Jusqu’à la sortie de ce livre, je n’avais jamais entendu parler de Rich Larson. Il faut dire que seules quelques nouvelles de cet auteur très prolifique (presque 180 nouvelles publiées entre 2011 et 2020 !) avaient été publiées en français. J’ai donc testé sa plume grâce la nouvelle gratuite Rentrer par ses propres moyens, et je suis tombée sous le charme. Il fallait donc bien que je lise le reste du recueil !
Au programme de cette Fabrique des lendemains, on trouve donc vingt-huit nouvelles, dont le seul point commun est peut-être le goût prononcé pour l’exploration des potentialités des nouvelles technologiques. Pour le reste, c’est varié autant dans la taille, le ton et le sujet abordé.
Seront abordés en vrac les questions de relations sociales en général, de relations amoureuses et familiales en particulier, d’immigration et de racisme, le tout entre deux modifications génétiques, des implants cybernétiques et des technologies quantiques. Les ambiances peuvent être très différentes : si le cyberpunk domine, on passe parfois sans prévenir du futur proche à un post-apo plus ou moins sinistre, avant de dévier sur des choses carrément baroques.
Si vous aimez les nouvelles de science-fiction, La fabrique des lendemains ne peut que vous plaire. C’est un recueil qui propose des textes pleins d’idées brillantes, sans qu’ils soient pour autant froids. Cela m’a beaucoup rappelé les recueils de Ken Liu, même si les deux auteurs n’ont pas exactement les mêmes approches.
À noter que ce recueil a été orchestré par Ellen Herzfeld & Dominique Martel, qui ont fait comme d’habitude un formidable travail de sélection mais aussi de construction du recueil. C’est assez étonnant de voir comment les textes s’enchainent avec fluidité et une certaine cohérence, avec des regroupements qui ne disent pas leur nom et des textes qui se répondent parfois entre eux (quand ils n’appartiennent pas tout simplement au même univers). Chapeau les anthologistes !
Même si j’ai pris des notes pendant toute ma lecture (qui s’est étalée sur trois bons mois !), je ne vais peut-être pas vous parler de toutes les nouvelles ici, alors voilà un petit aperçu de celles que j’ai plus particulièrement appréciées.
Indolore, qui ouvre le recueil, met en scène un homme doté de capacités extraordinaires cherche à délivrer quelqu'un. C’est un texte superbe, qui dévoile peu à peu son contexte par petites touches jusqu’à la conclusion.
Circuits est une nouvelle dans une ambiance postapocalyptique qui raconte la rencontre improbable entre deux IA. Là encore, j’aime beaucoup la façon dont l’intrigue se déploie, avec son atmosphère très réussie.
Toutes ces merdes de robot reste un peu dans la même thématique : dans un futur où les hommes ont presque tous disparu et où les robots vivent en communauté, un robot essaye de ramener à la vie une autre robot. C’est un récit très touchant, avec un jeu intéressant sur le langage.
Une soirée en compagnie de Severyn Grimes parle de téléchargement de conscience, d’immortalité par le numérique et de piratage à gogo. C’est une nouvelle très prenante, où l’on croise des personnages croisés dans d’autres nouvelles.
Porque el girasol se llama el girasol met en scène une jeune fille et sa mère qui cherchent à passer de l'autre côté du Mur par le biais d'une technologie quantique. C’est un voyage fascinant, qui mêle des technologies futuristes et des enjeux actuels. (et une héroïne qui porte le même nom que celle de deux nouvelles plus tôt, je me demande s'il s'agit de la même personne ?).
Don Juan 2.0 imagine un futur où les IA de drague remplacent les sites de rencontre. Belle exploitation de l’idée. Par contre on notera que cela ne rend pas les gens plus intelligents dans la façon dont ils gèrent les ruptures.
Rentrer par tes propres moyens aborde les questions d'immortalité, de transfert de conscience et de clonage, mais dans une catégorie sociale qui n'a pas toujours le luxe de se payer un nouveau corps. C’est un texte ultra touchant. Je comprends pourquoi l’éditeur l’a proposé gratuitement, c’est un appel à lire tout le recueil.
De viande, de sel et d’étincelles aborde (une fois encore) la question du prêt de corps, et s'intéresse en parallèle aux processus d'élévation qui amènent à l'émergence d'intelligences. C’est un texte très émouvant également, je donne peu de détails parce qu’il faut vraiment le découvrir.
Innombrables Lueurs Scintillantes est une nouvelle assez perchée, avec des protagonistes peu courants. Je n’en dis pas plus mais elle vous promet une vraie sensation d'étrangeté mais aussi bizarrement, de proximité.
On le rend viral met en scène des pratiques festives étranges dans le futur. Ce texte pourrait être anecdotique, mais dans le contexte actuel de pandémie, c’est délicieusement décalé et assez savoureux.
Si ça se trouve, certaines de ces étoiles ont déjà disparu est un texte très touchant qui mêle nouvelles technologies et relations sociales.
Faire du manège est le dernier texte du recueil. Assez logiquement, il décide de conclure en beauté en vous brisant le cœur. À qui dois-je me plaindre ? Aux anthologistes ou à l’auteur ?
Voilà donc pour ce « petit » aperçu de ce recueil. La conclusion est simple : si vous aimez les nouvelles de SF, lisez Rich Larson, c’est vraiment très bien !
Infos utiles : La fabrique des lendemains est un recueil de nouvelles de Rich Larson sorti en 2020 aux éditions du Bélial’. Sélection des textes réalisée par Ellen Herzfeld et Dominique Martel. Traduction de Pierre-Paul Durastanti. Couverture de Pascal Blanché. 350 p. environ (version numérique)
D’autres avis : Le culte d’Apophis, Quoi de neuf sur ma pile, Les Chroniques du Chroniqueur
Seront abordés en vrac les questions de relations sociales en général, de relations amoureuses et familiales en particulier, d’immigration et de racisme, le tout entre deux modifications génétiques, des implants cybernétiques et des technologies quantiques. Les ambiances peuvent être très différentes : si le cyberpunk domine, on passe parfois sans prévenir du futur proche à un post-apo plus ou moins sinistre, avant de dévier sur des choses carrément baroques.
Si vous aimez les nouvelles de science-fiction, La fabrique des lendemains ne peut que vous plaire. C’est un recueil qui propose des textes pleins d’idées brillantes, sans qu’ils soient pour autant froids. Cela m’a beaucoup rappelé les recueils de Ken Liu, même si les deux auteurs n’ont pas exactement les mêmes approches.
À noter que ce recueil a été orchestré par Ellen Herzfeld & Dominique Martel, qui ont fait comme d’habitude un formidable travail de sélection mais aussi de construction du recueil. C’est assez étonnant de voir comment les textes s’enchainent avec fluidité et une certaine cohérence, avec des regroupements qui ne disent pas leur nom et des textes qui se répondent parfois entre eux (quand ils n’appartiennent pas tout simplement au même univers). Chapeau les anthologistes !
Même si j’ai pris des notes pendant toute ma lecture (qui s’est étalée sur trois bons mois !), je ne vais peut-être pas vous parler de toutes les nouvelles ici, alors voilà un petit aperçu de celles que j’ai plus particulièrement appréciées.
Indolore, qui ouvre le recueil, met en scène un homme doté de capacités extraordinaires cherche à délivrer quelqu'un. C’est un texte superbe, qui dévoile peu à peu son contexte par petites touches jusqu’à la conclusion.
Circuits est une nouvelle dans une ambiance postapocalyptique qui raconte la rencontre improbable entre deux IA. Là encore, j’aime beaucoup la façon dont l’intrigue se déploie, avec son atmosphère très réussie.
Toutes ces merdes de robot reste un peu dans la même thématique : dans un futur où les hommes ont presque tous disparu et où les robots vivent en communauté, un robot essaye de ramener à la vie une autre robot. C’est un récit très touchant, avec un jeu intéressant sur le langage.
Une soirée en compagnie de Severyn Grimes parle de téléchargement de conscience, d’immortalité par le numérique et de piratage à gogo. C’est une nouvelle très prenante, où l’on croise des personnages croisés dans d’autres nouvelles.
Porque el girasol se llama el girasol met en scène une jeune fille et sa mère qui cherchent à passer de l'autre côté du Mur par le biais d'une technologie quantique. C’est un voyage fascinant, qui mêle des technologies futuristes et des enjeux actuels. (et une héroïne qui porte le même nom que celle de deux nouvelles plus tôt, je me demande s'il s'agit de la même personne ?).
Don Juan 2.0 imagine un futur où les IA de drague remplacent les sites de rencontre. Belle exploitation de l’idée. Par contre on notera que cela ne rend pas les gens plus intelligents dans la façon dont ils gèrent les ruptures.
Rentrer par tes propres moyens aborde les questions d'immortalité, de transfert de conscience et de clonage, mais dans une catégorie sociale qui n'a pas toujours le luxe de se payer un nouveau corps. C’est un texte ultra touchant. Je comprends pourquoi l’éditeur l’a proposé gratuitement, c’est un appel à lire tout le recueil.
De viande, de sel et d’étincelles aborde (une fois encore) la question du prêt de corps, et s'intéresse en parallèle aux processus d'élévation qui amènent à l'émergence d'intelligences. C’est un texte très émouvant également, je donne peu de détails parce qu’il faut vraiment le découvrir.
Innombrables Lueurs Scintillantes est une nouvelle assez perchée, avec des protagonistes peu courants. Je n’en dis pas plus mais elle vous promet une vraie sensation d'étrangeté mais aussi bizarrement, de proximité.
On le rend viral met en scène des pratiques festives étranges dans le futur. Ce texte pourrait être anecdotique, mais dans le contexte actuel de pandémie, c’est délicieusement décalé et assez savoureux.
Si ça se trouve, certaines de ces étoiles ont déjà disparu est un texte très touchant qui mêle nouvelles technologies et relations sociales.
Faire du manège est le dernier texte du recueil. Assez logiquement, il décide de conclure en beauté en vous brisant le cœur. À qui dois-je me plaindre ? Aux anthologistes ou à l’auteur ?
Voilà donc pour ce « petit » aperçu de ce recueil. La conclusion est simple : si vous aimez les nouvelles de SF, lisez Rich Larson, c’est vraiment très bien !
Infos utiles : La fabrique des lendemains est un recueil de nouvelles de Rich Larson sorti en 2020 aux éditions du Bélial’. Sélection des textes réalisée par Ellen Herzfeld et Dominique Martel. Traduction de Pierre-Paul Durastanti. Couverture de Pascal Blanché. 350 p. environ (version numérique)
D’autres avis : Le culte d’Apophis, Quoi de neuf sur ma pile, Les Chroniques du Chroniqueur
Je sui sen train de picorer ce recueil et c'est vrai qu'il est très bon !
RépondreSupprimerÇa fait beaucoup de ressemblances qualitatives avec "Jardins de poussière" de Ken Liu tout ça. Vu que tu m'avais bien décidé, avec réussite, à lire ce dernier, je devrais aussi céder à celui-ci un jour.
RépondreSupprimerEt du coup, la question est obligatoire : c'est lequel des deux le meilleur ? =P
Oui ça a l'air tout à fait formidable ce recueil. Bien aimé la nouvelle dans le Bifrost (Circuits je pense), juste trouvé dommage qu'elle apparaisse dans le recueil et de ne pas avoir une nouvelle totalement inédite.
RépondreSupprimerJe ne sais pas quand il me sera possible de le lire, mais il est en wish.
Je passe mon tour pour le coup mais je note que ça a l'air intéressant !
RépondreSupprimerEntre le GPI et un avis comme ça, c'est forcément hyper tentant!
RépondreSupprimer@Xapur
RépondreSupprimerOui il se laisse bien picorer en plus ^^
@Baroona
C'est toujours difficile de définir un "meilleur". Je pense avoir un peu plus d'affection pour le recueil de Ken Liu mais c'est un ressenti très personnel.
@Tigger Lilly
L'essentiel c'est de le garder noté à quelque part ^^
@Shaya
Il l'est mais bon toi et les nouvelles :D
@Yuyine
J'espère bien, c'est le but !
Je ne me souviens pas du tout de Rentrer par ses propres moyens 😶 Alors que je l'ai lue, veux-je dire. Mais tu donnes envie.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas du tout ce recueil, je n'en ai jamais entendu parler ailleurs. Je me remets petit à petit à lire de la SF et j'adore particulièrement les nouvelles. Je me dis que ça pourrait être tout à fait le genre de livre qui peut me plaire ! Merci pour la découverte :)
RépondreSupprimerTa chronique donne envie mais je sais pas, c'est la taille du recueil qui me rebute un peu je crois. Ce sera à l'occasion ;)
RépondreSupprimer@Alys
RépondreSupprimerC'est le but ^^
@Parlons fiction
C'est un très bon livre pour se remettre à la SF vu le format en effet !
@Anne-Laure
C'est des textes courts, ça se prête bien au picorage.