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mercredi 12 mai 2021

Utopiales 2020 (anthologie)

 
Normalement, cette introduction aurait dû commencer par « comme chaque année… », mais 2020 étant une année d’une constance incroyable dans ses déceptions, il n’y a pas eu de festival des Utopiales et c’est une anthologie orpheline, déconnectée de son évènement que j’ai tout de même acheté par habitude. Point de dédicaces à l’intérieur, mais un ouvrage qui garde la trace d’une édition fantôme dont le thème était juste les traces.

Au programme de cette anthologie : trois textes introductifs et dix nouvelles, sept auteurs et six autrices (tous francophones, sans surprise cette année) et un seul non inédit. Thématique intéressante, sommaire équilibré… voilà qui promet, n’est-ce pas ? Le résultat est hélas un peu mitigé. 2020, décidément…

Commençons par les textes d’introduction. La préface d’Ariel Kyrou est très riche mais m’a assez vite perdue route, d’autant plus qu’il commence par trois pages sur Damasio et son dernier roman (ça m’a pris un peu à rebrousse-poil cette manière de tout centrer autour de ce texte).

Viennent ensuite une contribution de Adélaïde Legrand sur le jeu et les traces (sympathique occasion de mettre en avant le travail du pôle ludique) et un texte de Caroline de Benedetti sur les traces dans le polar (surprenant de le trouver ici mais pourquoi pas). Les deux sont intéressants mais rien de mémorable non plus.

Passons ensuite aux nouvelles. Plutôt que de vous les présenter comme d’habitude dans l’ordre du menu, cette année je vais faire des catégories.

Tout d’abord, celles que je n’ai juste pas réussi à lire : soit le texte était incompréhensible, soit j'ai eu des difficultés à comprendre l’auteur voulait m’emmener. Comme je suis dans une période où je n’ai pas envie de me forcer à lire un texte, je les ai allègrement survolées voire passées. Désolé donc pour The Agony in the Ectasy de Sara Doke, Sommes-nous pieuvres ou vampires ? de Ïan Larue et T.H.R.A.C.E.S. de Christophe Dougnac.

Ensuite il y a celles que je qualifierais de sympa mais sans plus : Te retrouver de Joëlle Wintrebert fonctionne bien avec son sujet du double robotique, mais j’ai trouvé qu’il n’apportait pas grand-chose au sujet. Les Cinq Marques de Baptiste Beaulieu est vite oublié (je me rappelle juste qu’elle relève du fantastique). Enfin Le Premier Chapeau de Thomas C. Durand est sympathique et m’a parlé pour ce qu’il dit de l’archéologie, mais j’ai dû la reparcourir pour m’en souvenir.

Et puis quand même, heureusement il y a quatre textes remarquables qui font que je suis contente d’avoir lu cette anthologie.

Tout d’abord, le texte de Lionel Davoust qui ouvre le recueil. Une forme de démence n’est pas un texte inédit (dommage) mais il colle parfaitement à la thématique. Il met en scène une chercheuse embauchée pour mettre de l'ordre dans les papiers d'un écrivain qui se retrouve plongée dans des interrogations sur la façon dont on créé des univers, ou plutôt la façon dont ils s'expriment à travers nous. Superbe nouvelle qui me rappelle une fois encore qu’il faut vraiment que je lise plus de nouvelles de Lionel Davoust.

Ensuite, il y a La Piste des oiseaux, la nouvelle de Morgan Of Glencoe. C’est un très joli texte avec une ambiance post-apo qui nous raconte la vie d’un groupe de jeunes façon enfants perdus, qui essaye de survivre au milieu de nulle part, dans un futur où les autres humains ne sont pas forcément des alliés. L’ensemble est très plaisant, il va falloir que je regarde ce que cette autrice a écrit d’autre.

Nicolas Martin, avec sa nouvelle La Mémoire de l’Univers, offre un texte intéressant sur des chercheurs qui cherchent à repousser les limites du cerveau. C’est prenant et bien mené si on laisse de côté un enthousiasme débordant pour les termes techniques qui frise parfois l’indigestion (c’est là où on voit que je n’écoute pas assez les émisssions de La méthode scientifique qui parlent de physique !).

Enfin, le recueil se termine sur La Présence, une nouvelle de Claude Ecken (qui clôturait déjà l’anthologie de 2019). C’est un long texte sur un vieil homme persuadé qu'il reçoit de la visite dans sa maison la nuit. C’est un concept typique du genre fantastique, traité ici avec une approche très SF-scientifique. Le texte est un peu froid (bien qu’il parle aussi des relations de famille), mais c’est très joliment construit.

Voilà donc pour cette anthologie 2020. Il y a quelques très beaux textes qui valent le détour, mais en matière de découverte de nouveaux auteurs, j’avoue que je reste un peu sur ma faim. Mais 2020 ayant été une année particulière, j’imagine que cela a autant affecté la conception de cette anthologie que le reste du monde. J’espère que 2021 sera un meilleur cru !

Infos utiles :
Utopiales 2020 est une anthologie éditée par les éditions ActuSF dans le cadre du festival du même nom. La couverture qui reprend l’affiche du festival est signée Alex Alice. 390 pages

D’autres avis :
Le Dragon galactique

7 commentaires:

  1. "Point de dédicaces à l’intérieur" : double dose de recherche de dédicaces en 2021 du coup ? Ça va être sportif ! ^^

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  2. "Superbe nouvelle qui me rappelle une fois encore qu’il faut vraiment que je lise plus de nouvelles de Lionel Davoust" --> Mais oui!! Je l'ai écouté à l'École de traduction littéraire pas plus tard que ce matin (coïncidence!) et il faut que j'achète un de ses bouquins!

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  3. @Tigger Lilly
    Oui c'est ce que j'ai constaté !

    @Baroona
    En admettant que ce soit réalisable (ça me semble un peu compromis les Utos pour moi en 2021), je sais pas si faire la tournée des auteurs pour leur dire que j'ai pas aimé leurs nouvelles est une bonne idée xD

    @Alys
    Moi aussi, si le salon de Sèvres a lieu ça sera peut-être l'occasion...

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  4. Pas la meilleure anthologie des Utos donc, ça arrive ! Le thème de 2020 ne m'attire pas beaucoup, je ne pense pas faire un rattrapage.

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  5. Finalement, les 4 valeurs sûres du recueil sortent sans surprise leur épingle du jeu. J'ai vraiment envie de lire la nouvelle de Morgan of Glencoe dont j'apprécie vraiment la plume mais j'ai pas envie de m'infliger tout le recueil ^^

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  6. @Shaya
    Oui je pense qu'on peut se dispenser de rattrapage ^^

    @Yuyine
    C'est là où c'est dommage que ActuSF ne fasse plus ses nouvelles à la pièce comme à une époque.

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