Quand j’étais petite, je voulais être archéologue. J’ai vite abandonné cette voie vu le peu de débouchés, mais je me dis parfois que j’en ai un peu gardé l’esprit, tant j’aime aller traîner chez les bouquinistes pour dénicher au milieu d’un monceau de livres sans intérêts le livre que tout le monde a oublié, la perle rare que j’ai plaisir à remettre sur le devant de la scène.
Et cette fois-ci c’est un roman de VondaMcIntyre (que je connaissais que comme –très mauvaise- auteure de romans Star Wars) qui a attiré mon regard, avec sa couverture bien kitsch, son résumé étrange et surtout LA mention en quatrième de couverture : « Le serpent du rêve est un des plus beaux textes de la science-fiction. Il a reçu les prix Hugo, Nebula et Locus, ce qui ne s'était jamais vu. »
Avouez que ça a de quoi intriguer. Certes le phénomène s’est reproduit depuis (j’en connais au moins un dont le prénom comment par un N…), mais quand même. Et comme il s’agit d’un roman écrit par un auteur féminin citée dans Morwenna (d'ailleurs elle pourrait l'avoir lu celui-là vu qu'il est sorti en 1978), ça me faisait deux challenges d’un coup. A 1,50 €, je n’ai pas hésité, et je ne le regrette absolument pas !
Le serpent du rêve se déroule dans un futur indéterminé, où après une catastrophe nucléaire (qui a laissé des zones contaminées et probablement bouleversé un peu le climat), la plupart des habitants de la Terre sont revenus à des modes de vie archaïque, sans technologies très avancés (si on omet l’éclairage au gaz et des méthodes de contrôle des naissances plutôt originales).
Néanmoins des « poches » de technologies subsistent, notamment dans la vallée des guérisseurs, qui élèvent des serpents génétiquement modifiés capables de sécréter toutes sortes de venins pour soigner les maladies, ou encore dans la très mystérieuse Cité, qui serait en contact avec des civilisations extra-planétaires.
Il y a beaucoup de conditionnel et de peut-être dans ma description, car l’auteure ne se lance pas dans la construction d’un monde détaillé, tout est plutôt dans l’évocation subtile et le non-dit. Cela contribue à donner au roman une atmosphère mi-SF, mi-fantasy très agréable à lire.
Dans ce monde, nous suivons les pas de Serpent, une guérisseuse qui effectue actuellement son voyage de « confirmation » à l’extérieur de son centre. Elle perd lors d’une guérison son serpent le plus précieux, celui qui lui permet d’endormir ses patients et d’apporter une mort sans douleur, ce qui la bouleverse profondément et l’oblige à se remettre en question, alors qu’elle entreprend le chemin plein de détours qui la ramènera vers le centre des guérisseurs.
Si vous cherchez un roman truffé d’action et d’explosion, passez votre chemin, car Le serpent du rêve n’est rien de tout ça. C’est un roman paisible (à l’exception de deux ou trois scènes, ou évocations de violence antérieure), qui déroule tranquillement son histoire, qui comme il se doit avec une héroïne guérisseuse, parle beaucoup de rencontres et de gens (des bons et des méchants, des abrutis et des malins, etc.).
D’ailleurs j’ai beaucoup aimé le personnage de Serpent, pétri de doutes à l’intérieur, mais extrêmement fort à l’extérieur. Capable de surmonter ses problèmes quand il y a quelqu’un de blessé dans les environs (que ce soit physiquement ou mentalement), dotée d’assez d’empathie pour arriver à soigner même les plus récalcitrants, et suffisamment solide pour voyager seule au milieu de nulle part. Elle m’a un peu évoqué Tillu du Peuple des rennes.
Dans la préface, Gérard Klein compare Le serpent du rêve aux écrits d’Ursula Le Guin, et il est assez aisé de faire le parallèle, tant on retrouve ce ton tranquille, avec une approche assez anthropologique. Du coup sans surprise, alors que je sortais de lectures plutôt mitigées, je me suis surprise à dévorer ce roman, complètement prise dans cette histoire toute simple, mais très touchante.
Mon seul regret, c’est les relations entre les personnages que j’ai trouvé parfois un peu superficielles (genre on s’est rencontrés y’a cinq minutes et on est déjà fous d’amour), et qui provoquent un final qui ressemble un peu à un happy ending presque convenu. Mais en regard du reste du texte, c’est un défaut assez mineur.
Du coup, si comme moi vous avez l’occasion de croiser ce livre (dont la dernière édition poche remonte à 1994) dans une brocante, prenant la poussière sur une étagère ou dans un recoin sombre de la bibliothèque du coin, n’hésitez pas à y jeter un œil, c’est le genre de livre complètement inconnu qui mérite qu’on s’y intéresse.
Bon, pas de bonne surprise, ma bibliothèque ne l'a pas. =(
RépondreSupprimerMais je pense que je n'aurais aucun mal à me souvenir de cette couverture si je la croise un jour. ^^'
Ca a l'air intéressant, ta description m'évoque aussi les romans d'Elisabeth Vonarburg (notamment "Chroniques du Pays des Mères") !
RépondreSupprimerBon, il faudrait que je le déinche, ils ne l'ont pas non plus dans ma médiathèque (pourtant grande) !
Intéressant! Je suis sûr que si je le croise, je ne le raterais pas vu sa couverture pour le moins marquante ! :D
RépondreSupprimerJe plussoie, j'en garde un très bon souvenir.
RépondreSupprimer@Baroona & Lorhkan
RépondreSupprimerPour une fois qu'une couv de Paternoster a un aspect positif :D
@JainaXF
C'est loin d'être aussi riche que le Pays des Mères, mais niveau ambiance y'a effectivement un petit parallèle à faire.
@Efelle
C'est bon de savoir que d'autres l'ont lu ^^
Ca m'a l'air assez original ce roman, je vais essayer de noter le nom dans un coin de mon cerveau :)
RépondreSupprimerTiens c'est marrant, archéologue est un métier que j'aurais bien voulu exercer, avec le métier de photographe aussi :p
RépondreSupprimerIl a l'air sympa ce bouquin ^^
@Shaya & Tigger Lilly
RépondreSupprimerSinon je peux aussi le prêter ^^