Ayant plutôt bien aimé Cru, le précédent recueil de luvan publié Dystopia, j’ai voulu découvrir son petit dernier Few of us, qui propose seize nouvelles présentées sous une très jolie forme (comme toujours avec cette maison d’édition). La lecture n’a pas toujours été facile, mais je ne suis pas mécontente d’avoir replongé dans les univers particuliers de cette auteure.
Si Cru était un recueil d’ambiance résolument froide, sombre et nordique, Few of us m’a plus évoqué le sud, la chaleur et le soleil. Mais n’allez pas croire que l’atmosphère y est plus réconfortante pour autant. Dans sa dédicace, l’auteure parle de « nouvelles qui piquent et qui grattent », et je n’aurais trouvé meilleur qualificatif pour décrire ces différents textes.
Les seize nouvelles relèvent pour la plupart du registre fantastique, même si une ambiance fin du monde s’invite parfois dans certaines. Toutes sont très différentes mais j’ai tout de même relevé quelques thématiques récurrentes : au fil des textes, on parlera à plusieurs reprises de la guerre et de ses conséquences, des migrants et des réfugiés. Le bassin méditerranéen sert de cadre à quelques nouvelles, ce qui donne un recueil un parfum d’actualité plutôt agréable.
Comme dans Cru, les nouvelles ne sont pas toujours aisées à aborder. Luvan évoque plus qu’elle ne dit les choses et utilise des constructions parfois un peu alambiquées qui ne facilitent pas toujours la compréhension. Certaines nouvelles m’ont vraiment donné du fil à retordre, ne comprenant pas du tout où on voulait m’emmener.
En fait j’ai retrouvé un peu la même sensation que lors de ma lecture de Adar : retour à Yirminadingrad : chaque nouvelle offre une ambiance étonnante à découvrir, mais trop de textes me sont restés obscurs pour que j’apprécie complètement cette lecture. A croire que ça ne me réussit vraiment pas de lire ce genre d’ouvrage le soir !
Certains textes m’ont bien plu ceci dit, comme Mahrem (qui parle d’archéologie, de mines antipersonnel et de pressentiments), Le Rugueux (qui met en scène une malvoyante qui fait une rencontre étonnante), Turnover (une jolie nouvelle sur la vieillesse et le changement de mode) et Origin Story (une belle atmosphère de fin du monde et une jolie chronique adolescente).
Few of us est donc un très joli livre (avec des illustrations intérieures et des jeux intéressants sur la typographie) mais qui n’est pas forcément très facile d’accès. A une autre période, j’aurais vraiment apprécié l’expérience, mais ce n’était sans doute pas la lecture pour moi en ce moment. A vous de voir donc si vous avez envie de vous frotter à ces « nouvelles qui piquent et qui grattent » (mais ne faites pas comme moi, ne les lisez pas à moitié endormi !).
"utilise des constructions parfois un peu alambiquées qui ne facilitent pas toujours la compréhension. Certaines nouvelles m’ont vraiment donné du fil à retordre, ne comprenant pas du tout où on voulait m’emmener."
RépondreSupprimerEtant assez simplet, je préfère passer mon chemin. Et j'aime pas trop les grattouilles, ni les piqures !
Grace à tes liens, je sais désormais aussi que les nouvelles de Yirminadingrad ne sont pas pour moi.
Donc ma tirelire te dit un grand merci
@Le chien critique
SupprimerRien ne t'empêche de tester le jour où tu es dans le bon état d'esprit, mais effectivement c'est le genre d'ouvrage qui ne convient pas à tout le monde ^^.
Je l'avais repéré notament grâce à sa couverture. J'avoue que tu douches un peu mon enthousiasme....
RépondreSupprimerJe serai un peu comme le chien critique sur ce coup.
@lutin82
SupprimerSi tu veux te faire une idée jette peut-être un œil à son premier recueil chez Dystopia, Cru. Dans mon souvenir il est plus facile d'accès ^^.
Je n'ai jamais lu de Luvan (sauf à travers "Adar - Retour à Yirminadingrad" justement, mais comme tout le monde je ne sais pas quelle est la nouvelle qu'elle a écrite). J'ai donc lu ton article en me demandant "ai-je raison de préjuger que c'est un auteur difficile d'accès ?". Tu y réponds parfaitement ^^.
RépondreSupprimer@Miroirs SF
SupprimerCru était relativement accessible, mais ses autres textes ne sont pas pour tout le monde en effet.