Au premier abord, Cru est un livre un petit peu perturbant : un auteur au nom mystérieux (j’ai dû me rendre sur Internet pour savoir si c’était Luvan ou Iuvan), un titre pour le moins concis, pas de résumé en quatrième de couverture. C’est comme si tout était fait pour titiller le lecteur, le pousser à l’ouvrir pour en savoir plus… et ça marche !
Cru est en fait un recueil de nouvelles fantastiques, allant de la mini-nouvelle de quelques pages à la novella qui avoisine les 100 pages, qui est caractérisé par son atmosphère plutôt glaciale : la plupart des histoires se déroulent dans les pays du Nord, ou en lien avec.
Au début de ma lecture, j’ai pensé à Lisa Tuttle et Mélanie Fazi, dans cette tendance à l’horreur douce, qui met mal à l’aise en très peu de mots. Mais le style de Luvan est très différent. Elle a en effet une plume très particulière où tout est dans l’évocation, la déconstruction, le non-dit.
On a parfois l’impression que les interstices entre les paragraphes en disent plus que le texte lui-même, et il m’est arrivé de relire certains textes pour mieux les comprendre (certains m’échappent encore d’ailleurs).
C’est une écriture très particulière, pas forcément facile à prendre en main, mais fascinante. On se laisse vite imprégner par l’atmosphère glaciale, étrange, décalée, qui s’appuie en plus sur un univers presque exotique (en tout cas pour moi), celui des pays du Nord. Cela va de paire avec un bestiaire fantastique un peu différent de ce qu’on croise d’ordinaires, les créatures ont un côté très primitif, d’authentiques esprits de la nature.
Si la plupart des textes sont courts (voire très courts), le recueil se conclut sur une novella où l’auteur se révèle tout aussi à l’aise dans une histoire d’amnésie, de mystères et de meurtres qui offre un joli portrait de Paris tandis qu’on se laisse porter par l’intrigue.
Bref, si je devais résumer en deux mots ce recueil, je le qualifierais d’étrange (tout est perturbant, du format du livre au mode de récit), et de fascinant (par son atmosphère, son écriture). Je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi à la lecture, mais c’est un des livres qui imprègnent et dont les échos résonnent encore bien longtemps après la lecture.
chopé y'a quelques jours, j'étais déjà bien intriguée par ce que j'ai pu lire sur la toile mais ta chronique m'intrigue encore plus ! et dans le bon sens du terme, le fantastique et le Nord, ça me parle tout ça.
RépondreSupprimerLecture pour février je pense !
"Au début de ma lecture, j’ai pensé à Lisa Tuttle et Mélanie Fazi,"
RépondreSupprimerJe m'arrête là : il me le faut.
@Raven
RépondreSupprimerJe guetterais ton avis alors ^^
@Tigger Lilly
Hi hi hi ça c'est du placement de mots clés :D
Ca a l'air bien sympathique en tout cas, je le note !
RépondreSupprimerUn peu comme toi, à chaque fois que je vois ce livre je ne sais pas trop quoi en penser si je dois l'acheter ou pas. Ton avis me donne tout de même bien envie de le faire entrer dans ma PAL.
RépondreSupprimer@Shaya
RépondreSupprimerTant mieux ^^
@BlackWolf
Je le trouve un peu trop étrange pour franchement encourager sa lecture, mais ça peut valoir le coup de tenter l'expérience ^^
Un bon recueil, des images fortes, mais des textes aussi parfois obscurs (chose que le lecteur accepte bien tant la poésie est présente), et toute cette noirceur... C'est beau !
RépondreSupprimerChez Dystopia ils ne mettent jamais de 4è de couv', je trouve que c'est chouette comme idée.
@Lune
RépondreSupprimerTu sais que j'avais même pas calculé pour la 4e de couv (et pourtant j'ai plein de bouquins de cette maison d'éditions, la honte xD)