Après l’épisode presque intimiste qu’était Heaven Sent, il est temps de conclure la saison avec quelque chose de complètement différent, à savoir un feu d’artifice nommé Hell Bent. Je vous avoue avoir trainé à le chroniquer certes par manque de temps, mais aussi car il ne m’avait pas complètement convaincu.
Hell Bent ressemble en fait beaucoup au premier épisode de la saison, The Magician’s Apprentice dans sa manière de s’éparpiller dans tous les sens en s’appuyant sur beaucoup de mythologie de l’univers… et ce n’est plus mon genre d’épisode préféré malheureusement. Cependant rassurez-vous, il y a de chouettes choses tout de même à retenir… spoilers au programme, bien sûr.
Déjà pour commencer j’ai beaucoup aimé l’introduction pré-générique, dans ce dinner à l’aspect tellement familier (normalement, on l’a déjà visité dans la saison 6), où se retrouvent un Doctor et une Clara qui n’ont pas l’air de se reconnaître (personnellement je pariais sur une des « ombres » de Clara projetées dans l’histoire du Doctor, mais je me trompais).
Le début sur Gallifrey également est fort sympathique, avec une ambiance terriblement Western (on se croirait pratiquement dans un film de Sergio Leone), et le défilé des time lords jusqu’à que Rassilon (qui n’est plus incarné par Timothy Dalton, quel dommage !) finisse par se déplacer en personne… et se fasse plus ou moins détrôner dans la foulée.
Après quoi le Doctor s’arrange pour ramener Clara à la vie et je crois que c’est là que j’ai un peu décroché, sans doute parce que j’ai été déçue de découvrir que tout l’épisode, toutes les actions du Doctor sont tournées autour de ce sauvetage, ce qui m’a semblé un peu étrange, après avoir mis temps de soin à mettre en scène sa mort. Et la mythique Gallifrey dont on nous parle depuis si longtemps semble uniquement un ingrédient de la recette, ce qui est plutôt inattendu.
Du coup on a l’occasion de visiter le Cloître, lieu où l’on trouve la Matrice, mémoire de tous les time lords décédés… belle ambiance à la limite de l’horreur, quelques petites révélations qui viennent corroborer les dires de Missy en début de saison, mais finalement juste une étape dans la quête du Doctor…
De même que le vol d’un TARDIS (à l’intérieur terriblement années 60, j’aime !) pour éloigner Clara du temps-lui-même afin de briser l’emprise de la Quantum Shade. En fait l’Hybride ressemble à un prétexte dont se sert le Doctor pour arriver à ses fins, manipulant tout le monde ce-faisant. Bref tout tourne autour de Clara (c’est à se demander pourquoi Eleven n’est pas retourné chercher les Ponds du coup !).
Ceci dit cela donne l’occasion de revoir Ashildr qui assiste à la fin de l’univers, une très belle scène qui confirme toute l’excellence du personnage, étrange observatrice du Doctor à travers le temps qui donne parfois de mieux le connaître qu’il ne se connaît lui-même.
- I've been watching the stars die. It was beautiful.- No. It was sad.- No. It was both. But that's not something you would understand, is it ? You don't like endings.
(et j’avoue avoir beaucoup aimé la petite référence à Game of Thrones qui s’insère avec son « Because we know summer can't last forever. »).
En tout cas c’est l’occasion d’un bel échange de théories sur le mystérieux Hybride (on croirait assister à une discussion de fans, tout y passe, même l’histoire du Doctor à moitié humain de l’époque du huitième Doctor) avant que le Doctor finisse par révéler son vrai plan : ramener Clara à la vie et lui effacer la mémoire pour qu’elle ne soit plus en danger (Donna Noble, le retour !).
Sauf que Clara a l’avantage d’être au courant de ce qui l’attend, ce qui lui permet de lutter contre ce destin, si bien qu’ils finissent plus ou moins par jouer à pile ou face qui perdra la mémoire puisque du moment que l’un deux oublie l’autre, l’affaire est réglée. Et devinez qui gagne (ou qui perd, selon le point de vue) ?
« I went too far. I broke all my own rules. I became the Hybrid. »
C’est donc le Doctor qui à la droit au sortilège d’amnésie cette fois-ci, ce qui change tout à coup sérieusement la perspective qu’on peut avoir sur la scène dans le dinner aux Etats-Unis.
« You said memories... become stories when we forget them. Maybe some of them become songs. »
La situation s’inverse même totalement lorsque Clara disparait à bord de son TARDIS volé, et décide d’en profiter pour voyager avec Ashildr avant de se décider vraiment à retourner mourir dans l’allée des embrumes (j’ai oublié le nom de la rue mais vous voyez de quoi je parle). Une jolie fin qui offre l’agréable consolation de la savoir toujours en vie à travers le temps et l’espace (c’est quand même moins cruel qu’une mort définitive pour cette aventurière de l’extrême).
Tandis que le Doctor retrouve son TARDIS, reprend sa veste en velours bordeaux et récupère un nouveau tournevis sonique. Le voilà redevenu un Doctor, mais on sent quand même qu’il y a comme un vide à l’intérieur de lui, d’autant plus que comme il le dit si bien à un moment, on peut en partie reconstruire ses souvenirs à partir des vides qu’ils ont laissés en étant effacés. Il va vite falloir qu’il se retrouve de la compagnie !
En fait rétrospectivement je me rends compte que cet épisode est très intéressant, élucidant plus ou moins les dernières ombres de l’histoire de Clara (il ne serait guère étonnant que Missy l’ai mise dans les pattes du Doctor pour créer l’hybride), et offrant une jolie évolution du personnage du Doctor, qui à être trop proche de Clara finit par se perdre quand il la perd.
Il y a des éléments très intéressants dans cet épisode donc, mais j’ai eu du mal à accepter le postulat de base (que l’épisode soit centré autour de Clara et non de Gallifrey), sans doute parce que l’épisode s’éparpille un peu (surtout dans la partie sur Gallifrey justement, dont on aurait pu attendre autre chose).
Hell Bent reste néanmoins un sympathique final de saison, qui même s’il ne m’a pas totalement convaincu a au moins eu le mérite d’en mettre plein les yeux (du côté du visuel c’est un régal).
C’est toujours un peu difficile de comparer car de saison en saison les thématiques, les personnages et les formats changent, mais j’ai trouvé que cette saison 9 était d’excellente facture, à la fois classique et moderne (si je puis me permettre ce lieu commun), avec un bon rythme et de chouettes trouvailles (à commencer par Ashildr, qui reviendra de temps en temps j’espère !).
Il n’y a plus qu’à attendre l’épisode de Noël, qui promet à priori d’être un peu plus léger, avant de commencer à s’interroger sur la prochaine personne qui accompagnera le Doctor.
On se rejoint pas mal, même si je suis moins tendre avec l'épisode que toi (il faut dire que je n'ai jamais été une grande fan de Clara et que j'avais trouvé sa mort très bien, je n'avais pas envie qu'on revienne dessus) !
RépondreSupprimerMais il y a de belles scènes, je suis d'accord (j'aime beaucoup Ashildr aussi). On a eu la même théorie sur la réapparition de Clara en début d'épisode, décidemment, cette saison 9 aura bouleversé tous nos repères en nous mettant souvent d'accord ! ;-)
@JainaXF
RépondreSupprimerTout à fait, rien que pour ça c'est une saison exceptionnelle ^^.
Cet épisode a au moins l'avantage d'offrir une belle porte de sortie à Clara: c'est cool le voyage dans le temps pour tromper la mort, non ?
RépondreSupprimerMais je suppose que l'on reverra nos deux voyageuses, dans un épisodes de la saison 10 ou dans un autre.
@Fánaríë
RépondreSupprimerC'est possible en effet. Après je t'avoue que j'aimerais bien de temps en temps avoir des compagnons qui ont une porte de sortie "normale" (hourra pour Martha dans le domaine ^^).
Mouais, je suis d'accord, c'est décevant que l'épisode soit centré sur Clara et non pas sur Gallifrey. Ça ne fait pas 9 saisons qu'on cherche Gallifrey ? Et au final... rien. Ça manque de révélations, d'avancées, de chocs, ... de quelque chose.
RépondreSupprimerMalgré tout, une bonne saison. Et merci pour tous tes articles, c'est vraiment sympa à lire ! =)
@Baroona
RépondreSupprimerAh bah moi qui hésitait à poursuivre pour la saison 10 (c'est assez chronophage mine de rien xD), je vais continuer alors :D