Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu de Ian McDonald (alors que j’ai La petite déesse dans le collimateur depuis longtemps), mais l’été étant propice à la conquête spatiale, j’ai voulu m’intéresser à son dernier né, Luna, premier tome d’une trilogie ( ?) qui nous emmène visiter notre satellite dans le futur.
Nous voilà donc embarqués au XXIIe siècle, alors que la Lune a été colonisée par les Terriens, qui en exploitent les richesses naturelles (métaux, hélium-3, etc.). Sur ce satellite qui reste peu accueillant, une société nouvelle s’est mise en place où le droit contractuel régit tous les aspects de la vie, y compris la consommation d’air ou d’eau.
Cinq grandes familles, les « Dragons », règnent sur la colonie et multiplient les manœuvres pour gagner en puissance, par le biais de mariages ou de manœuvres diverses, tous les coups étant permis (ou en tout cas négociables) sur la Lune.
Le roman Luna s’intéresse tout particulièrement à la famille Corta, le plus jeune des Dragons, dont la fondatrice, Adrianna Corta, n’est plus toute jeune. Et comme si les manigances des concurrents ne suffisaient pas, voilà que ses enfants se disputent le contrôle de l’entreprise. Vous les sentez venir les problèmes ?
Comparé aux autres romans de Ian McDonald que j’ai lu jusque-là, j’ai trouvé Luna d’une étonnante facilité d’accès : l’univers est certes complexe (avec tout son vocabulaire) et les personnages très nombreux, mais on rentre beaucoup plus facilement dans l’univers (ou alors c’est que je m’habitue).
Cela ne veut pas dire que ce roman est simpliste pour autant : on reconnaît bien la patte de l’auteur dans la foultitude de détails qui viennent donner corps à ce futur un peu terrifiant mais souvent époustouflant, mais aussi dans les très jolis portraits de personnages (d’Adrianna Corta, authentique « self-made woman » à la nouvelle venue Marina qui pose un regard nouveau sur la colonie).
Globalement l’intrigue est plus facile à suivre (les différents fils narratifs se recoupent plus facilement) et l’ambiance « complots et manigances » est prenante. Le comparatif avec Game of Thrones qui revient souvent est un peu être un peu forcé (sauf sur le final) pour une histoire qui semble finalement être avant tout une introduction, mais il faut reconnaître que c’est extrêmement plaisant à lire, et qu’on termine le livre avec une seule idée en tête : lire la suite !
Luna est donc une excellente surprise : c’est un roman plus facile d’accès que les autres textes de l’auteur, mais il contient tout ce qui fait l’intérêt de ses textes : univers très travaillé et beaux personnages. Le genre de livre qu’on a plaisir à lire, et qu’on peut facilement recommander à quelqu’un qui voudrait découvrir l’auteur, et ça, c’est encore plus chouette !
Note de fin : je suis un peu incertaine ce le « vrai » titre du roman au final. En VO on parle de Luna : New Moon et de la série Luna mais en VF ce n’est pas clair si Luna est le titre du cycle ou du roman. Contre tout bon sens bibliographique j’ai retenu le titre de la couverture vu qu’il saute aux yeux mais il est possible que j'édite mon article dans quelques mois pour changer le titre en Nouvelle lune !
D’autres avis : Apophis, Gromovar, Lorhkan, Lutin82, Samuel Ziterman, Xapur, Yogo
Oh que oui il est accessible et très bon... ce n'est pas comme le Fleuve des Dieux que j'ai lâché à la moitié, beaucoup trop complexe.
RépondreSupprimerJ’attends la suite avec impatience pour voir l'évolution de ce "beau" monde
@yogo
SupprimerCa se mérite Le fleuve des dieux ! (mais c'est vrai qu'il est pas facile, j'aurais sans doute eu plus de mal sans l'expérience de La maison des derviches). Roi du matin, reine du jour est bien plus facile à lire (mais dans une veine très différente)
Je n'ai pas été aussi éblouïe que beaucoup. Il faut dire que j'adore cet auteur et ses textes plutôt complexes, et que j'en attendais énormément.
RépondreSupprimer@lutin82
SupprimerCa ne m'étonne pas, il joue plus la carte du divertissement que les autres. Du coup selon nos attentes... Globalement j'ai bien aimé mais une partie de moi a quand même trouvé que l'auteur avait mis la barre moins haut ^^