Alors que je préparais cette chronique, j’ai fais les comptes sur mon blog : depuis le mois de juin dernier, j’ai chroniqué un texte d’Ursula Le Guin tous les mois (sauf en octobre). Une nouvelle année commence, autant continuer, vu que j’ai encore quelques ouvrages dans ma PàL !
Quand on essaye de résumer l’œuvre d’Ursula K. Le Guin, on la résume souvent au cycle de Hain (pour la SF) et à Terremer (pour la fantasy). Pourtant elle est loin de s’être limitée à ces deux univers, et c’est toujours surprenant (et plaisant) de découvrir ses autres réalisations, comme ce roman étonnant qu’est L’autre côté du rêve.
Dans un futur antérieur proche (on est en 2002 !), un homme, Georges Orr, souffre d’une pathologie bien particulière : ses rêves ont la capacité de changer le monde. Horrifié par cette capacité à réécrire les choses, il tente d’arrêter de rêver, et finit, à cause d’une overdose de médicaments, sur le divan d’un psychiatre qui décide d’expérimenter ce don unique.
Le postulat de base du roman en soit est fascinant : après tout, qui n’a jamais rêvé de mettre fin à la guerre, à la famine ou à la pauvreté ? C’est d’autant plus tentant que le monde dans lequel vit Georges Orr n’a rien idyllique : malnutrition, pollution, surpopulation… on ne peut pas vraiment parler d’un environnement idyllique.
On le comprend vite à la lecture, il ne suffit pas de rêver un changement pour arriver à la société idéale. Au contraire, cela créé généralement un ou des problèmes supplémentaires, qu’il va falloir éliminer par un autre rêve, et ainsi de suite. Cet effet boule de neige qui court tout au long du roman est délicieux à suivre, ce qui est déjà un très bon argument de lecture.
Mais ce qui fait tout la saveur de L’autre côté du rêve, c’est que l’auteure traite le sujet avec son approche bien à elle : celle des sciences humaines. Du coup point d’envolées oniriques ou de grosses séquences d’action au programme, mais du dialogue, une réflexion très pertinente sur l’éthique en recherche et beaucoup de psychologie au programme. C’est un régal.
La lecture est donc fort agréable, et on se demande tout au long du livre où l’histoire va nous emmener. C’est peut-être là que le bât blesse d’ailleurs : après une ascension assez épique, la conclusion assez expéditive et confuse (je vous l’avoue, je ne suis même pas sûre de l’avoir vraiment comprise) m’a un peu laissé sur ma faim.
Ceci dit ce n’est pas la première fois que je croise le problème dans un texte de l’auteur, et cela n’enlève rien à cette histoire plutôt originale (pour une fois qu’on change le monde sans voyager dans le temps !) qui contient toutes les éléments qui font que j’aime les écrits d’Ursula K. Le Guin.
A noter que le roman a été adapté deux fois en téléfilm, je vais voir si je peux les trouver, j’avoue que je serais curieuse de voir le résultat !
Je l'avais repéré, pour entrer en douceur dans la prose d'Ursula Le Guin (un one-shot, assez court). Oui je suis encore un béotien quasi-complet concernant la dame...
RépondreSupprimerJe note la fin assez confuse, mais la trame du roman me tente beaucoup.
J'ai été un peu déçue aussi de sa fin. Mais je suis d'accord avec toi sur l'aspect humain, c'est la grande force du livre ^^
RépondreSupprimer@Lorhkan
RépondreSupprimerJe vais finir par organiser un challenge pour te motiver :P
@Endea
Comme toujours avec Ursula, elle est très forte là-dedans ^^
Ca a l'air sympa, j'aime bien le côté expérimentation, et si en plus c'est fouillé, ça peut me plaire je crois ^^
RépondreSupprimerMoi aussi, j'aime beaucoup le pitch ! J'ai adoré certains livres de l'auteure (Terreer, Chronique des rivages de l'Ouest) et d'autres auquels je suis resté hermétique (La Vallée de l'éternel retour). Du coup, je serai curieuse de découvrir celui-là !
RépondreSupprimer@Shaya
RépondreSupprimerMais oui laisse-toi tenter (et en plus c'est une histoire en 1 tome, tu ne peux pas te planter :P)
@JainaXF
C'est bien plus facile d'accès que la Vallée de l'éternel retour ^^.
Oh, si tu fais un challenge, je les relirais avec plaisir :o
RépondreSupprimerLe Guin, même dans des oeuvres plus mineures, what else ? ^^
RépondreSupprimerC'est marrant parce que j'ai justement acheté ce livre il y a peu : je suis tombée dessus dans une bouquinerie et je n'ai pas pu résister ;) !
RépondreSupprimer@Nariel Limbaear
RépondreSupprimerNe me tente pas !
@Baroona
C'est un peu ça, c'est pas toujours fantastique mais c'est toujours plaisant ^^.
@Brize
C'est un très bon achat impulsif !
ça y est, je l'ai lu ! Et j'ai apprécié :).
RépondreSupprimerJe m'attendais, compte tenu de ton billet, à être un peu déçue par la fin, mais cela n'a pas été le cas. Je ne l'ai pas trouvée confuse ... peut-être parce que je suis restée au premier degré (mais je suis quelqu'un de très premier degré, en fait ;))! C'est vrai qu'elle peut aussi donner lieu à interprétation, on a de quoi rêver autour.
@Brize
RépondreSupprimerTu as de la chance, moi quand on me dit qu'une fin est mauvaise ça me conditionne les 3/4 du temps xD