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lundi 11 décembre 2017

Le Baron noir : 1864 – Olivier Gechter


Après avoir beaucoup aimé les deux premières aventures du Baron noir (L’ombre du maître espion et Bel Ange), j’étais bien contente de voir enfin la suite arriver cette année. Je n’avais juste pas prévu que cela passerait par un changement d’éditeur et la réédition sous forme d’une intégrale incluant les deux premières histoires. J’ai donc bougonné un peu pour le principe (c’est pas comme si j’allais revendre mes anciens exemplaires dédicacés, non mais oh !) avant de succomber quand même parce que c’est le Baron noir tout simplement.

Mais c’est qui ce Baron noir, me demanderez-vous ? Imaginez un peu que Batman ait vécu dans une France légèrement uchronique au XIXe siècle. Il ne s’appelle pas Bruce Wayne mais Antoine Lefort et dirige un empire industriel le jour. Et la nuit ? Il poursuit les bandits dans les rues et sur les toits de Paris, vêtu d’une armure qui lui confère (entre autres) une force surhumaine.

Après cette petite présentation, deux réactions sont possibles : soit vous soupirez profondément (pauvre de vous), soit vous devriez (je vous le souhaite) vous précipiter sur ce livre car il y a plein de bonnes raisons de le lire.

Tout d’abord, il est difficile de résister à cette transposition de la figure du super-héros au XIXe siècle, avec tout ce que cela implique comme décalage et comme hommage. Si vous aimez le personnage de Batman, vous ne pouvez qu’être ravi de croiser notamment un simili-Alfred plus majordome que majordome.

Ensuite, il y a l’univers dans lequel évolue le Baron noir : on reconnaît bien le Paris des années 1860, celui du baron Haussmann et des expositions universelles, mais avec quelques touches d’uchronie technologique mais aussi historique (le Napoléon premier du nom est mort plus tôt que prévu, et Louis-Napoléon Bonaparte est resté président de la République au lieu d’instaurer le Second Empire).

C’est une uchronie bien pensée et surtout ultra-documentée avec plein de célébrités qui s’invitent dans l’histoire. On se régale lorsqu’on s’y connaît un peu en Histoire et on a vite fait de se perdre sur Wikipédia pour vérifier une information parce qu’on ne sait plus trop distinguer le vrai du faux dans le texte.

Enfin Le Baron noir joue la carte du feuilleton, avec des histoires finalement assez courtes (les deux premières font à peine 100 pages chacune) mais extrêmement riches et prenantes. Les amateurs de gros pavés seront peut-être déçus, mais pour ma part j’apprécie d’avoir droit à des histoires très complètes qu’on peut lire aussi rapidement.

Voilà donc pour la présentation générale (il est possible que je me sois un peu emballée), passons maintenant à la troisième aventure, La bataille de Cherbourg, qui s’appuie sur un fait méconnu de la Guerre de Sécession américaine qui s’est jouée juste sous notre nez.

Alors que l’uchronie vient légèrement dévier le cours de cette bataille et pourrait donner lieu à un conflit ouvert entre le Vieux Continent et le Nouveau Monde, Antoine Lefort se retrouve embarqué dans une rencontre au sommet entre la France et l’Angleterre, et va mener l’enquête pour empêcher une nouvelle guerre.

A l’image des deux aventures précédentes, La bataille de Cherbourg est un pur bonheur à lire grâce à son intrigue pleine de rebondissements, son univers uchronique ultra-documenté qui joue subtilement avec l’Histoire et son ambiance steampunk qui peut être aussi réaliste que débridée selon les moments.

Voilà qui méritait bien de racheter l’intégrale des aventures du Baron noir, d’autant plus que l’objet-livre est fort joli et agréable à manipuler (car plutôt léger) en dépit de sa taille. Un bel ouvrage donc si on aime les uchronies, les super-héros et les histoires aussi divertissantes qu’instructives. A offrir ou à s’offrir, c’est vous qui voyez…

Quant à moi, je n’ai plus qu’à reprendre mon refrain habituel : La suite ! La suite ! La suite !

10 commentaires:

  1. C'est cool qu'il t'ai plu, j'avoue qu'il me faisait de l'oeil depuis quelques temps =)

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  2. Cool! Cool!Cool!
    Cela faisait un bon moment que ce livre me parle. Impossible de te dire pourquoi, mais mon petit doigt insistait... ALors je me le suis fait dédicacée aux Utopiales et je suis contente de lire ta critique qui confirme que mon petit doigt a du nez!

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    1. @lutin82
      C'est un excellent choix. Si on s'était croisées je t'aurais poussée à l'acheter de toute façon ;) (je crois que j'en ai fait acheté 2 aux Imaginales une année xD)

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  3. Très intéressant, je pense tenter ! Est-ce écrit dans la même veine que les feuilletons du 19è ?

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    1. Je n'ai pas lu beaucoup de feuilletons du XIXe siècle donc je vais peut-être répondre à côté de la plaque mais les en-têtes de chapitres m'y font penser en tout cas.

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    2. Et à (sans aucun doute) approuver ^^.

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  4. Contente que ça t'ait plu ;)
    J'espère que la suite ne se fera pas trop attendre.

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