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mercredi 7 novembre 2018

Doctor Who 11x03 – Rosa


Reprenons notre cahier des charges doctorwho-esque : introduction de la nouvelle incarnation, check ; tournevis sonique et TARDIS, check ; compagnons, check ; voyage dans l’espace, check. Voyage dans le temps ? On ne l’a pas encore fait ? Et bien c’est pour cette semaine, et c’est l’occasion de découvrir une autre façon de traiter ce schéma narratif. Spoilers, comme toujours.


Nous voilà donc à Montgomery en 1955, alors que Rosa Parks s’apprête à devenir une icône du mouvement des droits civiques en refusant de céder sa place à un homme blanc dans le bus en pleine ségrégation.

Pour le Docteur, ce n’est pas forcément la période idéale pour un petit voyage dans le temps, mais l’intervention du TARDIS la pousse à mener sa petite enquête, bien que l’affaire ne soit pas toujours très simple avec un noir et une « mexicaine » dans l’équipe.


La première chose qui m’a d’ailleurs frappé dans cet épisode, c’est son sérieux. Il y a bien quelques blagues ici et là et des répliques qui tombent à pic, mais le ton global est très sombre. L’ambiance n’est pas à la rigolade et on sent que visiter cette époque n’est facile pour personne, et surtout pour Ryan qui se prend la ségrégation en pleine poire où qu’il aille.

Si le racisme a souvent été abordé dans Doctor Who (après tout les Daleks sont un peu les racistes ultimes de l’univers), rarement il l’a été avant autant de sérieux et de réalisme. D’ailleurs que ce soit pour Martha ou pour Bill, le Docteur avait toujours tendance à balayer d’un revers de la main le fait que leur couleur de peau puisse choquer dans le passé (dans mon souvenir il n’y a qu’un épisode où Martha est confrontée au sujet).

Ici cela compte pour Ryan, et cela donne plus de force à l’épisode. D’ailleurs la scène où planqué derrière une poubelle, il discute avec Yasmin du racisme ordinaire qui continue à les affecter est très réussie et frappe immédiatement l’esprit.


Comme il faut bien cependant un moteur à l’intrigue, une fois le contexte historique posé, les ennuis s’invitent à la fête sous forme d’un voyageur temporel déterminé à empêcher Rosa de réaliser son coup d’éclat.

Le procédé est un peu grossier (je serais curieuse de voir à nouveau un jour un épisode historique sans aliens ou souci de temporalité !) mais ne fonctionne pas trop mal. On appréciera en passant le fait que ce méchant ait été emprisonné dans la « storm cage », là où River Song purgeait sa peine. Chris Chibnall semble indiquer ici qu’il ne va pas non plus oublier tout ce qui a été fait dans les saisons d’avant.


Chacun se met au boulot pour empêcher que l’histoire prenne un cours différent. Je me plaignais dans l’épisode précédent que les compagnons étaient en retrait, ce n’est pas le cas ici (sauf peut-être pour Yasmin encore une fois, mais j’ai cru comprendre que l’épisode suivant pourrait peut-être l’aider à briller).

C’est sympathique de voir chacun mener sa mission en fonction de ses compétences, et de voir tout le monde réuni à la fin pour un moment historique auquel ils préféreraient ne pas assister.

Là-dessus l’épisode en fait peut-être un peu trop d’ailleurs. Ok elle se fait arrêter mais cela se fait sans violence autre que verbale (la première rencontre entre Rosa et le chauffeur de bus est autrement plus violente, je trouve). À un moment je pensais que c’était parce que Graham allait devoir lui réclamer la place, mais en fait non. Ceci dit ce n'est que pinaillage de ma part.


Car même si nous ne sommes qu’en début de saison, Rosa est de loin l’épisode que je trouve le plus fort. L’équipe commence à fonctionner, le sujet historique est très bien traité sans jamais tomber dans le grotesque (il y a bien une intervention extérieure mais au final la force de Rosa Parks ressort bien) et Chris Chibnall semble ne pas avoir peur de faire du familial sérieux, que demander de plus ?

Note de fin : J’avais déjà évoqué le fait que la présence de trois compagnons me rappelait beaucoup la série classique (et tout particulièrement le 1er Docteur). Cela se ressent aussi dans la façon dont est abordée l’Histoire. Il y a quelque chose dans cet épisode qui m’a directement évoqué le superbe serial sur les Aztèques.

D’autres avis : Yoda Bor, Zakath Nath

8 commentaires:

  1. Pas mal, mais j'ai trouvé ça un peu plat et surtout la sensation que ça aurait pu être mieux. Ce qui résume bien notre divergence, c'est que pour moi la scène derrière les poubelles est artificielle et sert juste à faire un rappel moderne qu'on ne savait pas bien caser ailleurs... =/

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    1. @Baroona
      C'est fou comment on peut avoir des visions diamétralement opposées d'une même scène xD

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  2. Pareil que Baroona.
    Et j'ajouterai une impression de bienpensance un peu trop prégnante, et aussi un peu trop aseptiser, comme tu le dis Je préfère de loin quand la série parle de ces problématiques de manière indirecte, mais tout aussi parlante.
    En outre, j'avais aussi l'impression de me trouver devant un épisode de Coldcase...
    Pour l'instant, ces trois premiers épisodes ne m'ont guère emballé. Mais mon petit doigt me dit que l'épisode 4 est beaucoup plus dans mes préférences.

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    1. @Le chien critique
      J'hésite à te faire "même réponse qu'à Baroona" du coup xD. Pour l'épisode 4, j'en déduis que tu n'as pas peur de ce genre de bébête...

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  3. "Ryan qui se prend la ségrégation en pleine poire où qu’il aille" j'ai eu peur pour lui :'(

    Bon ben moi j'ai été super emballée par cet épisode et je suis bien contente qu'une série phare comme Doctor Who fasse un épisode aussi engagé. Ce n'est certes pas très subtil, mais un truc que je constate de plus en plus c'est que la subtilité c'est loin de marcher sur tout le monde.

    J'ai aussi vu cet épisode de façon historique, une sorte d'anti-uchronie vu qu'il s'agit ici d'éviter à tout prix le point de divergence. C'était cool d'avoir cette vision de l'Histoire. De façon générale j'ai toujours bien aimé les incursions dans le passé dans Doctor Who.

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    1. @Tigger Lilly
      C'est rafraichissant ce manque de subtilité en effet ^^.
      Sinon c'est marrant de voir comment la série se bat pour éviter de faire dévier l'histoire, alors qu'au tout début il était clair qu'on ne pouvait pas la changer quoi qu'on fasse...

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  4. Je n'avais pas fait le rapprochement pour la prison, merci ! Pour le coup, j'ai trouvé cet épisode très sympa d'autant plus que je connais assez mal l'histoire de Rosa

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    1. @Shaya
      Comme dirait Monsieur, "on regarde plus la station du RER E pareil après" ^^

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