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vendredi 29 juillet 2016

Stranger Things – Saison 1


Dès la diffusion de sa bande-annonce, Stranger Things, petite dernière des séries Netflix, était pleine de promesses avec son atmosphère pleine de mystères délicieusement aromatisée aux années 80. Huit épisodes plus tard (regardés presque d’une seule traite), faisons simple : les promesses sont tenues.

Stranger Things débute dans une petite ville américaine, dans le sous-sol d’une maison où quatre jeunes ados jouent à Donjons & Dragons (un vrai produit d’appel pour les spectateurs). La séance est interrompue parce qu’il se fait tard et chacun rentre chez soi sain et sauf… à l’exception de l’un d’entre eux, Will, qui fait une mauvaise rencontre dans la nuit et disparaît purement et simplement.

Pendant ce temps, dans un bâtiment classé secret défense à proximité, un homme est assassiné avant d’avoir réussi à s’échapper par l’ascenseur (le grand classique). Et dans un restaurant un peu plus loin, débarque une jeune fille presque muette et tout juste vêtue d’une chemise d’hôpital.

Ces trois évènements sont bien évidemment liés mais il faudra bien quelques épisodes pour réussir à faire le lien entre eux tandis que tout le monde recherche Will, à commencer par sa mère qui est persuadée de l’entendre parler à l’intérieur même de sa maison.


L’intrigue est bien menée et se révèle plutôt prenante, et si on devine parfois à l’avance certaines choses (l’inconvénient d’avoir trop vu ce genre de thème à la télévision), on se prend très facilement au jeu grâce à la qualité générale de la série.

Tout est bon à prendre dans Stranger Things, à commencer par l’ambiance : il est en effet difficile de résister à ce concentré d’années 80 (coiffures, voitures, technologie et références disséminées ici et là) qui sonne plus vrai que nature. D’autant plus qu’il n’a rien d’un simple prétexte pour attirer le chaland, le choix de l’époque s’intègre vraiment bien avec toute l’intrigue (qui ne fonctionnerait sans doute pas aussi bien avec Internet et les téléphones portables !).

L’autre point fort, ce sont les personnages : il y a bien sûr les quatre gamins geeks (des vrais goonies en puissance) mais tout leur entourage est très réussi (à commencer par la mère de Will), et j’ai beaucoup apprécié la complexité des personnages (la sœur de Mike par exemple, ou son peut-être pas-petit-copain qui est moins simpliste qu’on aurait pu le penser).

Bien sûr il y a quelques figures très clichés (comme les brutes de la cour de récré) mais elles restent rares et permettent de bien profiter de l’ambiance collège/lycée. Et les personnages féminins sont hautement dégourdis et très réussis, une raison de plus pour apprécier cette série !

Ajouter à cela une réalisation plutôt bien fichue pour ne rien gâcher (la façon dont les flash-back s’invitent sans prévenir est plutôt chouette pour semer la confusion) et vous obtenez donc une très chouette série estivale qui vous rappellera peut-être toutes ces séries angoissantes où on adorait avoir peur. A noter que même si certaines pistes sont laissées ouvertes pour une saison 2, les huit épisodes se suffisent à eux-mêmes, vous pouvez donc la regarder sans avoir peur d’attendre la saison 22 pour avoir le fin mot de l’histoire !

mardi 26 juillet 2016

Economix – Michael Goodwin et Dan E. Burr

Cela fait déjà quelques années que je me dis que j’aimerais comprendre quelque chose à l’économie, mais il est difficile de savoir comment aborder ce très grand domaine. Jusqu’à que M. Vert fasse l’acquisition d’une excellente BD sur le sujet : Economix.


Avec plus de 300 pages, Economix retrace l’histoire économique du monde depuis 200 ans (de la révolution industrielle à nos jours) et en profite pour définir et clarifier un certain nombre de notions économiques dont on entend parler tous les jours sans vraiment comprendre de quoi il en retourne.

Choisir la BD comme support pour parler économie peut sembler étrange, mais c’est un excellent choix, plus accessible qu’un essai sans pour autant faire dans le simplisme. L’auteur des textes, Michael Goodwin, se donne vraiment du mal pour expliquer les choses et poser des jalons afin de comprendre comment l’économie a littéralement façonné notre monde actuel.

A la lecture j’ai d’ailleurs pris conscience à quel point l’économie est souvent oubliée dans les livres d’histoire alors qu’elle l’a influencé au moins autant que les décisions politiques (les deux étant souvent étroitement liées de toute façon). Certes on aborde quelques grandes idées, mais Economix donne vraiment l’occasion de revisiter l’Histoire avec un autre point de vue.

Pour être totalement honnête, je n’ai pas tout réussi à comprendre, d’une part parce que l’ouvrage est très dense et d’autre part parce que certains notions restent parfois très abstraites pour le commun des mortels (ce qui au passage en dit long sur à quel point nous pouvons être déconnectés d’une discipline qui a tant d’importance)

Cependant j’ai quand même assimilé quelques concepts, quelques figures clés de la discipline, quelques évènements capitaux et pour le reste je compte bien revenir à cette BD à l’occasion pour améliorer ma compréhension.

Mon seul regret c’est que auteurs américains oblige, la BD reste surtout centrée sur l’histoire économique américaine (et je ne suis pas sûre que tout s’applique à l’Europe) mais ça n’enlève rien à son intérêt, ça donne surtout envie d’avoir un équivalent pour la France.

Et il me faut tout de même signaler que l’auteur est très engagé dans ses propos (pour citer M. Vert : « il doit passer pour un communiste aux Etats-Unis »). Il ne s’en cache absolument pas bien au contraire (il invite même les gens à se faire leur propre opinion) et j’ai l’impression que l’économie est une discipline qui déborde de partis pris, mais du coup ça amène à s’interroger de temps en temps sur certains propos.

En tout cas c’est une lecture très intéressante, un bon moyen de mettre le nez dans une science extrêmement complexe, alors n’hésitez pas à y jeter un œil à l’occasion !

CITRIQ

vendredi 15 juillet 2016

Frankenstein ou le Prométhée moderne – Mary Shelley


J’avais déjà croisé la route de Frankenstein il y a fort longtemps dans une trilogie de romans d’horreur jeunesse, Les enfants de Frankenstein de Richard Pierce, que j’avais adoré et qui a sans doute joué pour beaucoup dans mon intérêt pour la science-fiction. Il était plus que temps que je finisse par m’intéresser à l’œuvre d’origine, poussée par le visionnage de la série Penny Dreadful.

Je ne vous ferai pas de résumé, je pense que vous connaissez forcément la trame de base, cependant si un jour vous vous décidez vous aussi à vous plonger dans ce roman, vous risquez d’être surpris car il ne contient pas forcément ce qu’on en attendait. En effet un peu comme Sherlock Holmes, une bonne partie de sa mythologie s’est construite à postériori (comme l’apparence canonique de la créature par exemple).

Que trouve-t-on à la place ? Un roman très old school dans sa narration, à savoir un roman épistolaire qui contient un journal qui contient lui-même un troisième récit. C’est un procédé littéraire qui semble un peu désuet et qui donne un rythme très lent à un roman qui ne compte guère que 200 pages. Cependant c’est intéressant de s’y confronter, ça m’a amené à me demander ce que penseraient dans 200 ans les personnes qui lisent ou regardent nos récits survoltés.

Le contenu est également surprenant : Victor Frankenstein n’a rien d’un savant fou qui invoque la foudre (il reste d’ailleurs fort discret sur ses méthodes), et la créature n’est pas un zombie sans cervelle assoiffé de sang, au contraire elle semble fort humaine. Au final l’intrigue comprend certes quelques scènes d’horreur (et un héros qui tombe tout le temps dans les pommes, à croire qu’il a des vapeurs !), mais s’intéresse surtout à l’étrange lien qui unit le créateur et sa créature, et au dilemme moral de Frankenstein qui doit assumer les conséquences de ses actes.

Je pense qu’une telle histoire aujourd’hui serait écrite à la façon d’un thriller (et sans doute avec une armée de zombies pour faire bonne mesure). Mais ce n’est pas le cas, Frankenstein est un roman parfois à la limite du contemplatif, très prolixe dans ses descriptions de personnages et de paysages.

Cela ne plaira pas forcément à tout le monde mais pour ma part je l’ai beaucoup apprécié, sans doute parce que le roman se déroule en partie autour du lac Léman et dans les Alpes, dans des paysages qui me sont familiers (même le Môle est cité !).

Et puis mine de rien, c’est un des tous premiers romans de science-fiction. Sans le savoir Mary Shelley le présente vraiment comme tel dans sa préface en le détachant clairement du registre fantastique :
« L’événement dans lequel l’histoire puise son intérêt ne présente pas les désavantages qui s’attachent aux simples récits traitant de fantômes ou de magie. Il s’est imposé à moi par la nouveauté des situations auxquelles il pouvait donner lieu, car, bien que constituant physiquement une impossibilité, il offrait à l’imagination l’occasion de cerner les passions humaines avec plus de compréhension et d’autorité que l’on pourrait le faire en se contentant de relater des faits strictement vraisemblables. »
Rien que pour cela, Frankenstein mérite qu’on mette le nez une fois dans sa vie. Et aussi pour découvrir le vrai Frankenstein derrière tous les clichés qu’on a pu voir de lui. Bref c’est un classique à rattraper si ce n’est pas déjà fait.

A noter que la série Penny Dreadful a vraiment fait un superbe travail d’adaptation, pour le coup sa créature de Frankenstein est extrêmement proche de celle du roman.

CITRIQ


211 p.

mardi 12 juillet 2016

La Terre bleue de nos souvenirs – Alastair Reynolds


Si dans certains endroits, l’hiver arrive, ici c’est plutôt l’été qui pointe enfin le bout de son nez, et qui dit été dit forcément space opera ! Cette année, j’ouvre le bal avec un roman d’Alastair Reynolds, le premier tome du cycle Les enfants de Poséidon : La Terre bleue de nos souvenirs.

Rien que le titre, ça vend du rêve ! Et le roman en fait de même en nous projetant 150 ans dans un futur où l’Humanité a réussi à conquérir une partie du système solaire : La Lune, Mars et quelques satellites de Saturne sont colonisés, la ceinture de Kuiper est exploitée, et sur Terre la paix règne plus ou moins grâce au Mécanisme, un système de surveillance généralisé qui bride la violence.

En Afrique, Eunice Akinya, une pionnière de l’exploration meurt, en laissant à ses héritiers un vaste empire industriel… mais aussi un mystérieux coffre dans une banque sur la Lune. Un de ses petits-enfants, Geoffrey, qui consacre sa vie à l’étude des éléphants, est envoyé par ses cousins pour en vérifier le contenu. Il y découvre alors la première étape d’un jeu de piste qui va le faire voyager, ainsi que sa sœur Sunday, à travers tout le système solaire.

Et quel voyage cela va être ! Alaistair Reynolds nous projette en en effet dans un futur très riche où tout a évolué : le voyage spatial, les nations dominantes (coucou la Chine, coucou l’Afrique !), les modes de communication, les implants cérébraux pour se connecter directement au réseau, entre autres millions de choses. Ce roman fourmille littéralement d’idées, et rien que pour cela il mérite qu’on y jette un œil.

La Terre bleue de nos souvenirs présente également une chouette intrigue. Bien sûr il est difficile de manière générale de résister à une chasse au trésor, mais j’ai beaucoup aimé que celle-ci réussisse à conjuguer l’immensité du système solaire à l’aspect presque huis-clos d’une histoire de famille, puisque les différentes étapes (très éloignées dans l’espace) servent finalement avant tout à dresser le portrait d’Eunice Akinya et à reconstituer son parcours.

Si on laisse de côté quelques rebondissements un peu faciles, ce roman est un véritable régal : les personnages principaux sont plutôt attachants, l’intrigue est prenante, l’univers est bien travaillé et il y a les éléphants bien sûr !

J’ai également apprécié le fait que ce soit une science-fiction humaine, positive, qui arrive sans peine à susciter l’émerveillement (alors qu’un certain nombre des technologies présentées devrait provoquer de la crainte). C’est le genre de science-fiction que j’aime le plus, idéale pour s’évader sans pour autant laisser complètement de côté des dilemmes moraux.

Le tome 2, Sous le vent d’acier, sort mi-août. Même si La Terre bleue de nos souvenirs pourrait se lire de façon indépendante, il me tarde de continuer l’aventure !

CITRIQ


Item 20 : Lire un livre de SFFF transhumaniste ou posthumaniste
(pour le coup avec les aquatiques on est servi, sans parler des possibilités de certaines simulations, mais le livre peut aussi remplir les items 11, 16, 17 et 18 si je ne me plante pas)

jeudi 7 juillet 2016

Recueil factice - Juin 2016

Ce mois-ci, je tiens à dédicacer ce recueil factice à Evernote, héros de ce mois. J’avais installé l’application en début d’année pour prendre des notes sur mon téléphone pour mes articles de blogs (très pratique pour les recueils de nouvelles notamment) avant de les récupérer sur mon PC, mais j’ai vraiment pris conscience de son potentiel en faisant mes fiches de lecture « pro » pour préparer mes concours. En m’évitant de longues prises de note papier et en m’offrant la possibilité de réviser depuis mon téléphone, merci Evernote !

(comment ça je deviens accro à mon smartphone ?)
(et ne me demandez pas quand j’ai trouvé le temps de bloguer ce mois-ci, je n’en ai aucune idée !)

LIVRES


Lire Hors-série : Roald Dahl : le géant de la littérature jeunesse
Ce hors-série du magazine Lire est l'occasion de se plonger dans la vie et l'œuvre de cet auteur incontournable de la littérature jeunesse. J'avais déjà lu plein de ses romans, mais je me rends compte qu'il m'en reste encore quelques-uns à découvrir, au rayon jeunesse et adulte. J'ai apprécié d'en apprendre plus sur sa vie (ce type a été agent secret et a écrit l'adaptation au ciné d'un James Bond !) et je me suis régalée des très nombreux dessins de Quentin Blake qui semblent faire partie de son œuvre.

Les nefs de Pangée – Christian Chavassieux

Vostok – Laurent Kloetzer

Les neiges de l’éternel – Claire Krust

Le roi tué par un cochon – Michel Pastoureau

Légendes de la Garde : Baldwin le brave et autres contes – David Petersen

Annihilation – Jeff Vandermeer

Une demi-couronne – Jo Walton

FILMS


Julieta – Pedro Almodóvar
Loin du déjanté Les amants passagers, Julieta est un film très intimiste dans la veine « Histoires de femmes » d'Almodovar. Ici, on suit les pas de Julieta, une femme qui n'a pas eu de nouvelles de sa fille depuis bien des années et qui a refait sa vie comme si elle n'avait jamais existé, jusqu'à que le passé se réveille et qu'elle commence à craquer. L’histoire est poignante, les images sont superbes et les personnages très touchants. Sur mon échelle de valeur personnelle, il arrive (presque) au niveau de Tout sur ma mère, c’est dire à quel point je l’ai apprécié !

Prometheus – Ridley Scott
J’ai toujours le chic pour aborder l’univers cinématographique d’Alien dans le désordre. J’ai commencé par le 4e, j’ai enchaîné sur le premier et je m’attaque ici à sa plus ou moins prequel que M. Vert voulait me montrer, où on remonte bien avant l’histoire du premier film en laissant presque entièrement de côté les terrifiants aliens pour se pencher sur l’origine de l’humanité. Le résultat est un film de SF horrifique sympathique, qui revisite un peu l'esprit du premier film sur certains points. C'est parfois agréable, parfois un peu trop facile. Globalement j'ai passé un bon moment, si on laisse de côté des personnages parfois très stupides (non mais vraiment, enlever directement son casque sous prétexte que l'air est respirable sur une planète totalement inconnue ?) et un scénario au final assez prévisible.

SÉRIES


House of cards – Saison 1
D’habitude les séries politiques ne sont pas franchement ma tasse de thé, mais j’ai tellement entendu parler de celle-ci que je me devais de me familiariser avec Frank Underwood, sorte de chef de l’ombre du parti démocrate aux Etats-Unis qui est prêt à tout pour conquérir le pouvoir. Difficile de résister à un personnage central aussi diabolique, au sujet duquel on se demande sans cesse à quel point il avait trois coups d’avance, et jusqu’où ira-t-il dans sa quête. J’ai également beaucoup apprécié le couple étonnant qu’il forme avec sa femme : même s’ils se cachent des choses, j’ai rarement deux personnes autant en harmonie. Je signe de suite pour la saison 2 !

Orange is the new black – Saison 2
Oui j’ai avancé très vite sur cette série, il faut dire qu’elle passe incroyablement bien quand vous êtes malade au fond de votre canapé. Après un premier épisode qui m’a donné envie de baffer l’héroïne, j’ai replongé avec plaisir dans toutes ces histoires de prisons de femmes pleines d’absurdités, de scènes de vie vraiment bien croquées et de personnages complexes. Chose appréciable : alors que la saison 1 donnait presque l’impression d’une colonie de vacances avec des détenues là pour une erreur de parcours ou faute de choix, la saison 2 met en lumière des « vraies » criminelles ou dérangées, ce qui donne plus de crédibilité à l’univers.

Penny Dreadful – Saison 3
Cette troisième et dernière saison de Penny Dreadful est définitivement la plus aboutie et la plus solide de toutes et c’était un plaisir chaque lundi de retrouver nos héros dispersés à travers le monde. Ethan affronte son passé, le monstre de Frankenstein cherche le sien, Vanessa tente d’échapper à la dépression et Frankenstein aimerait reconquérir une Lily qui part un peu en live. Certains épisodes sont vraiment étonnants (comme le huis-clos à l’asile) et soulèvent des questions très intéressantes quand ils tracent des parallèles entre Lily et Vanessa, deux des femmes que la société ne peut accepter comme elles sont.
Si la conclusion est plus ou moins satisfaisante selon les personnages (j’aurais signé sans peine pour une suite), cette saison 3 réussit à offrir une conclusion admirable. Un seul regret au final : ne pas avoir trouver le temps de faire un vrai bilan de cette série qui a su trouver sa place dans mon cœur grâce à son atmosphère unique, sa très jolie esthétique et son excellente galerie de personnages d’origine plus ou moins littéraire.

JEUX VIDÉO


Gabriel Knight : Sins of the fathers (20th anniversary edition)

Pillars of Eternity : The White March

MUSIQUE


Cela fait deux mois que j’avais envie de vous parler de cette BO mais à chaque fois les super-héros prenaient le devant, je ne raterais pas le coche cette fois-ci ! En fait il ne s’agit pas vraiment d’une BO mais de trois, puisqu’il s’agit de celle des films Kung-Fu Panda, qui ont été composées par Hans Zimmer et John Powell (sauf la dernière où Hans Zimmer est en solo).

Et le moins qu’on puisse dire c’est que ces trois BO arrivent à condenser toute l’excellence de ces deux compositeurs dans des thèmes entraînants qui peuvent être aussi épiques qu’émouvants, avec une ambiance asiatique plutôt sympathique. Sans aller jusqu’à remplacer les BO de How to train your dragon dans mon cœur (faut pas déconner non plus !), j’apprécie beaucoup de réécouter ces musiques.

Faire une sélection a été très dure :

AU PROGRAMME EN JUILLET

  • Programmer mes lectures en fonction de mes très nombreux challenges. Dans ce but j’ai donc lu La terre bleue de nos souvenirs (excellent combo SFFF & Diversité / SSW), Frankenstein (S4F3) et j’attaque Omale (Summer Star Wars / SFFF & Diversité / SSW).
  • Avancer dans House of Cards, terminer Game of Thrones Saison 6 (je termine le visionnage ce week-end, soyez sages jusque-là ou vous serez privés de cookies !) tout en profitant de la dernière saison des Musketeers.
  • Jouer à quelques jeux vidéo (Firewatch m’attend, Dreamfall Chapters aussi).

lundi 4 juillet 2016

Le roi tué par un cochon – Michel Pastoureau


Après avoir dévoré le passionnant Vert : histoire d'une couleur de Michel Pastoureau, j’ai eu envie de découvrir d’autres textes de cet auteur. J’ai donc jeté mon dévolu, un peu influencée par la chronique de Hugin et Munin, sur son dernier livre : Le roi tué par un cochon.

Cet essai s’intéresse à un fait qui pourrait être sans importance dans l’histoire de France : la mort de Philippe, premier fils de Louis VI le gros, qui fit une chute de cheval à cause d’un cochon. Une anecdote comme il en existe tant d’autres dans l’histoire de la monarchie française ? Pas vraiment, puisque comme le résume si bien Michel Pastoureau dans son introduction (et on ne saurait trouver meilleure phrase d’appel), « si les athlètes et les joueurs qui représentent la France sur les terrains de sport du monde entier portent un maillot bleu, c'est peut-être à un cochon régicide qu'ils le doivent ! »

Nous voilà donc partis dans une étude détaillée de cet évènement : contexte historique, perception des faits à l’époque et par la suite, analyse symbolique des évènements (notamment ce que représente le cochon au Moyen-Âge et pourquoi être tué par un cochon est une mort infâme) et conséquences (des prémices de la guerre de cent ans à l’adoption du bleu et du lys comme couleurs de la monarchie française).

Je pourrais vous parler pendant des heures du contenu de ce livre tant il est enrichissant : on y apprend moult choses sur l’histoire de France (et notamment sur les premiers rois capétiens qui ne sont plus vraiment mis en valeur dans la grande Histoire) mais sur la société médiévale : la façon dont sont rédigées les chroniques, le rôle des armoiries, l’origine de certaines expressions, le choix des prénoms royaux, comment étaient perçus certains animaux (vous le saviez-vous, qu’on faisait des procès aux animaux ?) entre autres sujets.

C’est un texte une fois très érudit et ultra-documenté, mais il est incroyablement facile d’accès et ludique, racontant l’histoire de la meilleure façon qui soit : non pas en passant par la grande porte mais en regardant discrètement par la fenêtre ce qui se passe. Cela fait du Roi tué par un cochon est un excellent essai historique qui se dévore comme un roman. Une chouette lecture que je vous recommande vivement !

CITRIQ

vendredi 1 juillet 2016

Vostok – Laurent Kloetzer



Il y a quelques années, j’avais lu le très étrange Cleer, un roman brillant mais pas toujours très facile d’accès. Je m’étais depuis tenue à distance des écrits des Kloetzer, mais, ce nouveau roman de Laurent Kloetzer me faisait vraiment de l’œil, j’ai donc craqué.

Pourquoi ? Tout simplement à cause du lieu qu’il met en scène : la base Vostok, une station de recherche russe installée en Antarctique à la fin des années 50. Il s’agit sans aucun doute d’un des endroits les plus perdus, les plus hostiles et les plus mystérieux de notre planète. Alors quel meilleur moyen de l’explorer que la littérature ?

Le roman ne nous emmène cependant pas tout de suite là-bas. Il faut d’abord faire connaissance avec notre héros, une héroïne en l’occurrence, la jeune mais déjà brillante Leo, sœur d’un trafiquant de drogue qui aimerait bien prendre son indépendance. Jusqu’au jour où son frère monte une expédition en Antarctique pour aller récupérer un code secret qui lui permettrait de prendre l’ascendant sur l’ennemi de son cartel. Une telle aventure, forcément, ça ne se refuse pas.

Je sortais tout juste du roman Annihilation lorsque j’ai enchaîné sur Vostok, ce qui fait que je m’attendais à une histoire de fantastique ou d’horreur (j’étais vraiment encore dans la Zone X !). Quelle n’a pas été ma surprise qu’il n’en soit rien : on est finalement plus à mi-chemin entre le récit d’aventure et le roman d’apprentissage.

Rassurez-vous, il y a quand même quelques mystères et un peu de technologie futuriste (drones et interfaces), mais l’impact est finalement assez faible sur une bonne partie du récit. Je me suis même demandé ce qui aurait changé si l’histoire se passait à notre époque (enfin jusqu’à la troisième partie).

Globalement j’ai beaucoup aimé cette lecture vraiment dépaysante, cette étrange chasse au trésor dans le grand froid qui s’amuse à alterner entre passé et présent, avec un luxe de détails qui pousse à se demander ce qui est vérité historique et ce que l’auteur a inventé. J’ai apprécié aussi que contre toute attente, ce soit finalement la relation entre Léo et son frère qui soit au cœur de l’histoire.

Mon seul regret vient de la troisième partie qui m’a un peu posé problème en partant dans une direction totalement imprévue (tant mieux me direz-vous) et qui m’a parfois un peu laissé sur le carreau… un peu comme certains passages de Cleer en fait, j’en ressors avec l’impression d’avoir lu quelque chose de brillant mais de ne pas avoir tout compris.

Cela ne m’empêche pas de ressortir de cette lecture avec une impression globalement positive et une envie de lire plus de choses sur les expéditions en Antarctique. Mais je n’arrive pas à effacer totalement la petite pointe de frustration que j’ai pu ressentir sur la fin, dommage !

A noter que cette lecture a été l’occasion de tester une innovation sur ma liseuse : le prêt de livres numériques. Les bibliothèques de Paris proposent une offre de bibliothèque numérique depuis quelques mois déjà, je me suis enfin décidée à sauter le pas.

La mise en place (installation du logiciel Adobe et paramétrage) est un peu fastidieuse au début, surtout quand votre liseuse décide de planter et nécessite de la remettre à zéro à plusieurs reprises (je ne saurais jamais qui est responsable entre Kobo, Adobe, le câble ou Calibre), mais une fois que ça roule, c’est extrêmement pratique de pouvoir emprunter des livres sans même avoir à se déplacer, d’autant plus qu’il y a une belle sélection en SF.

CITRIQ