Pages

mardi 5 août 2008

Avant l’hiver – Léa Silhol



Léa Silhol est une auteur que j’aime beaucoup. Ses nouvelles comme ses romans sont des purs morceaux de fantasy, qui utilisent d’anciens mythes, contes ou légendes, pour en faire de nouveaux, le tout dans un style assez poétique qui berce la lecture… Si je devais la rapprocher d’une autre œuvre, ce serait celle de Tanith Lee, définitivement. Elle a un certain goût pour la mise en scène, et ses recueils sont toujours sympas du fait que ce n’est pas juste des accumulations de textes, tout s’accorde dans une certaine harmonie/logique/ligne directrice.

Son dernier ouvrage, Fovéa, m’avait laissé très sceptique : recueil de nouvelles assez particulier, j’ai apprécié les nouvelles (la plupart déjà publiées ailleurs, mais rien que pour le triptyque des millénaires indisponible ailleurs vaut le détour…), pas ce qu’il y avait entre (les jeux, codes et autres m’énervent assez vite quand on ne me donne pas les clés, et je n’ai toujours pas trouvé de solutions en petit caractère pour ceux-ci…).

Bref, avec Avant l’Hiver, je ne savais pas à quoi m’attendre… mais le petit logo Moutons Electriques, additionné au fait qu’il s’agissait d’un recueil lié à la Sève et le Givre et à sa suite, finit par avoir raison de ma carte bancaire… De toute façon, comme d’habitude, c’est un bel ouvrage qui fait plaisir à tenir en main, demi-grand format, illustrations, table des matières et sommaire travaillés, pas juste du texte au kilomètre… et on se demande pourquoi je suis fan des moutons ^^.

Pour le contenu, parce que c’est ça qui nous intéresse, il s’agit donc d’un recueil de nouvelles, qui est à la fois suite et préquelle à ses romans la Sève et le Givre et la Glace et la Nuit (dont on attend la suite avec impatience). Pour ceux qui n’en ont jamais entendu parlé, cela parle de l’histoire d’Angharad, fille d’une dryade et d’un prince de l’hiver, et de Finstern, roi de la 9e cours d’Ombre, en pays féerique dont les règles sont bien différentes du monde mortel… résumé hautement superficiel qui ne rend pas justice à une très belle fresque…

Pour Avant l’Hiver, l’auteur fictif de ce livre est Kelis le barbe qu’on a déjà pu rencontré dans la Glace et la Nuit, qui s’occupe à rassembler des histoires pour en tirer une histoire de Féérie au travers de ses différentes cours. Cela donne un recueil comme Léa Silhol sait en sortir, avec des histoires entre les nouvelles, puisque on trouve aussi le récit de Kelis cherchant à récupérer ses histoires, notamment, et on assiste parfois à des digressions plus importantes que les nouvelles en elles-mêmes… (certaines ont déjà été publiées ailleurs, la plupart sont inédites).

Ca parle de son univers de fées, et à l’image de celui-ci, les nouvelles sont très diversifiées, de la prose à la presque poésie, de l’histoire des Cours à celle de personnages plus inconnus, de récits anecdotiques à ceux de grands évènements… L’ensemble est très agréable à lire, avec dans mon cas une nette préférence pour les deux premières parties, surtout les nouvelles Frost et De l’Or dont sont faits les Ages. L'écriture est comme toujours, Silholienne, on accroche ou pas... perso je sais que je décroche quand ça vire trop poème. Ce sont des textes qu'il faut prendre le temps de lire, pour saisir les rythmes, les couplets et les refrains...

Bref c’est un très bel ouvrage, qu’on paye 25 euros sans regrets, et que je recommande sans regrets, à condition d’avoir lu ses romans se situant dans le même univers, histoire d’avoir les points de repère essentiels… en fait, ça revient à lire le Seigneur des Anneaux : on commence par Bilbo et la trilogie, on lit ensuite le Silmarillion, puis on relit la trilogie… ici c’est pareil… ^^

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La modération est activée (c'est le meilleur moyen de filtrer les bots sans bloquer les humains :)), ne vous inquiétez pas si votre message n'apparaît pas immédiatement.