C’est définitif, il ne faut jamais juger un double-épisode à sa première partie. The Rebel Flesh n’était pas forcément un chef d’œuvre, mais il se rattrape grandement dans sa deuxième partie, qui bien qu’ayant quelques faiblesses, contient quelques beaux morceaux de bravoure, et accessoirement un final en feu d’artifice qui vous donne envie de tuer Moffat. Spoilers, comme toujours...
L’histoire reprend là où on l’avait laissé, avec l’apparition du Doctor-ganger, moment complètement délicieux lorsqu’il essaye de trouver son identité dans tout ce fatras. Je m’attends presque à le voir reprendre la tête d’un ancien Doctor, mais les histoires de « jellybabies » (avec la voix de Tom Baker) et de « reverse the polarity of the neutral flow » sont bien rigolotes.
C’est là on prend toute la mesure de la différence entre le 10e et le 11e Doctor. C’était quand même pas la joie entre Ten et son double dans le final de la saison 4 (je commence à comprendre qu’il le détestait parce qu’il se détestait en fait), alors que là le Doctor est juste trop heureux d’avoir un double, et cohabite parfaitement avec cet autre lui-même.
Les dialogues sont juste énormes, et bien bordéliques aussi, l’un finissant les phrases de l’autre, sans parler de leurs échanges qui ressemblent à des monologues intérieurs. Heureusement, on peut les différencier, ils n’ont pas les mêmes chaussures !
Tout cela perturbe Amy qui ne veut pas d’un double Doctor (Jack aurait été dans la pièce, il aurait nettement plus apprécié la situation j’en suis sûre *siffle*), pour elle, le Doctor est unique et hors de question qu’elle accepte l’autre. Je l’ai trouvé bien vache sur le coup.
- No, I... Look, you're fine and everything, but he is the Doctor. No offence. Being almost the Doctoris pretty damn impressive.- Being almost the Doctor's like being no Doctor at all.
En plus je la trouve pas bien maligne, quand on on sait que les Gangers n’apprécient pas vraiment d’être traités comme des sous-humains, est-ce vraiment malin de se fâcher avec le Doctor-ganger ? Bon ceci dit elle fait quand même un truc intelligent, elle parle au Doctor de ses visions :
- There's a woman I keep seeing,a woman with an eyepatch, and she has this habit of sliding walls open and staring at me. Doctor ?- It's nothing.- Doesn't seem like nothing.- It's a time memory. Like a mirage. It's nothing to worry about.
Le plus flippant à ce moment-là, c’est quand même que ça n’a pas l’air de perturber plus que ça le Doctor. Bien sûr tout cela finit par s’éclairer, mais tout de même… Et tant qu’on en est à raccrocher les wagons de l’intrigue principale, Amy s’en va parler au Doctor-ganger de sa mort.
Evidemment, on y a tous pensé, que le mort de l’épisode 1 pouvait être le ganger, tout en sachant que c’est beaucoup trop évident pour Moffat. A sa décharge, Amy n’est pas au courant qu’elle est une création d’un scénariste sadique (génial, mais sadique). Le Doctor-ganger n’a pas l’air très intéressé par la question de toute façon (enfin...), c’est la Flesh qui l’intéresse…
Et pendant ce temps Rory poursuit sa recherche de Jennifer, et on sent assez vite qu’il va se faire rouler ce brave type (alors que de tous c’est le plus honnête et celui qui accepte le mieux l’existence des gangers). Evidemment que les gangers (surtout Jennifer) ont leur propre plan. C’est d’ailleurs la portion un peu faible de l’épisode (alors que ça aurait dû être paradoxalement être le nerf central).
Même si on passe un bon moment avec les allers-retours entre les deux camps qui se ressemblent tant, chacun cherchant à s’échapper, on s’y perd un peu parce que les personnages sont de véritables girouettes, surtout Miranda Cleaves (ganger comme humaine) qui change d’avis comme de chemise.
C’est tellement évident qu’ils ne suivent pas Jennifer la fleur au fusil qu’on se demande pourquoi ils ne les ont pas libérés plus tôt, leurs copains humains. A part pour donner l’opportunité au Doctor de réveiller leur humanité.
Par contre, je n’ai pas du tout accroché à la Jennifer super méchante du final, on ne sait pas trop d’où elle sort une telle haine (visiblement elle a plus conscience d’être une Ganger que les autres, et de ses morts successives, et on dirait qu’elle a récupéré une sorte de conscience collective de la Flesh, mais on ne s’attarde pas plus que ça sur le sujet), et on flirte un peu avec la série B sur la poursuite finale alors qu’il y aurait eu moyen de faire quelque chose de bien plus complexe.
Mais heureusement, cet épisode qui tout seul aurait été un peu faible, contient assez d’éléments intéressants dans ses dix dernières minutes pour complètement retourner la tendance. On va commencer par le twist que je n’avais pas du tout vu venir :
- Amy, we swapped shoes.
J’aurais aimé dire que j’ai pensé « Bien fait pour toi » pour Amy qui refusait de reconnaitre le second Doctor, en fait j’ai surtout pensé « Oh crap, elle lui a dit pour sa mort ». Elle se rattrape bien sur le final, et les adieux entre les deux Doctors sont forts touchants également.
- Your molecular memory can survive this, you know. It may not be the end.- If I turn up to nick all your biscuits, you'll know you were right.
Je me répète, mais c’est incroyable à quel point ils sont fusionnels... Ce Doctor a une sacrée part d'ombre, on la voit presque trop souvent au point que ça en devient flippant, mais il s'accepte beaucoup mieux que ses prédécesseurs...
En soit, le fait qu’Amy ait par mégarde parlé au Doctor de sa mort pourrait être un twist suffisant, mais alors que le Doctor ramène tout le monde à bon port, l’histoire de la grossesse de Schrödinger d’Amy s’éclaircit :
- Doctor ! What is happening to her ?
- Contractions.
J’avais lu plein quelques hypothèses sur le cas d’Amy (certaines juste d’ailleurs), j’avoue que je ne m’attendais pas à que ce soit si évident d’une certaine façon. En fait il n’y pas d’imbroglio temporel, ça fait six épisodes qu’on suit une fausse Amy, la vraie est à quelque part, et sur le point d’accoucher, joyeux n’est-ce pas !
En plus on pourrait penser qu’elle a été enlevée dans l’orphelinat dans l’épisode 2 (ça serait le plus évident), mais elle voit la femme avec le cache-œil avant, sans parler de ses impressions de grossesse dans le 1… Pour couronner le tout, il est clairement dit dans le Confidential qu’elle est une ganger depuis l’épisode 1, autant dire qu’elle a sûrement disparu avant même le début de la saison !
Mais revenons à nos histoires :
- I needed enough information to block the signal to the Flesh.- What signal ?- The signal to you.
Le moment où le Doctor détruit Amy-ganger est juste horrible. Oh purée lorsque Rory s’éloigne d’elle, et le Doctor… qui sait depuis très longtemps de ce qui se passe (il est venu délibérément dans cette usine pour ça). On sent qu’il va passer en full-mode Oncoming Storm et avec Rory the Roman en bonus, ça va donner.
Tout à coup le titre du prochain épisode, A good man goes to war, prend tout son sens, et il ne fait aucun doute qu’on va en prendre plein la poire dans le dernier épisode de cette première partie de saison. La prequel et le teaser disponibles en ligne le confirment d’ailleurs.