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lundi 29 novembre 2010

Entremonde - Neil Gaiman et Michael Reaves


Avant de commencer et pour que tout soit clair tout de suite, je n’aime pas la couverture française. J’ai acheté et lu Entremonde en VO il y a un ou deux ans (sous le titre Interworld), et je me serais jetée sur le roman rien que pour sa couverture, même s’il avait été écrit par Stephenie Meyer (enfin peut-être pas, faut pas plaisanter avec ces choses). Regardez plutôt :


En version française, c’est mon radar à Gaiman qui l’a repéré au milieu des bouquins jeunesse. Ca n’a pas du tout le même panache ! Bon ceci dit un roman de Gaiman est en soit toujours un pur moment de bonheur et le fait qu’il soit co-signé par Michael Reaves (dont j’ai lu un bouquin Star Wars tout sauf mauvais, en l’occurrence un thriller avec Dark Maul en vedette) n’est pas plus dérangeant que ça, alors au diable la couverture et en avant la lecture !

Il y a une petite histoire derrière Entremonde, sympathiquement expliquée dans la postface. Ce roman a d’abord été conçu comme une série télé par ses auteurs, mais n’arrivant à la vendre à un producteur, ils ont finalement décidé quelques années plus tard d’en faire un roman. La note des auteurs donne le ton dès les premières pages, on en comprendrait presque le regard perdu des producteurs :
Ceci est une œuvre de fiction. Puisqu’il existe une infinité de mondes possibles, elle est toutefois fatalement vraie dans l’un d’eux. Or, si une histoire située dans un nombre infini d’univers est vraie dans l’un d’eux, elle l’est dans l’absolu. Elle n’est donc peut-être pas aussi fictive que nous le pensons.

L’histoire d’Entremonde nous est rapportée à la première personne par Joey Harker, lycéen tout ce qu’il y a de plus ordinaire, avec une famille ordinaire, des notes ordinaires en cours, et bien sûr, la fille de ses rêves qui ne lui adresserait même pas un regard … et puis un jour, le voilà qui se découvre un pouvoir particulier, celui de Marcher à travers les univers parallèles, ce qui va lui attirer, bien évidemment une foule d’ennuis.

Jusque-là, on n’a rien de bien original dans le scénario, mais l’univers qui se construit autour est plutôt chouette. En effet, cette multitude d’univers parallèles dont prend conscience Joey, est au cœur d’une guerre entre Magie et Technologie, chacun voulant bien sûr annihiler l’autre. Et au milieu, une étrange confrérie, Entremonde, essaye de maintenir l’équilibre, grâce à ses membres qui ont tous la capacité de Marcher à travers les univers.

Même que ce sont tous des versions alternatives de Joey Harker, rien que ça. Des plus vieux et des plus jeunes, des garçons et des filles, des magiques et des technologiques, mais tous des lui, et pour mieux le prouver leurs prénoms commencent tous par un J (Jay, Jai, Jo, Jakon, Josef…). C’est cette particularité qui donne toute sa saveur au roman, puisque finalement il ne met en scène qu’un seul et unique personnage avec de multiples variations.

Ce qui explique aussi que ça ne ferait pas une super série télé (15 fois le même personnage, imaginez un peu les histoires d’amour tordues que ça entrainerait), mais l’histoire n’en est pas moins extrêmement sympathique. Pas forcément très originale, mais très bien racontée, et avec un suspens suffisamment dosé pour qu’à la fin de chaque chapitre, on se jette sur le suivant, et que sans en avoir conscience, on se retrouve à la dernière page plus vite que prévu.

L’écriture est délicieuse. Evidemment il y a la patte de Gaiman, mais j’ai aussi trouvé une certaine fraicheur dans les descriptions pleines de comparaison saugrenues très parlantes, avec un vocabulaire très franc du collier. Dans le gang des « méchants », on croisera ainsi une femme « avec une espèce d’accent de pétasse californienne pleine de fric », et un homme dotée d’une voix « qu’on obtiendrait en plongeant Dark Vador dans un tonneau de sirop d’érable ».

On a là de la littérature jeunesse avec quantité de poncifs, mais c’est un bon roman très bien écrit et pas idiot pour deux sous. Sans être au niveau de Coraline (quand même), il a son petit effet tout de même, sans doute parce qu’on sourit souvent à la lecture, tant il flirte avec le mode grand film héroïque tout en s’en moquant doucement.
« Vous venez jouir de votre triomphe, hein ?
- Non, on ne fait pas ça nous […]. On est les gentils. ».

CITRIQ

samedi 27 novembre 2010

Moi, moche et méchant - Pierre Coffin & Chris Renaud


C’est ce qu’on appelle du harcèlement marketing qui paye. J’ai eu le droit à des teasers pour ce film depuis bientôt janvier dernier, c’est tout naturel que je finisse par aller le voir un jour, de préférence juste avant qu’il ne disparaisse des salles de cinéma…

Moi, moche et méchant, ou Despicable Me en VO est un film d’animation qui nous invite à suivre les pas de Gru, un grand méchant pas beau qui ne rêve que de prouver au monde qu’il est LE grand méchant et non un has been qui n’aurait même pas le droit à un poste de sbire à la Flander’s Company.

(Remarquez il n’a pas de super-pouvoirs, il n’aurait même pas passer l’entretien avec Hippolyte, quoique la confrontation aurait pu être sympathique. Mais je m’égare)

Il est difficile de résister à un dessin animé qui nous emmène du côté des méchants, même si film pour enfants oblige, on reste dans un domaine très gentillet. L’introduction du personnage est finement orchestrée, surtout dans sa façon de faire des créneaux !

Gru, pour accomplir son plan maléfique (il va voler la Lune, rien que ça !) a besoin de trois orphelines, qu’il va donc adopter pour l’occasion. Bien sûr il va se laisser attendrir en chemin par ces trois charmantes petites filles, parce qu’au final, ce n’est pas un méchant Gru, juste un grand rêveur finalement.

Tout cela donne un bon film pour petits et grands, bien drôle et avec quelques petites scènes d’émotion (mais pas de trop, rassurez-vous). Ce qui est très appréciable, c’est que l’humour est tout public, on trouve autant de gags très enfantins que de petites références savoureuses pour les adultes.

Je regrette d’avoir raté la VO où la mère de Gru était notamment doublée par Julie Andrews (quand même !), mais les voix VF passent bien. C’est pas le film du siècle, bien sûr, mais on passe un bon moment et on rigole bien, c’est tout ce qu’on demande !

mercredi 24 novembre 2010

Le Déchronologue - Stéphane Beauverger


A plusieurs reprises, j’ai entendu chanter les louanges de Stéphane Beauverger, et plus particulièrement de son Déchronologue qui traine avec lui quelques prix sympathiques comme le Grand Prix de l’Imaginaire. Du coup, comme je ne peux résister à une bonne histoire de pirates, je suis partie à l’abordage à peine le livre pillé emprunté dans une bibliothèque.

Dans les années 1650, le capitaine Henri Villon, héros et narrateur de l’histoire, et son équipage de vils pirates vivent la belle vie de pillage de galion espagnol dans les Caraïbes. Villon a une passion bien particulière pour les maravillas, étranges objets presque magiques (enfin plutôt technologiques) dont on ignore la provenance, et serait prêt à n’importe quoi pour les obtenir, sans se soucier de ce qui se cache derrière ces merveilles.

Ce résumé est un peu abstrait, je m’en excuse, mais il est difficile de rendre compte de ce livre dont l’intrigue se dévoile de manière quelque peu anarchique, sans raconter la fin ou en gâcher la surprise. Il faut comprendre qu’à peine avalés le prologue et le chapitre 1, voilà qu’on tombe sur le chapitre 16, puis 17, puis 7 et… ah voilà enfin le 2 !

Oui, l’auteur s’est amusé à tout mettre dans le désordre, ce qui transforme la lecture en un périlleux (mais ô combien délicieux) exercice cérébrale où on se retrouve à régulièrement revenir en arrière (ou en avant) pour raccrocher les morceaux ensemble. Bien sûr, on pourrait lire les chapitres dans l’ordre (si je le relis, je le ferais peut-être), mais ça serait nettement moins drôle. Je l’avoue, c’est la structure même du roman qui m’a accrochée au livre, avant même l’histoire ou l’atmosphère.

Celle-ci n’en reste pas moins un vrai délice : tout se passe dans cet espace si minuscule et pourtant si immense que sont les Caraïbes, avec ses ports miteux où tout s’achète et se vend. Avec des Espagnols qui essayent de garder la main mise sur leurs territoires, et tous ces pirates, contrebandiers et autres fieffées canailles qui n’en font qu’à leur tête, sans parler de quelques indigènes locaux bien allumés dans leur genre.

Mélangeant grosso-modo histoires de pirates et de voyage dans le temps (quoique ce ne soit pas le terme le plus adapté), l’intrigue qui se déroule dans le Déchronologue n’est pas si complexe que ça. A vrai dire, je trouve même que c’est le (petit) point faible du roman.

J’ai trouvé que malgré de belles promesses, et ce dès le chapitre 16, elle passait finalement assez vite sur certains aspects peut-être volontairement occultés (ce qui est fort frustrant), et il lui manque un petit je-ne-sais-quoi du livre qu’on referme en se disant « Wahouh ça c’est de l’histoire ». A titre de comparaison je lui préfère Sur des mers plus ignorées dans le même univers (et avec cette réaction une fois rendue à la fin).

Mais elle est vraiment portée par une forme particulièrement mitonnée aux petits oignons (« Wahouh ça c’est du concept », en quelque sorte). Il y a le mélange des chapitres dont j’ai déjà parlé, qui contribue vraiment à donner corps à l’histoire et à titiller l’intérêt du lecteur mais également une très belle écriture.

Stéphane Beauverger aimant à jouer avec les mots. Les dialogues, notamment, sont à savourer sans modération, ne serait-ce que pour les jurons particulièrement colorés et créatifs qui les émaillent. Je n’irais pas jusqu’à parler de poésie pour ce genre de propos, mais cela rend en tout cas le texte très plaisant à lire.

Alors du coup, même si j’ai trouvé que le final n’était à la hauteur de ce que j’espérais, je n’en reste pas moins charmée par ma lecture : bel univers, personnages hauts en couleur qui restent en tête (tout particulièrement Villon et Mendoza), et une mise en page assez atypique.

Sortant des sentiers battus et loin de toute étiquette -je me garderais bien de classer ce livre dans une catégorie même s’il m’évoque trop Tim Powers pour ne pas penser steampunk-, le Déchronologue est un chouette bouquin à lire, distrayant et original.

CITRIQ

lundi 22 novembre 2010

Fables 11 : Père et fils - Bill Willingham


Encore une suite vite arrivée celle-là ! Avec une très jolie couverture, une fois n’est pas coutume. Seulement 4 numéros dans ce tome-ci, ceci dit il a quand même quelques bons morceaux, même si le fait de laisser toute l’intrigue avec l’Adversaire de côté (à une ou deux allusions près) rend la lecture un peu moins intéressante.

On commence avec Joyeux noël (alias Jiminy Christmas en VO), une petite histoire sur le Père Noël qui a su me charmer. Jouer sur ce mythe est rigolo en soit, mais le plus surprenant est que le résultat soit léger, mais pas dénué d’une certaine tristesse dans certains passages.

La deuxième histoire, Père et fils, qui donne son titre à l’ouvrage, étale sur deux numéros avec un superbe dessin, les retrouvailles houleuses entre Bigdy et son père. L’idée de base est plutôt bonne, je ne sais pas trop quoi penser du résultat final en ce qui concerne les personnages.

Ça me fait plaisir de revoir Bigdy si fidèle à lui-même, mais il est un peu usant, à avoir raison sur toute la ligne (il manque singulièrement de nuances dans ces derniers numéros). Et je trouve le personnage de Blanche de plus en plus effacé (j’ai du mal à l’apprécier en femme au foyer quand on l’a connu adjointe du maire).

Ceci dit j’apprécie qu’on découvre l’ambiguïté du North. Ainsi que le développement des enfants de Neige et Bigdy, qui commencent à s’individualiser un peu et à ne pas être traités en permanence comme une seule entité. Ambrose surtout commence à se démarquer, ce qui est plutôt chouette vu qu’il n’a vraiment pas la carrure d’un héros.

Le tome se conclut sur une série de courtes histoires, Burning Questions, où en quelques cases l’auteur répond aux interrogations des lecteurs sur certains points. Une Foire aux Questions, comme l’annonce le titre français. On n’y apprend rien d’essentiel, mais certaines histoires se révèlent plutôt rigolotes.

Bref, rien d’inoubliable dans ce numéro, mais comme d’habitude ça se lit plutôt bien, en attendant la suite qui je l’espère nous remettra sur les rails de l’intrigue habituelle. Le Prince Charmant me manquerait presque !

CITRIQ

vendredi 19 novembre 2010

15 auteurs (tag)


La photo n’a rien à voir avec le sujet. Je me demandais ce que j’allais mettre comme illustration, je me lamentais à l’idée de devoir dénicher autant de portraits ou de couvertures (et pire, les choisir), et puis je me suis dit « et si je les faisais profiter tout le monde de la belle vue que j’avais le week-end dernier ? ».

Oui parce que pendant que certains se promenaient aux Utopiales, j’étais à un Cluedo géant en Suisse, et si la soirée en elle-même valait le déplacement (vous pouvez visiter le site Mysterre.ch si l’envie vous prend d’y participer un jour), la vue, elle aussi. Surtout après le temps pourri parisien de ces derniers jours. Et c’était bien plus beau en vrai, en plus !

Mais point n’est mon objectif de raconter ma vie, si je suis ici ce soir, c’est pour répondre à un vil tag, un vil double-tag même (je me dépêche d’y répondre avant d’en recevoir un 3e), en les personnes de Ellcrys et de Isil. Il s’agit du tag *musique dramatique* des quinze auteurs *fin de la musique dramatique*.

Je n’ai pas très compris si le principe était de citer ses 15 auteurs favoris, les 15 premiers auteurs qui nous passaient par la tête ou les 15 auteurs dont on croise sans cesse les livres (vous risqueriez de vous retrouver avec un paquet d’égyptologues en ce cas), mais je vous livre ici les 15 auteurs auxquels j’ai pensé mercredi midi en buvant mon thé !

1. Neil Gaiman
Est-ce vraiment la peine d’expliciter ? J’aime ses histoires qui nous transportent, sa fantasy à la fois pointue et légère, jamais éloignée de la réalité, la richesse de ses références, les multiples supports, genres et styles qu’il exploite toujours avec brio…

2. Tanith Lee
Gaiman est mon auteur favori, Tanith Lee est mon auteure favorite. Un point c’est tout. Elle n’a pas écrit que des chefs d’œuvre, mais le Dit de la Terre Plate en est définitivement un. J’aime ses histoires, des contes de fées précieux et plein de cruauté, avec une écriture qui peut vous faire avaler des centaines de pages où il ne se passe rien sans rechigner.

3. J.R.R. Tolkien
Pas très original, je le concède, mais en même temps, moi qui avait peur de trouver ses écrits fades en les relisant plus de sept ans après ma dernière relecture (et un goût assez peu prononcé pour la fantasy pure et dure ces temps-ci), je me surprends à être aussi accro à ses écrits que d’ordinaire, à en apprécier encore plus l’écriture, l’univers, les thèmes… magique non ?

4. Ursula Le Guin
J’étais fascinée par son cycle de fantasy (Terremer), je me suis rendue compte cette année qu’elle avait aussi écrit de vrais monuments en SF (j’ai encore des échos des Dépossédés dans un coin de ma tête). Et elle a tant écrit de choses qu’il faut encore que je lise. J’ai mis les premiers tomes de sa trilogie des Rivages de l’Ouest sur ma liste de Noël en tout cas !

5. Elisabeth A. Vonarburg
Un titre : Chroniques du Pays des Mères. Ce roman m’a juste bouleversé. Et à la deuxième lecture tout autant, même plus. Je n’ose imaginer ma prochaine relecture. De tous les livres que je considère comme « à lire absolument », il n’est pas loin de la première place. Et ses autres bouquins sont fort chouettes, bien que durs à trouver en France.

6. Daniel Pennac
C’est mon auteur d’enfance celui-là. On a fait connaissance avec l’Oeil du Loup, j’ai continué avec les aventures de Kamo, puis de la famille Malaussène (ah la Fée Carabine…), puis ses romans plus adultes. J’aime bien ses écrits parce qu’ils sont très accessibles, et en même temps très enrichissants (je n’ai jamais lu les Hauts de Hurlevent mais je connais, merci Kamo !). Et il a écrit les Droits du Lecteur, quand même !

7. Stephen R. Donaldson
Il n’est pas très connu celui-là, pourtant il y a quelque chose dans ses écrits qui marque. Sans doute parce qu’il œuvre dans un univers de fantasy à la Tolkien (les Chroniques de Thomas Covenant), ou dans le space-opera (le Cycle des Seuils), il arrive à mettre en scène des personnages atypiques, noirs, anti-héros complets, détestables ou complètement fous, et on ne peut s’empêcher de les suivre.

8. Megan Lindholm
Notez bien que je n’ai pas dit Robin Hobb. Non pas que je n’aime pas l’Assassin royal, bien au contraire, mais j’ai été un poil déçue par le Soldat Chamane (toujours pas fini). Par contre je suis vraiment tombée amoureuse de ses vieux écrits, comme le Dernier Magicien (une étrange fantasy urbaine), le Dieu dans l’Ombre (qui prend vraiment aux tripes) et le Peuple des rennes (période préhistoire, c’est rare !).

9. Alain Damasio
Parce qu’il a une très belle plume, et que la Horde du Contrevent est un roman dans lequel on plonge à corps perdu, et dont on ressort complètement déboussolé. J’ai un peu moins aimé la Zone du Dehors, mais l’univers est moins à mon goût, même si ça reste un sacré bouquin. Et quelle langue mes amis, quelle langue !

10. Jean-Philippe Jaworski
Il fait bien la paire avec Damasio celui-là question plume et bouquins qui prennent aux tripes. Janua Vera faisait déjà très fort, Gagner la guerre est juste énorme. J’attends sa prochaine œuvre, quelle qu’elle soit, avec impatience !

11. Pearl Buck
Je ne sais pas trop comment elle est arrivée dans ma liste celle-là. Je lisais beaucoup ses romans à une époque, qui m’ont fait autant voyagé que n’importe quel livre de fantasy. Pourtant c’est juste la Chine, début XXe, mais ces grandes histoires de familles paysannes (la Terre Chinoise), de confrontation Orient/Occident (Vent d’Est/Vent d’Ouest), ou encore les rouages de la Cour impériale (Impératrice de Chine) m’ont beaucoup marquée. Je les relis encore avec plaisir d’ailleurs.

12. Franquin
Encore un souvenir d’enfance, que j’entretiens méticuleusement en relisant régulièrement les Gaston Lagaffe et les Spirou quand ils me passent sous la main. Menfin ! Il faut bien un peu de BD là dedans !

13. Léa Silhol
Elle fait la paire avec Tanith Lee (dont elle a contribué à faire traduire plusieurs œuvres en vf). Elle a un style et un univers assez comparable, féérique, très conte de fées, avec une écriture particulièrement ciselée, que ce soit dans ses nouvelles ou ses romans. Dommage qu’on soit pour le moment en plan pour ce qui est de la suite de Nigredo

14. J.K.Rowling
Parce que quand même, c’est juste la maman d’Harry Potter dont on a dévoré les aventures tome après tome, dont on a attendu la suite avec impatience pendant tant d’années tout en inventant moult théories de folie. Et qui se relit toujours avec plaisir.

15. André François Ruaud
Bon j’ai triché pour le dernier, j’ai changé. Arrivée à la fin, je me suis retrouvée avec 5 ou 6 noms que j’avais oublié, du coup j’ai préféré céder cette quinzième place à A.F. Ruaud. Je crois que je n’ai jamais lu aucun de ses romans, mais ses études autant que ses activités éditoriales ont plus que contribué à me faire découvrir des petits bijoux dans le domaine de la fantasy (Barbara Hambly, Terri Windling et j’en passe), alors ça mérite bien de trouver place dans le classement.

Quant à Connie Willis, Barbara Hambly, Daniel Keyes, Mary Gentle et Roald Dahl, ils attendront le tag des 20 auteurs ! Et non je ne triche pas, j’ai été taguée deux fois, j’aurais pu en mettre 30 d’abord !

Tout mon entourage est bientôt passé à la casserole, mais Fenice, si tu es intéressée, il est à toi. Et si quelqu’un d’autre veut le reprendre, il est le/la bienvenu(e) !

mercredi 17 novembre 2010

The Two Towers - J.R.R. Tolkien


J’ai honte. Il n’y a pas d’autre mot, j’ai juste très honte. Ca fait bien deux mois que j’ai fini ce tome-ci du Seigneur des Anneaux, et bien qu’ayant un paquet de choses à en dire (j’ai même pris des notes !), je n’ai fait que repousser aux calendes grecques le moment où j’écrirais ma chronique.

Ce n’est pas par manque d’enthousiasme, croyez-moi, The Two Towers (aka Les Deux Tours pour ceux qui préfèrent la vf) est et demeure mon tome favori. Comme souvent dans les trilogies, le tome 2 est le meilleur, parce qu’il ne nécessite ni introduction, ni conclusion, et se contente de continuer l’histoire en prenant son temps.

Assez étrangement, des trois films de Peter Jackson, j’ai toujours préféré le 2e (version longue bien sûre) parce que c’est celui que je trouvais le plus complet et riche, et finalement, il semblerait que ce soit aussi parce que c’est mon livre favori.

Nous avions laissé nos héros en bien mauvaise posture à la fin de la Communauté de l’Anneau. La Communauté, justement, se sépare. Voilà que Frodo et Sam partent seuls vers le Mordor, pendant que les autres… que font-ils les autres ? Bonne question, heureusement on les retrouve d’office dès le premier chapitre ou presque.

On y apprend ainsi la mort de Boromir, l’enlèvement de Merry et Pippin par des orcs, et très vite, voilà Aragorn, Legolas et Gimli lancés à leur poursuite à travers le Rohan, où ils vont avoir l’occasion de se mêler de la politique locale. Quant à Frodo et Sam, on ne les retrouvera que dans le deuxième livre, mais bien évidemment ils progressent doucement vers Mordor…

Autant le premier tome m’avait posé des problèmes à la lecture en anglais, autant The Two Towers a filé comme une lettre à la poste. Je n’arrive pas à savoir si c’est le style de Tolkien qui devient soudainement plus clair, ou moi qui ai gagné soudainement un niveau dans ma compétence vo, mais en tout cas, cette lecture a été un vrai plaisir. Il va sans dire que la suite contient des spoilers.


Ce qui m’a vraiment plus dans ce tome-ci, c’est que les personnages gagnent vraiment en épaisseur. Globalement dans le premier tome tous les membres de la Communauté étaient un peu comme des fragments d’une même entité, mais tout à coup, on les voit s’affirmer, et on leur découvre des caractères bien plus nuancés que dans les films.

Il y a Aragorn bien évidemment, dont on soupçonne de plus en plus le roi en lui. J’ai beaucoup aimé qu’on le découvre aussi plein de petites manies, parfois il est presque pire que Gandalf notamment lorsqu’il tient tout son discours sur pourquoi il refuse de laisser son épée à la porte du palais d’Edoras. Gandalf, d’ailleurs, se révèle nettement plus doux que sa version cinématographique.

Coté nouveaux personnages, je suis retombée sous le charme d’Eowyn. On a beau dire que Tolkien a tendance à oublier les femmes dans ses histoires (ou à leur laisser le rôle de la belle princesse qu’on épouse en récompense), Eowyn a un vrai rôle à jouer. Ca me surprend d’ailleurs toujours, ce passage où Théoden cherche à nommer quelqu’un pour veiller sur le royaume, et que c’est plus ou moins son peuple qui lui suggère sa nièce.

Quant à Eomer, je l’aime beaucoup via les amitiés qu’il entretient avec Aragorn et Gimli. C’est des choses que j’avais complètement oublié (elles sont inexistantes dans les films), mais toute l’histoire du débat sur Galadriel, où ils échangent leurs arguments sur un ton plutôt respectueux finalement, me fait toujours sourire.

D’ailleurs en parlant d’amitiés, tous les épisodes avec les Ents et les hobbits sont également incroyables : ils sont drôles et émouvants, très riches, et question amitié improbable, on attend le sommet, que dis-je, la cime !

Je ne sais plus quel imbécile a un jour prétendu que Tolkien était un raciste, mais il n’avait visiblement jamais pris la peine d’ouvrir ce livre où des gens de tous horizons arrivent à s’entendre aussi facilement malgré leurs nombreuses différences et leurs préjugés mutuels.

Cela se voit aussi dans le livre 2 d’ailleurs qui suit les traces de Frodo et Sam. Si le début est un peu dur à avaler (se résumant à deux hobbits qui marchent, puis deux hobbits et un Gollum qui marche), à partir de leur rencontre avec Faramir, c’est un vrai délice. Et définitivement mon passage favori. Et mon personnage favori également.

En fait il y a une scène qui m’a vraiment marqué à la relecture, c’est lorsque Faramir conduit Frodo et Sam à sa base cachée. Les deux hobbits se reposent, et sont ensuite réveillés pour un repas, ce qui conduit à des échanges inattendus sur les manières à table :
Before they ate, Faramir and all his men turned and faced west in a moment of silence. Faramir signed to Frodo and Sam that they should do likewise.
- So we always do, he said as they sat down. We look towards Numenor that was, and beyond to Elvenhome that is, and to that which is beyond Elvenhome and will ever be. Have you no such custom at meat ?
- No, said Frodo, feeling strangely rustic and untutored. But if we are guest, we bow to our host, and after we have eaten, we rise and thank him ?
- That, we do also, said Faramir.
Ils sont à l’autre bout du monde, en pleine guerre, et les voilà qui parlent coutumes… c’est tellement fou que ça semble improbable ! Définitivement, plus que des histoires de guerres, de lutte du bien contre de le mal et de quêtes, les Deux Tours, c’est finalement surtout des histoires d’amitiés qui se créent au hasard des rencontres.

Ce qui explique sans doute pourquoi j’ai réussi à écrire cette chronique sans jamais parler de la beauté des lieux traversés (le Rohan et l’Ithilien), l’Histoire qu’on traverse en route (les Marais des Morts, Minas Morgul), les différentes batailles (Helm, Isengard uniquement rapportée par Merry et Pippin), le souffle épique qui porte le roman, ou même de la trame générale où l’on voit peu à peu les pions se mettre en place pour la partie finale…

Bon en même temps, si vous avez lu jusqu’ici, vous savez sûrement tout ça… Je conclus sur ma citation favorite que je n’ai pu caser nulle part. De Hama, lors de l’arrivée de Aragorn et cie à Edoras :
It seems that you are come on the wings of song out of the forgotten days
Tout à fait ce qu’on ressent à la lecture, vous ne pensez pas ?


CITRIQ

lundi 15 novembre 2010

Le Royaume de Ga'Hoole : la légende des gardiens - Zack Snyder


« Les enfants ont enfin Le Seigneur des Anneaux », rien que ça, proclame l’affiche. En attendant d’autres films comme Scott Pilgrim qui se fait sérieusement attendre, rien de tel qu’un bon vieux film de fantasy jeunesse qui brasse toutes les ficelles du genre pour se changer les idées.

Le Royaume de Ga’Hoole est adapté d’une série de fantasy jeunesse, les Gardiens de Ga’Hoole, écrite par Kathryn Lasky, et qui ne compte pas moins que quinze tomes. Je n’en avais jamais entendu parlé mais j’y jetterais bien un œil à l’occasion, ça m’a l’air assez proche de Redwall de Brian Jacques. Le film porte à l’écran les trois premiers tomes.

Il raconte l’histoire d’une jeune chouette (enfin d’un jeune chouette techniquement), Soren, qui aime beaucoup les légendes des Gardiens que lui raconte Papa Chouette. Lorsqu’il est enlevé avec son frérot chouette (et non son chouette frérot) par les très méchants « sang pur » qui veulent dominer le monde (à moins d’un mois de la sortie d’Harry Potter 7-1 ça rappelle quelque chose), il se rend compte que son seul espoir est de retrouver les fameux Gardiens…

Je n’avance pas plus loin dans l’histoire, qui est tout ce qu’il y a de plus classique : une lutte du Bien contre le Mal, des divergences familiales, des innocents sacrifiés, des guerriers valeureux, le traditionnel groupe avec le héros, sa copine et les deux side-kick comiques, les duels sur fond de flamme ou de vide…

La seule nouveauté là-dedans est dans la nature des protagonistes, qui sont tous des hiboux ou des chouettes. Ah oui et il y a aussi un serpent, quelques corbeaux et chauve-souris, et un hérisson. Bref, uniquement des animaux, mais sans parti pris anthropomorphe. Au contraire, ils se révèlent généralement plutôt proches de leurs équivalents réels.

L’animation est bien peaufinée et rend bien. C’est du détail, mais j’ai bien apprécié qu’on voit aussi bien les différences de taille entre les oiseaux (alors que typiquement je râlais dans Avatar que les ewoks bleus de trois mètres ne faisaient pas si impressionnants que ça…).

Sans mauvais jeu de mots, cela donne donc un chouette film à voir, même si l’intrigue ne casse pas trois pattes à un canard. En effet, les retournements sont prévisibles à trois kilomètres, et vous n’y trouverez rien de plus que ce qu’elle donne à voir, en bon divertissement jeunesse un poil formaté : les méchants par exemple sont juste méchants, un point c’est tout. Pour la subtilité on repassera.

On passe cependant un bon moment, parce que du coup le film sait être rigolo, parfois en lui-même (il est difficile de résister aux deux side-kicks comiques que sont Twilight et Digger, ou quel que soit leur nom français), parfois à son insu, notamment à cause des ralentis que ne peut s’empêcher d’utiliser Zack Snyder dans tous ses films et qui ont toujours un petit côté héroïque ridicule (ça va donner dans Superman tiens…), et quelques niaiseries comme lorsque les chouettes commencent à se battre à l’épée.

Pour ce qui est de la 3D à laquelle il est difficile d’échapper, le rendu est plutôt bon avec toutes les scènes de vol, le sujet s’y prête plus que bien (et le générique de fin en relief plus « plat » se révèle fort joli). Ceci dit comme toujours, cela n’apporte pas énormément au film (à part l’augmentation du prix du billet), et surtout ça ne masque pas les faiblesses du scénario.

Bref, si vous avez envie de vous détendre devant un bon vieux film de fantasy jeunesse ultra classique et fort joli visuellement, allez voir le Royaume de Ga’Hoole au cinéma et vous en mettre plein les mirettes (3D). Par contre, n’espérez pas un film qui marquera les esprits par une certaine originalité, cela reste une production très lisse.

vendredi 12 novembre 2010

Torchwood - Saison 1


Ca ne vous surprendra pas, je pense, qu’après, enfin plutôt pendant que je dévorais Doctor Who saison après saison, je me sois penchée sur un de ses spin-off, Torchwood (qui est accessoirement un anagramme de Doctor Who pour le petit détail qui tue).

Torchwood est une organisation anglaise qui fait son apparition dans la saison 2 de Doctor Who. Créée par la Reine Victoria, rien que ça, son but est de récupérer les technologies aliens afin d'en tirer des moyens de défendre la planète contre les attaques des dits-aliens. Ce sont leurs recherches qui ont mené à la catastrophique conclusion de la saison 2 de Doctor Who avec les Cybermen et les Daleks.

Heureusement, quelqu'un de plus sensé a repris la boutique, un certain Capitaine Jack Harkness. Vous savez le type juste trop sexy à la fin de la saison 1 de Doctor Who qui flirte avec tout ce qui bouge ? Oui, je suis obligée d'admettre qu'il donne bien plus envie de s'intéresser à un spin-off que Sarah Jane (avec tout le respect que j'ai pour elle).

Nous voilà donc à Cardiff, haut lieu de manifestations aliens grâce à la faille spatio-temporelle sur laquelle elle est située. Gwen Cooper, policière de son état et dotée d'un charmant accent gallois, assiste à une étrange scène dans laquelle Torchwood est impliquée, et elle ne peut s'empêcher d'enquêter à leur sujet, ce qui l'amènera bien évidemment à être recrutée dans l'équipe et à chasser à son tour aliens et autres phénomènes paranormaux.

Par rapport à Doctor Who, Torchwood fait beaucoup plus classique dans son schéma narratif (une équipe de gens bizarres, un nouvel alien ou presque chaque semaine, plus quelques histoires entre les membres de l'équipe, on n'est pas loin de Stargate), cependant elle réserve de bonnes surprises.

Il faut comprendre que le ton est voulu comme résolument adulte par rapport à Doctor Who dont on oublierait presque le caractère familial tellement la série est intelligente. En fait on a l'impression que tout ce qui n'a pas pu être mis dans Doctor Who a donc atterri dans Torchwood.

Cela se voit dès les premiers épisodes. Le ton est bien plus sombre et moralement ambigu, le registre de l'horreur bien plus exploité, et surtout la quantité de violence, de gore et de sexe est presque affolante. Mention spécial au 2e épisode, First Day, qui pose d'office les bases dans le domaine avec son alien... je vous laisse découvrir ça par vous-même. C'est quand même une série qui ne se gêne pas pour montrer une morte revenue à la vie avec un monstre trou derrière la tête parce qu'elle s'est fait sauter la cervelle.

Forcément, la série attire l’œil par cette débauche de... cette débauche tout court en fait. A laquelle il faut ajouter des personnages hauts en couleur. Il y a Jack bien sûr (plus tourmenté et moins guilleret que dans Doctor Who), mais Toshiko et Owen valent le détour aussi. Sans parler de Gwen qui pour un personnage qui sert clairement de porte d'entrée au spectateur, se lance parfois dans des actions complètement inattendues voir franchement dérangeantes

Avec une équipe pareille, certains dialogues se révèlent excellents surtout qu'ils sont fréquemment méchants, truffés de sous-entendus... un délice quoi.

Coté scénarios, tous ne sont pas forcément mirifiques, mais la diversité des genres et des tons est plutôt agréable. Le registre de l'horreur est plutôt omniprésent, mais on peut se trouver sur des drames presque intimistes, des histoires plus légères (je classe là dedans Random Shoes qui a pour narrateur un gars mort, je vais peut-être revoir mes catégories), du pur film d'horreur ou une approche plus policière...

Et puis il y a de très bons épisodes, notamment en milieu de saison. J'ai bien apprécié Cyberwoman (qui s'amuse bien avec le huis clos tout en évoquant Doctor Who), mais aussi Countrycide (que je ne regarderais pas deux fois ceci dit). Celui qui m'a vraiment marqué, c'est They keep killing Suzie (oui les titres sont souvent complètement tordus), que j'ai trouvé à la fois très drôle et très émouvant, parfois les deux en même temps. Ce n’est quand même pas banal.

Globalement, Torchwood se regarde avec plaisir, d'autant plus que c'est une série anglaise, ce qui veut dire concrètement qu'elle prend pas mal de clichés à contrepied contrairement à beaucoup de séries américaines où tout semble tellement dosé et réglé. D'ailleurs je commence à devenir doucement accro aux séries british, j'ai même prévu de me mettre à Sherlock et Being Human. Mais pour le moment, saison 2 de Torchwood !

mercredi 10 novembre 2010

Science [et] Fiction : aventures croisées


En bon parasite que je suis, j’ai trouvé le moyen de me glisser la semaine dernière à la soirée d’inauguration de l’exposition Science [et] Fiction : aventures croisées à la Cité des Sciences et de l’Industrie, grâce à l’invitation de Tigger Lilly (même pas eu besoin de lui faire le regard de Chat potté).


J’ai pu ainsi profiter du buffet qui se voulait futuriste avec ses très jolis verres (ahem), ses légumes en poudre ou en tube, ses fruits secs sur pipette et ses patates à l’écume de pain grillé. En terme de duel SF vs fantasy, je pense que cette dernière remporte encore haut la main l’épreuve de gastronomie ! Parlons plutôt de l’exposition.


J’ai des très bons souvenirs des expositions de la Cité des Sciences. Ils en ont fait une sur Franquin il y a quelques années qui était très riche (avec une quantité de maquettes et de planches, juste un délice), sans parler de l’exposition Star Wars qui était une formidable occasion de baver devant les costumes sous prétexte de rapprocher la saga de la science…


C’est un peu ce qui se passe ici avec l’expo Science [et] fiction qui veut montrer, je cite, « la richesse du dialogue entre sciences et science-fiction et leurs influences réciproques ». L’exposition explore différents aspects de la SF, voyages dans l’espace, extra-terrestres, robots, utopies et autres grandes thématiques du genre, via des livres, des films, des animations, et tout un tas d’objets devant lequel nul geek ne peut décemment résister.


J’avoue avoir plus prêté attention aux objets, et aux extraits de livre et de film qu’à l’aspect Science en lui-même, mais il y avait tellement de choses à voir : des costumes et des objets issus de films, des manuscrits d’auteurs, des maquettes, des bouts de films qui réveillent des tas de souvenirs (ou éveillent l’envie de les voir, au choix)…


Bref, question iconographie autour de la SF à travers les âges, de Jules Verne à Matrix en passant par toutes les couvertures bien kitchs des pulps, on est servi. Il y a même un roman d'Emile Zola ! Et même si comme toujours on relèvera l’absence d’untel dont on aurait aimé entendre parler, la richesse de l’exposition compense amplement.


Le catalogue de l’exposition, à un prix abordable (30 euros), déborde également d’images si bien que je n’en ai toujours pas lu le moindre mot à part l’introduction (remarquez je ne suis pas sûre d’avoir jamais lu un catalogue d’exposition en fait, mais c’est l’occasion de s’y mettre).


Je ne vous fais pas un dessin, pour les amateurs de SF, c’est une exposition à voir, à revoir même (j’hésite à y retourner un jour plus calme pour mieux profiter des animations comme ce jeu pour voir si on fait un bon psychoroboticien, Asimov quand tu nous tiens…), en plus, c’est bien plus beau que sur mes photos miteuses !


Et n’hésitez pas à visiter le site internet plutôt riche également.

lundi 8 novembre 2010

Le Bon Gros Géant - Roald Dahl


Petit à petit, j'essaye de compléter ma connaissance de Roald Dahl avec ses romans jeunesse que j'ai réussi à ne pas lire lorsque j'étais enfant. Comme avec le Bon Gros Géant que j'ai déniché chez les bouquinistes pour moins d'un euro, et qui trainait dans ma pile. En fait, je l'ai commencé voilà quelques mois, mais la magie habituelle de Dahl n'a pas fait son effet, du coup je l'ai abandonné un bon moment avant de le terminer enfin.

Le Bon Gros Géant (alias le BGG comme l'auteur l'abrège si bien lui-même) raconte l'histoire d'une orpheline, Sophie, qui aperçoit une nuit un étrange géant se déplacer dans les rues. Hélas, celui-ci la repère et la kidnappe pour l'empêcher de raconter ce qu'elle a vu. Mais pas de panique, car son kidnappeur n'est autre que le BGG, un gentil géant qui ne mange pas les humains, mais préfère leur souffler des rêves pendant la nuit.

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, pourtant on y retrouve tout ce qui fait le charme des romans de Roald Dahl d'ordinaire, à savoir un enfant ordinaire et de préférence orphelin qui découvre un univers extraordinaire. J'avoue avoir même peiné sur la première partie un peu lourdingue où Sophie découvre le pays des géants.

Il faut dire que le Géant n'est pas très éduqué bien qu'il ait appris à lire, et utilise les mots à sa façon qui n'est pas sans rappeler celle du Prince de Motordu. Je ne devais pas être très bien disposée envers le procédé à ma lecture, parce que j'ai pratiquement trouvé ça insupportable. Même si c'est brillamment fait (et bien rendu dans la traduction à priori).

En fait j'ai plus aimé la deuxième partie où le BGG et Sophie passent à l'action, et qui contient des passages bien truculents typiques de Roald Dahl, ne serait-ce que le petit déjeuner avec la Reine d'Angleterre qui m'a bien fait rire, surtout pour la description du maitre d'hôtel.

Du coup je ne sais pas trop quoi penser. A mon avis c'est un bon Roald Dahl, mais peut-être s'apprécie plus avec des jeunes yeux, et surtout lu d'une traite et sans interruption. Il faudra peut-être que je réessaye.

CITRIQ

vendredi 5 novembre 2010

Doctor Who - Saison 5


Je me suis dit en rigolant que j'allais publier exprès mon article sur le onzième Docteur au mois de novembre en son honneur, après tout Nine a eu le droit à septembre, et Ten a bien squatté octobre. J'avoue, je n'ai presque pas fait exprès de me retrouver à parler de la saison 5 de Doctor Who en ce cinquième jour du mois !

Après trois saisons (voir même quatre saisons) qui nous avaient installé dans une forme de confortable routine, où seuls les compagnons du Docteur changeait à intervalle régulier, la saison 5 remet tous les compteurs à zéro : nouveau Docteur, nouveaux compagnons, le TARDIS lui-même a été refait à neuf sans parler du générique qui demande un temps d’adaptation… et tout ça dans le premier épisode, histoire de complètement déboussoler le spectateur !

Assez bizarre le premier épisode m’a immédiatement conquis (il faut dire qu’il est complètement barré), puis mon enthousiasme est retombé. Ce n’est pas que cette saison soit foncièrement mauvaise, c’est juste que ce n’est pas aussi bien. En tout cas il m’a fallu la totalité de la saison pour rentrer dans l’histoire et accrocher aux personnages, ce qui est un peu plus que la moyenne habituelle (qui oscille entre un et trois épisodes).

Les explications suivent, et comme d’habitude, je ne compte plus les spoilers.


Le nouveau Docteur, ceci dit, est très bon. Ce n’est pas David Tennant bien sûr, mais Matth Smith est excellent, même s’il m’a fallu le double épisode avec les anges pour l’apprécier complètement. Il est bien plus dur que le précédent docteur, complètement fou, et beaucoup moins humain aussi. Je me souviens avoir lu à quelque part qu’il jouait « un vieux dans un corps jeune », c’est tout à fait ça. D’ailleurs je trouve rigolo que plus les incarnations du Docteur sont jeunes, plus elles sont fringuées « vieux », si vous voyez ce que je veux dire. N’empêche Doctor Who est la seule série qui rend le port des bretelles cool, sans parler du nœud papillon !

C’est plutôt avec Amy que j’ai eu du mal. Je l’ai trouvé un peu bancale, pas aussi attachante que ses prédécesseurs, même si elle sait mériter sa place aux côtés du Docteur et que certains de ses dialogues sont fameux. Et puis je la trouvais un peu vide. Le bon coté, c’est qu’il y a une raison derrière, qu’on découvre dans le final. Du coup, il faut que je réétudie son cas avec un peu de recul.


Par contre j’ai beaucoup aimé Rory, qui joue un espèce de Mickey Smith d’un genre nouveau. Déjà c’est assez rigolo que ce soit le Docteur qui les remette un peu ensemble (vous l’avez déjà vu joué les marieurs sincèrement ?), et il a vraiment de chouettes moments dans tous les épisodes où il apparait, du duel avec un balai jusqu’aux 2000 ans de garde… Quel homme !

Et j’ai adoré le fait d’intégrer River Song à deux reprises, j’aime beaucoup son personnage plein de mystères, même si je crains un peu qu’en guise de conclusion à son histoire, on se retrouve avec un pétard mouillé. Espérons que les scénaristes me donnent tort.

En tout cas, je suis un peu mitigée sur cette saison 5. Je trouve que les univers de chaque épisode sont comme d’habitude très chouettes, mais les histoires restent très classiques. D’ailleurs en parlant de ça…


1. The Eleventh Hour
Ce qui est bien, c’est que si j’avais des doutes sur le nouveau Docteur, le premier épisode prend un malin plaisir à les détruire un par un tout en assénant des « mais si tu vas l’aimer » à intervalle régulier. Arrivée épique, répliques complètement folles (la piscine dans la bibliothèque), goûts culinaires étranges (le poisson pané à la crème anglaise m’a obligé à stopper mon visionnage, après manger ça ne passait juste pas), problème de minutage (où les minutes deviennent des années), sauvetage de la Terre minuté en grande pompe, relooking complet… on peut dire que ça démarre fort !

2. The Beast Below
Encore un épisode univers, je suis toujours étonnée par les mondes dans lesquels ils nous emmènent, qui sont si… le vaisseau monde avec ses étranges automates et ses sous-sols très château, le personnage de Liz 10, sans parler de la baleine… j’ai un peu de mal avec le nouveau style du Docteur ceci dit, très brut de décoffrage limite violent.


3. Victory of the Daleks
Moitié historique en la personne de Churchill, moitié dalek, quel bon mélange. Je ne suis pas hyper convaincue de l’alchimie Amy/Docteur pour le moment (qui ont tendance à aller chacun de leur côté), mais pour le reste on s’amuse bien. Par contre, faute de goût, ils auraient pu prévoir un Dalek vert dans la nouvelle série quand même, au lieu de flinguer les vieux (qui sont drôlement mignons quand ils sont relookés en kaki).

4&5. The Time of Angels / Flesh and Stone
Le retour des Weeping angels, d’office ça promet un épisode flippant, et ça ne rate pas, même si ça marche un peu moins que dans Blink (sans doute parce qu’on sait à quoi s’attendre désormais). Ceci dit le côté « l’image de l’ange devient l’ange » et le type mort qui leur sert de voix rajoutent leur petite dose d’angoisse à l’épisode. J’étais bien contente de revoir River Jones aussi, qui ressemble parfois plus à Mata Hari qu’à l’espèce d’Indiana Jones féminin qu’elle incarnait dans la saison 4, et qui promet encore de belles histoires.

Et j’avoue, c’est l’épisode qui m’a vraiment convaincu concernant le Docteur, alors que sur les deux précédents je le trouvais pas forcément à mon goût, là il m’a éclaté avec ses répliques, ses actions et ses petits moments comme quand il s’apprête à laisser Amy seul dans la forêt mais qu’il revient (enfin…). Le final lorsqu’ils reviennent à l’époque d’Amy est étrange (ça change des tensions habituelles, Amy va droit au but elle !) mais promet une suite bien rigolote.


6. The Vampires of Venice
Encore une fois, j’adore les univers qu’on découvre… comme ça, des vampires et la Venise de la Renaissance, quel meilleur mélange ? Faire le voyage avec Rory en troisième larron (qui revit le cauchemar de Mickey Smith, le pauvre), on n’a pas le temps de s’ennuyer. J’ai beaucoup apprécié le presque sabrolaser du Docteur, et Rory qui se débrouille plutôt bien lorsqu’il se bat avec un balai !

7. Amy's Choice
J’ai bien aimé le jeu sur les rêves, avec le basculement de l’un à l’autre, même si je me doutais de la conclusion dès le début (en même temps je suis un peu rodée aux mécanismes du rêve *tousse* Sandman *tousse*). Entre les bricolages à bord du Tardis (générateur improvisé à partir d’ustensiles et ponchos) et la petite vie à la campagne où les petits vieux deviennent un danger mortel (on ne voit ce genre de choses que dans DW quand même) et où les femmes enceintes sont obligée de courir… tout ça était bien rigolo quand même !


8&9. The Hungry Earth / Cold Blood
Comme d’habitude, un double qui prend son temps avec quasiment un épisode d’exposition avant de passer l’action. J’ai bien aimé le Docteur qui s’efforce de sauver tout le monde avec le refuge dans l’église, Rory (ah je l’aime beaucoup celui-là, quelle tragédie la fin de l’épisode surtout avec Amy qui oublie tout), les références à Sherlock Holmes et les hommes lézards qui ne sont pas des aliens et vivent au centre de la Terre (ça me rappelle des vieux bouquins de SF). Par contre je reste un peu sur ma faim, tout ça est quand même très classique (à part peut-être la figure de la mère).

10. Vincent and the Doctor
Avec un titre comme celui-ci et Van Gogh au programme, vous pensez bien que je l’attendais au tournant (comme tout épisode historique). J’avoue que j’ai été un poil déçu parce que je connais hélas trop bien mon sujet : du coup, le personnage de Van Gogh m’a semblé un peu simpliste par rapport à la figure historique (sans parler du passage dans le faux musée d’Orsay), et l’épisode moins riche en clins d’œil que d’habitude. Ou alors c’est que c’est plus facile de jouer sur les écrits que sur les peintures. Ceci dit j’ai aimé le fait que Van Gogh voit les choses invisibles (y compris ce qu’Amy a oublié), ce qu’il dit sur les tournesols, ou encore ce quand il montre le ciel étoilé au Docteur et à Amy…


11. The Lodger
Ah je perdais un peu la foi et cet épisode a largement remonté la série dans mon estime, vu que j’étais écroulée de rire à peu près du début à la fin. Le Docteur en colocataire, c’est juste énorme : les omelettes, le foot, la brosse à dents comme arme… la liste est tellement longue, en tout cas c’était bien drôle !

12&13. The Pandorica Opens / The Big Bang
Comment vous faire changer d’avis en deux épisodes… J’avais un avis assez mitigé sur la saison et ce double m’a complètement fait changer d’avis et revoir certains épisodes sous un jour nouveau. J’ai beaucoup aimé qu’il reprenne tous les fils des intrigues précédentes (Van Gogh, Liz 10 et autres), et bien sûr le retour de River (quel phénomène celle-là) et de Rory (quel homme celui-là, même en plastique !).

Toute l’intrigue qui se dévoile au fur et à mesure est vraiment le chouette, et la deuxième partie est un imbroglio vraiment chouette avec le Docteur qui fait ses aller-retour pour faire en sorte que les choses arrivent, puis l’histoire qui se déroule à l’envers et le final quand il débarque au mariage d’Amy et Rory...


Du coup, ça m’a fait très plaisir de les voir partir tous les trois (j’espère qu’Amy fera au moins un des prochains épisodes en robe de mariée, c’est tellement chouette les épisodes en robe de mariée), surtout qu’on a l’air de se diriger vers quelque chose de bien barré (une déesse égyptienne à bord de l’Orient Express dans l’espace ?!).

Vivement l’épisode de Noël, sans parler de la saison 6. Je suis fière de ne l’attendre pas uniquement parce que Neil Gaiman a écrit un des épisodes !

mardi 2 novembre 2010

Le Monde vert - Brian Aldiss


J’ai laissé passer en septembre la lecture commune du Cercle d’Atuan, le Goût de l’Immortalité, parce que ça m’aurait fait quelques trois relectures d’affilé. Du coup, j’étais contente que la lecture d’octobre soit un grand inconnu, à savoir le Monde vert de Brian Aldiss. D’aucuns diront que c’est le titre qui m’a attiré, mais je m’en défends complètement (quoique je lorgne sur la Pucelle de Diable-vert en ce moment en librairie… ok vous avez peut-être raison !).

Le Monde vert est un roman qui se déroule dans un très lointain futur de la Terre (5 milliards d’années, rien que ça). Notre belle planète n’est pas encore morte, mais elle a arrêté de tourner sur elle-même, présentant désormais exclusivement la même face au soleil. Sur cette face éclairée, ce sont les végétaux qui ont pris le dessus, et toutes les terres émergées sont littéralement envahies par une jungle plus que dangereuse.

Seules quelques espèces animales ont survécu : fourmis, termites, et bien sûr les hommes, bien que ceux soient devenus plus petits et avec une peau verte. Ils vivent en petites tribus éparpillées à travers les arbres, comme celle de Lily-yo.

Ne cherchez nulle évolution réaliste de la Terre dans l’univers que dépeint ici Brian Aldiss, bien au contraire, certains passages vous pousseront sûrement à vous demander ce que l’auteur a bien consommé pour inventer des trucs pareils, à commencer par les travertoises, sortes d’araignées végétales qui vivent sur des toiles tissées entre la Terre et la Lune. Il y a un petit côté poétique dans cet univers végétal débordant, avec tout un vocabulaire recréé pour l'occasion et qui a dû donner du fil à retorde au traducteur.

Cependant tout n'est pas que poésie, et certains éléments ont un coté un peu ridicule (à commencer par la morille mégalomane qui a ses bons moments mais aussi ses très mauvais). C'est là qu'on voit que ce roman a pris un coup de vieux. Le monde vert date en effet de 1962, et si certains romans de cette époque restent incroyablement actuels, celui-ci fait son âge dans certaines idées (imaginez un peu qu'on en était au début de la conquête spatiale).

Cela se voit également dans l’histoire, qui en elle-même est plutôt simpliste, plus un prétexte à la promenade qu’autre chose. L’intrigue ne porte pas vraiment, décousue qu’elle est (ceci dit le Monde vert était une suite de nouvelles avant d’être un roman), les personnages ne sont pas plus attachants que ça, et du coup on avance dans le roman sans trop savoir ce qu’on fait là (avec un gros passage à vide au milieu).

C’est dommage, parce qu’il y a quelques bons moments, quelques jolies idées, mais tout cela est noyé dans un fouillis (végétal ?) un peu trop dense et fou pour qu’on apprécie vraiment ce roman. J'ai des meilleurs souvenirs d'autres nouvelles d'Aldiss.

Avis des autres Atuaniens : Brize, julien, Kactusss, lael, Lhisbei, Spocky, Tortoise

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