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samedi 24 novembre 2012

Frankenweenie - Tim Burton


Après vérification, ça faisait un bail. Que j’étais allée au ciné, certes, mais surtout, que j’étais allée au ciné voir un film de Tim Burton. Le dernier, c’était Sweeney Todd, et depuis, je n’étais qu’à moitié inspirée par ses créations (et pas franchement encouragée par des critiques peu enthousiastes).

Mais Cachou ayant chanté les louanges de ce film d’animation, je me suis dit que ça valait le coup de tenter, et je n’ai pas été déçue du tout. C’est même un des plus beaux films que j’ai vu cette année, il me semble.


Frankenweenie nous raconte l’histoire de Victor Frankenstein, un jeune garçon passionné de sciences, dont le seul ami est son chien, Sparky. Lorsque celui-ci décède, renversé par une voiture, Victor est désespéré, jusqu’à qu’il ait l’idée de ramener son chien à la vie. Ce qui n’est pas forcément très bien vu par son entourage, une fois le pot aux roses découvert.

A l’origine, il s’agissait d’un court métrage réalisé par Tim Burton en 1984 pour Disney (il est trouvable sur Youtube pour ceux qui voudraient comparer). Le film fut très mal reçu (jugé trop sombre et tout le reste), et Tim Burton fut viré. Et voilà qu’en 2012, il réalise une nouvelle version, en film d’animation, pour Disney. L’ironie de cette histoire ne vous aura pas échappé.

Cette version de 2012 suit parfois au plan près l’histoire du court métrage, tout en étendant l’univers et le scénario de façon typiquement Burtonienne, avec des camarades de classe hauts en couleur (même pour du noir et blanc !), et une ville qui n’a rien à envier à la banlieue de Edward aux mains d’argent.


C’est assez marrant, parce que sur le papier, Frankenweenie a l’air d’une histoire assez sinistre et horrible, pas le genre de dessiné animé qu’on montrerait aux enfants. C’est en noir et blanc, les personnages sont assez effrayants d’apparence (que ce soit le prof de sciences ou Edgar, pour ne citer qu’eux), et l’idée de ressusciter son chien, comment ne pas trouver l’idée complètement glauque ?

Et pourtant, en s’appuyant sur cet univers délicieusement noir et décalé (comme seul Tim Burton sait le faire), Frankenweenie se révèle une des plus jolies histoires qu’il m’ait été donné de voir au cinéma. C’est bien simple, c’est presque affreusement mignon.

Ce qui prouve bien qu’on est pas obligé de laver le cerveau des gosses à coup de princesses et de chansons sirupeuses pour offrir de belles histoires, soit dit en passant (non je n’ai pas du tout un problème avec les Disney classiques, je ne vois vraiment pas où vous voyez ça…).


En effet, comment reprocher à Victor, héros solitaire, de vouloir ramener son chien à la vie ? Comment ne pas s’émerveiller des moyens employés ? Comment résister à ce Sparky revenu d’entre les morts avec son dos en tissu à motifs ?

Ça devrait être glauque, et pourtant c’est touchant, parce que très juste et plein de nuances. J’en veux pour preuve la réaction des parents, dépassés par la situation mais qui reprennent vite le dessus.

La deuxième partie (sur laquelle je ne m’étalerais pas) m’a semblé un poil plus forcé en virant dans le final bourré d’actions, mais c’est suffisamment bien fait, avec beaucoup d’humour et d’inventivité (je me demandais sans cesse comment la situation allait se retourner) pour que ça passe comme une lettre à la poste finalement.


Au-delà de l’histoire, Frankenweenie est aussi un film de toute beauté : l’animation stop-motion en noir et blanc est absolument délicieuse, et il y a tout un travail d’ambiance avec la lumière et la musique (Danny Elfman bien sûr) qui évoque irrésistiblement les vieux films d’horreur, sans pour autant que ce soit réellement effrayant.

D’ailleurs le film déborde de références sur le sujet (ni les noms ni les têtes des personnages ne sont anodins, surtout pour les camarades de classe de Victor), et si on ne les repère pas pendant le film, on peut toujours faire sa culture après (merci TV Tropes)

Autant le dire, Frankenweenie a été un gros coup de cœur. Pour son esthétique, son histoire, mais aussi tout un tas de petits détails qui en font un film d’animation plein de subtilités. Et n’oublions pas le prof de sciences, parce qu’on aimerait tous avoir eu le même à l’école !


Bien évidemment, je n’ai pas réussi à échapper à la 3D pour ce film (ou il me fallait sacrifier la VO, le choix était vite fait). Si les films d’animation se prêtent bien à cela (d’autant plus qu’ils sont courts), je suis un peu déçue du résultat.

Je ne sais pas si ce sont mes lunettes 3D qui déconnent (ou mes lunettes tout court d’ailleurs), mais j’ai trouvé le relief assez médiocre dans des scènes où les personnages auraient dû sortir de l’écran pratiquement. Et le flou que cela induit dans certains passages est assez désagréable. Bref, ce n’est pas aujourd’hui que je vais me convertir !

8 commentaires:

  1. Je n'ai même pas eu le temps d'aller le voir, il ne passe déjà plus près de chez moi... :(

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  2. J'étais pas mal déçu des derniers Tim Burton, mais si celui-ci n'a même que la moitié de la magie des "Noces Funèbres", je vais peut-être chercher une salle qui le passe encore sur Paris et me trainer jusqu'à là-bas.

    Entièrement d'accord sur la 3D, je la fuis comme la peste quand la salle ne la propose qu'en lunettes passives. Je crois que j'aurai pu me contraindre à une VF pour l'éviter.

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    1. Les noces funèbres ne m'avait pas plu du tout, mais je crois que c'était vraiment pas le bon moment pour le voir quand il est sorti. Faudrait que je le revoie...

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  3. Je le verrai en DVD pour ma part (en même temps pas trop le choix !!)

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    1. Si tu n'as pas un ridicule écran comme moi, tu passeras quand même un bon moment ^^

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  4. Il est vraiment jouissif ce film, j'ai adoré aussi !

    3D inutile en effet. Je n'y ai même pas pensé pendant le film. Pour une fois le poids des lunettes ne s'est pas fait ressentir alors je l'ai complètement oubliée.

    Je préfère Frankenweenie aux Noces Funèbres mais je prévère quand même L'étrange Noël de Mister Jack à Frakenweenie.

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    1. En même temps L'étrange noël de M. Jack est indétrônable je pense ^^ (même pour moi qui l'ait découvert très tardivement). Faut dire que c'est du Tim Burton et du Henry Selick en même temps, c'est pas rien en terme d'association ^^

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