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samedi 28 mai 2016

La ménagerie de papier – Ken Liu


L’an dernier j’ai beaucoup entendu parler de Ken Liu lorsque je lisais le recueil La tour de Babylone de Ted Chiang. La comparaison était tout à fait pertinente tant les thématiques qu’ils traitent sont similaires sur le fond. Cependant la forme est très différente, comme j’ai pu le découvrir grâce à cet excellent recueil, La ménagerie de papier.

Dix-neuf nouvelles de taille variable composent cet ouvrage, avec des registres et des thématiques très variées (du voyage spatial et des rencontres avec l’Autre aux relations parents-enfants). Si évidemment il est difficile de toutes les aimer autant, force est de reconnaitre qu’il s’agit tous de textes brillants.

Cela est dû au juste équilibre qu’a trouvé Ken Liu. Ses nouvelles proposent d’excellentes idées de SF (le genre qui tire vers le haut) avec des développements parfois poussés voire techniques, cependant elles n’ont jamais la froideur de la hard-science car elles sont toutes profondément centrées sur l’humain. Ce qui fait que chaque texte, quelle que soit sa taille ou son thème dégage une profonde chaleur humaine (tout le contraire de Ted Chiang donc) et se révèle satisfaisant à tout point de vue.

Commençons avec Renaissance. Ce texte est une excellente mise en bouche avec cette histoire qui mêle thriller et SF dans un monde où l’effacement de mémoire a remplacé fait office de sanction en cas de faute. Voilà qui ferait un bon scénario de film !

On enchaîne ensuite sur Avant et après, une jolie pastille dont il est difficile de parler en détail, mais qui est très bien construite.

Les Algorithmes de l'amour nous raconte comment une femme se perd dans la fabrication de poupées dotées d'intelligences artificielles et dans son deuil, ce qui est à la fois émouvant et horrible.

Nova Verba, Mundus Novus est une deuxième pastille qui met en scène l’exploration d’une Terre plate, pour un résultat plutôt léger et entraînant.

Après quelques excellents amuse-gueules, Faits pour être ensemble est la première nouvelle à m’avoir vraiment frappé. Elle met en scène un futur où Cortana, Siri et autres assistantes informatiques occupent une place prépondérante dans nos vies. Le récit est très bien mené, d'autant plus qu’il montre les deux côtés de la pièce. Il est passionnant à lire et pose plein de questions du coup. Bref j’adore.

Emily vous répond est une nouvelle courte et grinçante sur l'effaçage de souvenirs qui m’a un peu rappelé Eternel sunshine of the spotless mind dans l’esprit (la forme est différente par contre).

Trajectoire est le deuxième texte à m’avoir fait vibrer grâce à son histoire qui parle d'art, de maternité d’accomplissement personnel et d'immortalité entre autres choses. Là encore j'ai beaucoup aimé le fait que l'auteur donne à voir la médaille et son revers.

Le Golem au GMS est une délicieuse histoire plutôt légère dont l'introduction suffit à donner le ton : « Le lendemain du départ de la Terre du vaisseau Princesse des Nébuleuses, Dieu s'adresse à Rebecca ». Je me suis régalée.

Avec La Peste, on assiste à la rencontre de deux humains du futur alors que l’un a vécu dans un abri sous-marin et que le deuxième devait s’adapter à un environnement hostile. L’histoire est bien menée, et j’aime l’importance donnée à l’aspect communication.

L'Erreur d'un seul bit est un texte complexe que j’ai trouvé fascinant. Il aborde la question de la foi d'un point de vue scientifique, un pari risqué mais le résultat est fort intéressant, avec un traitement très humain du sujet.

La Ménagerie de papier est une superbe nouvelle très légèrement fantastique autour d'une relation mère-fils, qui aborde la question de l'immigration et celle de la barrière des langues. Elle est très touchante à lire et mérite bien ses lauriers.

Le Livre chez diverses espèces s’amuse à imaginer les formes possibles de transmission du savoir chez des espèces extra-terrestres, pour un résultat plutôt amusant.

Dans Le Journal intime, une femme perd sa capacité à lire en tombant sur le journal intime de son mari. Le résultat est un récit plutôt étrange qui parle d’incompréhension.

L'Oracle rappelle un peu les thématiques de Minority Report avec son héros qui vit au ban de la société car il a un jour eu une vision de son futur où il allait être condamné à mort pour meurtre. C’est une jolie réflexion sur le destin.

La Plaideuse est une enquête sur un meurtre dans une Chine ancienne (imaginaire je présume). C’est un texte plaisant et bien mené, on aurait facilement envie d'en lire plus à ce sujet.

Le Peuple de Pélé est une très jolie histoire sur une colonie humaine sur une autre planète, qui doit gérer les communications différées avec la Terre, entre autres choses.

Mono no aware nous raconte l’héroïsme ordinaire lors de la fin du monde et d’une aventure spatiale et se révèle touchant.

La Forme de la pensée se penche sur la rencontre d’humains et d’une espèce intelligente complètement différente. La nouvelle est superbe dans cette façon de mettre en scène un mode de communication complètement différent, et dure dans son jugement de l'espèce humaine (mais ô combien juste).

Le recueil se conclut sur Les Vagues, une ultime histoire de voyage spatial qui aborde cette fois ci la question de l’évolution et de l’immortalité. Ces thèmes très intéressants sont superbement traités avec une jolie narration qui alterne avec des récits cosmogoniques.

Voilà pour ce « petit » tour d’horizon des nouvelles présentées dans ce recueil. Évidemment j’ai mes favorites, mais globalement il n’y a pas un seul texte qui m’ait déplu ou qui m’ait laissé sur le carreau, ce qui est plutôt rare dans ce genre d’ouvrage. Inutile de dire que je suis plus que satisfaite de ma lecture et si vous n’avez pas encore lu La ménagerie de papier, je vous invite à vous jeter dessus.

D’ailleurs je suis bien embêtée pour ma part, ayant emprunté l’ouvrage à la bibliothèque, j’ai désormais bien envie de m’acheter un exemplaire pour pouvoir l’exhiber fièrement sur mes étagères !

CITRIQ


Item 4 : Lire une oeuvre SFFF écrite par un auteur de couleur ou métissé
(mais comme Infinités, dans le genre multipass il est pas mal aussi ce bouquin !)

mercredi 25 mai 2016

Carte postale de Rome

Ce blog n’a normalement pas vocation à servir de carnet de voyage mais suite à un séjour à Rome le mois dernier, j’avais envie de me fendre d’une carte postale bloguesque. N'hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir.

Jour 1 : Rome – Balade dans la ville
(Où comme nous nous étions levés à 4h pour prendre l’avion, nous avons surtout déambulé dans Rome)

En haut : la Fontaine de Trevi et la vue depuis le Pincio dans la Villa Borghese.
En bas : la Piazza di Spana (hélas en travaux) et un petit temple dans la Villa Borghese.

Jour 2 : Vatican – Les musées et Saint Pierre de Rome
(Où je n’ai jamais autant apprécié d’avoir réservé mon billet en ligne même si cela coûtait 4 euros de plus)


Quelques œuvres des Musées du Vatican, de l'Antiquité à nos jours. Mon prof d'Histoire des Arts au lycée nous emmenait en voyage à Paris, Bruxelles et Londres pour nous donner un aperçu des deux tiers du patrimoine européen, avec Rome j'ai l'impression d'avoir complété le palmarès !


Saint Pierre de Rome (je n’ai aucune photo pour le prouver mais en dépit de son gigantisme on ne se sent jamais écrasé, et la décoration est relativement sobre finalement dans les parties inférieures)


Jour 3 : Tivoli – Villa Adriana et Villa d’Este
(Où les plus belles visites à Rome se font finalement en dehors de Rome)


La Villa Adriana, dont je n’oublierais jamais les panneaux explicatifs avec des versions françaises incompréhensibles à base de mystérieuses « substructions architectoniques ».


La Villa d’Este, le meilleur endroit au monde pour écrire des cartes postales (et pour prendre des photos carte postale !).

Jour 4 : Rome – Forum et Colisée
(Où l’on se retrouve très vite avec la musique de Gladiator en tête)


En haut : le Forum, impressionnant même s'il n'est pas toujours facile de se représenter les choses.
En bas : le Colisée (Maximus, Maximus !) et le Palatin et ses anciens palais impériaux.

Bonus track


Avant de partir, je n’ai pas pu résister à une enquête sur les rayons de SF d’une librairie de la gare Termini. Verdict : plutôt bien achalandée en classiques, best-sellers et –très important- en Neil Gaiman !. J’ai même failli ramener un artbook de Tolkien en anglais, c’est dire…

That’s all folks !

dimanche 22 mai 2016

Hamlet au paradis – Jo Walton


Après avoir lu et apprécié Le cercle de Farthing, excellent polar uchronique et accessoirement premier tome de la trilogie du Subtil changement, il était plus que temps pour moi de retrouver la plume de Jo Walton en m’attaquant à sa suite, Hamlet au paradis (un titre qui n’a rien à voir avec la VO, Ha’penny, mais qui est extrêmement bien trouvé).

Nous voilà donc de retour dans cette Angleterre uchronique qui a fait la paix avec l’Allemagne en 1941 et qui sombre peu à peu dans le fascisme. Si on n’y trouve nul camp de concentration, il ne fait pas bon d’être juif et les lois destinées à tout contrôler se multiplient.

Dans cette joyeuse ambiance, Viola Lark, une actrice de théâtre qui a coupé les liens avec sa famille noble, se voit proposer le prestigieux rôle de Hamlet dans une pièce où les genres des personnages sont inversés. Un vrai bonheur si elle ne se retrouvait pas en même temps plongée dans un complot destiné politique.

En parallèle, ce cher inspecteur Carmichael que nous avions déjà suivi dans Le cercle de Farthing doit enquêter sur le décès d’une des actrices de la pièce, dû à l’explosion d’une bombe. Cela vous surprendra si je vous annonce que leurs histoires sont donc destinées à se croiser ?

Au niveau de la structure, Hamlet au paradis ressemble beaucoup au Cercle de Farthing : une enquête policière qu’on suit grâce à une narration alternée. Le résultat est cependant un peu différent, mais pas désagréable : il n’y a pas vraiment de révélation finale pour le lecteur qui a toutes les informations en main, au contraire des deux héros.

L’ambiance aussi change : on passe du quasi huis-clos à la campagne à une enquête en ville, dans un milieu très mondain, celui du théâtre. J’ai beaucoup aimé tout ce que donne à voir Jo Walton à ce sujet : comment travaillent les acteurs, comment les pièces sont adaptées, les réseaux d’acteurs, etc.

J’ai également apprécié de retrouver Carmichael, un excellent personnage qui réussit à avancer en dépit de tous les obstacles auxquels il fait face. J’ai un peu moins accroché à Viola Lark, sans doute parce que le livre est trop court pour permettre de bien développer le personnage. Son passé, un élément clairement déterminant, reste finalement assez mystérieux ce qui lui donne un petit côté girouette. Cependant les interrogations des deux personnages face à un régime de plus en plus autoritaire sont très intéressantes.

Globalement j’ai eu grand plaisir à dévorer Hamlet au paradis (en quelques jours à peine) mais je l’ai trouvé un peu moins satisfaisant que le premier : il est sans doute un peu trop court, ce qui ne laisse pas le temps de bien développer l’intrigue et les problématiques des héros (pour Carmichael ça va mais pour Viola il manque quelques éléments).

Cela ne m’empêchera pas de me jeter sur la suite. Vu la conclusion de ce roman, difficile de ne pas vouloir savoir comment les choses vont évoluer !

CITRIQ

jeudi 19 mai 2016

Petit tag de lecture


Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas répondu à un tag (2013, en fait), mais je n’ai pas pu résister à celui d’Alys qui pose quelques questions essentielles sur la lecture !

Que penses-tu des adaptations cinéma ?

J’adore le principe de porter à l’écran un livre, de devoir tailler dans le texte ou au contraire d’enrichir son contenu, de nous le montrer sous un jour parfois très différent.

Mais j’ai une relation complexe avec les adaptations. Il y a celles que je vais voir avant lire l’ouvrage (j'enchaîne souvent sur le livre, pour parfois lui préférer le film au final comme pour Le Prestige), celles que je vais voir parce que je pense qu’il y a un potentiel cinématographique capable de surpasser le livre (Hunger Games est un bon cas de figure), et celles dont j’ai déjà lu le livre… là c’est un peu plus compliqué, tout dépend de ma vision du livre, de la vision du réalisateur et de la réalisation en général, parce qu’il faut une valeur ajoutée quand même !

Il y en a certaines que je refuse de voir (Je suis une légende, une telle claque à la lecture que je refuse le moindre changement à l'écran), d’autres avec lesquelles j’entretiens une relation variable (Le Seigneur des Anneaux que j’ai adoré et Le Hobbit que j’ai détesté), d’autres que j’adore envers et contre tous (le troisième film Harry Potter, qui est généralement détesté par les fans). Bref les adaptations, c’est comme les goûts littéraires, c’est complexe !

Quel marque-page utilises-tu ?

Je me permets de ressortir pour l’occasion une photo prise pour un Top Ten Tuesday :


J’en ai une sacrée collection stockée dans ma table de nuit même si j’utilise toujours les mêmes (qui sont généralement des achats dans les musées, salons, etc.). Je m’amuse parfois à matcher livre et marque-page, mais j’essaye surtout d’en prendre un pas plus grand que le livre pour éviter de l’abîmer dans mon sac.

Quel est ton coup de cœur 2015 ?

J’ai eu bien du mal à en sortir un pour mon bilan annuel. Je pense que si je ne devais en retenir qu’un, ce serait Le château des millions d’années, je me rappelle encore l’enthousiasme débordant que j’avais à la lecture.


Comment classes-tu tes livres ?

Faute de place j’ai adopté une stratégie de bibliothécaire pour optimiser le rangement : une bibliothèque pour les romans grands formats et deux pour les poches (sur deux rangés bien sûr), le tout classé par auteur (sauf les anthologies qui sont actuellement en fin de classement parce que c’est plus accessible). J'ai une dernière bibliothèque pour tout ce qui est BD, albums, catalogues d’exposition et autres grands formats mais vu qu'elle déborde j’ai un peu abandonné tout espoir de classement, je les range là où il reste de la place !

Quels sont tes blogs de lecture préférés ?

Je crois que ma blogroll à droite est plutôt à jour sur le sujet (enfin j’espère).

Des petites habitudes inavouables quand tu lis ?

A force de lire dans les transports où la lecture s’interrompt forcément quand on arrive à l’arrêt, je suis toujours en train de regarder quand s’arrête le chapitre / la nouvelle en cours pour savoir si je continue ma lecture ou pas. Et des fois je me spoile toute seule par mégarde.

Un auteur contemporain que tu aimerais rencontrer et pourquoi ?

Ursula K. Le Guin. A force de fréquenter les Utopiales et autres festivals de SFFF, j’ai rencontré la plupart de mes écrivains fétiches mais elle jamais (et vu son âge je ne suis pas sûre que cela arrive un jour). Je suis sûre qu’elle aurait des millions de choses à dire en conférence (je ne parle même pas d’aller discuter avec elle, je crois que je serais trop intimidée !).

Où achètes-tu tes livres (neufs et occasion) ?

Souvent à Gibert et à la Fnac, un peu à Scylla quand j’y passe. Plus rarement sur Internet quand je cherche un titre précis épuisé ou rare. La dernière fois que j’ai commandé sur Amazon, c’était parce qu’il fallait un certain montant pour ne pas avoir de frais de ports sur un filtre d’aspirateur, c'est dire !

En ce moment, quel genre de littérature lis-tu le plus ?

Je crois que c’est la SF qui prédomine, ceci dit j’ai un parcours très éclectique en ce moment, je lis même des choses qui n’ont rien à voir avec la SFFF.

Un livre à la fois ou plusieurs ?

Assez souvent deux (un pour les transports et un pour le soir), parfois plus quand il y a une lecture commune ou un recueil de nouvelles sur le feu. Comme j’ai moins de temps pour lire j’essaye tout de même de plus trop m’éparpiller.

Quelle est ta lecture en cours ?


Les nefs de Pangée de Christian Chavassieux. J'en ai entendu que du bien mais je peine un peu à rentrer dedans pour le moment. Des fois j'aimerais bien retrouver ce bel enthousiasme que j'avais pour la fantasy qui a pris la poudre d'escampette depuis un moment déjà... en attendant que cela arrive, je m'accroche !

Sur quel site communautaire en rapport avec la lecture aimes-tu aller ?

Planète-SF bien sûr pour papoter lecture de SFFF (mais pas que). Et c’est tout en ce moment !

Livre papier ou numérique ?

Les deux même si finalement j’utilise assez peu ma liseuse. Déjà parce que j’essaye de vider un peu ma PàL papier (la plus encombrante !), mais aussi parce que quand je lis en numérique je ne peux pas feuilleter / regarder quand se termine le chapitre / revenir en arrière comme sur papier, du coup ça ne me convient pas toujours (sauf pour partir en vacances, là c’est génial le gain de place et de poids !).

Quel est ton endroit préféré pour lire ?

J’aimerais vous parler de mon fauteuil ou de mon lit mais en fait je suis fan… des transports en commun ! C’est là que je lis le plus et il m’arrive parfois quand je suis en vacances de me trouver une course à faire à l’autre bout de Paris pour m’installer dans un train et bouquiner tranquillement toute l’après-midi.

Je crois que tout le monde ou presque a été tagué aux alentours, si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à vous taguer vous-même !

lundi 16 mai 2016

Vert : histoire d’une couleur – Michel Pastoureau


Sans que cela soit fait consciemment, je lis depuis le début de l’année au moins un livre qui n’est pas de la SFFF par mois. Et ce mois-ci c’est au tour de Michel Pastoureau, historien spécialiste de la couleur.

Je connaissais le nom du monsieur depuis longtemps, mais c’est en croisant sa route dans un article du Monde sur les couleurs en politique (où l’on apprend que le violet est le seul ton qui reste à adopter si on veut créer un nouveau parti) que j’ai eu envie de plonger dans ses écrits. Et j’ai opté pour celui qui me parlait le plus, forcément !

Avec Vert : histoire d’une couleur, j’ai donc embarqué pour un voyage à travers le temps et la perception des couleurs (et plus particulièrement du vert) dans notre civilisation occidentale (même si l’auteur se permet quelques escales chez des voisins pour expliquer certains points), de la Grèce antique à nos jours.

C’est assez fascinant de voir comment selon les modes, les époques, les courants de pensée et la technique, la perception de la couleur peut changer. Typiquement le vert peut autant être un symbole de la jeunesse et de l’amour que du diable et des sorcières selon les époques.

Une bonne partie de ses problèmes vient de la difficulté à créer cette couleur : elle est difficile à fixer, les meilleurs pigments verts sont souvent toxiques. Et si on veut jouer à faire des mélanges, sachez que les tenturiers du Moyen-âge ont le droit de teindre en bleu ou en jaune mais absolument pas de faire les deux (si vous pensez que le monde actuel est peuplé de régulations stupides, sachez que visiblement le problème ne date pas d’hier).

On s’instruit donc beaucoup à la lecture, car parler couleur, c’est parler de société, de culture, de religion, de politique et de sciences, c’est donc une excellente manière de revisiter notre histoire par un point de vue originale.

Et les occasions de s’amuser ne manquent pas, puisque l’auteur fait un peu d’historiographie et fait le point sur les théories farfelues qui ont pu être élaborées à certaines époques, comme celle qui suppose que les Grecs ne pouvaient pas voir le vert vu qu’ils n’avaient pas de mot pour le désigner clairement !

Vert : histoire d’une couleur est donc une chouette lecture : le propos est parfaitement compréhensible et abondamment documenté, et les illustrations sont fort chouettes. Cerise sur le gâteau, ce livre est un « petit grand format » (24 cm de haut) ce qui rend fort facile à lire.

A noter que l’auteur a réalisé le même exercice sur le bleu (qui me fait bien envie d’ailleurs) et le noir. Et qu’il prévoit encore deux volumes : le jaune et le rouge. Autant dire que quelle que soit votre couleur favorite, vous devriez trouver devrait pouvoir trouver un volume qui vous intéresse !

CITRIQ

vendredi 13 mai 2016

Batman v Superman v Captain America

Avec presque un film par mois, l’année 2016 débute sur les chapeaux de roue question super-héros… à la limite de l’overdose d’ailleurs. Si on peut faire la fine bouche sur certaines figures méconnues du grand public, il est tout de même difficile de résister aux têtes d’affiche. Et il est carrément impossible de ne pas jouer aux comparaisons quand deux écuries s’affrontent, d’où cet article au titre bien racoleur.

Comme je vais me lancer dans une petite dissection, les spoilers seront au rendez-vous, passez donc votre chemin si vous comptez aller les voir prochainement.


Commençons d’abord par présentez les participants :
  • Batman v. Superman : l’aube de justice : ce deuxième film de l’univers cinématographie DC (oui c’est le début) met en scène la confrontation entre Superman et Batman. Ce dernier n’a en effet pas trop apprécié la grosse baston entre Kryptoniens à la fin de Man of Steel, et il n’est pas le seul à penser que les actions de Superman doivent être régulées.
  • Captain America : Civil War : Treizième film de l’univers cinématographique Marvel (oui ils ont de l’avance !) et premier film de la phase 3, Captain America : Civil War (qui aurait aussi bien pu s’appeler Avengers 3) met en scène la confrontation entre Iron Man et Captain America sur la régulation des actions des Avengers.
Comme vous pouvez le voir, c’est un peu la même recette dans les deux cas : deux super-héros s’opposent sur des questions d’ordre et de moral, ce qui donne lieu à des confrontations au sommet. Assez ironiquement dans les deux cas, c’est un méchant qui tire les ficelles dans l’ombre et s’arrange pour les monter l’un contre l’autre, comme s’ils n’étaient pas assez grands pour arriver tous seuls. Et à chaque fois les mères ont un rôle important.

Les deux films ne sont pourtant pas identiques, déjà parce qu’ils ne partent pas avec les mêmes bases : L’aube de la justice a la lourde tâche de lancer presque à lui tout seul l’univers cinématographique DC (le Batman ici présent est une nouvelle mouture) tandis que Civil War a des fondations bien solides et peut même se payer le luxe d’introduire des petits nouveaux (coucou Spider-Man et Black Panther).


Cela n’explique pas tout. L’aube de justice souffre hélas d’un scénario touffu qui n’arrive pas à expliquer clairement les choses malgré les 2h30 de films. La volonté sans doute d’en faire un peu trop : faire le pont avec le film précédent, introduire un nouveau Batman, confronter deux super-héros mythiques et présenter plus ou moins rapidement la Ligue de justice et son futur, cela fait sans doute beaucoup pour un seul film.

J’ai idée que les fans de l’univers se régalent de toutes ces références, pour ma part je suis restée un peu sur ma faim, la faute à un Batman qui passe parfois pour un idiot, et à un plan machiavélique d’un Lex Luthor parfois en roue libre qui n’est pas facile à suivre. Le film reste néanmoins correct, je trouve les acteurs principaux excellents (Henry Cavill avait déjà ma faveur, et Ben Affleck se révèle fort à l’aise en homme chauve-souris) et Wonder Woman semble bien partie pour tenir tête aux deux cocos. 

Tout n’est donc pas à jeter, rassurez-vous, certains détails sont un régal. Par exemple je n'ai rien compris ou presque à la vision du futur de Batman, mais j'ai adoré son trench-coat !


Mais clairement lorsqu’on fait la comparaison avec Civil War, le bât blesse un peu : un scénario mieux construit, un rythme mieux maîtrisé et des combats à échelle humaine. D’ailleurs pour le coup c’est une nette progression après Avengers 2, non seulement seul un aéroport (ou peu s’en faut) a été rasé, mais en plus il a été évacué auparavant !

Civil War a également le net avantage de jouer beaucoup plus sur l’humour (entre Iron-Man, Ant-Man et Spider-Man on est servi). Et force est de reconnaître qu’on est beaucoup moins critique quand on a bien rigolé pendant la séance.

Je ne dis pas que DC devrait aussi prendre la voie de la comédie super-héroïque (au contraire c’est même bien d’avoir deux styles différents), mais j’ai remis le nez dans les Batman de Nolan et même s’ils sont sérieux, il y a quelques notes d’humour noir et de cynisme qui fonctionnent bien et que je crois pas avoir retrouvé dans Batman v. Superman.


Bref pour le moment Marvel a plutôt l’avantage, du moins pour la spectatrice que je suis qui n’a pratiquement lu aucun comic. Après quelques films qui m’ont laissé un souvenir mitigé (Iron Man 3, Thor 2, Avengers 2), les derniers en date (Ant-Man et Civil War) m’ont plutôt convaincu. Je me demande cependant comment réussir à garder le fil avec tous les films prévus, ils feraient bien de penser à inclure un Previously… au début des films !

DC de son côté doit encore convaincre. Suicide Squad ne m’attire pas vraiment (on verra selon les critiques) mais je place quelques espoirs dans Wonder Woman (et j’avoue être curieuse de voir ce que donne ce personnage qui pique un peu des yeux la première fois qu’on en entend parler).

On n’a donc pas fini de discuter sur le sujet, d’autant plus que tout est déjà planifié jusqu’en 2020. En attendant, le nouveau X-men sort ce mois-ci, l’occasion une fois encore de voir des super-héros se taper dessus (mais chez les X-men ça fait partie de la fiche de poste !).

mardi 10 mai 2016

Infinités – Vandana Singh


Normalement je ne me laisse pas avoir, mais je suis d’abord tombée amoureuse de ce livre à cause de sa couverture (signée par Aurélien Police). Ensuite j’ai vu que c’était des nouvelles (chic). Écrites par une femme (encore mieux). Indienne qui plus est (pas courant dans nos contrées). Ajoutez à cela une excellente critique de Gromovar, et il devient impossible de résister à sa lecture, non ?

Me voilà partie dans Infinités, recueil de dix nouvelles qui met en scène l’Inde actuelle dans toute sa complexité. L’auteure parle beaucoup de la place de la femme en Inde, mais aussi de religion et de système de castes, entre autres choses.

Le ton est extrêmement juste, et l’écriture a un je ne sais quoi d’envoûtant qui fait que sans toujours très bien comprendre les textes, je suis tombée systématiquement sous leur charme. Les personnages et les situations sont criants de vérité, d’autant plus que la SFFF joue finalement un rôle mineur.

Elle est présente bien sûr (une nouvelle se déroule même sur la Lune), mais elle est assez légère, ce qui rend le livre accessible pas uniquement aux lecteurs de SF. Pour le coup je pense qu’il pourrait parfaitement trouver son public si on venait à l’égarer par mégarde hors du rayon SF.

Rien que le premier texte, Faim, semble tout à fait « normal » puisque la SF est juste le pêché mignon de l’héroïne de la nouvelle, une femme indienne qui doit gérer sa maison et faire bonne impression lors d’une soirée. Un très joli texte qui parle de choses importantes d’une très belle façon.

Delhi se penche sur l’histoire d’un homme qui croise des fantômes d’une autre époque. Je me suis parfois un peu égarée dans son propos, ce qui ne m’a pas empêché de trouver l’histoire fascinante.

Le titre La Femme qui se croyait planète résume la nouvelle en elle-même. Elle est absolument extraordinaire dans ce qu’elle dit des relations de couple en Inde.

Dans Infinités, c’est un professeur de mathématiques passionné par la notion d’infini dont on suit les pas, de son enfance à l’âge adulte. Je n’ai pas tout compris l’aspect mathématique, mais j’ai néanmoins beaucoup apprécié ce récit qui en dit très long sur la vie en Inde (et les affreux conflits religieux qui secouent le pays).

Soif nous parle d’une femme fascinée par l’eau, qui est hantée par une malédiction familiale à ce sujet. Ce récit fantastique est mené avec brio, et se révèle fascinant.

Les Lois de la conservation est un des textes les plus science-fictifs, puisqu’il met en scène un ancien explorateur de Mars qui raconte une de ses missions à ses colocataires sur la Lune. J’ai été charmée par l’ambiance très old school de cette nouvelle.

Avec Trois contes de la rivière du ciel. Mythes de l'ère des astronautes, on pourrait presque se croire dans un livre d’Ursula K. Le Guin, puisque ces trois courts textes nous baladent à travers différents mondes et différentes cultures, pour un résultat une fois de plus fascinant (ce mot résume à lui-seul ce recueil en fait).

Le Tétraèdre nous parle d’une jeune fille sur le point de se marier, qui assiste à l’apparition d’un mystérieux tétraèdre géant en pleine ville. La nouvelle est aussi intéressante pour ce qu’elle dit du statut de la femme en Inde que pour la réflexion scientifique menée par l’héroïne.

Je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi de L'Épouse, portrait d’une femme indienne expatriée aux Etats-Unis et désormais en instance de divorce. Mais cela reste une nouvelle extrêmement touchante et fort triste.

Enfin dans La Chambre sur le toit, une jeune femme voit son monde changer suite à l'apparition d'une locataire sculptrice dans une chambre de sa maison. Encore un joli texte, avec son léger parfum de mystère et son ton très humain.

Le recueil se termine avec Un manifeste spéculatif, un court essai où l’auteur résume à merveille tout l’intérêt que l’on peut avoir à lire de la SFFF. Rien que l’on ne sache pas déjà, mais c’est toujours agréable d’approuver de tout cœur en lisant ses mots.

Voilà pour ce petit tour du recueil Infinités, une belle promenade à un rythme tranquille dans un pays qu’on ne connaît pas toujours très bien, avec une ambiance souvent fascinante et des personnages très humains.

CITRIQ


Item 10 : Lire une oeuvre de SFFF par un auteur non occidental
(mais il pourrai aussi compter pour les items 1, 4, 7, 15, 18 & 19 si je n'ai rien oublié, ça c'est de la rentabilité !)

samedi 7 mai 2016

Recueil factice – Avril 2016

Pfiou, encore un mois où j’ai un peu oublié ce blog, même si les choses progressent côté lecture (j’ai même déterré ma liseuse, c’est dire !). Les jeux vidéo et les quelques jours passés à Rome (vous aurez des photos si vous êtes sages) n’ont pas aidé, mais maintenant que je suis redescendue sur Terre et que je suis venue à bout de mes flux RSS, les affaires devraient reprendre !

LIVRES


Dans la lumière et les ombres : Darwin et le bouleversement du monde – Jean Claude Ameisen

Ferrailleurs des mers – Paolo Bacigalupi

Martiens, go home ! – Fredric Brown

Le ver à soie – Robert Galbraith

Sur le fleuve – Léo Henry et Jacques Mucchielli

Le livre d’or de la science-fiction : Theodore Sturgeon – Theodore Sturgeon

FILMS


Batman v Superman : l’aube de la justice – Zack Snyder
Je n’avais pas de grandes attentes pour ce film (j’avais même peur pour être honnête), ce qui m’a sans doute aider à apprécier ce duel au sommet. Au final Batman v Superman est un film correct, qui en met plein la vue et offre un bon duo d'acteurs (Ben Affleck fait un excellent Batman). C'est juste un peu dommage que la raison du "v" soit finalement assez faible et mal expliquée, ce qui rend la confrontation un peu forcée (et fait passer Batman pour un imbécile borné parfois). J'ai cependant bien aimé les prémices de la Ligue de Justice, et Wonder Woman brille dans ses rares scènes où elle apparaît. Affaire à suivre donc.

Blanche-Neige et le chasseur – Rupert Sanders
Blanche-Neige revisitée à la sauce fantasy ? On aurait pu s'attendre au pire mais le résultat est un film honnête, qui arrive à garder un semblant d'esprit de conte sans pour autant s'incarner dans un énième film à grande bataille. Il n'est pas parfait à mon avis, mais j'ai été agréablement surprise par son potentiel (pas poussé jusqu’au bout ceci dit). La suite (enfin préquelle) ne m'inspire par contre pas beaucoup, elle attendra un passage à la télé…

Kung Fu Panda 3 – Jennifer Yuh et Alessandro Carloni
Ce troisième volet parle de famille, de connaissance de soi et... de kung fu bien sûr. Si l’intrigue a un petit air de déjà vu (il y a toujours un méchant précédemment vaincu à renvoyer dans l’abîme), je l’ai trouvé bien plus sympathique que le deuxième, sans doute parce que comme l'a si bien résumé M. Vert, « y'a moins de baston et plus d'émotion ». On rigole bien, on a parfois les yeux humides, et en on savoure l'animation vraiment superbe, qui n'hésite pas à déployer toute une palette d’animations différentes (3D ou plus traditionnelle) avec des effets assez originaux (enfin pour moi en tout cas). Une belle réussite donc, et un excellent remède à la déprime en passant !

Outlander, le dernier viking - Howard McCain
Ce film de SF bien série B met en scène des vikings qui doivent faire face à un alien impitoyable, grâce à l’aide d’un autre alien (à l’apparence fort heureusement humaine). Le concept en lui-même est un peu débile et l’intrigue est affreusement prévisible, mais le résultat est amusant, avec un petit côté Croisés du cosmos (mais en moins fun, faut pas déconner quand même).

SÉRIES


11.22.63
Après avoir lu le livre, j’ai craqué pour l’adaptation en mini-série de l’histoire de l’homme qui remonta le temps pour empêcher l’assassinat de Kennedy. Et le résultat est très réussi avec des décors délicieusement vintage et une trame très fidèle (à part quelques coupes et l’ajout d’un personnage supplémentaire pour éviter au héros de se parler à lui-même). Par contre il vaut mieux éviter de la voir juste après avoir lu le roman, on s’y ennuie un peu du coup…


Daredevil – Saison 2
Après une saison 1 excellente, Daredevil est de retour pour de nouvelles aventures, toujours avec le même niveau d’excellence (et pourtant ça semblait peu probable). L’intrigue est riche et chaque membre du trio a le droit à ses moments de gloire (il n’y en a pas que pour Matt, Karen et Foggy aussi ont les leurs). Les « antagonistes » de Daredevil, Elektra et le Punisher, tous deux des reflets obscurs du héros, sont fascinants à suivre, au moins autant que Wilson Fisk. Aucun reproche à faire donc, à part peut-être des dialogues parfois à rallonge. Je suis vraiment contente de cet autre pendant de l’univers Marvel, plus sombre et plus intéressant que les films de super-héros bourrins.

Le secret des balls
Cette suite de l’excellente Théorie des balls prend la forme d’une intrigue policière alors que Mitch a disparu et qu’il faut reconstituer ce qu'il s'est passé. Très vite la série part dans quelque chose de complètement imprévisible, très drôle, extrêmement bien fichu et avec parfois des passages sérieux touchants. Le genre de petit plaisir dont on aurait tort de se priver (en même temps il est assez rare que l’équipe de FrenchNerd se plante). A voir ici.

SORTIES



Deux pièces de théâtre : Le mariage de Figaro et Dracula
Hasard du calendrier, ce mois-ci je suis allée deux fois au théâtre. La première fois, c’était pour Le mariage de Figaro, pièce que je rêvais de voir sur scène après avoir lu le texte de ma propre initiative au lycée (un cas rare !). Et je n’ai pas été déçue, cette pièce truffée de rebondissements (on se croirait dans un vaudeville parfois) est fort drôle, avec un propos qui reste tout à fait actuel.

Dix jours plus tard, c’est Dracula que je suis allée voir sur les planches, avec une adaptation du roman signée Liz Lochhead, et avec les comédiens de dernière année de la London Academy of Music & Dramatic Art (oui c’était en anglais, je suis folle !). C’est une belle réécriture, et la mise en scène était vraiment chouette (avec son décor d’asile). J’ai sans doute raté un peu la deuxième lecture de l’œuvre faute de bien comprendre certains accents, mais la pièce était très plaisante et fort dynamique (et un peu folle aussi).

MUSIQUE

Le moment musical du mois sera super héroïque… et féminin :

Is she with you ? – Hans Zimmer & Junkie XL

Au milieu de toutes les musiques parfois un peu grandiloquentes de Batman v. Superman (j’adore ce que fait Hans Zimmer mais ça me fait plaisir de savoir qu’il arrête de composer pour ce genre de films), j’ai retenu cette arrivée musicale qui détonne et amène un peu de fraîcheur.

AU PROGRAMME EN MAI

Non je ne ferais pas « ce qu’il me plait », au contraire j’ai de grandes ambitions, je ne suis pas sûre d’avoir assez de jours feriés pour en venir à bout ceci dit !

Côté livres, vous devriez bientôt lire ma chronique du recueil Infinités de Vandana Singh… après quoi seront au programme Ken Liu et sa Ménagerie de papier ainsi que Michel Pastoureau et son Vert, histoire d’une couleur.

Côté films, j’ai un article au titre fort accrocheur, Batman v. Superman v. Captain America dans mes cartons, j’espère en venir à bout. Je n’ai absolument pas regardé les sorties ciné à venir mais on est en 2016, il y a bien un film de super-héros par mois non ?

Côté séries télé
, j’en ai commencé trois : Clone Wars (frais, plein de punch, j’adore), House of Cards (plein de promesses mais comme je n’ai pas encore trouvé le temps de dépasser l’épisode 2, on en reparlera) et Orange is the new black (série sur laquelle je suis partagée, je n’accroche qu’à moitié mais j’ai envie d’en voir plus !). J’espère arriver à les avancer…

Sauf que côté jeux vidéo je dois finir ma deuxième partie de Pillars of Eternity après avoir bouclé La marche blanche (sympathique extension qui aura son article un jour). En parallèle, la nouvelle extension de Hearthstone est sortie, Les murmures des dieux très anciens, autant dire que je vais être bien occupé (et on manque de jours fériés en mai cette année pour avoir le temps de tout faire !).

mercredi 4 mai 2016

Sur le fleuve – Léo Henry et Jacques Mucchielli


Après avoir visité la ville d’Yrminadingrad, j’ai voulu continuer à explorer les œuvres de Léo Henry et Jacques Mucchielli, et j’en ai profité pour dépoussiérer cette grosse novella, Sur le fleuve, que j’avais laissé trop longtemps en attente sur ma liseuse.

Me voilà donc partie pour une aventure Sur le fleuve, un fleuve d’Amérique du Sud semble-t-il, qu’explore une troupe d’explorateurs plutôt bariolée composée d’un noble castillan, d’un inquisiteur et de son secrétaire, d’un prêtre fou, d’un néerlandais, d’un corse et d’un galicien, ainsi que de quelques indiens. Leur objectif ? Attendre l’Eldorado, le fameux pays où les bâtiments sont construits en or.

Il y aurait assez logiquement de quoi remplir une saga en de multiples tomes, mais Léo Henry et Jacques Mucchielli arrivent à un résultat aussi satisfaisant en quelques deux cents pages, grâce à une ambiance d’aventure fort plaisante, et surtout grâce à une narration brillante extrêmement bien maîtrisée.

Celle-ci saute d’un personnage à l’autre, explorant tour à tour leur conscience et les évènements qui les ont amenés-là, au fur et à mesure que l’expédition s’enfonce dans la jungle et essuie des pertes (humaines ou matérielles). On a d’ailleurs l’impression d’assister à une variation sur les Dix petits nègres, sans que cela soit gênant (au contraire cela créé une envie d’avancer, à qui le tour maintenant ?).

Avec son aventure bien écrite et rondement menée, Sur le fleuve est donc un texte qui se révèle étonnamment complet en dépit de son format. On n’a jamais l’impression d’une nouvelle délayée ou d’un roman avec un goût de trop peu, au contraire, on termine sa lecture tout à fait rassasié. Une chouette aventure, une excellente démonstration que le format court c’est le bien, et de manière générale une lecture que je vous conseille de tenter.

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