Pages

mercredi 24 mai 2017

Doctor Who 10x05 - Oxygen


Je rattrape petit à petit mon retard dans mes chroniques de Doctor Who, avec le cinquième épisode de la saison 10 continue à explorer les figures classiques de la série. Difficile en effet de ne pas se sentir en terrain familier avec ce huis-clos dans une station spatiale. Mais n’allez pas croire qu’on nous sert du réchauffé, comme vous allez le découvrir avec plein de spoilers.


« Space... The final frontier. Final because it wants to kill us. »
Tout un programme cette introduction qui si on laisse de côté la référence à Star Trek se révèle bien tragique et légèrement flippante. Le petit cours du Doctor après le générique sonne un peu étrange, alors qu’il explique concrètement les dangers du vide spatial avec un ton légèrement décalé.

Nardole l’a bien compris, cette digression indique qu’il commence à avoir la bougeotte, et sans surprise quelques minutes plus tard, on le retrouve à bord de son TARDIS.

- Do you know what this is?
- If it's not crisps, you're sacked.
- Fluid link K57. Removed it from the TARDIS the other night after your lecture.
Pour la petite anecdote cette histoire de fluide remonte au tout premier Doctor qui en faisait un prétexte pour rester sur une planète qu’il voulait explorer (la planète d’origine des Daleks d’ailleurs). Nardole essaye donc de retenir le Doctor sur Terre, sans grand succès.

Le Doctor ment toujours, il devrait le savoir pourtant !


Et voilà donc tout le monde qui débarque sur une station spatiale à priori abandonnée, à l’exception d’un cadavre dans sa combinaison spatiale (oh le joli zombie de l’espace !). Il y a d’ailleurs un petit côté Vashta Nerada dans la combinaison vide qu’ils croisent.

L’autre aspect intéressant, c’est le contrôle de la consommation d’oxygène qui est en place. Voilà que l’air devient une denrée de consommation comme une autre, et qu’on pourrait bien vous la faire payer si vous en consommer plus que de raison. Ça ne m’étonnerait pas qu’on y vienne un jour !

Tout cela justifie donc que notre trio (l’adjonction de Nardole est d’ailleurs bienvenue pour créer d’autres dynamiques) s’installe dans des combinaisons, en dépit de leur dangerosité. Et les voilà en route pour retrouver les quatre derniers survivants sans se faire choper par les zombies qui traînent ici et là.

C’est une tâche difficile sachant que le Doctor n’a plus de tournevis sonique en état de marche. Le procédé narratif est facile, mais reconnaissez que cela fait du bien de le voir sans sa baguette magique de temps en temps. Imaginez un peu comment l’épisode aurait été plié s’il l’avait conservé intact.

- For the record, I'm not prejudiced. I'm usually on the receiving end.
- Oh. Why ?
- What, you really don't know ?
Parmi les survivants, l’un d’entre eux est bleu, ce qui donne lieu à un échange surréaliste avec Bill. Un petit moment de légèreté qui ne fait pas de mal dans un épisode très sérieux. J’admire le fait que Bill n’ait pas complètement pété un câble à ce stade (même si on sent qu’elle est tout de même secouée). En plus elle a juste hérité de la combinaison défectueuse… d’ailleurs à ce sujet, un peu plus tard…


La scène où elle se retrouve exposée au vide sans casque est vraiment horrible, même pour du Doctor Who. On se doute bien qu’on va la retrouver vu qu’on est très loin de la fin de saison, mais la scène est longue, on a le temps de se remémorer de tout ce que racontait le Doctor au début de la saison sur la décompression, et on la voit qui prend cher (et ce n’est pas fini !).

Même si je me doutais que le Doctor allait trouver une parade, en l’occurrence ici son système de bypass qui lui permet de retenir sa respiration dans le vide spatiale (j’ai plus le nom exact en tête mais un « Ta gueule c’est gallifreyen » marche bien aussi !).

Cet acte n’est pas sans conséquence, puisque le Doctor en perd l’usage de ses yeux. Après la perte du tournevis sonique, il ne manquerait plus qu’il perde l’usage de la parole (auquel cas on serait vraiment mal). J’aime bien là encore que rien ne lui soit facilité, ce n’est pas si courant que cela dans la série. On a rarement des intermédiaires entre « en vie » (et sautillant dans tous les sens) et « mourant sur le point de se régénérer » (et parfois sautillant toujours quand même).


Mais ça reste un inconvénient mineur comparé à ce que se prend Bill dans cet épisode. Oui je sais, on se doute bien qu’elle ne va pas vraiment mourir, mais je vous avoue que quand le Doctor l’abandonne là dans ce couloir dans sa combinaison et qu’elle a des flashbacks de sa mère, brrr ça fait froid dans le dos !

Ils sont curieux ces flashbacks d’ailleurs, soit on s’imagine juste qu’elle se voit rejoindre sa maman décédée, soit ça cache quelque chose… j’espère juste que ce n’est pas encore une relation de parenté foutraque, on a déjà eu pas mal de choses dans le domaine.

« The end point of capitalism. A bottom line where human life has no value at all. We're fighting an algorithm. A spreadsheet. Like every worker, everywhere we're fighting the suits. […] Hello, suits. Our deaths will be brave and brilliant and unafraid. But above all, suits, our deaths will be... expensive ! »
Et après quelques bricolages et un joli discours, le Doctor sauve tout le monde. Enfin il sauve Nardole, Bill (qui n’était qu’à moitié morte) et lui-même, ainsi que les deux derniers survivants. On est très loin du « Everybody lives ! ».

J’aime bien toute la réflexion sur la valeur d’une vie humaine (un employé n’est pas assez efficient ? Alors envoyez-le à la décharge) et la façon dont il a manipulé son monde pour que l’IA des combinaisons ne soit pas au courant. C’est une très jolie manœuvre, même si Bill n’est vraiment pas épargnée (elle m’a vraiment fait de la peine dans cet épisode) et qu’au final il n’y a que deux survivants.


Du coup, câlin pour tout le monde pour se remettre de toutes ces émotions ! C’est le minimum pour un épisode que j’ai trouvé assez rude. Mais c’est aussi ce qu’on aime dans cette série, qu’elle s’aventure dans une SF plus sombre et qu’elle nous sorte de notre zone de confort.

J’ai beaucoup apprécié ici la sensation qu’on a n’avoir plus aucun contrôle sur notre vie, l’air qu’on respire nous étant décompté tels les unités des vieilles cartes téléphoniques. J’ai bien aimé aussi le fait que l’épisode ne fasse pas dans la facilité : les personnages s’en prennent plein la poire et il n’y a que peu de notes d’espoir, y compris à la toute fin…


… Car le Doctor étant toujours aveugle, voilà qui va mettre du piquant lors des prochains épisodes !

Voilà pour Oxygen, un épisode de SF bien fichu avec une belle ambiance bien angoissante. J’ai aimé qu’il ne néglige pas le message sous-jacent (la critique ciblée me rappelle une fois encore certains épisodes de l’ère Russel T. Davies) et qu’il n’ait pas peur pas peur de martyriser un peu les héros.

Nous voilà bientôt au milieu de cette saison 10 qui revisite avec brio les vieilles recettes. Le prochain épisode sera un double (comme dans les premières saisons tiens), et vu le trailer, on ne devrait absolument pas s’y ennuyer !

D’autres avis : Yoda Bor, Zakath Nath

8 commentaires:

  1. Il était très bien cet épisode ! Et si tu n'as pas encore vu le 6, tu vas adorer, je le sens !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Shaya
      Oui je l'ai adoré (je viens de le voir ^^).

      Supprimer
  2. J'ai bien aimé cette épisode surtout parce qu'il n'y a pas de zombie, il y en a trop ces temps-ci.
    Le discours anticapitaliste était prévisible, mais qu'on j'ai l'impression que l'on s'y dirige à grand pas ...
    Et j'ai même vu le 7 pour ma part

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Fánaríë
      Moi aussi, critique en fin de semaine (et après je devrais à nouveau être à jour... jusqu'au 8 !)

      Supprimer
  3. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j'ai eu l'impression que cet épisode était plus court que les autres, que la résolution arrivait trop rapidement et facilement... (il était chouette tout de même)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Systia
      C'est vrai que c'est assez vite expédié (en fait ils passent tellement de temps à courir avant qu'ils ne réfléchissent pas trop !)

      Supprimer
  4. J'aime bien l'idée, c'est de la SF efficace avec une critique du capitalisme ! ET si Bill ne fait pas grand-chose, c'est assez justifié ici par les circonstances et sa combinaison défaillante...

    J'ai aussi lu une théorie qui parait de plus en plus crédible, sur le fait que le Docteur aurait du régénérer lors de cet épisode mais se force à rester le même...ce que la suite de la saison, et le finale semble confirmer !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @JainaXF
      Je l'ai lue aussi cette théorie, c'est possible en effet (auquel cas, quelle résistance vu tout ce qu'il se prend dans le final !)

      Supprimer

La modération est activée (c'est le meilleur moyen de filtrer les bots sans bloquer les humains :)), ne vous inquiétez pas si votre message n'apparaît pas immédiatement.