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lundi 26 novembre 2012

Chansons pour J.R.R. Tolkien (anthologie)


En fait quand Lune a lancé son challenge JLNN, je l’ai presque détesté, parce que je viens de consacrer deux mois à évacuer les recueils de nouvelles qui prenaient la poussière dans ma PàL, comme cette anthologie qui se veut un hommage à J.R.R. Tolkien, que je voulais relire une fois terminé mon marathon Tolkien de l'année dernière.

Publiée en 1992, cette anthologie (qui se décline en France, selon les éditions, en un ou trois volumes) se compose d’une vingtaine de textes, réunis par Martin Greenberg, qui sont signés par des noms connus de la SF ou de la fantasy.

Enfin ce sont des noms qui me parlent à moi, mais à l’exception de Terry Pratchett, Poul Anderson ou Robert Silverberg, je ne suis pas sûre qu’ils soient si connus que ça en France, car souvent peu de leurs œuvres ont été traduites (c'est le cas pour Patricia McKillip et Charles de Lint, hélas).

Bref toutes ces nouvelles sont des textes de fantasy (quoique cet incorrigible Silverberg nous ait casé un argument SF à l’intérieur), et c’est là où j’ai pris conscience que mes goûts avaient bien changé en dix ans.

Des textes que j’avais adorés à la première lecture m’ont beaucoup moins touché cette fois-ci. Je les ai trouvé quelconques, longs (certaines nouvelles dépassent les 50 pages, ce qui est long quand on n’accroche pas). Ils ont sûrement des qualités, mais la fantasy « classique » me bottant de moins en moins, je suis complètement passée à côté.

Et puis j’ai eu du mal à saisir ce qui rattachait réellement les textes à Tolkien. Si pour certains, l’hommage ou la filiation sont évidents, pour d’autres, je suis bien plus sceptique, et connaissant mon amour pour Tolkien, vous comprendrez d’autant plus ma frustration.

Bref, ce n’est plus une anthologie pour moi, mais si vous cherchez des nouvelles de fantasy très classiques, à mon avis, vous pourriez y trouver votre bonheur. Après tout, j’y ai bien trouvé le mien, dans quelques rares nouvelles qui ont su trouver grâce à mes yeux :


  • La foi de Poul et Karen Anderson : ce conte d’influence nordique met en scène des enfants vivant dans un château gobelin. C’est bien simple, cette nouvelle qui ouvre le recueil a été un énorme coup de cœur, ce qui explique sans doute les déceptions après (quand on commence par le meilleur...). L’an prochain, je vais définitivement m’intéresser à la bibliographie de Poul Anderson, ça ne fait que trois nouvelles que je lis de lui et que j’adore ! 

  • La nagini de Peter S. Beagle : une fois encore, on se retrouve avec un conte, mais ici d’inspiration indienne. Peter S. Beagle raconte bien son histoire avec une belle voix de conteur, difficile de ne pas tomber sous le charme (ça fait longtemps que je ne l’avais pas croisé, mais il a toujours une plume charmante ce monsieur).

  • Le pont du troll de Terry Pratchett : ça ne va pas être une révélation pour vous si je vous dis que cette nouvelle m’a bien fait rire, en démontant gentiment la figure du héros (sous la forme de Cohen le barbare) et celle du troll sous le pont, de façon à la fois drôle et touchante (et moi qui ait du mal à accrocher à la fantasy des quêtes et cie, j’étais en tout point en accord avec Cohen en plus !).


    • La révolte des fées dragées de Mike Reisnick : alors que j’envisageais d’abandonner la lecture du deuxième volume de cette anthologie, cette petite nouvelle absolument délirante où des fées dragées débarquent pour tuer Walt Disney qui les a tourné en ridicule m’a bien fait rire, et m’a motivé à poursuivre ma lecture.

    • Sur la route du fleuve de Gregory Benford : j’ai trouvé ce texte assez difficile à lire, mais il a une qualité que j’ai beaucoup apprécié : il pousse jusqu’au bout la notion de merveilleux en imaginant un univers assez improbable où un héros descend un fleuve de mercure, où le temps est plus une unité de lieu… que de temps. Ca m’a rappelé quelques écrits de Tolkien sur la féérie et le merveilleux, et il faut reconnaitre que l’atmosphère a quelque chose de captivant. 


      • L’or ou l’argent de Emma Bull : encore un conte qui nous raconte le périple d’une jeune sorcière, partie à la recherche de celle qui l’a formé, qui elle-même est partie à la recherche d’un prince disparu. Ce texte m’a immédiatement plus, sans doute grâce au périple tranquille de l’héroïne à travers le pays, et à une belle narration.

      • L’invocateur de Charles de Lint : cette nouvelle qui conclut le recueil m’avait déjà marqué à ma première lecture, et j’ai tout autant apprécié de la relire. En guise de conclusion, Charles de Lint nous propose une histoire pleine d’onirisme se déroulant dans notre monde moderne et parlant du pouvoir des mots, avec un invocateur qui évoque un peu Tom Bombadil.

      Comme quoi il y a quelques textes qui m’ont touché, malgré une déception globale. En fait je crois que ce n’est pas que j’ai développé une allergie à la fantasy, c’est juste que seules certaines formes de fantasy me touchent encore, notamment tout ce qui touche au conte, cela me semble évident.

      Et ce billet ne comptera pas pour le challenge JLNN, vu qu’on est pas encore le 12 décembre (j'avais un peu la flemme de le garder au frais). Mais je ne me fais pas de souci, je trouverais plein d'autres nouvelles à lire !

      CITRIQ

      6 commentaires:

      1. j'ai lu ces nouvelles il y a un peu moins d'une vingtaine d'années, mais il n'y en a que deux qui me sont restées en mémoire :
        "la foi" dont tu as parlé et "les 9 fils d'or". J'avais aussi détesté "sur la route du fleuve" mais j'étais probablement trop jeune à l'époque.
        Bon c'est pas de bol je voulais faire l'un de mes articles hommage à Tolkien sur ces 3 livres, va falloir que je trouve autre chose pource média.

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        1. J'ai eu beaucoup de mal avec Les 9 fils d'or (alors que tous les avis sont très élogieux dessus). Je ne sais pas si c'est la traduction qui est lourdingue ou juste moi qui était vraiment réfractaire cette fois-ci (pourtant j'ai lu une autre nouvelle du même auteur y'a pas longtemps et je l'avais bien aimé).

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      2. Ben tu vois, moi qui ai des envies de fantasy en ce moment, mais sans forcément vouloir me lancer dans un grand cycle (quoique...), il me tenterait bien ce recueil !

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        1. Dans ce cas en effet il pourrait te convenir tout à fait ^^

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      3. Je les ai lu il y a très longtemps. J'avais bien aimé. Je me souviens que même à l'époque (j'y connaissais rien du tout en fantasy et toussa) j'avais tiqué sur le fait que certaines nouvelles ne faisaient pas très "Tolkien".

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