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vendredi 11 décembre 2009

Le dernier enchantement (Cycle de Merlin 3) – Mary Stewart



Suite et fin (quoique pas vraiment en fait) de la relecture arthurienne de Mary Stewart, on reprend là où on en était, à l’arrivée d’Arthur sur le trône, et on suit, toujours d’après les souvenirs de notre ami Merlin, les déboires de la légende jusqu’à l’arrivée sur le devant de la scène de Mordred, une quinzaine d’années plus tard.

L’histoire s’arrête là, et le cycle également en français, mais il faut savoir que Mary Stewart a écrit deux romans derrière sur le cycle arthurien, dont un du point de vue de Mordred sur les évènements tragiques qui clotûrent généralement la légende arthurienne. Une fois n’est pas coutume, on n’aura pas l’occasion de jeter un œil à la partie sans doute la plus intéressante.

Parce que bon, Merlin, à force, ça devient longuet. Je ne sais pas si c’est par lassitude, mais s’il est sympa dans sa jeunesse, vieux, il est presque ennuyeux. A part dans les premiers chapitres où il enquête sur l’existence de Mordred, il reste au chaud dans sa chaumière et suit les pérégrinations de loin. C’est normal, c’est dans les textes originaux. Mais du coup le lecteur se sent un poil exclu !

Ceci dit le roman se lit bien, mieux que le tome 2, sans doute parce qu’on y retrouve plus ses marques : la construction de Camelot, la méchante Morgause, la méchante Morgane (pauvre Arthur, il a vraiment de bol avec ses sœurs !), Nimuë la séductrice de Merlin (oh ! une histoire d’amour), le Graal qui passe en faisant coucou de la main…

Et il y a quelques bons passages, comme les échanges entre Merlin et Arthur (notamment sur la relation entre Guenièvre et Bedwyr –ici sorte de Lancelot archaïque-).

Pour ceux qui n’ont jamais mis le nez dans la fantasy arthurienne, c’est un plutôt un bon moyen de commencer dans le domaine. Ca se lit bien, et le mélange légende/« réalité » historique est bien dosé, avec autant d’éléments qui font d'époque (Mithra a un rôle assez important, c’est plutôt original) que d’autres purement tirés des textes (comme les différentes épouses d’Arthur).

Les grands classiques sont déformés juste ce qu’il faut, et l’auteur a fait un gros travail pour synthétiser les différentes sources historiques, apporter sa propre interprétation (la table ronde n’est pas une table !), et offrir un ensemble cohérent (ce qui n’est pas forcément facile, comme intégrer l’épisode de la folie de Merlin à l'histoire).

En plus, à la fin de chaque ouvrage on trouve un résumé de la légende et des commentaires de Mary Stewart sur ses choix sue deux ou trois pages, juste ce qu’il faut pour apprécier son travail sans tomber dans le narcissisme.

Cependant, pour les habitués du genre, ce cycle n’apporte rien de bien nouveau, même s'il a pour lui son ancienneté (plus vieux que les Dames du Lac) et le choix du point de vue de Merlin (et encore ça se retrouve aussi chez Lawhead).

Sans doute parce que sa matière a été énormément reprise par d’autres auteurs. J’ai trouvé quelques similitudes avec le Guenièvre de Nancy McKenzie, notamment. Du coup, ça m’a surtout donné envie de relire d’autres textes, comme les Dames du lac (Marion Zimmer-Bradley) qui peut ennuyer par son féminisme militant, mais qui est quand même plus original dans son point de vue !

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