C’est assez marrant, la semaine dernière, devant l’épisode avec les Daleks, j’ai lutté pour trouver des images pour illustrer ma chronique ou même en faire un compte rendu détaillé. Le problème ne s’est pas posé cette fois-ci, bien au contraire, je n’ai jamais réussi à m’arrêter de faire des captures d’écran ! Excusez donc l’abondance visuelle de cet article, qui comme d’habitude est également riche en spoilers…
C’est l’histoire du Doctor, qui pour une fois, pour sa petite aventure, décide de monter un gang. Il y a donc la reine Néfertiti (après Cléopâtre, on ne l'arrête plus ce tombeur de reines égyptiennes !), qui après une petite aventure, a décidé de s’incruster un peu plus longtemps.
Il y a l’inspecteur Lestrade en vacances dans la savane Riddell, un chasseur de gibiers du début du XXe siècle, avide de sensations fortes (et de femmes).
Et bien évidemment, il y a les Pond ! Sauf que le Doctor les kidnappant sans crier gare, ils amènent avec eux un passager supplémentaire…
Arthur Weasley Brian, le papa de Rory. Youhouh Rory a des parents, on les voit enfin ! Enfin l'un d'entre eux du moins, pour Maman Williams, on repassera. Tout ce petit monde s’embarque en direction d’un mystérieux vaisseau spatial qui s’approche de la Terre…
Ils ont six heures pour lui faire dévier de sa course, sans quoi l’agence spatiale indienne (oui la NASA c’est fini au XXIVe siècle) le fera sauter. Et forcément, ce petit vaisseau, il intrigue le Doctor, et pour cause :
I know ! Dinosaurs ! On a spaceship !
Et c’est les cinq minutes pré-génériques ça. Je les soupçonne parfois de jouer une variante du scrabble avec leurs scénarios à la BBC. Ils piochent des éléments dans un sac, et à eux de monter une intrigue avec. Ici je pense que Chris Chibnall (qui jusque-là ne m’avait pas trop convaincu comme scénariste) nous étale un beau scrabble avec tous ces éléments !
L’histoire est en effet un joyeux foutoir (des dinosaures, des vaisseaux spatiaux, de la figure historique, une vague étude de relation père-fils…), et pourtant l’ensemble est extrêmement cohérent et logique, et extrêmement divertissant à regarder.
L’idée de multiplier les compagnons est vraiment à creuser, ça permet de diviser les intrigues de façon beaucoup moins artificielle finalement. Enfin disons qu’on évite l’écueil du « Oh non Amy/Rory a été kidnappé(e), allons la/le sauver ! ».
Donc très vite, notre joyeux gang se divise en deux groupes : le Doctor, Rory et son père sont téléportés sur une plage (qui a dû servir pour un autre épisode d'ailleurs, elle m'est familière), tandis qu’Amy, Néfertiti et Lestrade Riddell (désolé je n’intègre pas son nom) continuent à explorer le vaisseau.
En toute honnêteté, je ne sais pas pourquoi le Doctor s’embête à voyager avec des nanas. Elle est bien gentille Amy, mais ce trio masculin Doctor-Rory-Brian détonne vraiment. C’est juste hilarant, d’autant plus que Brian ne gère pas si mal d’être téléporté à bord d’un vaisseau avec des dinosaures finalement… Et puis il fait des tas de références geek :
Ah, yes, well, thank you, Arthur C Clarke !
Ou encore :
- Did you just have that on you ?
- Of course! What sort of a man doesn't carry a trowel ?
Il n’y a que moi qui remarque qu’à un « r » presque, on se retrouve avec « towel » ?
Brian : Put it on your Christmas list.
Rory : Dad, I'm 31. I don't have a Christmas list any more.
The Doctor : I do !
Tiens on notera au passage que le temps passe drôlement vite pour les Pond, ça fait dix ans qu’ils se sont mariés si je ne m’abuse…
Echappant à des ptérodactyles, notre génial trio est capturé par deux robots qui dans le genre pourraient faire concurrence au duo C3PO/R2D2 dans la veine des robots déments… Si j’ai bien suivi les voix sont celles d’un duo d’humoristes anglais (j'imagine que c'est un peu comme si Eric et Ramzy les doublaient).
Du côté de Amy, on fait connaissance, on s’envoie des vents, et on fait quelques découvertes. J’aime beaucoup comment Amy prend la place du Doctor et tripote les boutons pour arriver à obtenir des informations.
J’aime aussi l’ambiance pseudo-Jurassic Park qui accompagne leurs déplacements, avec le dino endormi, les ombres qui passent, les fusils anesthésiants… Et puis j’aime bien le pourquoi du vaisseau spatial.
Il s’agit d’une arche silurienne, construite pour préserver un certain nombre de dinosaures de l’extinction massive, dans l’objectif d’aller les réimplanter sur une autre planète. Un beau renvoi au double épisode des Silurians écrit par le même scénariste. Et puis c’est cohérent, il n’y a rien à dire.
Même chose pour l’histoire du méchant que finit par rencontrer le Doctor : Rusard Solomon est une sorte de chasseur de primes qui a tué tous les Silurians à bord pour s’emparer des dinosaures et les revendre à bon prix. Ce qui bien évidemment ne plait pas au Doctor…
Petit détail en passant, le scanner de Solomon est incapable d’identifier le Doctor. Pour ce qui est de garder profil bas, on dirait bien que le Doctor réussit son coup pour une fois.
Evidemment, le Doctor s’échappe avec Rory et Brian… à dos de tricératops. Beau moment d’anthologie. Vraiment étonnant cet épisode, il ne s’y passe rien de capital, il n’y a pas scène particulièrement émouvante (les échanges entre Amy et le Doctor sont presque banals), mais on en prend plein les yeux. Y’a même le Doctor qui embrasse Rory à un moment, c’est dire !
Toute la fine équipe finit par se retrouver (un peu par magie, mais ne chipotons pas), Néfertiti accepte de se livrer à Solomon, et le reste du gang rejoint le poste de commande pour tenter de sauver une situation qui devient critique, les missiles approchant du vaisseau.
Comme de par hasard, il faut deux personnes de la même famille pour piloter le vaisseau, ça tombe à pic, Rory et Brian sont là. Oui il y a quelques facilités dans le scénario, mais c’est Doctor Who ! Et puis ils sont mignons les deux Pond à diriger le vaisseau (oui Brian est un Pond aussi, c’est le Doctor qui l’a dit).
Riddell : Doctor? This is a two-man job. What're you doing?
Amy : I'm easily worth two men. You can help too, if you like.
L’autre Pond s’amuse beaucoup avec Riddell à paralyser des dinosaures. Oui c’est vraiment l’épisode « on se fait plaisir ». Et puis le Doctor arrive bien évidemment à sauver la situation en convaincant les missiles de ne pas détruire le vaisseau Silurian mais celui du chasseur de prime… avec Solomon à bord.
Ce qui nous rappelle qu’Eleven n’est pas toujours gentil gentil. Ce qui fait froid dans le dos, c’est qu’il le fait avec le sourire cette fois. C’est peut-être aussi une façon de garantir son anonymat, je me pose la question…
Les dinosaures étant sauvés, le Doctor ramène tout le monde chez lui. Mais Brian avant a le droit à une petite faveur :
Même que je suis un peu jalouse, moi aussi j’aimerais prendre mon goûter en contemplant la Terre !
On notera quand même l’air plus que préoccupé du Doctor derrière les Pond. Malgré toutes les assurances qu’il donne à Amy comme quoi elle n’est pas juste un compagnon de plus, on sent quand même que la séparation définitive s’approche. J’espère juste qu’il n’y aura pas de mort à la clé, ça serait vraiment trop triste.
On notera que Néfertiti disparait des annales égyptiennes pour aller vivre le grand amour avec Riddell, et que le père de Rory a pris goût au voyage et abreuve Amy et Rory de cartes postales de ses escales (on dirait le père dans Amélie Poulain, il ne manque que le nain de jardin !), de même que le Doctor.
Au final on a donc un très bon petit épisode. Pas forcément du genre à vous traumatiser à vie, mais dans la veine divertissement de la série, je pense qu’il laissera sa marque, parce que c’est vraiment un épisode qui se fait plaisir, tout en restant logique et cohérent. Avec en bonus de très bonnes guests (il n’y a guère que Néfertiti qui ne m’a pas trop convaincu, Liz Ten avait plus de caractère), c’est vraiment un pur moment de bonheur devant son écran !
Et inutile de préciser qu’on a là un parfait exemple de space-opera à la Doctor Who (c'est-à-dire mâtiné de voyage dans le temps, ce qui explique qu’on se retrouve avec Néfertiti ET des dinosaures dans des vaisseaux spatiaux avec robots, lasers et chasseur de prime inclus !).
Samedi prochain, il y aura du western au programme, ça promet encore de beaux délires !