Voilà un roman à côté duquel j’ai bien failli passer alors qu’il me faisait pourtant très envie avant même qu’il ne soit traduit. En général quand une nouveauté sort, je lis plein d’articles élogieux et je note le livre en wish-list à ce moment-là. Mais ce roman-là est passé inaperçu à sa sortie en VF, à l’exception de quelques critiques pas forcément enthousiastes. Assez ironiquement, c’est donc l’interview de Thibaud Eliroff qui se disait déçu par les résultats sur ce titre qui a attiré à nouveau mon attention dessus. Les chemins qui nous amènent à lire un livre sont parfois bien étranges…
Ceci dit, cela convient parfaitement à un roman qui est également atypique. La trame de base est pourtant simple : Laurence et Patricia, deux adolescents que tout pourrait opposer développent une étrange amitié au lycée, avant de se perdre de vue. Ils se retrouvent bien plus tard, adultes, on ne sait plus très bien s’ils sont alliés ou ennemis, l’un se consacrant à l’invention de nouvelles technologies tandis que l’autre, sorcière, cherche plus à servir la nature qu’à l’asservir.
Tout cela peut sembler assez bateau (il y a même une prophétie !), mais Tous les oiseaux du ciel se révèle pourtant être un roman avec plein de personnalité. Il se distingue déjà en situant son histoire. Alors qu’elle pourrait se dérouler dans un monde de fantasy, elle se déroule dans un contexte de fin du monde, mais pas n’importe quel monde.
C’est notre époque et notre planète que l’on voit basculer sous le coup des crises économiques et du changement climatique, à la fois en douceur et au gré des catastrophes, et mine de rien c’est parfois un peu trop crédible pour ne pas nous affecter.
La façon dont se déroule le récit est également assez originale : le rythme est tranquille, avec plein d’ellipses et un ton parfois très étrange où on ne sait jamais trop s’il faut rigoler, pleurer, s’inquiéter ou s’émerveiller.
Pour ma part j’ai passé un excellent moment avec Tous les oiseaux du ciel. Si les deux héros sont peut-être trop bizarres et trop distants pour qu’on les aime vraiment, Laurence et Patricia sont attachants car ils sont différents, ne rentrent dans aucun moule et même lorsqu’ils trouvent un groupe social qui leur ressemble, ils n’arrivent pas à se fondre totalement dedans.
J’ai bien aimé leur amitié improbable, avec ses hauts et ses bas, leur séparation à la fin de l’adolescence et leurs retrouvailles plus tard. J’ai aussi apprécié l’univers où ils évoluent où l'on invente des machines à voyager dans le temps de deux secondes dans le futur, où on peut parler aux oiseaux à condition de manger très épicé et où les assassins ne peuvent jamais manger de glace tranquille.
Je comprends tout à fait que tout le monde n’accroche pas à cette histoire ceci dit. C’est vraiment un texte décalé, jusqu’à la fin qui pourrait être explosive mais qui se révèle aussi tranquille que le reste du bouquin (c’est un poil frustrant d’ailleurs). Cependant j’ai trouvé qu’au milieu de toute cette étrangeté, Tous les oiseaux du ciel était aussi un roman qui disait des choses très justes sur l’être humain.
Du coup si l’étrangeté ne vous fait pas peur et si vous avez envie de suivre une belle amitié, de discuter avec des corbeaux et d’étudier les mérites comparés de la technologie et de la magie dans le dernier restaurant à la mode à San Francisco, jetez un œil à Tous les oiseaux du ciel, vous devriez passer un aussi bon moment que moi.
Infos utiles : Tous les oiseaux du ciel (All birds in the sky) est un roman écrit par Charlie Jane Anders et publié en 2016 en VO. Traduit par Laurent Queyssi, le roman a été publié chez J’ai lu (collection Nouveaux millénaires) en 2018 avec une couverture de Will Staehle. 329 pages pour la version numérique selon ma liseuse.
Je suis complètement passé à coté... trop d'étrange tue ! ;-)
RépondreSupprimer@Yogo
SupprimerJe peux comprendre ^^
Ahhh je suis ravie que tu aies aimé. :-)
RépondreSupprimer@Mariejuliet
SupprimerMoi aussi :D
Je tenterais un de ces jours :)
RépondreSupprimer@De Livre en Livres
SupprimerIl faut !
L'avis du maki m'avait refroidi; l'avis de Lhisbei dans Bifrost m'avait fait changer d'avis, et le tien me fait douter.
RépondreSupprimerBref, plus qu'à voir si il est dispo à la médiathèque pour me faire un avis
@Le chien critique
SupprimerC'est une bonne idée, après je ne suis pas sûre que ce soit vraiment ta came mais qui sait ^^
Tu crois vraiment que parler d'oiseaux assassins qui voyagent dans le futur en mangeant de la glace épicée pourrait me faire douter ?
RépondreSupprimerBon, ok, je garde une toute petite fenêtre de doute, au cas où, par principe. Mais c'est la dernière fois !
@Baroona
SupprimerNe rends pas ce livre plus bizarre qu'il ne l'est xD
J'avais relevé le titre en lisant quelques avis sur la version française. Je pense que le côté atypique est une des raisons qui me pousserait à le lire (parfois il m'en faut peu) mais le fait que tu écrives "un roman qui disait des choses très justes sur l’être humain" me donne vraiment envie !
RépondreSupprimer@Acr0
SupprimerSi je peux me permettre un argument supplémentaire, voilà la conclusion de l'ami Gromovar au sujet de ce livre (qui m'avait donné très envie de le lire d'ailleurs) : "Si When Harry met Sally avait été écrit par Neil Gaiman, il se serait intitulé "All the Birds in the Sky"."
Mais bon je dis ça, je dis rien ;p
HAN !
Supprimerje l'ai commencé puis posé (ou pausé haha) hum bref, à rouvrir un jour apparemment !
RépondreSupprimer@Lune
SupprimerTiens ça me rappelle un autre livre ça ;p
Je l'ai en wishlist. Pas sûre d'apprécier, je chercherai à l'emprunter plutôt.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerJe peux prêter si besoin :P
Je note :p
SupprimerIntriguant :)
RépondreSupprimer@Alys
SupprimerN'est-ce pas ^^
Pour le coup, je passe mon tour, ça ne me tente absolument pas !
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerJe comprends, on ne peut pas tout aimer et celui-là est particulier ^^
Intéressant... et étonnant !
RépondreSupprimerJe note dans un coin, pour le jour où je n'arriverais pas à me décider (autant dire, hein... Mais je note quand même ! :D ).
@Lorhkan
SupprimerLa lecture de ma chronique n'entraîne aucune obligation de lecture du livre hein ;p