Je me suis dit en rigolant que j'allais publier exprès mon article sur le onzième Docteur au mois de novembre en son honneur, après tout Nine a eu le droit à septembre, et Ten a bien squatté octobre. J'avoue, je n'ai presque pas fait exprès de me retrouver à parler de la saison 5 de Doctor Who en ce cinquième jour du mois !
Après trois saisons (voir même quatre saisons) qui nous avaient installé dans une forme de confortable routine, où seuls les compagnons du Docteur changeait à intervalle régulier, la saison 5 remet tous les compteurs à zéro : nouveau Docteur, nouveaux compagnons, le TARDIS lui-même a été refait à neuf sans parler du générique qui demande un temps d’adaptation… et tout ça dans le premier épisode, histoire de complètement déboussoler le spectateur !
Assez bizarre le premier épisode m’a immédiatement conquis (il faut dire qu’il est complètement barré), puis mon enthousiasme est retombé. Ce n’est pas que cette saison soit foncièrement mauvaise, c’est juste que ce n’est pas aussi bien. En tout cas il m’a fallu la totalité de la saison pour rentrer dans l’histoire et accrocher aux personnages, ce qui est un peu plus que la moyenne habituelle (qui oscille entre un et trois épisodes).
Les explications suivent, et comme d’habitude, je ne compte plus les spoilers.
Le nouveau Docteur, ceci dit, est très bon. Ce n’est pas David Tennant bien sûr, mais Matth Smith est excellent, même s’il m’a fallu le double épisode avec les anges pour l’apprécier complètement. Il est bien plus dur que le précédent docteur, complètement fou, et beaucoup moins humain aussi. Je me souviens avoir lu à quelque part qu’il jouait « un vieux dans un corps jeune », c’est tout à fait ça. D’ailleurs je trouve rigolo que plus les incarnations du Docteur sont jeunes, plus elles sont fringuées « vieux », si vous voyez ce que je veux dire. N’empêche Doctor Who est la seule série qui rend le port des bretelles cool, sans parler du nœud papillon !
C’est plutôt avec Amy que j’ai eu du mal. Je l’ai trouvé un peu bancale, pas aussi attachante que ses prédécesseurs, même si elle sait mériter sa place aux côtés du Docteur et que certains de ses dialogues sont fameux. Et puis je la trouvais un peu vide. Le bon coté, c’est qu’il y a une raison derrière, qu’on découvre dans le final. Du coup, il faut que je réétudie son cas avec un peu de recul.
Par contre j’ai beaucoup aimé Rory, qui joue un espèce de Mickey Smith d’un genre nouveau. Déjà c’est assez rigolo que ce soit le Docteur qui les remette un peu ensemble (vous l’avez déjà vu joué les marieurs sincèrement ?), et il a vraiment de chouettes moments dans tous les épisodes où il apparait, du duel avec un balai jusqu’aux 2000 ans de garde… Quel homme !
Et j’ai adoré le fait d’intégrer River Song à deux reprises, j’aime beaucoup son personnage plein de mystères, même si je crains un peu qu’en guise de conclusion à son histoire, on se retrouve avec un pétard mouillé. Espérons que les scénaristes me donnent tort.
En tout cas, je suis un peu mitigée sur cette saison 5. Je trouve que les univers de chaque épisode sont comme d’habitude très chouettes, mais les histoires restent très classiques. D’ailleurs en parlant de ça…
1. The Eleventh Hour
Ce qui est bien, c’est que si j’avais des doutes sur le nouveau Docteur, le premier épisode prend un malin plaisir à les détruire un par un tout en assénant des « mais si tu vas l’aimer » à intervalle régulier. Arrivée épique, répliques complètement folles (la piscine dans la bibliothèque), goûts culinaires étranges (le poisson pané à la crème anglaise m’a obligé à stopper mon visionnage, après manger ça ne passait juste pas), problème de minutage (où les minutes deviennent des années), sauvetage de la Terre minuté en grande pompe, relooking complet… on peut dire que ça démarre fort !
2. The Beast Below
Encore un épisode univers, je suis toujours étonnée par les mondes dans lesquels ils nous emmènent, qui sont si… le vaisseau monde avec ses étranges automates et ses sous-sols très château, le personnage de Liz 10, sans parler de la baleine… j’ai un peu de mal avec le nouveau style du Docteur ceci dit, très brut de décoffrage limite violent.
3. Victory of the Daleks
Moitié historique en la personne de Churchill, moitié dalek, quel bon mélange. Je ne suis pas hyper convaincue de l’alchimie Amy/Docteur pour le moment (qui ont tendance à aller chacun de leur côté), mais pour le reste on s’amuse bien. Par contre, faute de goût, ils auraient pu prévoir un Dalek vert dans la nouvelle série quand même, au lieu de flinguer les vieux (qui sont drôlement mignons quand ils sont relookés en kaki).
4&5. The Time of Angels / Flesh and Stone
Le retour des Weeping angels, d’office ça promet un épisode flippant, et ça ne rate pas, même si ça marche un peu moins que dans Blink (sans doute parce qu’on sait à quoi s’attendre désormais). Ceci dit le côté « l’image de l’ange devient l’ange » et le type mort qui leur sert de voix rajoutent leur petite dose d’angoisse à l’épisode. J’étais bien contente de revoir River Jones aussi, qui ressemble parfois plus à Mata Hari qu’à l’espèce d’Indiana Jones féminin qu’elle incarnait dans la saison 4, et qui promet encore de belles histoires.
Et j’avoue, c’est l’épisode qui m’a vraiment convaincu concernant le Docteur, alors que sur les deux précédents je le trouvais pas forcément à mon goût, là il m’a éclaté avec ses répliques, ses actions et ses petits moments comme quand il s’apprête à laisser Amy seul dans la forêt mais qu’il revient (enfin…). Le final lorsqu’ils reviennent à l’époque d’Amy est étrange (ça change des tensions habituelles, Amy va droit au but elle !) mais promet une suite bien rigolote.
6. The Vampires of Venice
Encore une fois, j’adore les univers qu’on découvre… comme ça, des vampires et la Venise de la Renaissance, quel meilleur mélange ? Faire le voyage avec Rory en troisième larron (qui revit le cauchemar de Mickey Smith, le pauvre), on n’a pas le temps de s’ennuyer. J’ai beaucoup apprécié le presque sabrolaser du Docteur, et Rory qui se débrouille plutôt bien lorsqu’il se bat avec un balai !
7. Amy's Choice
J’ai bien aimé le jeu sur les rêves, avec le basculement de l’un à l’autre, même si je me doutais de la conclusion dès le début (en même temps je suis un peu rodée aux mécanismes du rêve *tousse* Sandman *tousse*). Entre les bricolages à bord du Tardis (générateur improvisé à partir d’ustensiles et ponchos) et la petite vie à la campagne où les petits vieux deviennent un danger mortel (on ne voit ce genre de choses que dans DW quand même) et où les femmes enceintes sont obligée de courir… tout ça était bien rigolo quand même !
8&9. The Hungry Earth / Cold Blood
Comme d’habitude, un double qui prend son temps avec quasiment un épisode d’exposition avant de passer l’action. J’ai bien aimé le Docteur qui s’efforce de sauver tout le monde avec le refuge dans l’église, Rory (ah je l’aime beaucoup celui-là, quelle tragédie la fin de l’épisode surtout avec Amy qui oublie tout), les références à Sherlock Holmes et les hommes lézards qui ne sont pas des aliens et vivent au centre de la Terre (ça me rappelle des vieux bouquins de SF). Par contre je reste un peu sur ma faim, tout ça est quand même très classique (à part peut-être la figure de la mère).
10. Vincent and the Doctor
Avec un titre comme celui-ci et Van Gogh au programme, vous pensez bien que je l’attendais au tournant (comme tout épisode historique). J’avoue que j’ai été un poil déçu parce que je connais hélas trop bien mon sujet : du coup, le personnage de Van Gogh m’a semblé un peu simpliste par rapport à la figure historique (sans parler du passage dans le faux musée d’Orsay), et l’épisode moins riche en clins d’œil que d’habitude. Ou alors c’est que c’est plus facile de jouer sur les écrits que sur les peintures. Ceci dit j’ai aimé le fait que Van Gogh voit les choses invisibles (y compris ce qu’Amy a oublié), ce qu’il dit sur les tournesols, ou encore ce quand il montre le ciel étoilé au Docteur et à Amy…
11. The Lodger
Ah je perdais un peu la foi et cet épisode a largement remonté la série dans mon estime, vu que j’étais écroulée de rire à peu près du début à la fin. Le Docteur en colocataire, c’est juste énorme : les omelettes, le foot, la brosse à dents comme arme… la liste est tellement longue, en tout cas c’était bien drôle !
12&13. The Pandorica Opens / The Big Bang
Comment vous faire changer d’avis en deux épisodes… J’avais un avis assez mitigé sur la saison et ce double m’a complètement fait changer d’avis et revoir certains épisodes sous un jour nouveau. J’ai beaucoup aimé qu’il reprenne tous les fils des intrigues précédentes (Van Gogh, Liz 10 et autres), et bien sûr le retour de River (quel phénomène celle-là) et de Rory (quel homme celui-là, même en plastique !).
Toute l’intrigue qui se dévoile au fur et à mesure est vraiment le chouette, et la deuxième partie est un imbroglio vraiment chouette avec le Docteur qui fait ses aller-retour pour faire en sorte que les choses arrivent, puis l’histoire qui se déroule à l’envers et le final quand il débarque au mariage d’Amy et Rory...
Du coup, ça m’a fait très plaisir de les voir partir tous les trois (j’espère qu’Amy fera au moins un des prochains épisodes en robe de mariée, c’est tellement chouette les épisodes en robe de mariée), surtout qu’on a l’air de se diriger vers quelque chose de bien barré (une déesse égyptienne à bord de l’Orient Express dans l’espace ?!).
Vivement l’épisode de Noël, sans parler de la saison 6. Je suis fière de ne l’attendre pas uniquement parce que Neil Gaiman a écrit un des épisodes !