exploiter sa matière préférée : le temps qui s’écoule à deux vitesses (The Slow Path, pour ceux qui se rappellent de l’épisode avec la Pompadour).
A l’étage le plus bas du vaisseau, où Bill est « réparée » avec un nouveau cœur, le temps s’écoule beaucoup plus qu’au sommet, plus éloigné du trou noir. Ainsi, un jour dans la cabine de pilotage équivaut à 500 années au dernier niveau.
Pendant que le Doctor explique la situation et réfléchit à un plan d’action pendant quelques minutes…
… Ce sont donc des années qui vont s’écouler pour Bill. Des années où elle pourra se rétablir certes, mais dans un cadre des plus dérangeants. Dans l’hôpital où elle est confinée (sans quoi son cœur mécanique risque de lâcher), les patients sont étranges, voire même carrément flippants.
Cela rappelle un peu les premiers épisodes de Moffat (vous savez, celui avec le gamin au masque à gaz qui répétait « Where is ma mummy ? » en boucle), je pense que c’est fait exprès.
Heureusement elle peut suivre le Doctor sur un écran, grâce à son nouvel ami M. Razor (dont la musique d’accompagnement trahit l’identité, je m’en suis rendue compte au deuxième visionnage).
J’aime beaucoup tout l’univers de l’hôpital, très mystérieux et inquiétant. On se doute bien qu’on a affaire à des proto-cybermen (la voix métallique et dépourvue de tonalité est un indice suffisant), mais le pourquoi du comment de la chose est long à se dévoiler. Et cette pauvre Bill ne peut guère qu’attendre, comme lui a demandé le Doctor.
Et alors qu’elle pense enfin s’échapper, voilà qu’on la soumet à une réparation complète. Voilà qui sent mauvais, surtout qu’avec le décalage temporel, le Doctor ne risque définitivement pas d’arriver à temps (elle prend cher cette petite quand même !).
Les cinq dernières minutes sont un vrai maelstrom de révélations (enfin lorsqu’on a pas été spoilé). D’ailleurs j’ai été assez surprise, je savais que l’ancien Master de l’époque Ten faisait son retour, mais je ne l’ai identifié sous son costume qu’au moment où il va parler à Missy.
Ce passage est juste jouissif d’ailleurs : les sous-entendus, la musique qui monte, le masque de latex… et la rencontre des deux Masters qui laisse présager de bien mauvaises choses pour le Doctor…
« Hello, Missy. I'm the Master, and I'm very worried about my future. »
Le Doctor en parallèle qui a un autre problème sous les bras, sous forme d’un Cyberman mondasian.
Cela ne parlera pas beaucoup aux gens qui ne connaissent que la série actuelle, mais les Cybermen de Mondas sont les tous premiers Cybermen à faire leur apparition dans Doctor Who. Dans le serial où ils apparaissent, The Tenth Planet, ils viennent de Mondas, une planète jumelle de la Terre jadis expulsée du système solaire.
Si leur costume avec une chaussette en guise de masque a un petit côté ridicule, je dois avouer que leur voix atonale et chantante à la fois m’a toujours fait flippé, écoutez-donc cela :
Moffat ne les ramène pas sur le devant de la scène par hasard. L’histoire des Cybermen de Mondas, c’est aussi l’histoire de la première régénération du Doctor. Et ça se passe dans la neige et la glace, comme la scène de régénération que l’on voyait au début de cet épisode.
- We're looking for Bill Potts, friend of mine. […] You're a Cyberman, you're part of a neural net... can you find her ?- Bill Potts. Locating... Bill Potts. I am Bill Potts.
Et c’est là que l’épisode bascule définitivement dans l’horreur lorsqu’on découvre ce qu’il est advenu de Bill. Moi qui espérais la voir dans la saison suivante, j’ai maintenant de gros doutes. Je la vois difficilement revenir d’une telle transformation. Ça me fait mal au cœur rien que de revoir cette scène !
Et pan, le cliffhanger de fou furieux ! J’avoue, déjà qu’avec un Master, on ne s’ennuie pas, mais avec deux, je n’ose imaginer leur potentiel de destruction. Ça ne m’étonne pas que le dernier épisode de la saison s’intitule The Doctor Falls !
« I waited for you »
Voilà pour cet épisode, je regrette presque de l’avoir regardé aussi tôt et d’avoir dû attendre une semaine pour connaître la fin de l’histoire. C’est vraiment un bel épisode à plus d’un titre : bien sûr on aura tendance à retenir les cinq dernières minutes, mais le reste de l’épisode est tout à fait excellent : le concept de base (le vaisseau où le temps s’écoule différemment selon les étages) est étonnant et bien exploité, l’atmosphère est bien mystérieuse, et la construction de l’histoire avec ses flashbacks fonctionne à merveille. Un grand final dont j’ai hâte de connaître la conclusion !
D’autres avis : JainaXF (sur la saison globalement et sur cet épisode en particulier), Yoda Bor, Zakath Nath
C'est pour ça que je ne regarde jamais les bandes-annonces, j'ai réussi à éviter le spoiler sur Simm...Je suis complètement d'accord sur le "GN" de Missy, c'est un des meilleurs moments de l'épisode !
RépondreSupprimerPar contre, j'avoue être très satisfaite du fait qu'on ne risque pas trop de revoir Bill la saison suivante : son inaction (elle n'essaye pas de s'échapper, ou au moins de découvrir la vérité sur l'hôpital ?!) a définitivement enterré le personnage. C'est dommage, parce que c'est vrai que le personnage est bien pour les moments d'émotion !
Mis à part ce "léger" point de divergence, je te rejoins sur le reste de l'épisode !
@JainaXF
SupprimerMalheureusement pour les spoilers même sans voir la bande-annonce j'aurais su. Comme la BBC l'a annoncé officiellement, les sites de news que je suis n'ont même pas fait l'effort de masquer l'info (elle était dans le titre de l'article !)
Enfin c'est les aléas d'Internet, l'an dernier je me suis fait spoiler un élément de Game of Thrones sur un site de tee-shirt xD
Il était intéressant ce double épisode. Le truc du temps qui s'écoule pas à la même vitesse en haut et en bas etc. Au global j'ai bien aimé.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerC'est un bon final, faut que je me penche sur la 2e partie d'ailleurs (maintenant que j'ai une semaine de retard je ne suis plus à ça près xD)
Un très bon épisode entre l'entrée de Missy et la fin avec les deux master. De l'humour, de l'émotion et du suspense. Les bas des cybermen ne m ont pas dérangé c'est tout le charme de la série et puis on voit la progression de leur evolution.
RépondreSupprimerJe ne lis jamais ou ne regarde jamais tout ce qu concerne les futurs épisodes , j'ai trop souvent été spoilé. Desormais la surprise joue à plein.
@Le chien critique
SupprimerHélas c'est dur parfois de passer au travers des spoilers (à moins de ne plus sortir de sa grotte !)