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dimanche 30 octobre 2011

The Artist - Michel Hazanavicius


Il est un peu difficile de faire preuve d’originalité en parlant de ce film, tant tout a déjà été dit à son sujet. Mais c’est un film tellement chouette et unique dans son genre que je m’en voudrais de ne pas vous en parler.

Donc, pour ceux qui auraient un train de retard, The Artist est un film en noir et blanc, muet (ou peu s’en faut), qui s’intéresse au cinéma à la fin des années 20, lorsque le parlant fait son apparition, au travers du destin croisé d’un acteur muet qui sombre peu à peu dans l’oubli, tandis qu’une jeune jeune starlette s’impose peu à peu comme star de ce nouveau cinéma.

Il ne m’a pas fallu longtemps pour tomber sous le charme de ce film. Bon d’accord, j’ai toujours aimé les vieux films en noir et blanc, et encore plus les films muets (enfin surtout le répertoire comique des Laurel&Hardy, Charlie Chaplin et Buster Keaton).

Du coup, un film qui rend hommage à cette époque part déjà gagnant chez moi (j’aime aussi beaucoup Chantons sous la pluie, dont quelques références se sont certainement glissées dans The Artist à mon avis), surtout quand il rappelle discrètement au passage que tous les effets tape-à-l’œil et la 3D ne remplacent pas une belle histoire et une bonne réalisation. Même la couleur et le son, on peut s’en passer finalement !

Le résultat est sacrément bien fichu à tout point de vue, et j’avoue avoir dévoré l’écran des yeux (l’avantage du muet, c’est qu’on peut se concentrer sur l’image finalement, grâce à une très jolie BO qui colle à l’image) pendant toute sa durée, tant j’ai apprécié cette reconstitution « comme à l’époque », et ses petits détails un peu planqués dans le décor (comme quand on voit George Valentin à côté d'un panneau Exit comme pour bien marquer son statut de star déchue).

Et si je n’ai jamais vraiment porté d’intérêt à Jean Dujardin, je suis obligée de reconnaître qu’il crève littéralement l’écran dans son rôle, et pas que dans les moments les plus comiques (où il excelle bien sûr, mais rien de surprenant). Lorsque l’acteur qu’il interprète (oui un acteur qui interprète un acteur qui joue lui-même dans des films, y’a des mises en abîme folles dans ce film) sombre dans la dépression, difficile de ne pas être touché par le personnage, aussi ridicule soit-il.

Bref, si vous ne l’avez pas encore vu, mais qu’attendez-vous, courrez-y ! Par contre, soyez prévenus, l’absence de couleur ou de paroles n’entraîne en aucun cas une baisse du prix de la place de cinéma !


vendredi 28 octobre 2011

Louisiana Breakdown - Lucius Shepard


Après le gros pavé du mois précédent, spécialité ès nanotechnologies victoriennes, la lecture du mois du Cercle d’Atuan a été un petit roman de rien du tout, une novella même, dans un ton très différent, celui du fantastique et de la fantasy urbaine.

J’avais déjà lu un roman de Lucius Shepard avant, L’aube écarlate, sur le sujet des vampires, et il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, loin de là. Du coup j’étais un peu hésitante à lire un autre de ses textes. Mais comme j’ai trouvé un exemplaire à la bibliothèque, j’ai tenté l’expérience, au pire, je n’aurais qu’à le rendre !

Peut-être est-ce que mes goûts ont évolué (à l’époque où j’ai lu L’aube écarlate, je lisais aussi L’épée de vérité hein...), en tout cas j’ai trouvé que Lousiana Breakdown était très différent de ma première incursion dans la bibliographie de cet auteur.

Cette novella nous emmène dans une petite ville de Louisiana au nom ô combien magique, Graal. En apparence, on dirait une petite ville typique, mais elle cache bien sûr un sinistre secret, comme le découvre peu à peu Jack Mustaigne, de passage dans la région.

Plus que l’histoire en elle-même, pas spécialement surprenante quand j’y repense, c’est l’ambiance qui fait tout l’intérêt de Louisiana Breakdown. Lucius Shepard prend en effet tout son temps pour présenter la petite ville de Graal.

On fait connaissance avec son allure générale, ses différents magasins, ses habitants parfois fous (et tous plus ou moins médiums), ses coutumes étranges. Cette façon de dresser le portrait d’une ville m’a beaucoup rappelé le Lézard lubrique de Melancholy Cove, en moins drôle et avec une touche fantasy urbaine bien prononcé.

Là-dessus, en alternant les points de vue, on suit l’histoire étonnamment émouvante de Jack Mustaine, bloqué en ville à cause d’une panne de voiture, et de sa rencontre avec Vida, une femme plus ou moins dérangée (il est difficile de démêler le vrai des hallucinations dans ses passages à elle).

Le résultat est très plaisant à lire. Ca m’a rappelé les multiples nouvelles de fantasy urbaine que j’avalais par paquets à une époque, sauf qu’ici l’auteur prend plus le temps de poser son univers. Du coup, me voilà réconciliée avec Lucius Shepard, il faudra que je jette un œil à ses autres bouquins.

Avis des autres atuaniens : Elysio, Rose, Spocky

CITRIQ

mercredi 26 octobre 2011

Légendes de la Garde : Automne et Hiver 1152 - David Petersen


Je ne sais plus trop ce qui m’a poussé à acheter le premier tome de cette série. Le graphisme, sans doute, le format carré (qu’on ne croise pas si souvent que ça) sûrement, et assurément une certaine nostalgie pour la série d’albums La famille souris dont j’ai lu et relu les aventures dans ma jeunesse.

A l’époque mon doudou était une souris, j’adorais Tom et Jerry, et je lisais La famille souris, la fille déjà pas monomaniaque sur les bords ! Ca n’a pas du tout changé d’ailleurs…

Ceci dit les Légendes de la Garde n’ont que peu de choses en commun avec la famille souris, si ce n’est que les protagonistes sont eux aussi (quelle surprise !) des souris. Sauf qu’on quitte le domaine du livre pour enfant pour celui du comic pour adulte.

En effet, on est plus proche du roman de bonne vieille fantasy avec héros valeureux, traîtres, complots et batailles (il n’y a guère que la magie qui manque à l’appel) qu’autre chose. C’est un peu Redwall de Brian Jacques, mais en beaucoup moins gentillet, et surtout à une échelle bien plus souris.

C’est peut-être ce qui m’a le plus frappé dans cette série, la « crédibilité » de cet univers où on voit des villes de souris calées entre deux racines d’arbres, sous un rocher… Les prédateurs naturels sont principalement les serpents et les rapaces (qui apparaissent comme gigantesques du coup), et toutes les souris se baladent à poil (c’est le cas de le dire !) à l’exception des membres de la Garde.

Parlons-en justement de la Garde, après tout, c’est le sujet de cette série. C’est une force armée qui jadis renversa le tyran furet, et assure désormais la protection du territoire souris, composé de différentes cités indépendantes dispatchées ci et là. Ses membres jouent le rôle de guides, d’éclaireurs, d’escortes, bref ils maintiennent une certaine cohésion entre les souris.

Dans le premier tome, Automne 1152, trois membres de la Garde, à la recherche d’un marchand disparu, mettent au jour un complot d’une souris qui souhaite prendre le contrôle de l’ensemble des villes et détruire la Garde. Si son compte est réglé à la fin du premier tome, les conséquences de son action se feront ressentir jusqu’à la fin de l’Hiver 1152, sa suite.

Comme je le disais, l’histoire a un ton très fantasy (on y trouve même le jeune guerrier prometteur et le vieux héros à la retraite) assez délicieux, d’autant plus que les images rendent ce ton avec brio. J’aime tout particulièrement le découpage en grandes cases (on a rarement plus de quatre cases par page) qui rendent particulièrement bien dans les scènes d’action.

L’autre élément que j’ai beaucoup apprécié, c’est la discrétion des textes. Pourtant d’habitude j’ai du mal à lire les BDs quasiment dépourvues de texte, mais dans ce cas ça ne m’a posé aucun problème, j’ai même adoré ça, l'image qui prend complètement le pas sur le reste.

Chaque chapitre est précédé d’une page d’introduction qui résume la situation (citation de vieux texte souris à l’appui), mais après cela les dialogues sont généralement succincts, et les éléments de narration plutôt rares, à l’exception de la conclusion. Cette économie de mots confère du coup à l'histoire un caractère héroïque plutôt impressionnant.

Couplé à de très jolis dessins, le tout donne une belle patine à la série, qui se révèle aussi passionnante à suivre qu’une bonne vieille trilogie de fantasy, grâce à son ton très sérieux et parfois un peu noir. Bien qu'on n'y croise aucun barbare, je lui trouve une petite parenté avec la fantasy épique et efficace à la Conan.

J'espère bien que Gallimard (oui c'est édité chez Gallimard !) continuera à éditer les albums suivants, j'aimerais bien retrouver Liam, Sadie et les autres. En tout cas, à l’occasion, n’hésitez pas à découvrir cette très jolie série.

CITRIQ

lundi 24 octobre 2011

Nation – Terry Pratchett


On a toujours des raisons absurdes de lire des bouquins. Dans le cas présent, j’ai testé le livre pour ma maman. Si si, je vous jure. Un de ses amis lui a donné une liste de suggestions d’auteurs à lire si elle voulait se mettre aux littératures de l’imaginaire, et Pratchett était bien évidemment du nombre.

(c’est un grand fan, on a monopolisé un jour la conversation du fromage au dessert à parler de lui sous les yeux ahuris du reste de la tablée)

C’est tout à fait normal, mais je ne voyais pas trop ma maman lire les Annales du Disque-Monde (à moins qu’il y en ait un qui parodie les conseillers d’orientation, dans ce cas je suis preneuse du titre !), du coup je me suis intéressée à son dernier roman non Disque-Monde, Nation.

Pour le coup, ça n’a rien à voir avec tout ce que j’avais lu de lui. Bien sûr on reconnaît sa plume, extrêmement riche et pleine d’humour, mais l’univers est tout autre.

Dans une sorte de XIXe siècle alternatif, un raz-de-marée dévaste les îles du grand océan Pélagique austral (le Pacifique quoi), et notamment la Nation, où vit le jeune Mau (qui s’apprêtait à devenir homme). Désormais seul sur l’île dévasté, avec pour seule compagnie les voix des Grands-Pères (les ancêtres morts), il va rencontrer une fille homme-culotte (une européenne quoi), seule survivante du naufrage de son navire.

Le roman nous raconte leur rencontre (pleine de quiproquos à ses débuts), leurs efforts pour reconstruire l’île (tandis que d’autres survivants arrivent), et leur quête d’identité, Mau souffrant et pas qu’un peu d’une crise de foi et de valeurs suite au cataclysme, et Daphnée/Ermintrude cherchant à concilier sa nouvelle vie, avec son éducation de jeune fille de bonne famille anglaise.

Nation est un roman enchanteur, et le mot est faible. Au début, on ne sait pas trop si on est tombé sur une robinsonnade, ou un roman initiatique océanien, mais plus on avance dans l’histoire, et plus on se rend compte qu’il ne ressemble à rien de connu (du moins par moi).

Il y a une richesse d’idées et de réflexions assez impressionnantes, qu’une seule lecture ne suffit pas à en faire le tour. Nation parle de deuil, de croyance, d’identité, de reconstruction, de la vie en société (le procès m’a beaucoup marqué), du choc des cultures (ah la première invitation au thé…), et de tant d’autres choses, avec justesse et non sans humour.

Difficile de faire une liste complète, je me suis rendue compte en fermant ce livre qu’il me faudrait le relire (et sans doute le re-relire) pour mieux l’apprécier. Mieux appréhender Mau (magnifique personnage central mais pas toujours facile à suivre), mieux noter les détails ici et là.

L’univers est riche et basé sur des cultures océaniennes, ce qui n’est pas si courant que ça et qui apporte une fraicheur agréable. Les personnages sont (presque) tous émouvants et attachants à leur façon (dans le genre inattendu, la femme sans nom m’a beaucoup marqué). Quant à l’histoire, pleine de tolérance et se terminant sur une pointe de mélancolie, c’est un petit bijou.

Bref, c’est un très beau roman de Terry Pratchett que je vais m’empresser de recommander partout autour de moi. Riche, intelligent, et divinement écrit avec ça (je l’ai lu trop vite pour vraiment les relever, mais certains passages sont juste merveilleux). Que demander de plus ?

« Le monde est un globe – plus vous allez loin, plus vous vous rapprochez de chez vous. »

CITRIQ

vendredi 21 octobre 2011

Hello Shoppers ! (Doctor Who Experience and other things…)

Que voulez-vous, depuis quinze jours, le samedi n’est plus monopolisé par l’épisode hebdomadaire de Doctor Who, il faut bien tuer le temps ! Et quel meilleur moyen de le faire que de se lancer dans une expédition à Londres avec deux amis pour aller voir la Doctor Who Experience ?

Je remercie d’ailleurs Yann en passant d’avoir lancé l’idée (je n’y serais jamais allée seule), et Mathilde d’avoir supporté deux fans de Doctor Who surexcités (comprenez deux gamins) pendant une bonne partie de la journée, ce qui n’est pas toujours très facile.

C’est donc comme ça qu’on se lève à cinq heures du matin (Paris s’éveille, la chanson est rigoureusement exacte d’ailleurs) un samedi pour aller prendre le premier Eurostar de la journée. Ce qui permet d’admirer le lever du soleil sur le chemin, ce qui n’est pas désagréable…

Ce qui est bien c’est qu’arrivés à Londres, on ne voit pas trop la différence, les français sont partout. J’imagine que c’est un phénomène connu par tous les touristes, mais à part les vendeurs dans les magasins, j’ai eu l’impression de n’entendre que des français. Même les bons vieux bus rouges sont estampillés français !

Bref une fois les pieds sur le sol britannique, direction le métro (vive Neverwhere pour mémoriser les stations de métro) pour se rendre directement à la Doctor Who Experience, de peur qu’il y ait foule. Effectivement, il y avait foule, mais pour l’autre évènement hébergé dans les mêmes locaux (un truc de musiques impliquant des tambours à en juger par le titre). Du coup on s’est un peu gelés les pieds pour rien, mais on est fan ou on ne l’est pas…

Difficile de rater l’endroit, bien fléché à la sortie du métro et couronné d’un TARDIS au-dessus de l’entrée… Une fois à l’intérieur, on se paye une belle volée d’escaliers (à défaut de courir comme dans DW, on grimpe !) et on atteint enfin l’exposition.

Nous n’avions pas pris nos places à l’avance, du coup l’entrée nous est revenue à 20 £ (plus les frais de carte bancaire si j’ai bien compris le charabia du monsieur qui m’a vendu ma place), mais on peut faire quelques économies sur Internet si on les prend suffisamment à l’avance (trois jours avant ça revient au même avec les frais de transaction).

Bref après avoir fait scanner nos billets par un ouvreur qui à en juger par sa surexcitation mange la même chose que Ten au petit déjeuner, nous voilà dans une salle d’attente avec quelques petites choses pour passer le temps : le Dalek version WWII, les costumes de Vampires in Venice et des Silurians…


Et puis, en avant pour l’expérience interactive !

Je n’ai pas de photos à vous montrer vu qu’on n’avait pas le droit d’en prendre, en même temps c’eut été du gâchis de perdre son temps avec son appareil photo. On pourrait sous-titrer cette partie « comment rajeunir de vingt ans en cinq minutes ».

En effet, dès qu’on rentre là-dedans, c’est juste un pur moment de bonheur (youhouh une aventure avec le Doctor), d’émerveillement (on monte à bord du TARDIS !), avec quelques sueurs froides (vous savez qu’on a beau savoir que ce n’est qu’un machin téléguidé, un dalek c’est impressionnant ?).

Bref, tout à coup, on a quatre ans et on le vit vachement bien. Y’a des passages rudement bien faits (notamment le Starship UK et le TARDIS), et le Doctor est en grande forme comme toujours. Je n’ai pas compris tout son blablatage, mais il y a deux trois bons délires.

(Le Hello Shoppers ! vient de là, il nous traite de shoppers tout du long, avides pratiquants du shopping, un peu comme pour nous prévenir qu’il faut prévoir la carte bleue à la fin de l’expo…)

Et ensuite, on attaque l’exposition à proprement parler qui est sacrément riche… Je suis ressortie avec plus d’une centaine de photographies et j’ai pris à peu près tout à en photo. Doctor Who me fait perdre tout sens des réalités, que voulez-vous…



La part belle est donnée au Doctor bien sûr, avec les costumes de toutes ses incarnations. C’est vraiment à partir du 3e qu’ils ont commencé à s’amuser question costume, par contre ce n’est pas plus mal qu’ils soient revenus des excès du sixième (et dans une moindre mesure du septième), parce que ça pique un peu des yeux.

Nos Doctors actuellement sont nettement plus sobres :


Et au centre, on trouve le costume de Eleven (sur un mannequin particulièrement raté, ils auraient mieux fait d’oublier la tête comme pour les autres), devant le TARDIS.


A part ça, on trouve quelques objets…


Et un bon paquet de monstres en tout genre.


Dont de terrifiants Silence planqués au plafond.


Une belle galerie qui retrace l’évolution des Cybermen à travers les époques (et les progrès techniques)


Des daleks en tout genre… J’ai beaucoup aimé celui-ci, le premier dalek de la saison 1 de 1963. Quel n’a pas été mon choc de découvrir que ses protubérances étaient bleu ciel ! Bah oui ces épisodes-là sont en noir&blanc, on imagine pratiquement que tout ce qui est filmé est en nuances de gris quoi !


On trouve à peu près toutes les créatures des cinq dernières saisons, Slitheen, Sycorax, Sontaran… Et puis quelques bouts de décors :


Le TARDIS de Nine et Ten, avec un écran qui vous rediffuse la régénération de Tennant. Du coup on ne reste pas trop longtemps dans cet endroit sous peine de se mettre à pleurer. Si si je vous jure !


On a aussi un TARDIS des anciennes saisons, au look résolument minitel !


Dans un domaine plus récent, la machine de The Christmas Carol, délicieusement steampunk.


Et puis bien sûr, il y a aussi les costumes de tous les compagnons de l’air moderne. Je ne vais pas tout vous mettre mais ça fait plaisir de voir celui de la petite Amelia…


Celui de Donna… quoique je suis un peu déçue qu’ils fassent une telle fixette sur les fringues de Journey’s End pour pratiquement tous les compagnons de l’ère RTD, avec Rose et Martha ça fait vraiment le trio veste en cuir !


Et Jack bien sûr, dont l’usure du manteau est assez impressionnante. Il doit représenter un bon budget fringues sur les tournages lui !

Et puis il y a aussi une reconstitution d’un bureau du Art Department de la BBC (dont le bordel fait peur), des maquettes pour montrer comment construire un ood, et des panneaux de signalisation bien délirants


Cerise sur le gâteau, quelques morceaux de la saison 6 sont également présents, en plus des Silence. On trouve en fin de parcours un ganger et surtout…


La console du Junk Tardis et la robe d’Idris de The Doctor's Wife. Il n’y a rien de la deuxième partie de la saison 6 (je ne vois pas où ils les mettraient ceci dit), mais il y a déjà largement de quoi baver.

Inutile de dire que quand on arrive à la boutique, on est fin cuits et prêts à vider nos porte-monnaie, d’autant plus qu’il y a du goodie pour tous les goûts, de la trousse scolaire, du puzzle, des romans, des dvds, des legos, des figurines, des tee-shirts…

Je suis restée relativement sage vu ma récole finale :


Le plutôt joli livret de l’exposition, un porte-clefs TARDIS (à défaut d’avoir la clé du TARDIS, je compense !) et quelques badges en tout genre qu’il faudrait que je pense à utiliser un jour (mais j’aime bien les accumuler comme souvenirs sur mes étagères, ça vaut bien les cartes postales !).

Une fois dehors, nous sommes allés manger dans une pizzeria (ce qui n’est pas franchement typiquement anglais, mais les pizzas étaient très bonnes, et le numéro du serveur avec la râpe à fromage carrément inattendu), avant d’attaquer la deuxième visite geek de la journée, et de loin la plus cruelle :Forbidden Planet

J’en avais entendu parler, je connaissais largement sa réputation de temple de la geekerie et de lieu de damnation éternelle, mais je vous avoue que je ne m’attends pas à ça. Ce n’est quand même pas souvent qu’on se retrouve dans un magasin à ne plus savoir où donner de la tête tellement il y a de choses à voir.

Mais plus que la partie goodies, extrêmement riche en elle-même, c’est le sous-sol de Forbidden Planet, la partie librairie/dvd qui m’a le plus impressionné. Je crois même que mon cerveau a complètement freezé à un moment.

Le rayon comics qui n’en finit pas, les étagères entières consacrées à Star Wars ou Doctor Who, et même la rayon romans SFF n’est pas inintéressant du tout. Et surtout on trouve des livres qu’on ne verrait nulle part ailleurs. Comme un Where is the Doctor ? par exemple (plus facile mais aussi rigolo que les Où est Charlie ?).

Histoire de ne pas consacrer notre journée à nos activités geeks, on s’était donnés un créneau de vingt minutes, pour rester presque une heure dans la boutique au final. Et personnellement je n’aurais pas dit non à une heure supplémentaire pour faire le tour complet des lieux !

Comme il ne me serait pas venu à l’idée de repartir les mains vides, je me suis fixée une somme à dépenser et j’ai rempli mon panier en fonction, histoire de rester un minimum raisonnable.

Du coup j’ai craqué pour deux albums de Gaiman qui me manquaient :


Et histoire de bien enfoncer le clou sur le caractère particulier de cette boutique, si Blueberry Girl est un exemplaire tout à fait classique, Crazy Hair est dédicacé.

Bon c’est pas pareil que d’avoir vu l’auteur, mais quand même, ça a son petit effet. Et puis histoire de me consacrer à mes autres passions geeks, j’ai investi dans The Jedi Path, un sympathique livre Star Wars.


Après ça, nous avons rangé nos tenues de geeks (ou presque) histoire que Mathilde profite aussi de sa journée. Nous nous sommes donc reconvertis dans le tourisme, et nous sommes partis en balade dans les coins bien touristiques. Enfin remarquez, on peut associer les deux casquettes, c’est pour ça que j’ai pris ça en photo à Picadilly Circus


Nous sommes ensuite passés devant Buckingham Palace, où on s’est demandé si cette statue n’était pas dans Blink.


Après vérification (Yann avait l'épisode sur son téléphone, on est geek ou on ne l'est pas), ce n’est pas le cas. Nous avons continué notre router le long de Saint James Park, où je n’ai jamais vu autant d’écureuils de ma vie.


Le pire c’est qu’ils ne se soucient guère des humains, ils vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. Je veux bien échanger quelques pigeons parisiens contre des écureuils londoniens, c’est tout de même plus sympathique.


Nous avons terminé notre circuit par Big Ben (of course) et Trafalgar Square, avant de nous rapatrier vers la gare, littéralement morts de fatigue. Nous nous sommes affalés sur un banc en attendant le départ, tout en admirant nos achats.

Et c’est là que j’ai fait ma dernière affaire de la journée, bien que n’ayant plus un sou en poche (en vérité il me restait une livre sterling dans mon porte-monnaie).


Yann s’est rendu compte que son exemplaire de The Brilliant Book 2012 de Doctor Who était abîmé, et il était trop tard pour retourner le changer. Du coup il a racheté un exemplaire dans une librairie à la gare (c’est pas en France qu'on trouverait ce genre de choses à la gare), et j’ai hérité de l’exemplaire défectueux. C’est Noël en avance ! Et c’est donc le sac à dos bien plein que je suis rentrée chez moi, à minuit bien sonnée.

C’était une journée bien remplie, et Londres est une ville très intéressante à visiter (à vrai dire je vous épargne mes commentaires sur l’architecture parce que sinon cet article va atteindre les 3000 mots). Je compte bien y retourner, sur une durée un peu plus longue, histoire de profiter pleinement de Forbidden Planet, et de visiter quelques musées également (on n'est même pas allés voir les Tournesols de Van Gogh à la National Gallery, pourtant on serait resté dans la thématique...).

mercredi 19 octobre 2011

#virginmegastore #mondesimaginaires



Hier soir, je me suis retrouvée à l’inauguration de l’espace Mondes imaginaires au Virgin Megastore des Champs-Elysées. En principe je ne cours après ce genre d’invitation, mais comme Lelf et Tigger Lilly étaient de la partie, j’ai décidé de venir, après tout, plus on est de fous, plus on rit !

Comme nous étions toutes les trois des filles sérieuses qui travaillent, nous n’avons pas pu assister aux séances de dédicace qui précédaient l’inauguration à proprement parler. Mais le reste de la soirée était tout à fait sympathique.

Avoir nous être identifiées à l’entrée, nous avons reçu un superbe bracelet orange servant apparemment à repérer les blogueurs, modèle bracelet de naissance qu’on ne peut pas enlever sans ciseaux. Au début on avait un peu l’impression d’être des folles évadées d’un asile, mais finalement ça s’est révélé utile.


Entre les petits fours (copieux et plutôt bons, même si on n’a pas toujours su ce qu’on mangeait exactement) et le champagne (servi dans de très beaux verres *siffle*), on pouvait s’amuser à être maquillé de façon sanguinolente, à interviewer certains auteurs et à être photographier devant une belle affiche du Nom du vent.

Etant allergique au maquillage, particulièrement timide et n’ayant aucune envie de voir ma tête sur Facebook (ça a été un epic fail pour cet aspect, j'y reviendrai), j’ai préféré papoter avec les copines de tout et de rien (et principalement de SFFF, on ne se refait pas). Mais c’était chouette d’avoir l’opportunité de faire autre chose que dévaliser le buffet et la fontaine de jus de cerise !

La chose la plus marrante, c’est que pour une fois nous faisions pas partie du décor, grâce à nos bracelets oranges reconnaissables de loin, plusieurs personnes de l’organisation sont venues nous parler parce que nous étions blogueurs. Le blogueur étant un être profondément imbu de lui-même, ça fait toujours plaisir de se voir reconnu le temps d’une soirée. Je ne me leurre pas trop sur le caractère désintéressé de l'action, mais se faire brosser dans le sens du poil de temps en temps ne fait jamais de mal !

(d'ailleurs ça marche très bien, je n'avais pas franchement prévu de faire un compte rendu, et me voilà en train de l'écrire !)

Et puis on a aussi papoté avec une vendeuse du rayon jeunesse, qui nous a remarquées dès le discours d’inauguration. Il faut dire qu’on a réagi avec le tact et la discrétion habituels (ahem) à un passage où la madame qui parlait prétendait que les lecteurs de fantasy et SF ne se mélangeaient pas.

A part ça, il y a eu un tirage au sort, et devinez quel nom est sorti en premier ? Et oui, c’est moi qui me suis retrouvée avec un micro sous le nez pour donner le nom de mon blog, et en prime j’ai été bien photographiée donc je suis sûre de me retrouver sur FB ! Mais dorénavant je suis l’heureuse titulaire d’un tablier de boucher (taches de sang incluses), j’aurai de quoi me déguiser pour Halloween !

Ou alors je le met au boulot pour terrifier mes lecteurs...
Et puis surtout, avant de partir, nos bracelets oranges nous ont donné le droit à un sac particulièrement bien rempli de quelques goodies et de rien de moins que dix livres, dont certains pas encore parus (on a même le prochain Charlaine Harris en exclusivité, rien que ça).

Et le pire c'est que ce n'était pas si lourd que ça...
Cliquez sur l'image pour voir le détail
Je suis particulièrement contente d’avoir récupéré les épreuves de Sans forme, la suite de Sans âme, y’a pas à dire, on a vraiment été gâtées ! Bon par contre j'ai eu droit à deux exemplaires du Maître du Haut Château (nouvelle édition à paraître en mars 2012 chez Nouveaux Millénaires). Déjà que c'est pas mon Dick préféré, alors avis aux amateurs...

A part ça, on a quand même fait un tour dans ce « nouveau » rayon (si j’ai bien compris ils ont surtout revu le classement en quatre thèmes, bit-lit, fantasy, SF et fantastique), et il faut reconnaitre qu’il est plutôt bien fourni. Surtout, c’est très agréable d’avoir des tables équilibrées, avec des coups de cœur libraires tout à fait pertinents, et où aucun genre ne prenne le pas sur l’autre (comme la bit-lit).

That’s all folks !

dimanche 16 octobre 2011

L’âge de diamant - Neal Stephenson


Comment ça on a passé le 15 octobre et je n’ai toujours pas rendu ma copie pour la lecture du mois de septembre du Cercle d’Atuan ? Que voulez-vous, L’âge de diamant est un texte qui demande du temps.

Du temps pour le faire sélectionner comme lecture du mois (ça fait pratiquement un an qu’on essaye de le faire passer avec Elysio), du temps pour le lire (le bougre pèse 636 p. bien remplies), du temps pour le digérer… ne parlons même pas du temps pour écrire cette chronique, comme on se doute qu’on va y passer trois heures, on repousse l’échéance le plus possible.

Mais il faut bien s’y mettre, surtout que L’âge de diamant (ou le manuel illustré d’éducation pour jeunes filles, rien que le sous-titre est alléchant) est un roman très riche et très intéressant, que je vous encourage vivement à découvrir.

L’histoire se déroule dans un futur où les nanotechnologies permettent à peu près tout et n’importe quoi (grâce à des compilateurs de matière qui permettent de tout fabriquer du riz aux vêtements que vous portez), en Chine, et plus précisément à Shanghai, ville où se côtoient de multiples phyles (des groupes sociaux/religieux/ethniques/culturels/etc.).

Entre les multiples territoires concédés, on trouve les restes de la Chine ancestrale qui perdurent dans l’Empire du Milieu, tandis que la Nouvelle Atlantis abrite dans les hauteurs les très riches néo-victoriens qui ont remis au goût du jour la culture de l’ère victorienne, nanotechnologies en plus.

C’est un univers véritablement foisonnant que nous dépeint Neal Stephenson, et c’est un véritable délice à lire. Certes, il lui arrive parfois de se laisser aller à un techno-babble parfois incompréhensible, mais certaines de ses idées sont tellement incroyables qu’on lui pardonnera son enthousiasme.

J’aime tout particulièrement cette façon qu’associer des choses complètement différentes ensemble. Ainsi, on se retrouve avec une société néo-victorienne qui a adopté les mœurs victoriennes tout en l’adaptant aux technologies du futur. On retrouve donc des haut de forme et des montres goussets (bourrées de technologies), on se déplace en chevaline (c'est-à-dire un cheval robot si j’ai bien compris).

Le Times parait sous forme de papier intelligent (sauf l’élite qui a le droit à une version en vrai papier), qui n’affiche que les articles pouvant vous intéresser. Quand je vois à quel point les sites internet sont aujourd’hui orientés en fonction des profils d’utilisateurs, je trouve que Neal Stephenson avait un petit côté visionnaire en écrivant ce roman (en 1995).

L’autre point fort de cet univers est qu’il est bourré d’humour. Il y a notamment un côté assez comique dans l’univers de l’Empire du Milieu, avec le juge Fang (grand adepte du confucianisme) et le Docteur X.

Mais le reste du livre déborde aussi de pointes d’humour, de références à la culture des années 1990 devenue complètement obsolète et ringarde (McDonald en prend pour son grade à plusieurs reprises). Il y a toujours un petit détail grinçant, un clin d’œil qui fait qu’on aborde la plupart du livre avec un petit sourire.

En témoigne un petit extrait de la description de l’atelier du Doctor X qui contient entre autres choses :

Un râtelier d’armes bouclé à double tour ainsi qu’un primitif système de PAO Machintosh vert de moisissure témoignaient des précédentes incursions de leur propriétaire dans des activités que la morale officielle réprouve.

Oui, c’est vrai que le Mac c’est le mal ! Et n’oublions pas de parler de la composition d’une sauce dans un pub qui contient entre autres ingrédients :

Eau, mélasse, piments cubains d’importation, sel, ail, gingembre, purée de tomate, graisse de pont, vraie fumée de noyer, tabac à priser, mégots de cigarette à la girofle, boues de fermentation de Guiness brune, déchets de retraitement d’uranium, recharges de filtre à silencieux d’échappement, monoglutamates de sodium, nitrates, nitrites, nitrotes et nitrutes, nutrites, natrotes, nitrures, [... et après encore cinq lignes d’énumération] empois d’amidon, détartrant sanitaire, amiante bleu, carraghénates, BHA, BHT, et arômes naturels.

Au milieu de cet univers complexe, il y a une histoire, il ne faudrait pas l’oublier ! On se demande si elle existe dans les premières pages (les 100 premières pages à vrai dire), tant le récit saute d’un personnage à un autre, mais très vite, on découvre le fil rouge.

Il s’agit d’une petite fille, Nell, qui entre en possession du Manuel (le fameux manuel illustré d’éducation pour jeunes filles du sous-titre), un bijou de technologie qui va lui raconter des histoires dans lesquels elle joue elle-même son rôle (des ractifs donc), qui vont l’éduquer de sa plus tendre enfance à son passage à l’âge adulte.

C’est un roman d’apprentissage, une recette qui fonctionne toujours, mais il est magnifié par la mise en abîme dans le Manuel, qui raconte l’histoire de la Princesse Nell (à qui on raconte parfois des histoires), incarnation de la fillette dans un univers de conte de fées :

Il était une fois une petite princesse appelée Nell qui était emprisonnée dans un grand Château noir sur une île au milieu d’un vaste océan, avec un petit garçon appelé Harv, qui était son ami et son protecteur. Elle avait aussi quatre amis intimes, dénommés Dinosaure, Canard, Peter Rabbit et Pourpre.

Cette histoire évolue, en intégrant des éléments de la vie de la fillette au fur et à mesure qu’elle grandit, et en inventant des histoires pour expliquer l’intégration de ces éléments. Du coup, suivre l’histoire de Nell, et en parallèle l’histoire de Nell dans le livre est absolument fascinant.

J’aime beaucoup la façon dont les deux s’influencent (ce qu’apprend Nell dans le Manuel lui sert dans la vie, autant que le Manuel se nourrit de ce qu’il lui arrive dans la vie), et soyons honnêtes, qui ne voudrait pas posséder un tel objet ?

C’est un peu l’aboutissement ultime du jeu vidéo, qui prend ici la forme d’un livre qui raconte des histoires, comme si au final, on ne pouvait revenir qu’à des supports classiques comme le conte (qui se réécrit au cours du temps) et du livre papier. C’est un bel hommage à la lecture, je trouve.

Bref, vous l’aurez compris, L’âge de diamant m’a beaucoup plu, dans sa forme foisonnante comme dans son contenu. Il y a tellement d’idées à chaque page qu’on pourrait en parler des heures durant, et l’histoire de Nell, bien que suivant une trame assez classique, est émouvante et prenante.

Bien sûr, le roman n’est pas exempt de défauts. Il y a des passages trop techno-babble comme je le disais plus haut, et la plupart des intrigues secondaires sont incompréhensibles.

C’est la contrepartie d’un univers aussi vaste, Neal Stephenson se focalise avant tout sur Nell (à mon grand plaisir), et du coup les autres personnages sont trop peu évoquées, avec de trop grandes ellipses ou trop peu d’explications pour comprendre leurs histoires à eux.

Du coup, et c’est assez rare pour être signalé, je crois que c’est un des rares romans qui aurait peut-être gagné à être encore plus long. Même si sa taille astronomique aurait sans doute fait fuir le lecteur !

En tout cas, ce roman mérite amplement son Hugo et son Nebula, et pour le coup, c’est un Hugo qui vieillit bien. Quinze ans après, on se demande même si Neal Stephenson n’était pas un peu voyant sur les bords !

Avis des autres Atuaniens : Elysio

CITRIQ

vendredi 14 octobre 2011

La Vieille Anglaise et le continent - Jeanne-A Debats


Si j’avais entendu de très bons échos de ce petit livre, je n’avais pas prévu de le lire dans l’immédiat (j’avais déjà Plaguers dans ma PàL). Et puis, en passant à la bibliothèque l’autre jour, il était inratable sur son étagère, en tant que coup de cœur 2009 du comité SF.

Du coup il a glissé tout seul dans mon sac, après tout, il est facile de caser la lecture d’une novella d’à peine 70 pages entre deux pavés. Dans mon cas, ça représente à peu près le nombre de pages que je lis dans les transports chaque jour (si les métros marchent bien).

C’est un format un peu traître, ceci dit, il est facile de trouver une novella trop courte, ou trop longue. Mais pas ici. La Vieille Anglaise et le continent a juste la bonne taille. Assez pour développer un futur et une intrigue, sans pour autant partir dans une vaste épopée.

L’histoire nous emmène sur les traces d’Ann Kelvin, une vieille femme dont l’esprit a été transféré dans le corps d’un cachalot à la veille de sa mort, afin de continuer son combat pour la protection de l’environnement, et tout particulièrement la préservation des espèces marines comme les baleines.

Nous voilà donc à naviguer à travers les mers du globe dans ce corps gigantesque, et c’est là le premier élément qui fait le charme du bouquin. « Embarqué » à bord d’un cachalot (bien plus gentil que ce qu’en dit le Capitaine Némo), le lecteur accompagne Ann dans son voyage dépaysant et fascinant, surtout lorsqu’elle tente de communiquer avec ses confrères et consœurs baleines. Fermer le livre et quitter le monde du silence pour retrouver les rues parisiennes si bruyantes de bon matin est d’ailleurs assez dur.

L’autre intérêt de la novella est la partie SF/réflexion à proprement parler, avec les interrogations sur la transmnèse (la technique de transfert d’un corps à l’autre) et tout ce qu’elle implique (notamment la création de clones). Couplée à une interrogation sur jusqu’où peut-on aller au nom de la protection des espèces et de l’écologie, on a là un texte assez dense et très intéressant.

L’intrigue est simple, mais efficace, dévoilant petit à petit l’univers et l’histoire en alternant flash-backs et aventures sous-marines de Ann. Le tout est porté par un style que je trouve plutôt intéressant. Sans pouvoir le qualifier exactement, il a un quelque chose qui m’a beaucoup plu, une plume incisive qui me donne envie de m’intéresser au reste de l’œuvre de l’auteur.

Bref, je ne devrais pas tarder à m’attaquer à Plaguers !

CITRIQ

mercredi 12 octobre 2011

Un plan sur la comète - Emile Bravo


Après un mois de non-achat compulsif de livre, je me suis offerte un petit plaisir début octobre avec le dernier tome de la série Une épatante aventure de Jules (dont je parlais ici), tout juste sorti en librairie. Même si les BDs ne font jamais long feu chez moi, ça a été un réel plaisir de prendre mon temps pour découvrir ce nouvel album.

Un plan sur la comète nous fait suivre une fois de plus les aventures de Jules, de Janet et de leurs bons vieux amis aliens. Dans le cas présent, ceux-ci viennent les chercher un soir en urgence pour assister à un sommet extraterrestre qui réfléchit à la nécessité de la survie de l’espèce humaine.

En effet, une comète se dirige tout droit vers la Terre, et si toute cette joyeuse bande d’aliens pourrait la déplacer, ils ne sont pas tous convaincus de la nécessité. Après tout, les humains sont destructeurs et irrespectueux de leur planète, et comme les dinosaures, leur disparition pourrait peut-être permettre l’avènement d’une autre espèce plus pacifique.

Voilà donc Jules et Janet chargés de les convaincre, et pour cela, ils doivent empêcher que le pétrole de l’Antarctique soit exploité par un industriel crapuleux. Vaste programme, pour de si jeunes épaules…

Je ne vais pas me renouveler beaucoup, mais difficile de ne pas chanter une fois de plus les louanges d’Emile Bravo. Un plan sur la comète est un délice à lire, un périple drôle et intelligent, un titre pour la jeunesse (et pas que, on l’apprécie à tout âge) qui ne prend pas les jeunes pour des idiots, loin de là.

En fait, on rit beaucoup à la première lecture : la BD est truffée de dialogues rigolos, de situations cocasses et de références en tout genre (dont une qui fait la part belle à l’album de Tintin Coke en Stock). Et puis, avec le recul, on se rend compte de la pertinence du propos sur une belle flopée de thématiques.

Protection de l’environnement, avenir de l’espère humaine, industriels crapuleux prêts à tout pour l’argent, leurs relations avec le pouvoir (incarné ici par un certain président Salami...). Emile Bravo donne à voir, et à réfléchir sur le sujet, sans pour autant matraquer le lecteur, ce que j’apprécie beaucoup personnellement.

(C’est purement personnel mais si j’aime qu’on me fasse réfléchir, j’aime que cela se fasse avec subtilité, pas en assénant la vérité à la grosse caisse et à la trompette)

Je le trouve aussi pertinent sur ces grandes questions de société que quand il met en scène la famille détraquée de Jules, où ses parents regardent chacun une télé de leur côté, en se tournant le dos, casque vissé sur les oreilles, tellement ils ne s’entendent plus. Même quand ils regardent le même programme !

Bref, une fois n’est pas coutume, je suis sous le charme, et j’espère bien retrouver Jules et Janet prochainement pour de nouvelles aventures. Je compte bien d’ici là investir dans les cinq premiers tomes, histoire de ne pas avoir à les emprunter à droite à gauche à chaque fois que prend l’envie d’en relire un…

Bah quoi, une comète qui fonce sur la Terre et ça n’aurait  rien d’une fin de monde ?

CITRIQ