Après avoir terminé le diptyque Black-Out et All Clear, j’avais envie de lire d’autres textes de Connie Willis, mais de préférence sans voyage dans le temps. J’ai trouvé mon bonheur sous la forme d’un court roman (moins de deux cents pages !), qui s’intéresse à Hollywood et au cinéma.
Remake se déroule dans un futur où on ne fait plus aucun vrai film aux Etats-Unis. Grâce à l’informatique, on se contente de faire des remakes en changeant les visages des acteurs, et on censure toutes les allusions à des addictions (alcool, drogue) au passage.
C’est d’ailleurs le travail de Tom, héros du roman et passionné de cinéma : faire disparaître les bouteilles et remplacer l’héroïne du film par la nouvelle petite copine de son patron. Un jour, il rencontre Alis, une jeune femme qui rêve de danser dans un film. Il essaye bien de lui faire comprendre que c’est chose impossible, et Tom est donc très surpris quand au détour d’un film des années 40, il découvre Alis en train de danser parmi les acteurs.
Comme tous les romans de Connie Willis, Remake démarre sous force d’un joyeux fouillis de dialogues difficiles à suivre. Point de décalage temporel en cause cette fois-ci, mais un héros qui abuse de substances diverses et variées (voire franchement expérimentales), si bien qu’il n’est pas toujours très facile de le suivre dans ses pérégrinations (physiques et mentales).
Il ne faut donc pas trop se poser de questions (c’est à l’image de tous ces autres romans, à vous de voir si vous aimez ou non), et apprécier ce futur presque dystopique où l’on se contente de recycler les idées et les acteurs d’anciens films (ce qui n’est pas si loin de la réalité parfois).
L’intrigue de Remake est délirante à souhait (voyage dans le temps ou hallucination du héros drogué, telle est la question ?), et on se demande où l’auteur va nous emmener, mais comme le roman est court, on n’a pas le temps de se noyer dans les délires du personnage et la résolution est plutôt surprenante et bien amenée (mais je n’en dirais pas plus).
Ce roman permet également d’évoquer tout un pan de l’histoire du cinéma (les comédies musicales, les films cultes des années 40-50). Je me souviens de Passage où Connie Willis montrait une impressionnante maîtrise des films catastrophes, mais soit c’est une encyclopédie vivante, soit elle se documente à fond pour ses ouvrages, en tout cas le résultat force le respect.
C’est peut-être d’ailleurs le seul défaut que je ferais au roman. Même si l'auteure ne nous prend pas de haut avec toute sa culture cinématographique, on se perd un peu dans les références et le name-dropping quand on ne connaît pas les films évoqués.
Ce n’est pas trop gênant car (encore une fois), Remake est court et se lit facilement d’une seule traite. Cependant c’est l’élément qui fait que j’ai eu parfois l’impression d’être laissée sur le trottoir en cours en route. Un roman sympathique donc, mais certainement plus appréciable avec une bonne culture cinématographique.
188 p. |
Le fait que ce soit court est un exploit en soi :p
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
RépondreSupprimerOui ça m'a frappé aussi ^^.
Je l'ai lu il y a longtemps (après le passage de Connie Willis aux Étonnants Voyageurs !!!) et j'avais bien aimé mais, comme toi, les références cinématographiques étaient trop précises pour ma pauvre culture dans ce domaine !
RépondreSupprimer@Jeanne Sélène
RépondreSupprimerIl faudra lui demander des conseils de rattrapage la prochaine fois qu'elle passe en France !
Dommage qu'il faille vraiment des références cinématographiques, je vais passer mon chemin je crois, sous peine d'être vraiment larguée !
RépondreSupprimer@Shaya
RépondreSupprimerCa dépend, tu t'y connais en Fred Astaire ?