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dimanche 29 mai 2011

Doctor Who 6x06 - The almost people



C’est définitif, il ne faut jamais juger un double-épisode à sa première partie. The Rebel Flesh n’était pas forcément un chef d’œuvre, mais il se rattrape grandement dans sa deuxième partie, qui bien qu’ayant quelques faiblesses, contient quelques beaux morceaux de bravoure, et accessoirement un final en feu d’artifice qui vous donne envie de tuer Moffat. Spoilers, comme toujours...


L’histoire reprend là où on l’avait laissé, avec l’apparition du Doctor-ganger, moment complètement délicieux lorsqu’il essaye de trouver son identité dans tout ce fatras. Je m’attends presque à le voir reprendre la tête d’un ancien Doctor, mais les histoires de « jellybabies » (avec la voix de Tom Baker) et de « reverse the polarity of the neutral flow » sont bien rigolotes.

C’est là on prend toute la mesure de la différence entre le 10e et le 11e Doctor. C’était quand même pas la joie entre Ten et son double dans le final de la saison 4 (je commence à comprendre qu’il le détestait parce qu’il se détestait en fait), alors que là le Doctor est juste trop heureux d’avoir un double, et cohabite parfaitement avec cet autre lui-même.

Les dialogues sont juste énormes, et bien bordéliques aussi, l’un finissant les phrases de l’autre, sans parler de leurs échanges qui ressemblent à des monologues intérieurs. Heureusement, on peut les différencier, ils n’ont pas les mêmes chaussures !


Tout cela perturbe Amy qui ne veut pas d’un double Doctor (Jack aurait été dans la pièce, il aurait nettement plus apprécié la situation j’en suis sûre *siffle*), pour elle, le Doctor est unique et hors de question qu’elle accepte l’autre. Je l’ai trouvé bien vache sur le coup.

- No, I... Look, you're fine and everything, but he is the Doctor. No offence. Being almost the Doctor
is pretty damn impressive.
- Being almost the Doctor's like being no Doctor at all.
En plus je la trouve pas bien maligne, quand on on sait que les Gangers n’apprécient pas vraiment d’être traités comme des sous-humains, est-ce vraiment malin de se fâcher avec le Doctor-ganger ? Bon ceci dit elle fait quand même un truc intelligent, elle parle au Doctor de ses visions :
- There's a woman I keep seeing,a woman with an eyepatch, and she has this habit of sliding walls open and staring at me. Doctor ?
- It's nothing.
- Doesn't seem like nothing.
- It's a time memory. Like a mirage. It's nothing to worry about.
Le plus flippant à ce moment-là, c’est quand même que ça n’a pas l’air de perturber plus que ça le Doctor. Bien sûr tout cela finit par s’éclairer, mais tout de même… Et tant qu’on en est à raccrocher les wagons de l’intrigue principale, Amy s’en va parler au Doctor-ganger de sa mort.


Evidemment, on y a tous pensé, que le mort de l’épisode 1 pouvait être le ganger, tout en sachant que c’est beaucoup trop évident pour Moffat. A sa décharge, Amy n’est pas au courant qu’elle est une création d’un scénariste sadique (génial, mais sadique). Le Doctor-ganger n’a pas l’air très intéressé par la question de toute façon (enfin...), c’est la Flesh qui l’intéresse…


Et pendant ce temps Rory poursuit sa recherche de Jennifer, et on sent assez vite qu’il va se faire rouler ce brave type (alors que de tous c’est le plus honnête et celui qui accepte le mieux l’existence des gangers). Evidemment que les gangers (surtout Jennifer) ont leur propre plan. C’est d’ailleurs la portion un peu faible de l’épisode (alors que ça aurait dû être paradoxalement être le nerf central).

Même si on passe un bon moment avec les allers-retours entre les deux camps qui se ressemblent tant, chacun cherchant à s’échapper, on s’y perd un peu parce que les personnages sont de véritables girouettes, surtout Miranda Cleaves (ganger comme humaine) qui change d’avis comme de chemise.

C’est tellement évident qu’ils ne suivent pas Jennifer la fleur au fusil qu’on se demande pourquoi ils ne les ont pas libérés plus tôt, leurs copains humains. A part pour donner l’opportunité au Doctor de réveiller leur humanité.


Par contre, je n’ai pas du tout accroché à la Jennifer super méchante du final, on ne sait pas trop d’où elle sort une telle haine (visiblement elle a plus conscience d’être une Ganger que les autres, et de ses morts successives, et on dirait qu’elle a récupéré une sorte de conscience collective de la Flesh, mais on ne s’attarde pas plus que ça sur le sujet), et on flirte un peu avec la série B sur la poursuite finale alors qu’il y aurait eu moyen de faire quelque chose de bien plus complexe.

Mais heureusement, cet épisode qui tout seul aurait été un peu faible, contient assez d’éléments intéressants dans ses dix dernières minutes pour complètement retourner la tendance. On va commencer par le twist que je n’avais pas du tout vu venir :

- Amy, we swapped shoes.
J’aurais aimé dire que j’ai pensé « Bien fait pour toi » pour Amy qui refusait de reconnaitre le second Doctor, en fait j’ai surtout pensé « Oh crap, elle lui a dit pour sa mort ». Elle se rattrape bien sur le final, et les adieux entre les deux Doctors sont forts touchants également.
- Your molecular memory can survive this, you know. It may not be the end.
- If I turn up to nick all your biscuits, you'll know you were right.
Je me répète, mais c’est incroyable à quel point ils sont fusionnels... Ce Doctor a une sacrée part d'ombre, on la voit presque trop souvent au point que ça en devient flippant, mais il s'accepte beaucoup mieux que ses prédécesseurs...

En soit, le fait qu’Amy ait par mégarde parlé au Doctor de sa mort pourrait être un twist suffisant, mais alors que le Doctor ramène tout le monde à bon port, l’histoire de la grossesse de Schrödinger d’Amy s’éclaircit :


- Doctor ! What is happening to her ?
- Contractions.
J’avais lu plein quelques hypothèses sur le cas d’Amy (certaines juste d’ailleurs), j’avoue que je ne m’attendais pas à que ce soit si évident d’une certaine façon. En fait il n’y pas d’imbroglio temporel, ça fait six épisodes qu’on suit une fausse Amy, la vraie est à quelque part, et sur le point d’accoucher, joyeux n’est-ce pas !

En plus on pourrait penser qu’elle a été enlevée dans l’orphelinat dans l’épisode 2 (ça serait le plus évident), mais elle voit la femme avec le cache-œil avant, sans parler de ses impressions de grossesse dans le 1… Pour couronner le tout, il est clairement dit dans le Confidential qu’elle est une ganger depuis l’épisode 1, autant dire qu’elle a sûrement disparu avant même le début de la saison !

Mais revenons à nos histoires :
- I needed enough information to block the signal to the Flesh.
- What signal ?
- The signal to you.
Le moment où le Doctor détruit Amy-ganger est juste horrible. Oh purée lorsque Rory s’éloigne d’elle, et le Doctor… qui sait depuis très longtemps de ce qui se passe (il est venu délibérément dans cette usine pour ça). On sent qu’il va passer en full-mode Oncoming Storm et avec Rory the Roman en bonus, ça va donner.


Tout à coup le titre du prochain épisode, A good man goes to war, prend tout son sens, et il ne fait aucun doute qu’on va en prendre plein la poire dans le dernier épisode de cette première partie de saison. La prequel et le teaser disponibles en ligne le confirment d’ailleurs.

vendredi 27 mai 2011

Cendres - Thierry Di Rollo


Il était temps que je lui fasse un sort, à celui-là. Je l’ai acheté aux dernières Rencontres de l’imaginaire de Sèvres, et vu l’épaisseur, je n’avais pas vraiment d’excuse. J'ai fini par le lire entre deux épreuves de concours parce que c’était le seul livre assez petit pour tenir dans mon sac avec tout mon bordel spécial épreuves (trousse, rations de survie et tout le tintouin).

Pour la petite histoire, tout a commencé lors de la conférence sur les 10 ans de Folio SF, où le gentil directeur de la collection dont-j’ai-oublié-le-nom a cité Thierry Di Rollo comme auteur dont il adorait les textes mais qu’il n’arrivait pas à vendre.

Je ne suis pas une grosse consommatrice de best-sellers, par contre les auteurs dont je n’ai jamais entendu parler, très bizarres, et qui ne se vendent pas assez bien, tout de suite, ça m’attire. C’est l’esprit de contradiction, ne cherchez pas !

Voilà donc comment après un passage au stand ActuSF, je me suis retrouvée avec ce mini-recueil de nouvelles en main, bien décidée à découvrir cet auteur. Au programme, du camp de réfugiés dans Cendres, du vieillard kidnappé pour une raison obscure dans Jaune papillon, une jeune fille qui s’échappe des Hommes dans le château, et un voyage dans le temps qui parle des Beatles dans Quelques grains de riz.

On m’avait prévenu que c’était noir, j’ai été servi.

La première nouvelle, Cendres, est celle qui m’a le moins parlé. Très riche, elle s’achève un peu trop vite, laissant trop de questions en suspens sur ce camp de réfugiés pas si dans le futur que ça, alors que j’essayais de m’accoutumer à l’ambiance (elle paye un peu les pots cassés d’être la première nouvelle aussi).

Jaune papillon est un peu plus facile d’abord, avec sa construction plus proche d’une nouvelle à chute. C’est glauque à souhait, et la conclusion m’a tiré un petit sourire.

Même chose pour Les Hommes dans le château, plutôt haletante, avec une petite pointe d’ironie dans la conclusion. Ce sont là mes deux nouvelles favorites, sans doute parce que j’apprécie mieux ce type de récits que les deux autres, qui posent surtout des ambiances à mon avis.

La dernière nouvelle, Quelques grains de riz, parle de voyage dans le temps, ça devrait me plaire, mais j’avoue à avoir un peu de mal à rentrer dedans (bon en plus je viens de seulement d’identifier la chanson dont il parle, inculte que je suis !). C’est une approche assez originale du sujet, et évidemment, c’est bien glauque.

Vous l’aurez compris, il y a des cimetières plus joyeux que ce recueil. Y’a plein de choses à creuser dans ces nouvelles à mon avis, mais j’ai eu du mal à rentrer dedans. Je crois que ce n’est pas trop ma tasse de thé, et que ce ne n’était pas vraiment la bonne période pour lire ça (d’ailleurs j’ai enchainé sur de la guimauve, c'est dire). Du coup je ne saurais ni vous le déconseiller, ni vous le recommander. Il faudrait peut-être que j’essaye autre chose de cet auteur en fait.

CITRIQ

mercredi 25 mai 2011

The Tree of Life - Terrence Malick


Il existe sur cette Terre des films très bizarres, dont il est pratiquement impossible de parler, et Tree of Life rentre définitivement dans cette catégorie. C’est un film de Terrence Malick me direz-vous, il fallait s’y attendre.

Je n’ai pas eu l’occasion de voir ses premières réalisations, mais entre la Ligne rouge (3h de film de guerre contemplatif avec des voix off, portée par une des plus belles compositions de Hans Zimmer) et le Nouveau Monde (Pocahontas mais pas en version Disney, avec pas mal de contemplation aussi), je savais à peu près ce que j'allais trouver à l'écran.

Un film de Terrence Malick, c’est avant tout de très belles images et une incroyable atmosphère, si bien qu’on a tendance à en oublier le scénario (s’il existe), et The Tree of Life s’inscrit dans cette lignée.

Il va même encore plus loin, car ce film est avant tout un enchainement de très belles images, que ce soit les gens, la ville, les paysages immenses et désertiques, ou simplement la vie d’une famille. Je ne sais pas comment ce gars manie sa caméra, mais même ses champs de tournesol sont de toute beauté, et on se retrouve vite à contempler l’écran.

C’est même l’atmosphère en général qui frappe. On a rarement les « vrais » bruits, mais des choses étranges : sons de cloches aériens (ça me rappelle la Ligne rouge tiens), bruits de vagues, silences, voix-off, et tout un amalgame de musiques classiques qui collent parfaitement à l’image (des compositions d’Alexandre Desplat se sont dissimulées entre, je ne les ai pas trouvées encore !).

Tout cela créé une atmosphère étrange, surnaturelle, et on n’est jamais loin de l’expérience mystique.

Je ne vous parlerais pas de l’histoire, il n’y en a pas vraiment (ou du moins elle est loin d'être le centre de nos préoccupations). A travers ces images, ces sons, ces petites scènes de vie et ses délires visuels avec les étoiles et les planètes, Terrence Malick parle de la vie et de la mort, du deuil, de la vie de famille, des fratries, des parents…

Je vous avoue ne pas avoir vraiment cherché un quelconque sens là-dedans (même s’il y a des pistes, bien sûr), je me suis contentée de me laisser emporter par les images, et le résultat est une expérience très relaxante.

On se laisse porter par l’atmosphère, on admire, on met son cerveau en veilleuse… même si le film est un longuet, c’est un bon moyen de détente, surtout qu’il déclenche de nombreux fous rires nerveux.

Pas qu’il soit drôle, bien au contraire, mais les images qui s’enchainent parfois sans progression logique apparente et créent une sorte de tension qu’il est nécessaire d’évacuer. Personnellement il m’est souvent arrivé pendant la séance de pleurer de rire à cause de ça. Y compris à la fin, et je n’étais pas la seule dans la salle, c'est vraiment curieux.

Le film est un peu long du coup (on sent les 2h20 passer, et l’arrivée de la fin est presque un soulagement), mais ça reste une expérience très intéressante qui reste en tête. A la sortie du film, on se retrouve étrangement vidé, avec une impression de tout voir sous un autre jour, au ralenti (ce qui en plein Paris n’est pas banal).

On peut se demander en effet ce qu’il a mis dans son film, parce que je vous l’avoue, à l’instant où j’écris ces lignes, quelques heures après la séance, je plane encore à moitié. J’ai même préféré repousser mon visionnage de mon épisode hebdomadaire de Doctor Who parce que ça me semblait un enchainement bizarre.

Autant ce n’est pas le genre de film qu’on regardera une deuxième fois, autant je dois avouer qu’en dépit de sa longueur, c’est une création très intéressante, qui sort des sentiers battus, et qui rappelle accessoirement que pour faire un beau film qui en met plein la vue, on n’a pas forcément de mettre des lunettes 3D sur le nez…

Vous pouvez comparer mon avis avec celui de mon voisin de siège, Elysio, avec qui j'ai partagé un de mes plus gros fous rires quand en regardant l'heure, on s'est rendu compte qu'on avait aucune idée de la durée du film, et qu'on était peut-être parti pour 5h de vues contemplatives !

Je vous laisse consulter la bande annonce, si vous voulez vous faire une idée de cette étrange chose. Et pour ceux que ça intéresse, Elysio a aussi créé un playlist de toutes les musiques qu'on entend dans le film : c'est par ici.

lundi 23 mai 2011

Doctor Who 6x05 – The Rebel Flesh


C’est sans doute parce que c’est la première fois que je suis la série en live, et que je ne regarde pas les épisodes quand ça me chante, que je me rends compte à quel point certains épisodes pâtissent de leurs prédécesseurs.

L’épisode sur les pirates, bien que bien divertissant, faisait un peu peine, coincé entre un double de Moffat et un Gaiman, et The Rebel Flesh souffre un peu de passer après Gaiman (et avant le milieu de saison lui aussi signé Moffat, décidément !). Comme en plus il s’agit d’un double, on n’a que la moitié de l’histoire pour se faire une opinion, ce qui n’aide pas non plus…

Ca n’empêche pas de passer un bon moment devant son écran, mais il est évident qu’on est un niveau en dessous de l'épisode précédent. Attention aux spoilers, vous commencez à connaitre la chanson…


On commence donc sur une île en plein milieu d’un océan, avec un vieux monastère, et des jaffa qui vivent dedans.


Bah oui que voulez-vous, les espèces d'armures et les simili-lances, c’est la première chose à laquelle j’ai pensé en les voyant ! On ne se refait pas. On est vraiment dans du très classique, car on ne voit même pas le Doctor avant le générique, ce qui arrive pour la première fois depuis le début de la saison 6.

Le Doctor débarque sur cette île alors qu’il cherchait à se débarrasser des Pond le temps de mener sa petite enquête personnelle (l’affaire de la grossesse de Schrödinger n’avance pas…), et découvre une étrange usine d’extraction d’acide où les travailleurs utilisent des clones d’eux même pour faire le travail, qu’ils contrôlent par la pensée.

(oui des avatars comme dans Avatar, mais en moins bleu)



Evidemment, le Doctor pointe tout de suite du doigt qu’ils ne savent peut être pas trop ce qu’ils font avec cette Flesh qui permet de créer les clones (il met littéralement le doigt dedans au passage), et comme pour le prouver, une éruption solaire donne à ces corps contrôlés par la pensée leur indépendance, façon Frankenstein du futur. Et c’est le noir.


Bon déjà, je sais pas pour vous mais Amy et Rory qui se réveillent dans la salle où ils fabriquent les clones, alors que le Doctor les avait laisser dans une autre pièce, je trouve que ça sent mauvais. Bon ceci dit je me torture peut-être un peu trop les neurones devant les épisodes de Moffat, à force je vois des trucs louches partout.

Evidemment on se retrouve vite à jouer au petit jeu à essayer de différencier les humains de Gangers qui se sont mélangés entre temps, et ce n’est pas sans créer quelques tensions : forcément les Gangers se voient comme humains, alors que les humains les voient comme des monstres à éliminer, bonjour l’ambiance.

Merci Rory qui ne meurt pas dans cet épisode (pas encore !) mais qui vient apporter sa petite touche à lui :


- I thought I was going to die.
- Welcome to my world.

Je ne sais pas si c’est voulu pour être drôle, mais venant de lui ça l’est particulièrement. J’aime bien comment il essaye de se lier avec Jennifer, même lorsqu’il découvre que c’est une Ganger. Ca lui donne un autre rôle que d’être juste le mari d’Amy, c’est chouette.

(bon ceci dit vu comme je suis Rory-addict, il aurait mangé du poulet dans cet épisode que j’aurais aussi trouvé ça génial !)

Accessoirement je n’y ai pas pensé tout de suite (en fait c’est en lisant ailleurs sur Internet), c’est sans doute le gars qui comprend ce que c’est d’être une personne et de ne pas l’être. Après tout, ce n’est pas comme s’il n’avait pas été un centurion romain en plastique avec tous les souvenirs de Rory pendant 2000 ans…


Un petit moment (silencieux) avec la dame au cache-œil, pour maintenir l’intrigue principale…


Et le Doctor réunit tout le monde, humains et gangers, ou presque, pour arriver à une conciliation. Ca allait presque marcher quand la vraie chef débarque et tue l’un des gangers. Pour le coup ça me rappelle beaucoup l’histoire des Silurians où une femme avait tout fait capoter.

D’habitude je loue toujours Doctor Who pour ses personnages féminins forts (vous avez remarqué le nombre d’épisodes où on trouve des femmes chefs d’équipe ?), il faut aussi reconnaitre que la série sait aussi écrire des personnages féminins butés, bornés et sacrément têtes à claque. De vrais personnages féminins quoi !

Du coup, nous voilà donc parti pour une guerre rangée entre les deux camps, résumée en trois mots par les deux camps :

« Us or them »

Avec quelques variations cependant, parce que sur le final, Rory trouve le moyen de courir après la vraie Jennifer (qui elle-même est suivie par la « fausse »), et bien évidemment le Doctor n’aurait pas dû faire joujou avec la Flesh :


Le voilà affublé d’un double ! Il y a cependant une différence de taille (à part le visage qui n’est pas au point), logiquement, le faux Doctor et le vrai Doctor n’ont pas les mêmes chaussures, puisque le vrai a perdu les siennes dans une flaque d’acide. On verra bien si ça a de l’importance dans la 2e partie…

C’est un peu dur de juger cet épisode, car comme souvent dans les doubles, la première partie est une introduction qui prend son temps. Il n’y a pas de moment franchement mémorable (la preuve, je n'ai pratiquement cité aucune réplique quand la semaine dernière je ne savais lesquelles choisir), mais la problématique sur les doubles est tout de même intéressante.

J’attends la suite la semaine prochaine pour me faire un avis plus complet (oh misère, plus que deux épisodes et on devra attendre septembre la suite, vous vous rendez compte ?).

Petit addendum : Si l'épisode n'est pas forcément le plus passionnant de la Terre, le Confidential qui l'accompagne est bien fun (notamment avec Matth et sa marionnette blaireau...). Il montre bien toutes les prouesses techniques (sans parler du tournage en plein hiver, du coup tout le monde a des bouillottes planquées dans leurs vestes) pour arriver à ce résultat. Si on laisse de côté les effets spéciaux évidents (la mer autour de l'abbaye, les éruptions solaires, les prothèses pour les clones), tout le reste semble normal alors que tout est truqué !

samedi 21 mai 2011

Algernon, Charlie et moi : trajectoire d’un écrivain - Daniel Keyes



Des fleurs pour Algernon est un de ces livres qui m’a tellement marqué à la lecture, que je le relis régulièrement (une fois l’an en moyenne ces dernières années), à la fois par plaisir nostalgique, et aussi parce qu’à chaque lecture, on découvre de nouvelles choses qui nous avait échappé.

C’est un livre que je m’arrange pour mettre dans toutes les mains, de mon prof de français de seconde à ma cousine étudiante en médecine, en passant par ma propre mère qui ne se rappelait pas me l’avoir acheter. C’est un peu de l’acharnement me direz-vous, mais c’est un livre tellement universel que je considère pratiquement comme un crime de passer à côté.

Le reste de l’œuvre de Daniel Keyes n’a jamais été traduit en français, à l’exception du diptyque sur Billy Milligan (tome 1 & tome 2), ce qui est fort dommage. Même s’il parait que le reste doit être bien en dessous des Fleurs pour Algernon, il m’est avis qu’on y trouverait des choses très intéressantes.

Autant dire que quand j’ai entendu parlé de ce Algernon, Charlie et moi publié dans la collection Nouveaux Millénaires de J’ai Lu (le retour du semi-poche !), je me suis jetée dessus dès sa sortie, un essai de l’auteur lui-même sur sa propre œuvre, cela ne se refuse pas. D’ailleurs il faudrait peut-être que j’arrête de raconter ma vie et que je rentre dans le vif du sujet.

C’est un objet un peu étrange que Algernon, Charlie et moi : trajectoire d’un écrivain. Il est qualifié d’essai, mais on est à mi-chemin d’une autobiographie très centrée sur l’œuvre majeure de Daniel Keyes, qui n’est pas apparue comme ça par un bel après-midi de printemps, mais s’est nourrie de ses propres expériences sur une longue période de temps.

Je ne savais pas grand-chose de la vie de Daniel Keyes en fait. Dans ma tête j’étais persuadée que c’était un ancien médecin de la marine devenu psychologue par la suite, en fait j’étais complètement à côté de la plaque.

Il a commencé des études de médecine (qu’il n’a jamais achevé), il s’est engagé dans la marine non pas comme docteur mais comme commissaire de bord, il a suivi des cours de psychologie qu’il a abandonné en cours de route, et il a travaillé comme éditeur de pulps (au sens je sélectionne, je relis et je corrige les manuscrits). J’avais vraiment rien compris à l’histoire !

C’est assez marrant de lire ce texte de voir les petits détails de sa vie qui sont passés directement dans Des fleurs pour Algernon. Ça m’a beaucoup rappelé ma lecture de Moi Boy de Roald Dahl, dans lequel on se rend compte de la quantité de souvenirs d’enfance qui ont trouvé leur place dans ses romans jeunesse.

L’autre aspect intéressant est la construction mentale de la nouvelle (oui c’était une nouvelle à l’origine), ou comment l’idée est devenue histoire. Un des points qui m’a marqué est sans doute le choix de la première personne :
Je ne voulais pas que mes lecteurs se moquent de Charlie. Ils pourraient peut-être rire avec lui, mais pas de lui.
L’autre aspect important est à quel point il a dû batailler pour garder son texte intact, face à des éditeurs qui trouvaient la fin trop sinistre :
« La fin est trop déprimante pour nos lecteurs, m’a-t-il dit. Je voudrais que tu la modifies. Charlie ne régresse pas. Il ne perd pas son intelligence. Au lieu de cela, il reste un super-génie, épouse Alice Kinnian et ils vivent heureux jusqu’à la fin de leurs jours. Cela ferait une histoire fantastique. »
Vous avez le droit d’aller vomir un bon coup suite à cette citation.

Je pourrais sûrement relever des tas d’autres éléments, notamment la transformation de la nouvelle en un roman. Keyes parle aussi des critiques à la sortie de son livre, de son impact (jusqu’à une découverte récente où son roman devient presque réalité), et des multiples adaptations de son œuvre (en comédie musicale même !).

C’est une lecture très intéressante, on n’a pas souvent l’occasion de plonger dans l’intimité d’un auteur et de la création de son œuvre, et même si Keyes se défend de donner la moindre interprétation/ sur Des fleurs pour Algernon…
Tant que l’auteur –ou d’ailleurs n’importe quel artiste- garde le silence, il est possible de débattre, de commenter et d’imaginer différentes interprétations ou significations. Mais lorsque l’auteur se lance dans une explication ou une analyse de son travail, il le banalise.
… il donne quand même quelques clés de lecture. C’est donc un très bon complément pour un livre aussi important que des Fleurs pour Algernon, dont un des premiers lecteurs en a dit, à la première lecture : « Dan, ce sera un classique ».

D’ailleurs en guise de bonus, on a également le droit à la nouvelle originelle. Si les bases sont là, et c’est un plaisir de découvrir « l’origine », j’avoue qu’elle laisse un peu sur sa faim quand on connait l’ampleur du roman (qui sans être long, est incroyablement riche). Pour le coup, je suis contente que l’auteur ait pris le temps de développer son l’histoire pour arriver à un tel format.

En tout cas, pour le retour d'un semi-poche chez J’ai lu, c’est un choix bien inspiré, et un livre qui mérite qu’on y jette un œil.

CITRIQ

jeudi 19 mai 2011

Detective Dee : le mystère de la flamme fantôme - Tsui Hark


J’aime bien les films dont la bande-annonce reflète tout à fait le contenu. Lorsque j’ai vu les premiers extraits, je me suis dit : chic, un film en costume avec des combats dans tous les sens et des grandes paroles de sagesse chinoise auxquelles on ne comprend rien ! Le film est en tout point semblable à cette description.

Nous sommes donc en l’an 690, en Chine, et l’impératrice régente Wu Ze Tian s’apprête à monter pour de bon sur le trône, ce qui fait bien sûr quelques mécontents. Pour marquer l’évènement, elle a fait construire une immense statue de Bouddha, mais le chantier de construction est perturbé par des mystérieuses combustions spontanées.

Sur les recommandations d’un cerf qui parle (quoi de mieux ?), l’impératrice fait sortir de prison le Détective Dee, qui croupissait depuis 8 ans pour s’être opposé à son accession au pouvoir. Aidé du Grand Officier et d’un prêtre albinos (ne me demandez pas les noms ou les rangs exacts), il enquête donc sur ces mystérieux morts.

Imaginez un peu Sherlock Holmes qui sort des sagesses profondes et pratique de façon intensive les arts martiaux, ça résume à peu près ce film où le héros passe presque plus de temps à se battre qu’à enquêter.

Mais c’est un délice, parce que visuellement on en prend plein la figure : décors (ville qui s’étend à perte de vue, forêt, marché souterrain, palais impérial…), costumes, chorégraphies. Bon certes c’est complètement irréaliste (la transition souterrains/forêt/ville peut laisser sceptique, et ne parlons pas du nombre d’archers nécessaire pour balancer autant de flèches), mais en terme de Chine rêvée, c’est que du bonheur.

De toute façon le but n’est pas de faire vrai, mais de divertir, et de ce côté-là on est servi. Aucun cliché du film d’aventure à la chinoise ne nous est épargné (on a même le droit aux cerisiers en fleurs qui répandent leurs pétales de partout, c’est dire), et on est bien content, parce que c’est pour ça qu’on est venu, non ?

Le résultat est à la fois épique et drôle, et on ne voit pas les deux heures de film passer, autant dire que c’est un très bon divertissement.

mardi 17 mai 2011

Belle - Robin McKinley


C’est toujours assez marrant, comme entre deux lectures sérieuses on a parfois envie de lire quelque chose de plus divertissant, un bouquin un peu naze vite terminé. J’avais envie d’une niaiserie, d’une romance à deux sous, je lorgnais même les Anita Blake en bit-lit (c’est dire !), et puis Belle m’est tombé dans les mains.

Il faut dire que la couverture (signée Alain Brion, qui s’est aussi chargé de la réédition du Dit de la Terre Plate) est juste magnifique. D’office, ça fait envie, et quand on sait que derrière il y a une réécriture de la Belle et la Bête, il était évident que question niaiserie sentimentale, j’allais être servie.

Je vous épargne le résumé, vous êtes sûrement familiers de l’histoire, que ce soit grâce à n’importe quel recueil de contes ou grâce à la version Disney. La pauvre Belle qui part vivre dans le château de la Bête pour sauver la vie de son père qui a osé y cueillir une rose pour son humble fille, et même qu’à la fin ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours…

Le roman de Robin McKinley suit tout à fait la trame du conte de Madame de Beaumont. Le seul changement narratif majeur se trouve dans les personnages des deux sœurs, qui ne sont plus deux abominables garces mais deux adorables jeunes filles.

L’histoire est racontée à la première personne par l’héroïne, Belle, qui préfère rester chez elle et à faire des promenades à cheval et à étudier les vieux ouvrages en latin et en grec (autant le reste de l'histoire est intemporel, autant les auteurs mentionnés sont réels, surtout chez la Bête).

La grande particularité du personnage est qu’elle est persuadé de ne pas être belle justement, et le roman s’articule presque plus sur l’acceptation de sa beauté que sur l’histoire entre la Belle et la Bête. En temps normal ce genre de propos sur la beauté m’aurait royalement gonflé, mais dans ce roman, c’est une manière détournée de parler du passage à l’âge adulte, et ça passe plutôt bien.

Tout le roman se lit avec plaisir d’ailleurs. On a tout à fait l’impression de lire un conte, mais une version étendue avec un peu plus de détails, surtout sur les prémices quand la famille de Belle doit s’installer à la campagne.

C’est d’ailleurs l’aspect le plus bizarre du roman : il confronte un univers extrêmement réaliste de la vie de la famille de Belle à la vie de Belle au château où Magie fait tellement loi qu’on se croiserait dans un autre univers. Du coup j’avais un peu l’impression que les deux parties ne coïncidaient pas parfaitement.

C’est le seul reproche que je ferais à Belle, qui pour le reste est une réécriture tout à fait honnête du conte originel. Elle a su garder la trame originale en supprimant la morale de l’époque qui peut vous faire hausser un sourcil ou deux aujourd’hui (comme je l’ai moi-même fait en relisant la version disponible sur Gallica, d’ailleurs il va falloir que j’explore un peu ce qu’ils ont comme recueils de contes…).

Apparemment, Robin McKinley a écrit d’autres réécritures de contes (une deuxième sur la Belle et la Bête, une sur la Belle au bois dormant) sans parler de ses autres romans. J’espère bien qu’ils seront traduits à leur tour.

CITRIQ

dimanche 15 mai 2011

Doctor Who 6x04 - The Doctor’s wife


Il y a de petites choses dans la vie qui font très plaisir, et je vous avoue qu’associer pour un article les tags pour Doctor Who et Neil Gaiman est une de ces choses. C’est même carrément Noël en avance. J’attendais avec impatience de voir ce que Gaiman pouvait faire en scénariste de Doctor Who (j’avais même un peu peur), mais le résultat est juste merveilleux.

C’est du pur Doctor Who, et du pur Neil Gaiman, et les deux fonctionnent parfaitement ensemble. La suite est pleine de spoilers, bien sûr…


Tout commence avec le Docteur qui reçoit un message de détresse d’un Time Lord encore vivant (!), et qui se précipite hors de l’univers (!!) pour y répondre. Détruisant la piscine du TARDIS au passage (ce qui veut dire qu’on ne la verra jamais *snif*) pour y arriver, le voilà qui déboule avec Amy et Rory dans une espèce de décharge.


Entre les machines à laver et les vieilles baignoires, les habitants de cet astéroïde (Uncle, Aunt, Nephew et Idris) ne payent pas de mine non plus, on se croirait en plein Neverwhere en fait…


C’est Idris qui nous intéresse particulièrement, parce que le spectateur comprend très vite que ce n’est pas n’importe qui. Idris, c’est l’âme du TARDIS dans le corps d’une femme. Autant dire que pour la première fois depuis le début de la série, le Doctor et elle vont pouvoir communiquer de vive voix.

A ce moment-là, on se rend compte que le titre, The Doctor’s wife fait référence à elle. Tout à coup, toute cette histoire de Time Lords (qui sont tous morts en fait) ou de décharge en dehors de l’univers devient purement accessoirement (sans parler du grand méchant), l’essentiel, c’est le Doctor et sa plus fidèle compagne.


Rose Tyler peut rester dans son univers parallèle, et River Song dans l’ordinateur de la Bibliothèque, la voilà, celle qui est le plus proche du Doctor. C’est juste trop mignon et incroyablement émouvant. Et magnifiquement écrit qui plus est.

La façon dont elle perçoit indistinctement passé, présent et futur, si bien qu’elle dit des choses en début d’épisode qui ne prennent du sens qu’à la fin est très bien rendu (comme nombre d’histoires de Neil Gaiman, il faut sûrement la voir deux fois pour en saisir toutes les subtilités). Et sa relation avec le Doctor… Je pourrais vous citer les trois quarts de l’épisode tellement c’est génial de les voir échanger.
- The TARDIS is up and downy stuff in a big blue box.
- Yes, that's me. A type 40 TARDIS. I was already a museum piece, when you were young, and the first time you touched my console you said...
- I said you were the most beautiful thing I had ever known.
- And then you stole me.
- And I stole you.
J’aime beaucoup que leur relation fonctionne dans les deux sens, en fait le Doctor a volé le TARDIS autant qu’elle a volé son Time Lord.
- Ooh, sorry, do you have a name ?
- 700 years, finally he asks.
- But what do I call you ?
- I think you call me... Sexy.
- Only when we're alone !
- We are alone.
- Come on then, Sexy.
C’est marrant parce que si on regarde DW en VO, on ne doute jamais que le TARDIS est de sexe féminin. Ce qui m’a fait hurler quand j’ai regardé la saison 5 en VF sur France 4, c’est qu’ils ont complètement ignoré ça. Du coup dans l’épisode 1 de la saison 5, au lieu du « Thank you dear » de l’anglais, on se retrouve avec « merci mon mignon », ce qui ôte toute crédibilité à la scène quand même… Mais passons.
- And you never read the instructions.
- I always read the instructions !
- There's a sign on my front door. You have been walking past it for 700 years. What does it say ?
- That's not instructions !
- There's an instruction at the bottom. What does it say ?
- Pull to open.
- And what do you do ?
- I push !
- Every time. 700 years. Police Box doors open out the way.
J’avais jamais fait attention, mais visiblement le TARDIS, elle, commence à en avoir assez qu’on pousse les portes au lieu de les tirer !

- I just want to say, you know, you have never been very reliable.
- And you have ? You didn't always take me where I wanted to go.
- No, but I always took you where you needed to go.
Et ça c’est juste énorme, on s’en doutait un peu, c’est désormais officiel, ce n’est pas juste le Doctor qui a le don pour s’attirer les ennuis, c’est le TARDIS qui fait des siennes ! J’adore. Bon je vais arrêter de vous citer leurs échanges qui sont tous superbes, parlons un peu de nos jeunes mariés…


Eux sont enfermés dans le TARDIS avec House, l’entité qui a piégé tous les Time Lords. Autant dire que ce qui normalement est LE refuge dans toute la série, devient soudainement un lieu de cauchemar.

Neil Gaiman s’y entend pour faire créer des atmosphères flippantes, dites bonjour aux couloirs sans fin, aux portes qui se ferment à tout va, aux décalages temporels, et aux hallucinations (OMG, they killed Rory again !). Bon comparé à un épisode de Moffat, c’est presque gentillet, mais quand même, il fallait le faire, rendre le TARDIS terrifiant !

Heureusement, le Doctor se construit une console de contrôle sommaire à partir des restes de TARDIS éparpillés (ne jamais laisser le Doctor dans une décharge, MacGyver est un amateur en comparaison).


Et via un petit détour par l’ancienne salle de contrôle du TARDIS (petit moment émotion), tout le petit monde se retrouve à bord. J’adore d’ailleurs que le TARDIS considère Rory comme « the pretty one », ça me rappelle une fanfiction que j’avais lu où Rory était en permanence harcelé par le vaisseau qui en pinçait pour lui (genre à chaque fois qu’il prenait une douche sa serviette disparaissait !).

- Amy, this is... Well, she's my TARDIS. Except she's a woman. She's a woman, and she's my TARDIS.
- She's the TARDIS ?!
- And she's a woman. She's a woman and she's the TARDIS.
- Did you wish really hard ?
Sacrée Amy xD.

Et comme le Doctor est un manipulateur de première, il manipule House pour arriver à ses fins. C’est assez marrant que la réplique qui semblait si géniale dans le trailer…
- Fear me. I've killed hundreds of Time Lords.
- Fear me. I've killed all of them.
Finalement elle ne fait pas si impressionnante que ça, coincée dans les échanges entre le Doctor et son TARDIS. House n’est qu’un détail, un prétexte, et le TARDIS finit par s’en débarrasser un peu d’un claquement de doigts.

Tout rentre donc dans l’ordre… y compris le TARDIS qui redevient un vaisseau. La scène d’adieu est triste bien sûr, mais surtout terriblement émouvante, et vient comme combler un vide dans l’univers de DW depuis des années.

- There's something I didn't get to say to you.
- Goodbye ?
- No, I just wanted to say... hello. Hello, Doctor.
Je crois bien que c’est la première fois qu’on voit Eleven pleurer… c’est triste bien sûr, mais on sait qu’elle ne meurt pas, c’est juste qu’il ne pourra plus communiquer avec elle. Ceci dit, après quelques échanges avec Rory et Amy qui aimeraient bien ne plus avoir de lits superposés dans leur chambre (!), on se rend compte qu’en fait, si.
- OK. The Eye of Orion, or wherever we need to go.
Et là le levier s’abaisse tout seul et…


Il est carrément heureux, et moi donc !

Bon on n’élucidera pas de suite ses dernières paroles murmurées à Rory, à savoir « The only water in the forest is the river. » (qui pour moi évoque tout de suite Forest of the Dead), mais le Doctor a retrouvé le sourire, c’est l’essentiel !

C’était donc un très bon épisode, très fort émotionnellement, et où tout a du sens. Il est truffé de références (le Doctor qui se lamente sur le ood qu’il n’a pu sauver), et de manière générale c’est un bel hommage à la série. Un grand merci à Neil Gaiman qui a fait un superbe boulot (je dirais bien « What else ? » mais c’est trop facile).

vendredi 13 mai 2011

L’Agence - George Nolfi


J’ai été entrainée au cinéma un vendredi soir par Elysio (si vous voulez comparez les avis) de façon complètement improvisée, et comme c’était pour voir une adaptation d’une nouvelle de Philip K. Dick, je n’ai pas trop protesté. Voilà donc comment on se retrouve à aller voir l’Agence.

Adapté de la nouvelle Adjustment team (Rajustement en vf), ce film nous emmène sur les traces de David Norris, candidat pour le poste de sénateur de New York, qui rencontre le soir de sa défaite une femme alors qu’il répète son discours. Elle est belle, drôle, forcément, c’est le coup de foudre.

Mais elle s’enfuit sans lui laisser de nom, et sa vie reprend son cours normal. Jusqu’à un matin où il ne renverse pas son café, re-rencontre cette femme (danseuse au doux nom d’Elise) et assiste à son travail à une étrange scène d’ajustement de la réalité par une mystérieuse bande de types qui portent des chapeaux.

C’est pour le Plan (avec un P majuscule), il parait. Evidemment, il ne peut parler de ça à autrui (on lui promet un beau lavage de cerveau sinon), et il ne doit pas revoir Elise, ce n’est pas prévu par le Plan. Mais lui, il veut, c’est la femme de sa vie, il en est sûr.

L’idée de départ est plutôt bonne, mais le problème est qu’on se retrouve avec un film qui multiplie les ellipses (un an plus tard, trois ans plus tard, six mois plus tard…) et où au final il ne se passe pas grand-chose.

Je ne pense pas qu’un film plus orienté action (comme la bande-annonce le laissait penser) aurait été meilleur, bien au contraire, mais le fait de délayer l’histoire sur plusieurs années créé une certaine sensation de vide (sans parler des je t’aime moi non plus qui vont avec, j’aime les guimauves mais avec modération ou alors à bord d’un TARDIS *sort*).

C’est dommage, parce qu’il y a du potentiel, et la mise en images de l’Agence est plutôt bien trouvée, avec des effets spéciaux discrets qui se limitent aux cahiers où l’on suit le Plan, et aux portes qui n’ouvrent jamais sur la destination la plus logique (la course poursuite finale est d’ailleurs bien sympathique).

La réflexion sur le libre-arbitre est également tout à fait pertinente, mais si je trouve que le film ne fait qu’effleurer le sujet, en étant très loin du cynisme de la nouvelle de Philip K. Dick.

Parce qu'en passant, je n'ai pu m'empêcher de la relire après le film (elle se trouve dans le recueil Souvenir en vf). A part l’idée de base des ajustements, tout diffère, le ton du texte oscillant entre le côté un peu sinistre (une absence totale de choix, le gars doit garder le secret ou mourir) et un certain humour avec l’intervention inopinée d’un représentant en aspirateurs (imaginez un peu éviter la mort grâce à un démarcheur téléphonique, ça fait rêver non ?).

Pas la meilleure adaptation qu'on ait fait d'une de ses œuvres, donc.

mercredi 11 mai 2011

World War Z & Guide de survie en territoire zombie - Max Brooks

Pour ceux qui n’en ont pas encore marre des zombies, entre deux tomes de Walking Dead, dans les romans qui voguent sur la même thématique, il y a World War Z de Max Brooks, que nous avons lu le mois dernier au Cercle d’Atuan.

World War Z


Ce roman raconte comment l’humanité s’est trouvée confrontée à une épidémie de zombies, et comment elle a réussi, au prix de nombreuses pertes, à en venir à bout. On se croirait presque dans un scénario de film hollywoodien.

Sauf que Max Brooks prend le problème complètement à l’envers en ne racontant pas une grande histoire héroïque mais des fragments de l’évènement collectés ici et là (le début de la maladie, les gouvernements qui paniquent, le repli dans des zones protégées, etc.) aux quatre coins du monde.

La narration est assez originale, puisqu’il s’agit en fait d’un recueil de témoignages de différents protagonistes (médecins, soldats, politiciens, mais aussi des madames tout-le-monde) des quatre coins du monde pendant toute la durée de cette crise zombie.

Cela donne un bouquin qui sonne très « vrai », d’autant plus qu’il colle drôlement à la réalité dans son propos. Quand on souvient du bordel suscité par cette histoire de grippe A, les premiers témoignages de la gestion de la crise zombies ne font même pas hausser un sourcil tellement ils semblent logiques.

C’est assez marrant de voir comment les survivants se retrouvent complètement désemparés, parce que paradoxalement toute la technologie moderne se révèle complètement inefficace contre les zombies. Et c’est la galère pour les survivants qui ne savent ni allumer un feu, ni cultiver leur jardin… Autant dire que si un tel évènement venait à se produire, on serait grave dans la mouise !

World War Z est une lecture plaisante et rafraichissante, mais je trouve qu’elle perd de son charme sur la longueur, car le mode de narration a ses limites. Le fait de sauter d’un témoignage à l’autre finit par se révéler un peu frustrant : on a juste des aperçus rapides, et aucune opportunité de s’attacher aux personnages.

C’est un peu paradoxal, mais je trouve que le livre manque de contenu (finalement il reste très centré sur l’Amérique et l’Asie, les autres continents sont à peine évoqués), mais qu’en temps, il est aussi trop long (la fin surtout, traine en longueur).

Une lecture qui sort de l’ordinaire, pleine d’originalité, mais un peu lassante sur le long terme. Cela ne m’a pas empêché de lire en parallèle l’autre roman de l’auteur sur le même thème :

Guide de survie en territoire zombie


Oui je sais c’est un peu bizarre de surenchérir sur un autre livre de zombie quand le premier se relève légèrement ennuyeux, mais j’aimais bien le concept. Tout est dans le titre, nul besoin de résumé : sur le modèle des guides de survie en territoire hostile, voilà le livre qui vous expliquera comment survivre à une attaque de zombies.

C’est assez drôle à lire, parce qu’il explique vraiment tout de A à Z : quelle arme choisir, les dangers de certains types de terrain, comment barricader sa maison, quelles sont les fournitures essentielles à avoir chez soi.

Quand on lit ça et qu’on analyse son propre domicile, on se dit vite qu’on a pas la moindre chance de survie ! Après tout, qui a chez soit des rouleaux de corde, des arme à feu, ou encore mieux, un bâton shaolin ?

Ce guide de survie en territoire zombie est donc le complément idéal à World War Z puisqu’il apporte notamment des informations sur l’origine des zombies, et permet de s’imaginer ce que faisaient les survivants pour échapper aux zombies.

Ceci dit je lui ferais le même reproche que son confrère roman, il traine en longueur. Je comprends bien la nécessité de faire différentes parties protéger sa maison / fuir / combattre dans un vrai guide (histoire d’aller à l’essentiel), mais pour le lecteur qui lit ça comme un roman, à force les informations finissent par devenir redondantes.

En fait c’est un peu comme si on décidait de lire de A à Z un livre de cuisine, ou mieux encore, l’encyclopédie Faites tout vous-même (le bouquin qu’il faut avoir en cas de fin du monde, il explique aussi bien comment faire de la confiture, fabriquer du shampoing et construire un poulailler, entres autres !).

Et il faut dire ce qui est, la dernière partie, à savoir la liste des épidémies recensées, est vraiment trop longue. Cent pages d’attaques de zombies à travers les âges qui finissent toutes par se ressembler… ne faites pas comme moi, ne la lisez pas, ça vous gâchera moins la lecture.

Bref, c’est une lecture sympathique, un concept original, mais comme World War Z, le livre aurait gagné à être un poil plus court. L’approche réaliste est une bonne idée, mais le problème est qu’à force de faire trop « vrai », ça devient un peu barbant (surtout pour la lectrice que je suis qui aime bien un peu s'évader de la réalité). C’est là toute la difficulté de l’exercice, trouver un juste milieu !

Avis des autres atuaniens
Guide de survie en territoire zombie : Cachou, Iluze

Et en plus, ça rentre dans le cadre du challenge Fins du Monde de Tigger Lilly, je crois même que je passe en catégorie Hiver nucléaire... d'ailleurs si vous avez de bonnes histoires d'apocalypse sans zombies, je suis preneuse, je commence à être gavée là !

CITRIQ

dimanche 8 mai 2011

Doctor Who 6x03 - The Curse of the black spot


C’est assez marrant comme le Doctor l’annonçait la semaine dernière : « So, this little girl, it's all abouther. Who was she ? Or we could just go off and have some adventures ». C’est vrai ça, pourquoi enchainer de suite, prenons quelques vacances après cet énorme double épisode.

Un signal de détresse, un navire de pirates en plein milieu de l’océan, une sirène qui tue l’équipage, une mystérieuse marque noire… des vraies vacances pour le Doctor non ?

Vous connaissez la chanson, même si je ne rentrerais pas autant dans les détails que pour les deux précédents (ça va un moment les développements en 4 pages quand même…), la suite déborde de spoilers.


Yo ho ho ! Or does nobody actually say that ?

Mettons les choses au point de suite, on quitte le domaine des grands épisodes complexes à la Moffat pour quelque chose de bien plus simple. Une histoire réglée en 45 min, une aventure un peu légère, ça fait un peu tâche après les deux premiers épisodes mais ça fait aussi du bien de respirer un peu.

On a donc une ambiance à la Pirates des Caraïbes, mais sans Capitaine Jack Sparrow (si vous voulez un crossover sur le sujet, je vous conseille de lire ce mini-comic hilarant). Ce qui n’empêche pas le capitaine Avery et le capitaine du Tardis de commencer sur un très bon pied :


On a aussi Amy qui se découvre des talents de bretteuse, visiblement dans sa panoplie de costumes pour son métier de kissogram, outre la nonne et l'infirmière, il y avait aussi la femme pirate !


Et la méchante de la semaine est une sirène dont le chant attire tous ceux qui portent une tache noire dans la paume de la main. Et il suffit de se blesser pour ça.


En dépit du caractère sinistre de l’ambiance, tout ça est assez drôle, entre Rory qui veut partir avec la sirène, la fuite dans le bateau, les théories du Doctor qui s’effondrent les unes après les autres (« Please ignore all my theories »), et les passages sur le pont où le capitaine donne des ordres que personne ne comprend.


On a aussi quelques passages émouvants avec le capitaine et son fils. C’est quelque chose que j’adore dans Doctor Who, même pour des seconds rôles qu’on ne reverra sans doute jamais, les acteurs sont très bons, et très touchants.


It's fine. You're doing fine. Just stay calm.

En passant, une petite vision d’Amy où on retrouve la femme à un œil, dont les paroles évoquent un accouchement. Un mystère pas près de se résoudre, on se contentera donc de celui de la sirène.


Elle n’est pas si méchante que ça, c’est juste un programme médical dans un vaisseau spatial sur le même plan (non ne me demandez pas d’expliquer, c’est du wibbly-wobbly-timey-wimey pour moi…) qui essaye de sauver tout le monde. Du pur Doctor Who dans toute sa splendeur !

Evidemment, c’est un peu compliqué pour Rory, qui manque encore une fois de mourir, ça en devient presque une habitude. Mais quand même, quand il dit ça, j’avais juste un grand sourire niais tellement j’ai adoré :


- I'm a nurse.
- What ?
- I can teach you how to save me.

J’ai lu quelques réactions qui sont un peu exaspérées par cette énième mort de Rory, mais je trouve que ça permet de développer la relation entre Amy/Rory sous un jour qu’on ne voit pas souvent. Rory, c’est le gars qui a attendu 2000 ans, qui était toujours pour elle.

Même si on sait qu’Amy aime Rory (au point de « mourir » dans le monde du rêve dans Amy’s Choice), c’est la première fois il me semble qu’on la voit faire quelque chose de concret pour le sauver. Moi ça m’a toute émue, je dois être une grosse guimauve en fait.

Bon avec tout ça on n’avance pas beaucoup dans l’intrigue, mais on sent bien quelques tensions entre le Doctor et ses compagnons vis-à-vis de sa future mort. Certaines répliques me semblent assez suspicieuses de sa part :
We've all got to go some time. There are worse ways than having your face snogged off by a dodgy mermaid.
Et on ne sait toujours pas si Amy est enceinte ou pas, à côté le chat de Schrödinger c’est une aimable plaisanterie ! Mais l’essentiel, c’est qu’on a eu le droit à une bonne vieille aventure de Doctor Who rigolote, dépaysante et pas trop compliqué, où tout le monde s’en sort à la fin qui plus est.

Ca me fait un peu penser au style de Moffat (qui n'a pourtant pas écrit ce scénario). D’ailleurs le principe des deux vaisseaux au même emplacement qui communiquent par les miroirs, ou les programmes des vaisseaux qui font du zèle, ça me rappelle un peu The girl in the fireplace

Enfin bref, ça ne fait pas de mal un peu de simplicité, parce que je pense que la semaine prochaine on va s’en prendre plein la gueule une fois de plus…


I've got mail. There's a living Time Lord still out there.

Vu la preview, il a fort à parier que LA réplique qui a traumatisé tout le monde dans le trailer de la saison 6 provient de cet épisode. Et surtout, c’est l’épisode scénarisé par Neil Gaiman himself ! Ca promet quand même !