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mardi 29 septembre 2015

Bleue comme une orange - Norman Spinrad


En septembre, le livre choisi pour la lecture du Cercle d’Atuan devait faire allusion à une couleur dans son titre. C’est Bleue comme une orange qui a remporté les suffrages, et comme cela faisait longtemps que je voulais retenter un texte de Norman Spinrad, j’ai sauté sur l’occasion.

Bleue comme une orange se déroule à la fin du XXIe siècle, alors que le réchauffement climatique a considérablement bouleversé le climat, en transformant des zones en désert brûlant, et en engloutissant certains autres sous l’océan. Paris de son côté, a des allures de Nouvelle-Orléans avec son climat chaud et humide (il y a des alligators dans la Seine et des bougainvilliers sur la Tour Eiffel !).

Dans cet univers, Monique (j’adore le prénom choisi par Norman Spinrad, so french !) exerce grosso-modo la fonction de chargé de com’ dans une société spécialisée dans les relations publiques, Panem et Circenses (tout un programme ce nom). Elle est envoyée à Paris pour s’occuper de l’accueil des VIP dans le cadre de la CONASC, la conférence mondiale sur le climat.

Dans sa mission, elle va croiser Eric, membre des Mauvais Garçons (pas besoin de vous faire un dessin, le nom est explicite), et leurs chemins ne vont cesser de se croiser alors que les deux organisations qui les emploient cherchent à percer les mystères de cette édition de la CONASC.

Ecrit en 1999, ce livre a une saveur particulière lorsqu’on le lit comme moi à l’approche de la COP21. D’autant plus que les questions qu’il soulève sont tout à fait d’actualité.

Bleue comme orange arrive parfaitement à montrer pourquoi il est difficile de lutter contre le réchauffement climatique, quand tout le monde cherche à en tirer profit (ou calcule combien il va perdre dans l’affaire). La notion d’Etat a disparu du monde mis en scène par Norman Spinrad, mais qu’on ait affaire à une nation ou à une corporation, la situation reste la même.

Le roman se penche sur les dessous d’un tel évènement, avec d’un côté l’aspect médiatique (mises en scène avec des discours pré-écrits, faux manifestants embauchés par l’occasion) et de l’autre l’aspect tractations en sous-mains, où chacun cherche à deviner ce que prépare l’adversaire, jusqu’à atteindre un complexe jeu de « je sais que tu sais que je sais que sais ».

Au milieu de tout cela, Monique et Eric sont surtout des pions qui avancent au gré des désirs de leurs dirigeants (y compris quand ils doivent donner de leur personne !). Difficile de faire mieux, même s’ils trouvent parfois le temps de se poser des questions morales. Mais du coup cela donne un côté très froid au roman.

C’est peut-être d’ailleurs son principal défaut. Si j’ai apprécié cette ville de Paris tropicale, et toutes les idées mises en scène, j’ai eu du mal à vraiment rentrer vraiment dans le texte. Du coup Bleue comme une orange est une lecture certes intéressante (surtout en ce moment !), mais on est loin du coup de cœur.

A noter que pour une fois, le titre VF est fort sympathique (et avec une jolie référence poétique) même s’il n’a rien à voir avec l’original Greenhouse summer (littéralement « l’été de serre » si je raconte pas de bêtises).

Avis des autres participants : Mortuum, Raven

CITRIQ

8 commentaires:

  1. Ha, effectivement, ça devait être marrant de lire ça avec la COP 21 en approche ! Mais je ne crois pas le noter dans ma liste à lire absolument, celui-là :)

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  2. @Shaya
    Y'a pas urgence en effet ^^.

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  3. @Alys
    Il colle vraiment bien avec l'histoire en plus.

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  4. Intéressant et d'actualité. Un jour, why not.

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  5. @Tigger Lilly
    Il t'attendra à la bibliothèque quand tu auras vidé ta PàL ;)

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  6. On est globalement tous d'accord après cette lecture en tout cas ! Les idées sont là mais la mise en forme du texte a gâché pas mal les choses finalement... Du coup le tout perd vraiment en impact alors que ça aurai pu finir en roman coup de poing, fort dommage !

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  7. @Raven
    Il reste toujours le souvenir des alligators dans la Seine et des crocodiles au jardin des Tuileries ^^.

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